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Cet article présente quelques apports des théories de l’image à la pratique de l’observation en sociologie. L’interprétation des images par leurs formes est d’abord l’occasion de rappeler qu’une observation est toujours tributaire de «... more
Cet article présente quelques apports des théories de l’image à la pratique de l’observation en sociologie. L’interprétation des images par leurs formes est d’abord l’occasion de rappeler qu’une observation est toujours tributaire de « concepts visuels » et des formes sociales qu’ils nous permettent de dégager dans le visible. L’évocation de la distinction établie par Barthes entre le studium et le punctum permet une transition vers une approche de l’image par les signes et la proposition d’une méthode de « description dense » proprement sémiotique. Dessous la forme symbolique, qui vaut dans sa typicité, la signification d’une image se déploie dans les régimes infra-symboliques de l’indice et de l’icône. En deçà d’une appréhension générale et de sens commun (« tiercéité »), l’expérience de l’image est irréductiblement indexicale, contextuelle (« secondéité ») et produit des interprétants intimes (« priméité »). La densité considérable des descriptions qu’il est possible de faire d’une photographie banale est alors l’occasion de penser les images comme des « phénomènes saturés » dont l’interprétation qualitative requiert une certaine durée, des possibilités de revisite et de réinterprétation. C’est à cette question de la temporalité et de l’effort d’interprétation qu’est consacrée la dernière partie de l’article, qui aborde le processus de (trans)formation du regard de l’ethnographe et le rôle qu’y jouent l’abduction et l’imagination sociologique.
Desde 2015, o projeto Metrolab reúne arquitetos, planejadores urbanos, geógrafos e sociólogos em Bruxelas para realizar pesquisas de ação sobre projetos de desenvolvimento urbano financiados pela política pública europeia FEDER. Inspirado... more
Desde 2015, o projeto Metrolab reúne arquitetos, planejadores urbanos, geógrafos e sociólogos em Bruxelas para realizar pesquisas de ação sobre projetos de desenvolvimento urbano financiados pela política pública europeia FEDER. Inspirado nas práticas de pesquisa da Escola de Chicago e na epistemologia do pragmatismo americano, esse projeto de laboratório-observatório teve como objetivo reunir observadores acadêmicos e atores de políticas públicas em torno de situações urbanas concretas, a fim de aprimorar essas últimas por meio de investigação e experimentação. Neste artigo, o autor, como coordenador do Metrolab, faz uma retrospectiva dos sucessos e das dificuldades desse empreendimento, que consistiu em acolher e reunir tipos muito diferentes de conhecimento sobre a cidade, formas de engajamento e percepções da realidade urbana. O texto enfatiza especialmente os desafios de comunicação e intercompreensão levantados por essas práticas de pesquisa-ação, situações em que os modos de significação plurais e concorrentes entram em tensão. Duas variedades desses desafios, descritas aqui como ecosemióticas, são discutidas: as que ocorrem entre representantes de diferentes disciplinas dentro da equipe científica do Metrolab; e as que envolvem o laboratório-observatório e os atores dos projetos urbanos monitorados.
Les travaux en sciences sociales et politiques relatifs à la disqualification de certains participants dans des processus de démocratie participative ne manquent pas. La plupart d’entre eux traitent de la question en se focalisant sur les... more
Les travaux en sciences sociales et politiques relatifs à la disqualification de certains participants dans des processus de démocratie participative ne manquent pas. La plupart d’entre eux traitent de la question en se focalisant sur les actes de discours ratés, malheureux, par lesquels les participants considérés apparaissent publiquement inaptes à la discussion, délibération, consultation, etc. Lorsqu’elles s’inquiètent de difficultés pouvant précéder la prise de parole, pointant la reconnaissance antédiscursive de l’énonciateur comme condition de félicité primordiale pour l’énonciation, ces recherches limitent souvent l’examen empirique à quelques critères catégoriels (genre, couleur de peau, signes culturels ou religieux, marqueurs de classe), et associent donc les processus d’exclusion à des types de participants. Dans ce texte, en revenant sur un exemple flagrant d’infélicité issu d’une ethnographie d’assemblées civiques en Californie, l’auteur retrouve les signes spécifiques et retrace les processus perceptifs et sémiotiques non verbaux à travers lesquels, en amont de la prise de parole, le caractère malvenu de la participation d’un individu “se pressent”, “se devine”, puis “se découvre” dans une séquence de micro-événements générant un trouble croissant. Dans une perspective pragmatiste, l’indésirable y est redéfini dans les termes du malvenu, l’exclusion du participant — que l’auteur nomme ici excommunication — s’accomplissant pas à pas au fil d’une venue malencontreuse à la communauté communicante.
Depuis 2015, le projet Metrolab rassemble à Bruxelles architectes, urbanistes, géographes et sociologue autour de recherches-actions menées auprès de projets de développement urbain financés par la politique européenne FEDER. Inspiré par... more
Depuis 2015, le projet Metrolab rassemble à Bruxelles architectes, urbanistes, géographes et sociologue autour
de recherches-actions menées auprès de projets de développement urbain financés par la politique européenne FEDER. Inspiré par les pratiques de recherche de l’École de Chicago et l’épistémologie du pragmatisme américain, ce projet de laboratoire-observatoire a visé à rapprocher, autour de situations urbaines concrètes, observateurs universitaires et acteurs d’une politique publique, afin d’améliorer cette dernière par l’enquête et l’expérimentation. Dans cet article, l’auteur, en tant que coordinateur du Metrolab, revient sur
les réussites et difficultés de cette entreprise consistant à accueillir et faire coopérer des savoirs au sujet de la ville, des formes d’engagement et des perceptions de la réalité urbaine très différents. Le texte insiste en particulier sur les épreuves de communication et d’intercompréhension soulevées par ces pratiques de recherche-action, ces situations dans lesquelles des mo(n)des de signification pluriels et concurrents entrent en tension. Trois variétés de ces épreuves, qualifiées ici d’éco- sémiotiques, sont détaillées : celles qui se sont jouées entre représentants de disciplines différentes au sein de l’équipe scientifique du Metrolab ; celles qui ont associé le laboratoire- observatoire et les acteurs des projets urbains suivis ; enfin celles qui se sont posées entre l’observatoire et ceux qui l’ont observé, évalué, qu’il s’agisse de l’autorité de gestion régionale ou d’acteurs critiques issus d’associations et de collectifs militants.
L’ethnographie qui suit applique à un espace politique municipal (le City Council de Los Angeles) la perspective développée par Goffman dans « La folie dans la place ». Elle retrace d’abord, sur des temps longs (2006-2019), l’émergence et... more
L’ethnographie qui suit applique à un espace politique municipal (le City Council de Los Angeles) la perspective développée par Goffman dans « La folie dans la place ». Elle retrace d’abord, sur des temps longs (2006-2019), l’émergence et la stabilisation d’un groupe de déviants civiques qualifiés de gadflies, qui constitue aujourd’hui une sorte de contre-institution municipale. À partir de descriptions, nous chercherons à comprendre ce que l’engagement forcené des gadflies dans ces assemblées et la folie qui s’y manifeste détruisent de l’expérience d’une participation à la sphère civique, puis nous tenterons de caractériser l’expérience et l’environnement – que les élus municipaux qualifient d’« environnement toxique » – qui se reconstituent affectivement sur ces ruines. Il s’agira pour cela de qualifier plus précisément cette mauvaise disposition sur laquelle déviants civiques et acteurs officiels semblent s’accorder et qu’ils cultivent à travers leurs interactions au City Council. C’est vers une phénoménologie du ressentiment que nous nous tournerons, l’antisphère civique étudiée se présentant alors comme une « communauté de ressentiment », une cellule où gouvernants et gouvernés se trouvent enfermés par défaut et où, sans espoir ou illusion de communication, « tenir ensemble » consiste pour eux à partager leur malaise et à nourrir leur fureur. Nous serons particulièrement attentifs aux manifestations et conséquences d’un « ressentiment démophobe » du côté des élus, qui sera étudié à la fois sous sa face pathique, incapacitante (malaise) et sous sa face active, productive (fureur). Détailler les « productions » du ressentiment du gouvernant pour le gouverné (réduction du citoyen à un sujet pathologique, conjuration de l’interaction communicative et de l’esprit public, nihilisme politique) nous permettra de distinguer le véritable « auto-empoisonnement démocratique » à l’œuvre dans ces assemblées, de cas plus documentés dans lesquels l’aversion des élus pour la parole citoyenne est « seulement » affaire de mépris.
Ce texte invite à approcher la participation civique ou politique à partir d’une "perspective de l’hospitalité" inspirée par les travaux de Joan Stavo-Debauge. Selon l’auteur, les sciences sociales de la citoyenneté et de la démocratie... more
Ce texte invite à approcher la participation civique ou politique à partir d’une "perspective de l’hospitalité" inspirée par les travaux de Joan Stavo-Debauge. Selon l’auteur, les sciences sociales de la citoyenneté et de la démocratie gagneraient à concevoir qu’une démocratie participative ne peut s’accomplir qu’à travers des épreuves de réception ; des épreuves engageant simultanément la réceptivité de l’ensemble social ou politique auquel on prend part et la recevabilité de celui qui vient prendre part, ou de ce qu’il avance. L’auteur ouvre alors deux champs d’enquête : le premier consiste en l’élaboration théorique du concept éco-sémiotique de « milieu de réception » ; le second consiste à repenser la sociologie de l’engagement à travers une phénoménologie de la venue et de l’arrivée.
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Ce texte tente de poser les jalons d’une critique interne et reconstructrice de la "Théorie de l’agir communicationnel" de Jürgen Habermas. A travers la discussion de penseurs chers à Habermas (C.S. Peirce, K. Bühler, G. H. Mead),... more
Ce texte tente de poser les jalons d’une critique interne et reconstructrice de la "Théorie de l’agir communicationnel" de Jürgen Habermas. A travers la discussion de penseurs chers à Habermas (C.S. Peirce, K. Bühler, G. H. Mead), l’auteur plaide pour une "sensibilisation" du modèle de rationalité développé par le francfortois, condition d’une meilleure capacité de description des situations et processus de communication, autrement dit, d’un plus grand réalisme de la théorie : réalisme sémiotique, par la prise en compte de l’instabilité de la signification dans les situations d’interlocution (Bühler) et de la multi-modalité de sémioses combinant le symbolique, l’indiciel et l’iconique, aspects de tiercéité, de secondéité et de priméité (Peirce) ; réalisme écologique, à travers une plus grande attention pour les situations concrètes, pour les corps qui soutiennent la communication, ainsi que pour les milieux qui l’accueillent et la reçoivent (Mead).
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A partir d'une lecture de Behavior in Public Places, l'auteur revient sur les apports d'E. Goffman aux théories de l'espace public politique. Théoriser les pratiques démocratiques demande de les appréhender comme des interactions censées... more
A partir d'une lecture de Behavior in Public Places, l'auteur revient sur les apports d'E. Goffman aux théories de l'espace public politique. Théoriser les pratiques démocratiques demande de les appréhender comme des interactions censées avoir lieu. La locution "avoir lieu" est prise comme le point de départ d'une réflexion en trois temps, l'auteur explorant différentes acceptions articulées dans l'oeuvre de Goffman ("to take place", "to be held", "to happen") et leurs implications pour une épistémologie de l'engagement public.
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La participation citoyenne observable dans les assemblées de dispositifs d’État est régulièrement critiquée pour son faible impact sur les décisions et actions politiques. Une ethnographie attentive de ces espaces permet de saisir,... more
La participation citoyenne observable dans les assemblées de dispositifs d’État est régulièrement critiquée pour son faible impact sur les décisions et actions politiques. Une ethnographie attentive de ces espaces permet de saisir, au-delà de l'absence des effets positifs escomptés, une négativité propre à la « participation faible ». Appliquée à l’interaction démocratique, cette négativité tient, d’un côté, à l’engendrement de réflexes, habitudes et techniques « démophobes » chez les organisateurs de la participation, et d’un autre côté, à l’installation dans ces lieux de « publics fantomatiques ». Si ces publics fantomatiques ne sont pas seulement des abstractions (W. Lippmann), comment suivre leur formation et les étudier comme des réalités en train de se faire (J. Dewey) ? L’enquête, menée en Belgique et aux États-Unis, explore trois ensembles de dynamiques : errements, virtualisation et désintégration des engagements citoyens.
Ces dernières années, dans le domaine de la participation citoyenne aux politiques de la ville, bon nombre de chercheurs en philosophie politique et en sciences sociales ont plaidé pour un décentrement du discours et de l’argumentation,... more
Ces dernières années, dans le domaine de la participation citoyenne aux politiques de la ville, bon nombre de chercheurs en philosophie politique et en sciences sociales ont plaidé pour un décentrement du discours et de l’argumentation, pour une communication démocratique plus « inclusive », plus « sensible », davantage en prise sur les environnements, sur les dimensions expérientielle et matérielle des problèmes urbains. Le message semble avoir été reçu. Visites de groupes dans les quartiers, reportages vidéo ou photo, expositions de dessins, jeux de construction, fonds de cartes à recouvrir d’icônes et de gommettes autocollantes, ateliers visant à imaginer « la ville de ses rêves », activités de théâtre-action, jeux de rôle et jeux de plateau, etc., sont en effet devenus des incontournables de la « boîte à outils » des professionnels de la participation. Dans cet article, plutôt que de nous intéresser aux différents « outils » dans leurs spécificités, nous voudrions interroger plus généralement la prolifération des méthodes cadrant les contributions citoyennes dans le domaine de l’image ou de l’imagination, et repliant la parole ordinaire dans ses fonctions d’ostension et de figuration, c’est-à-dire dans ses fonctions « indexiques » et « iconiques » (Charles Sanders Peirce). L’hypothèse qui nous guide est celle-ci : en lieu et place d’un enrichissement des processus de communication, on assisterait plutôt à un véritable « tournant sémiotique » dans les pratiques de démocratie participative ; un tournant à travers lequel l’image profane en viendrait peu à peu à se substituer au discours citoyen et à éluder, avec lui, les prétentions d’articulation, de problématisation, de synthèse et de généralisation chez les « participants ordinaires ».
The globally unfavourable assessment of state-generated forms of participation often extends to the citizens’ talk in itself. Today, it is the very idea that ordinary citizens are able to express themselves in a relevant and fruitful way... more
The globally unfavourable assessment of state-generated forms of participation often extends to the citizens’ talk in itself. Today, it is the very idea that ordinary citizens are able to express themselves in a relevant and fruitful way during technical and tightly framed public discussions that seems to be called into question. How do citizens respond to the difficulty to express their ideas or concerns about their neighbourhood, in a forum where they have been invited to do so? What are their reactions to repeated failure to impact the discussions and the projects? ‘Exit’, ‘voice’ and ‘loyalty’ are three typical reactions to dissatisfaction. This paper will describe a fourth option, ‘internal resistance’. Following this option, citizens, while conserving appearances of loyalty, resituate themselves in the interaction through tactical moves that are found to each illustrate one of the main principles of Goffman’s conception of the ‘interaction order’: focusing, mutuality, equality.
Cette conclusion de l'ouvrage "Whose Future Is Here?" tire les enseignements de la recherche-action menée par le collectif ARCH en 2019 dans le quartier Nord de Bruxelles et interpelle les pouvoirs publics bruxellois, en proposant des... more
Cette conclusion de l'ouvrage "Whose Future Is Here?" tire les enseignements de la recherche-action menée par le collectif ARCH en 2019 dans le quartier Nord de Bruxelles et interpelle les pouvoirs publics bruxellois, en proposant des pistes d'actions pour une adaptation des politiques de la ville aux spécificités des quartiers de gare dans une grande métropole et aux enjeux de l'hospitalité urbaine devant le fait migratoire.
This conclusion to the book "Whose Future Is Here? draws lessons from the research-action carried out by the ARCH collective in 2019 in the Northern Quarter of Brussels and challenges Brussels public authorities by proposing courses of... more
This conclusion to the book "Whose Future Is Here? draws lessons from the research-action carried out by the ARCH collective in 2019 in the Northern Quarter of Brussels and challenges Brussels public authorities by proposing courses of action for adapting city policies to the specific characteristics of station districts in a large metropolis and to the challenges of urban hospitality in the face of migrations.
Présentation du dossier de la revue SociologieS en hommage au grand sociologue belge Jean-Louis Genard (1951-2022).
Lien vers le texte et le dossier :
https://journals.openedition.org/sociologies/22399
Ce texte propose une critique pragmatiste de l’expérimentation dans la recherche urbaine, à partir du cas des urban living labs qui se sont multipliés récemment dans les métropoles européennes. Les auteurs partent d’une typologie des... more
Ce texte propose une critique pragmatiste de l’expérimentation dans la recherche urbaine, à partir du cas des urban living labs qui se sont multipliés récemment dans les métropoles européennes. Les auteurs partent d’une typologie des modes d’expérimentation pour privilégier un « expérimentalisme profond », associé au pragmatisme philosophique de Dewey et à la sociologie écologique de Park. Ils entreprennent alors un récit autocritique du Metrolab, un laboratoire de recherche urbaine, interdisciplinaire et appliquée, installé à Bruxelles. En examinant les pratiques d’expérimentation qui en ont jalonné l’expérience, ils rendent compte
de certaines situations problématiques, à différentes phases du projet, qui ont entravé l’enquête et éloigné les chercheurs de leur ligne pragmatiste. À la lumière de ce parcours fait de revers, qui illustre les difficultés d’une application pratique de l’expérimentalisme deweyen,
les auteurs concluent par l’esquisse d’une critique expérimentale du pragmatisme. Ils visent ici en particulier une rhétorique de l’action présente chez Dewey, et amplifiée par certains commentaires, qui conçoit sur un mode majeur tant les situations problématiques soumises à l’enquête, que ses possibles effets pratiques. À distance de ce pragmatisme héroïque, les auteurs défendent un pragmatisme modeste, dont l’enquête s’accommode du caractère parfois mineur des troubles qui la suscitent
et du caractère indirect, différé et imprévisible de ses conséquences pratiques.
Les auteurs rassemblés dans le présent dossier se proposent de considérer, décrire et interpréter les troubles et les affects liés à la rencontre, l’interaction ou la communication dans divers types d’espaces publics avec des sujets... more
Les auteurs rassemblés dans le présent dossier se proposent de considérer, décrire et interpréter les troubles et les affects liés à la rencontre, l’interaction ou la communication dans divers types d’espaces publics avec des sujets perçus comme « indésirables ». En se focalisant abstraitement sur les valeurs d’accessibilité, d’inclusion ou de dialogue associées à l’espace public, la philosophie politique et la théorie urbaine évitent souvent la négativité inhérente à la confrontation concrète avec certains « autres » en milieu urbain, et laissent de côté des affects et des émotions tabous, tels que le sentiment d’envahissement ou d’intrusion, l’agacement, le dégoût et autres réactions aversives. Que ce soit du point de vue de ceux qui vivent et subissent la qualification d’indésirable ou du point de vue du sujet qui porte le jugement d’indésirabilité et se trouve éprouvé par la présence de l’autre, les auteurs de ce dossier décrivent et analysent différents types de rencontres dans des espaces de coprésence (parcs, rues, cafés, librairie) ou de discussion (assemblée de quartier, groupe de dialogue pour patients). D’une contribution à l’autre, la focale de l’analyse se déplace entre la dynamique des interactions, le rôle des institutions et la portée politique de ces rencontres.
Since 2015, the transformation of the centre of Brussels into a vast pedestrian zone has given rise to multiple standpoints and controversies. These have provided an opportunity for debate not only regarding the pedestrian zone but also,... more
Since 2015, the transformation of the centre of Brussels into a vast pedestrian zone has given rise to multiple standpoints and controversies. These have provided an opportunity for debate not only regarding the pedestrian zone but also, more broadly, on views of the city that are defended. They harnessed urban imaginaries, visions made of what each and every one wished for Brussels, its public spaces, its mobility, its inequalities and its economy. This chapter analyses these imaginaries, which emerge as one examines the issues at stake. It highlights the three frequently interrelated views of public space that underlie the existing imaginaries, i.e., economic public space, political public space and cultural public space. It is probably in the pedestrian zone's configuration across these three spaces that lies the new centre's core challenge.
Introduction du dossier "Peirce et les sciences sociales. Une sociologie pragmaticiste?" (Cahiers de recherche sociologique, n°62, 2017) coordonné par Mathieu Berger, Philippe Gonzalez, Alain Létourneau.
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This article analyses how official citizen deliberation processes interpellate citizens, and argues that this act of invitation is a crucial element of the power dynamics of people's participation in such processes. The interpellation as... more
This article analyses how official citizen deliberation processes interpellate citizens, and argues that this act of invitation is a crucial element of the power dynamics of people's participation in such processes. The interpellation as citizen is both what offers people the opportunity to speak and a central aspect of how people's discourse is constrained and given direction. The study combines a discourse-theoretical perspective on interpellation and subject positions (Laclau and Mouffe) with frame-theoretical insights (Goffman), to analyse the way interpellation works in practice, how certain subject positions rather than others are indicated or prescribed to participants , and the ways these participants endorse them or attempt to (re)position themselves in interactions. Based on the analysis of a citizen deliberation process on health care reimbursement organised in Belgium, we show how the invited citizens are interpellated ‒ often simultaneously ‒ as 'nationals', as 'ordinary people', and as 'participants', and how they respond to this. On a theoretical level, this article contributes modestly to a more dynamic, multi-layered and subtle conceptualization of subject positions as constructed through suggestion, response and resistance in concrete interactive settings.
Nous partons d'une double hypothèse. Premièrement, nous proposons de considérer l'ambiguïté comme une dimension structurelle des relations institutionnelles où se joue la participation du « tout-venant » à l'exploration des problèmes et... more
Nous partons d'une double hypothèse. Premièrement, nous proposons de considérer l'ambiguïté comme une dimension structurelle des relations institutionnelles où se joue la participation du « tout-venant » à l'exploration des problèmes et des décisions complexes qui le concernent. Nous avançons ensuite l'idée que, dans ces mêmes situations, la « montée en ambiguïté » dans ses différentes formes observables constitue une réponse adaptative face au caractère improbable de ces communications. En vue d'esquisser quelques-unes des figures, fonctions et opérations de l'ambiguïté dans la participation, nous nous appuyons sur des terrains ethnographiques à première vue fort éloignés. D'un côté, les échanges dyadiques menés dans le cadre privé et clos du cabinet entre un médecin et ses patients autour de leurs cas personnels. De l'autre, l'ethnographie d'une expérience de consultation citoyenne sur la question du remboursement public des frais de santé en Belgique ; un dispositif associant professionnels de la santé et « citoyens ordinaires » dans des discussions collectives en assemblée et des délibérations en sous-groupes. En articulant ces cas qui tous deux concernent une « consultation » relative à des questions de santé et engagent la figure de l' individu « ordinaire » comme interlocuteur « profane », nous dégageons six difficultés majeures structurant la communication. Nous précisons ensuite les ajustements trouvés par les interlocuteurs en situation pour contourner, suspendre, neutraliser ou mettre entre parenthèses ces difficultés.
La transformation des boulevards du centre en piétonnier a suscité de multiples prises de position et controverses. Celles-ci ont été l’occasion pour ceux qui y ont pris part d’argumenter non seulement sur le piétonnier mais, plus... more
La transformation des boulevards du centre en piétonnier a suscité de multiples prises de position et controverses. Celles-ci ont été l’occasion pour ceux qui y ont pris part d’argumenter non seulement sur le piétonnier mais, plus largement, sur les conceptions de la ville, de Bruxelles ou de l’espace public qu’ils défendaient. Elles engageaient des imaginaires urbains, des visions de ce que chacun entendait souhaiter pour Bruxelles, ses espaces publics, sa mobilité, ses inégalités, son économie... Cette contribution analyse ces imaginaires qui se découvrent au fil de la lecture des controverses : ville appropriée par ses citoyens, durable, ouverte, sécuritaire, cosmopolite, équitable, économique, attractive, participative, réflexive, bien gouvernée... L’article conclut par la mise en évidence des trois conceptions de l’espace public sous-jacentes aux imaginaires à l’œuvre, par ailleurs souvent enchevêtrées dans les argumentations : espace public économique, espace public politique et espace public culturel. Dans les agencements que le futur du piétonnier opérera entre eux, se situe sans doute l’enjeu central de son avenir.
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À partir d’un courrier officiel communiqué par la Ministre en charge de la rénovation urbaine à une commune bénéficiaire d’un "contrat de quartier", nous nous intéressons aux représentations officielles de "l’action publique qui... more
À partir d’un courrier officiel communiqué par la Ministre en charge de la rénovation urbaine à une commune bénéficiaire d’un "contrat de quartier", nous nous intéressons aux représentations officielles de "l’action publique qui convient" en matière de rénovation urbaine. Les nombreuses règles à suivre évoquées ou précisées dans ce courrier assemblent un cadre d’action hétérogène et stratifié. Notre analyse de cette lettre a pour but de dégager les différents ordres de prescription composant le cadrage régional de la rénovation urbaine. À côté d’un ensemble de "règles formelles", de normes juridiques, le courrier identifie une variété de "formes régulières", et indique différents principes à respecter afin d’élaborer un contrat de quartier "à la régulière". Parmi ces formes régulières (recommandées, suggérées, mais parfois imposées avec la même force qu’une règle de droit), nous distinguons d’un côté un ensemble de règles coutumières et de principes d’usage : une tradition admi- nistrative et un know-how régional éprouvés par une quinzaine d’années de pratique des contrats de quartier ; et d’autre part, des « règles du jeu » plus politiques, enjoignant notamment les communes à jouer le jeu de la Région, à respecter ses objectifs, ses façons de faire, en un mot, son autorité. C’est ainsi en filigrane des dispositifs juridico-administratifs et d’un programme d’action institué et routinisé que réapparaissent jeux d’acteurs et rapports de pouvoir. Une compréhension réaliste de l’agentivité des gouvernants demande de décrire les façons dont ils sont portés par le programme dont ils se présentent comme les porteurs.
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Discussion de l’ouvrage de Michel Agier, La Condition cosmopolite. L’anthropologie à l’épreuve du piège identitaire, Paris, Éditions La Découverte, 2013
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Dans ce texte, les auteurs portent attention au trouble suscité, chez les observateurs et les acteurs de la participation, par l’absence de franges entières de la population et par l’incapacité des dispositifs à s’approprier une part... more
Dans ce texte, les auteurs portent attention au trouble suscité, chez les observateurs et les acteurs de la participation, par l’absence de franges entières de la population et par l’incapacité des dispositifs à s’approprier une part importante des contributions des personnes présentes. Dans un premier temps, les auteurs problématisent les limites de l’inclusion participative en restituant la diversité des traitements que leur ont accordés les principaux théoriciens de l’espace public démocratique. Pour faciliter l’appréhension de cette question dans de futures enquêtes, les auteurs proposent ensuite un équipement empirico-conceptuel centré sur la notion de seuil. Espace-limite, celui-ci représente également un espace critique de prédilection pour les recherches sur la participation.
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This book proposes a reflexive, self-critical and largely collective look back at the Metrolab experience: eight years of transdisciplinary urban research in Brussels. Together, these 15 contributions offer an in-depth exploration of the... more
This book proposes a reflexive, self-critical and largely collective look back at the Metrolab experience: eight years of transdisciplinary urban research in Brussels. Together, these 15 contributions offer an in-depth exploration of the issue of communication and collaboration between academic knowledge and urban actors’ know-how; between scientific, technical or administrative expertise and the experience of users, residents and citizens. It has been designed as a reflexive tool for use by any research group wishing to set up a similar laboratory of applied and transdisciplinary urban research, and that are eager to learn from Metrolab's practices, our trials and errors, successes and failures. Enhanced visually by graphic designers Lucas Gicquel and Sébastien Gairaud, this publication goes beyond a mere retrospective to serve as a conceptual and methodological tool for those seeking to address the complexities of urban research interactions.

Contributors : Minister-President Rudi Vervoort (Brussels-Capital Region), Dr. Carlotta Fioretti (JRC-Commission européenne), Profs. Harvey Molotch (New York University), Miodrag Mitrasinovic (Parsons School of Design), Luca Pattaroni (EPFL), Patrick Le Galès (Science Po Paris), Daniel Cefaï (École des hautes études en sciences sociales), and Marc Zune (UCLouvain) ; Sophie Feyder and Lucile Gruntz (Critical Narratives) ; Louise Carlier, Sara Cesari, Louise Prouteau, Roselyne de Lestrange, Marco Ranzato, Andrea Bortolotti, and Christian Dessouroux (Metrolab).
Les infrastructures sociales se comprennent comme des espaces bâtis et des équipements accueillant la vie communautaire ou l'expérience publique de la ville, à travers l’offre d’un type spécifique de bien social (éducation, culture,... more
Les infrastructures sociales se comprennent comme des espaces bâtis et des équipements accueillant la vie communautaire ou l'expérience publique de la ville, à travers l’offre d’un type spécifique de bien social (éducation, culture, loisirs, alimentation, santé, sport, etc.). Quelle que soit leur fonction principale, ce sont des lieux où des valeurs d'ouverture, telles que l'inclusion sociale et l'hospitalité urbaine, prennent une signification concrète et pratique, faisant également de ces infrastructures un vecteur de démocratie.
Ce premier volume de « La fabrique de l'infrastructure sociale » s'intéresse au défi posé à nos lieux de rencontre dans la ville par l’actuelle crise sanitaire, et la peur des contacts étroits dans des espaces fermés qu’elle entraîne.
Quelles sont et quelles seront ses conséquences pratiques sur les infrastructures sociales existantes et futures (leur utilisation, leur gestion, leur image publique, etc.), sur les politiques qui les promeuvent et les financements qui les soutiennent ? La pandémie Covid-19 annonce-t-elle une crise des espaces communautaires et des équipements sociaux de proximité, voire de nos « intérieurs publics » ? L'infrastructure sociale peut-elle se réinventer face à la pandémie, grâce à des solutions basées sur la technologie, le design, le comportement social ou l'utilisation d'espaces virtuels en ligne ?
Cet ouvrage explore ces problèmes sous différents angles disciplinaires avec l'aide de spécialistes internationaux, qu'ils soient analystes ou praticiens, afin de formuler des hypothèses et des perspectives concrètes pour une politique d'infrastructure sociale qui serait à la fois socialement pertinente et matériellement appropriée pour la ville (post-)Covid.
Les textes composant le livre reprennent, en français ou en anglais, les interventions de nos différents invités au séminaire « Social Infrastructure in the (Post)Covid City » (octobre 2020-février 2021): Eric Klinenberg (NYU), Mark Pimlott (TU Delft), Céline Bonicco-Donato (Université Grenoble Alpes), Maria Chiara Tosi (IAUV Venise), Bruno Yvin (Agence Alphaville), Justine Harzé (Cabinet du Ministre-Président de la RBC), Tom Sanders et Miguel Vanleene (Perspective.Brussels).
Ce logbook approfondit la question de la collaboration entre architectes et sociologues dans la conception d'espaces d'accueil et de soins destinés à des publics vulnérables : accueil de patients précaires, dans le cas de centres de santé... more
Ce logbook approfondit la question de la collaboration entre architectes et sociologues dans la conception d'espaces d'accueil et de soins destinés à des publics vulnérables : accueil de patients précaires, dans le cas de centres de santé à Molenbeek et Anderlecht (2017) ; accueil de migrants et réfugiés, dans le cas du hub humanitaire du Quartier Nord de Bruxelles (2019).

Coordonnés et rédigés par nos chercheurs, les logbooks Metrolab montrent l'application d'une approche de recherche interdisciplinaire à une situation urbaine donnée et visent à fournir aux acteurs de l'action publique et des politiques de la ville des outils testés par le Metrolab.
ARCH (Action Research Collective for Hospitality) was created in January 2019, in the continuity of the work carried out at Metrolab Brussels on the theme of “urban inclusion” with the intention of pursuing observations, analyses and... more
ARCH (Action Research Collective for Hospitality) was created in January 2019, in the continuity of the work carried out at Metrolab Brussels on the theme of “urban inclusion” with the intention of pursuing observations, analyses and practical considerations on the qualities of hospitality in Brussels’ urban spaces, mainly where this issue seemed most pressing: the Maximilian Park, the North Station, the Northern Quarter (on whose periphery is located the Metrolab studio).

ARCH has gradually been built up through the voluntary involvement of many researchers (academics or not) and practitioners with diverse backgrounds (sociologists, architects, urban planners, artists, activists, anthropologists) in a collective action research project aiming to promote urban hospitality in Brussels, which is a metropolis either crossed and impacted by migration movements. Urban hospitality is understood as the ability of an urban environment to open up and welcome newcomers who come forward ; here more precisely, people in migratory situations occupying different places in the Northern Quarter. Witnessing the deplorable conditions of their extreme reception, vulnerability and distress, ARCH members have come together to highlight their situation and call on the people of Brussels (particularly public authorities, administrations and urban affairs professionals) about our common duty of hospitality and humanity.

The research was developed over a short period of time, in close collaboration with the Citizen’s Platform – which welcomes hundreds of people every day among the 800 migrants and refugees present in this part of the city. The Platform co-defined the lines of the survey with ARCH members according to some of the needs and problems it faced on a daily basis, and contributed to the implementation and progress of research activities, as well as the production of results. We conducted this inquiry using a combination of methods based on collective exploration of the neighbourhood, ethnographic observation and mapping of places of occupation and reception, participation in the work and activities of the Platform, organisation of focus groups, conducting interviews, etc.

Today, we’re publishing the results of this collective research – already exhibited, presented and discussed for the first time at a symposium held in June 2019 – in order to share the knowledge produced with all those interested in this issue, and to challenge the politicians on the hospitality issues facing the Northern Quarter. The Brussels government has recently made available a significant amount of funding to enable the Humanitarian Hub and the Porte d’Ulysse shelter to continue their activities over the next two years, demonstrating in the same way its attention to the challenges of reception and its commitment to a more decent migration policy. However, the problems arising from the presence of migrants in the Northern Quarter and its public spaces remain poorly considered in the field of urban policies. By adopting a socio-spatial perspective on these issues, this book invites us to extend this commitment towards a policy of urban hospitality.
Over the past 25 years, the Brussels neighbourhoods confronted with the greatest difficulties have benefited from substantial public funds intended to renovate and revitalise them: 550 interventions on the built environment, 1730 housing... more
Over the past 25 years, the Brussels neighbourhoods confronted with the greatest difficulties have benefited from substantial public funds intended to renovate and revitalise them: 550 interventions on the built environment, 1730 housing units created, 130 elements of local infrastructure built, 850 socio-economic actions carried out and a large number of roadways and squares redesigned. Created in 1993, the “Neighbourhood Contract” rapidly became an emblematic tool of the Brussels public action and imposed itself as a structural and structuring policy. Beyond the many projects and actions implemented, there is also an entire social world that took shape around this project and that is composed of political actors, administrative agents, experts, associations and citizens. This publication traces the deployment of the Neighbourhood Contracts in Brussels over the past 25 years by means of an immersion in the discourse, imagination, steering, execution and administration of a long-term public action, recorded at different moments in its lifetime. The 14 situations that have been selected compose the sociological chronicle of an urban policy, from its birth to its current state of development, which today raises important questions. The text that concludes the work is the occasion for the author to question the “time perspectives” of the advocates and detractors of the Neighbourhood Contract, and to stir a public debate about the continuation or transformation of urban policymaking in Brussels.
Ces 25 dernières années, les quartiers bruxellois les plus en difficulté ont bénéficié d’importants financements publics destinés à les rénover et les revitaliser : 550 interventions sur le bâti, 1730 logements créés, 130 équipements de... more
Ces 25 dernières années, les quartiers bruxellois les plus en difficulté ont bénéficié d’importants financements publics destinés à les rénover et les revitaliser : 550 interventions sur le bâti, 1730 logements créés, 130 équipements de proximité construits, 850 actions socio-économiques menées et un grand nombre de voiries et de places requalifiées. Créé en 1993, le « Contrat de quartier » est rapidement devenu un instrument emblématique de l’action publique bruxelloise et s’est imposé comme une politique structurelle et structurante. Au-delà des nombreux projets et actions réalisés, c’est aussi tout un univers politico-administratif, expert, associatif et citoyen qui s’est construit autour de ce dispositif. Cet ouvrage retrace le déploiement des Contrats de quartier bruxellois sur 25 ans d’existence, à travers une immersion dans le discours, l’imaginaire, le pilotage, l’exécution et l’administration d’une action publique au long cours, saisie à différents moments de son histoire. Les quatorze situations choisies composent la chronique sociologique d’une politique urbaine, de sa naissance à son état de développement actuel, qui pose aujourd’hui d’importantes questions. Le texte qui clôt l’ouvrage est l’occasion pour l’auteur d’interroger les « perspectives temporelles » des défenseurs et des détracteurs de l’outil Contrat de quartier, et d’appeler à un débat public sur la poursuite ou la transformation des politiques de la ville à Bruxelles.
Les auteurs rassemblés dans le présent dossier se proposent de considérer, décrire et interpréter les troubles et les affects liés à la rencontre, l’interaction ou la communication dans divers types d’espaces publics avec des sujets... more
Les auteurs rassemblés dans le présent dossier se proposent de considérer, décrire et interpréter les troubles et les affects liés à la rencontre, l’interaction ou la communication dans divers types d’espaces publics avec des sujets perçus comme « indésirables ». En se focalisant abstraitement sur les valeurs d’accessibilité, d’inclusion ou de dialogue associées à l’espace public, la philosophie politique et la théorie urbaine évitent souvent la négativité inhérente à la confrontation concrète avec certains « autres » en milieu urbain, et laissent de côté des affects et des émotions tabous, tels que le sentiment d’envahissement ou d’intrusion, l’agacement, le dégoût et autres réactions aversives. Que ce soit du point de vue de ceux qui vivent et subissent la qualification d’indésirable ou du point de vue du sujet qui porte le jugement d’indésirabilité et se trouve éprouvé par la présence de l’autre, les auteurs de ce dossier décrivent et analysent différents types de rencontres dans des espaces de coprésence (parcs, rues, cafés, librairie) ou de discussion (assemblée de quartier, groupe de dialogue pour patients). D’une contribution à l’autre, la focale de l’analyse se déplace entre la dynamique des interactions, le rôle des institutions et la portée politique de ces rencontres.

Sommaire

Espace public et indésirables : interactions, institutions, politiques
Sarah Van Hollebeke, Mathieu Berger et Louise Carlier

Habermas au Starbucks. Clients, oisifs et traînards dans le tiers-lieu capitaliste
Robin Wagner-Pacifici

Perception et sémiose du malvenu. Retracer l’excommunication d’un participant dans une assemblée publique
Mathieu Berger

Ce que produit l’incongru. Affects et socialité dans un lieu public à Shanghai
Lisa Richaud

D’intruses à invitées, l’accès des femmes à la ville d’Alger et leur appropriation des espaces urbains
Ghaliya Djelloul

Entre bienfaisance et pollution. Les ambassadeurs d’ONG dans l’espace public
Baptiste Véroone

Feindre l’indifférence en passant. Perceptions des femmes en attente de clients au coin d’une rue à Bruxelles
Sarah Van Hollebeke

Négocier le discrédit dans des réunions de patients vivant avec la maladie d’Alzheimer
Simon Lemaire

Psychiatrie hors-les-murs et signalement des citoyens
Antoine Printz

Les gardiens de la paix bruxellois, défenseurs d’un ordre moral aux contours flous
Lionel Francou

La figure de l’enquêteur dans le quartier de la Villeneuve de Grenoble
Maïlys Toussaint
*Persona non grata. Au seuil de la participation (Mathieu Berger et Julien Charles) *L’idéal participatif ébranlé par l’accueil de l’étranger. L’hospitalité et l’appartenance en tension dans une communauté militante (Joan... more
*Persona non grata. Au seuil de la participation
(Mathieu Berger et Julien Charles)
*L’idéal participatif ébranlé par l’accueil de l’étranger.
L’hospitalité et l’appartenance en tension
dans une communauté militante (Joan Stavo-Debauge)
*Mépris et répression de la prise de parole en public.
Construction d’une domination symbolique profane
dans une copropriété et dénonciation publique (Alessio Motta)
*La vie publique de l’enfant (Marc Breviglieri)
*Retrouver la face par la participation. Ethnographie de la fragile élaboration d’une œuvre d’art par des adolescents dans un quartier populaire (Anthony Pecqueux)
*De la personne au sujet politique. Une ethnographie des prises
de parole populaires dans les assemblées de barrios au Venezuela
(FedericoTarragoni)
*Ce corps qui manque à la représentation. Entre démocratie participative et critique artistique, Les nouvelles scènes de l’expérience politique (MatthieudeNanteuil)
ARCH (Action Research Collective for Hospitality) was created in January 2019, in the continuity of the work carried out at Metrolab Brussels on the theme of “urban inclusion” with the intention of pursuing observations, analyses and... more
ARCH (Action Research Collective for Hospitality) was created in January 2019, in the continuity of the work carried out at Metrolab Brussels on the theme of “urban inclusion” with the intention of pursuing observations, analyses and practical considerations on the qualities of hospitality in Brussels’ urban spaces, mainly where this issue seemed most pressing: the Maximilian Park, the North Station, the Northern Quarter (on whose periphery is located the Metrolab studio).

ARCH has gradually been built up through the voluntary involvement of many researchers (academics or not) and practitioners with diverse backgrounds (sociologists, architects, urban planners, artists, activists, anthropologists) in a collective action research project aiming to promote urban hospitality in Brussels, which is a metropolis either crossed and impacted by migration movements. Urban hospitality is understood as the ability of an urban environment to open up and welcome newcomers who come forward ; here more precisely, people in migratory situations occupying different places in the Northern Quarter. Witnessing the deplorable conditions of their extreme reception, vulnerability and distress, ARCH members have come together to highlight their situation and call on the people of Brussels (particularly public authorities, administrations and urban affairs professionals) about our common duty of hospitality and humanity.

The research was developed over a short period of time, in close collaboration with the Citizen’s Platform – which welcomes hundreds of people every day among the 800 migrants and refugees present in this part of the city. The Platform co-defined the lines of the survey with ARCH members according to some of the needs and problems it faced on a daily basis, and contributed to the implementation and progress of research activities, as well as the production of results. We conducted this inquiry using a combination of methods based on collective exploration of the neighbourhood, ethnographic observation and mapping of places of occupation and reception, participation in the work and activities of the Platform, organisation of focus groups, conducting interviews, etc.

Today, we’re publishing the results of this collective research – already exhibited, presented and discussed for the first time at a symposium held in June 2019 – in order to share the knowledge produced with all those interested in this issue, and to challenge the politicians on the hospitality issues facing the Northern Quarter. The Brussels government has recently made available a significant amount of funding to enable the Humanitarian Hub and the Porte d’Ulysse shelter to continue their activities over the next two years, demonstrating in the same way its attention to the challenges of reception and its commitment to a more decent migration policy. However, the problems arising from the presence of migrants in the Northern Quarter and its public spaces remain poorly considered in the field of urban policies. By adopting a socio-spatial perspective on these issues, this book invites us to extend this commitment towards a policy of urban hospitality.
This book presents the results of the second international MasterClass hosted by Metrolab in January and February of 2019, on the theme of urban ecosystems in Brussels. The event was the outcome of a transdisciplinary methodological... more
This book presents the results of the second international MasterClass hosted by Metrolab in January and February of 2019, on the theme of urban ecosystems in Brussels. The event was the outcome of a transdisciplinary methodological reflexion on the relations between urban ecologies and urban policies. How can urban ecosystems be approached from a transdisciplinary perspective? How can urban projects such as ERDF be mobilized to initiate a socio-ecological transition?
This book presents the productions of the first international MasterClass hosted by Metrolab in January and February of 2017, on the topic of inclusion in urban spaces and urban projects. The event is the first stage of a larger project... more
This book presents the productions of the first international MasterClass hosted by Metrolab in January and February of 2017, on the topic of inclusion in urban spaces and urban projects. The event is the first stage of a larger project conducted at Metrolab and involving collective and collaborative research. We would like to begin with a word about this project that is dear to us.
L'infrastructure sociale représente une constellation de lieux qui, bien que très différents quant à leur fonction première, sont de nature à accueillir les sociabilités urbaines : parcs, écoles, espaces de jeux, maisons de quartier,... more
L'infrastructure sociale représente une constellation de lieux qui, bien que très différents quant à leur fonction première, sont de nature à accueillir les sociabilités urbaines : parcs, écoles, espaces de jeux, maisons de quartier, bibliothèques, centres culturels ou sportifs, etc. Ce sont ces lieux que la crise sanitaire Covid-19 a mis en danger, révélant ainsi toute leur importance.
Une expérimentation urbaine désigne une pratique ou un dispositif qui vise à répondre à une situation problématique qui se pose en milieu urbain, en testant de nouvelles modalités de pensée et d'action qui engagent souvent la... more
Une expérimentation urbaine désigne une pratique ou un dispositif qui vise à répondre à une situation problématique qui se pose en milieu urbain, en testant de nouvelles modalités de pensée et d'action qui engagent souvent la participation des citoyens et/ou les apports de la recherche.
In this text, which reformulates some of the remarks made at the end of the Brussels Ecosystems conference, I put forward some ideas for an ecological approach not to the city, but to knowledge about the city and ‘research action’ on... more
In this text, which reformulates some of the remarks made at the end of the Brussels Ecosystems conference, I put forward some ideas for an ecological approach not to the city, but to knowledge about the city and ‘research action’ on urban problems. Since the various ecological niches and spheres of knowledge in which knowledge about the city is produced are also ‘semiotic niches’ and ‘semiospheres’, i.e. spaces characterized by the prevalence of certain types of signs and certain modes of signification over others, we refer to this approach as ‘semiotic ecology’, or ‘eco-semiotics’.
Our contribution to the Desired Spaces initiative, drawing from various Brussels projects in which CityTools* has been involved : www.desiredspaces.be Among other reflections on the city and urban planning challenged by COVID-19, our... more
Our contribution to the Desired Spaces initiative, drawing from various Brussels projects in which CityTools* has been involved :

www.desiredspaces.be

Among other reflections on the city and urban planning challenged by COVID-19, our text highlights different types of 'grounds' (background urban spaces) that are always in danger of being overlooked and neglected, especially when a city focuses on its foreground and its most valued and visible 'figures', as may be the case in a situation of health and economic crisis.

We distinguish three types of ground spaces ('indoor', 'backdrop', 'out-of-frame') -- which by definition are usually given little consideration -- each questioning 'the Urban Project' in its relationship to urban reality. This text is therefore also an opportunity to reflect on the general positioning of the CityTools agency, in favor of a 'grounded urbanism'.

*CityTools (Antoine Crahay, Nicolas Hemeleers, Mathieu Berger) is a multidisciplinary urban planning agency based in Brussels, active on spatial, social and environmental issues, defending a vision of urban planning as a collective process grounded in a socio-urban context.
Research Interests:
Notre contribution à l'initiative 'Desired Spaces' à partir de différents projets bruxellois auxquels CityTools* a été associé : www.desiredspaces.be Parmi d'autres réflexions sur la ville et l'urbanisme à l'épreuve du COVID-19,... more
Notre contribution à l'initiative 'Desired Spaces' à partir de différents projets bruxellois auxquels CityTools* a été associé :

www.desiredspaces.be

Parmi d'autres réflexions sur la ville et l'urbanisme à l'épreuve du COVID-19, notre texte met en lumière différents types d'espaces urbains d'arrière-plan (cette dimension que nous appelons le 'ground') qui risquent toujours de basculer dans l'oubli, en particulier lorsqu'une ville se focalise sur son avant-scène et ses 'figures' prisées, comme peut y inviter une situation de crise sanitaire et économique.

Nous distinguons trois types d'espaces de fond ('indoor', 'backdrop', 'out-of-frame'), par définition peu considérés, chacun interrogeant le Projet urbain dans son rapport au réel. Ce texte est alors également l'opportunité d'une réflexion sur le positionnement général de l'agence CityTools, en faveur d'un urbanisme de fond, d'un urbanisme ancré (grounded urbanism).

*CityTools (Antoine Crahay, Nicolas Hemeleers, Mathieu Berger) est une agence d’urbanisme pluridisciplinaire basée à Bruxelles, active sur les questions spatiales, sociales et environnementales, défendant une vision de l’urbanisme comme un processus collectif ancré dans une réalité de terrain.
Research Interests:
Nous définissons l’ « enclave inclusive » comme un espace urbain enclos sur le plan morpho-topologique, mais programmé pour un public large, rendu accessible et hospitalier à une diversité d’usagers et apprêté, en particulier, à recevoir... more
Nous définissons l’ « enclave inclusive » comme un espace urbain enclos sur le plan morpho-topologique, mais programmé pour un public large, rendu accessible et hospitalier à une diversité d’usagers et apprêté, en particulier, à recevoir les plus vulnérables d’entre eux. Cette notion, qui peut sembler paradoxale à première vue, nous semble en réalité nécessaire à un urbanisme contemporain dans de grandes villes cosmopolites comme Bruxelles — un urbanisme plus conscient et réaliste sur le plan sociologique, et plus réfléchi quant aux exigences spatiales et formelles des interactions et rencontres entre citadins
By and large, public architecture and city planning are a matter of spatially and materially organising the coexistence of various types of individuals and groups, and the co-functioning of different kinds of uses and activities. By... more
By and large, public architecture and city planning are a matter of spatially and materially organising the coexistence of various types of individuals and groups, and the co-functioning of different kinds of uses and activities. By providing an infrastructure for urban togetherness, they take on a crucial societal role. Many issues related to urban togetherness have to do with the space we share (or do not share); they have both spatial causes and spatial consequences. Since many forms of social injustice are also a matter of spatial injustice, a social inclusion policy must also be a spatial inclusion policy. This obviously begins with the unmaking of formally, institutionally segregated environments at the scale of an entire city. But it continues in more local urban settings, through an attention to the various expressions of urban inhospitality, i.e. to informal and sometimes subtle dynamics of exclusion of certain individuals or groups (due to disability, age, poverty, gender, education, culture, or sexual orientation), or forms of tyranny exerted by certain uses / activities over others (car traffic over bicycle traffic, built environments over natural environments, offices over housing, tourism over inhabiting, etc.). While insisting on the fact that inclusion in urban life can never be addressed solely through architectural devices and urbanistic solutions, the organisers of this 2017 MasterClass believe that the social qualities of urban environments constitute a basic, necessary — and therefore fundamental — condition for any public action or policy aiming at progressive social change in cities. To deal with these issues, practices of urban planning and urban design can stop at limiting or regulating processes of exclusion. On a liberal mode, they will then create environments that are officially public, opened to users that are recognised as formally equal. They will rely on the 'paradoxical hospitality' (see Stavo-Debauge's paper on p.165) of indeterminate, free, open spaces. But urban design (its practitioners and political/administrative principals) can also be more affirmative and pro-active about this ideal of spatial inclusion. Beyond simply limiting exclusion, they can attempt to shape environments that actually create space and make room for specific groups. But how, and which groups?
Ce texte est la transcription éditée d'une communication au colloque "L'art de la participation" organisé par l'ULB à Charleroi en juin 2014, et est à paraître dans les actes de ce colloque. Merci aux organisateurs, en particulier à Aline... more
Ce texte est la transcription éditée d'une communication au colloque "L'art de la participation" organisé par l'ULB à Charleroi en juin 2014, et est à paraître dans les actes de ce colloque. Merci aux organisateurs, en particulier à Aline Bingen pour l'enregistrement et la retranscription du propos. Cette communication avait également été présentée lors du colloque "Contrats de quartiers durables : -20 +20 ans" à Bruxelles le 13 mars 2014.
Research Interests:
This interview of Jack Katz – Professor of Sociology at UCLA, author of landmark works such as Seductions of Crime (1988) and How Emotions Work (1999) – was presented on June 23rd 2016 as part of the first session of Metrolab Brussels’... more
This interview of Jack Katz – Professor of Sociology at UCLA, author of landmark works such as Seductions of Crime (1988) and How Emotions Work (1999) – was presented on June 23rd 2016 as part of the first session of Metrolab Brussels’ "Cities in shock" conferences. This session titled Ecologies of violence featured other talks by Joan Stavo-Debauge (Uni.Lausanne) and Kamel Boukir (CEMS-EHESS, Paris). Interviewed by Mathieu Berger (Metrolab Brussels, UCLouvain) on his 2015 piece « A theory of intimate massacres : steps towards a causal explanation », Jack Katz discusses the relevance of this paper for the interpretation of events such as the shooting in the Orlando nightclub on June 12, 2016, events which, while labeled as terrorist attacks, show signs of a strong biographical connection between the attacker and the site of the attack. In the course of the interview, Jack Katz proposes analytical distinctions in order to differentiate experiences of mass violence according to the pragmatic, interactional and emotional dimensions of the act. Special attention is paid to the third process – the emotional level or « transcendence level » – as Katz sees in different forms of violence (« lone-wolf terrorism », jihadism, gang crime, school shootings) varieties of transformations of chaos in the life of the individual.
Research Interests:
This interview of Prof. Robin Wagner-Pacifici (The New School for Social Research, NYC) was presented on June 29th 2016 as part of the second session of Metrolab Brussels’ "Cities in shock" conferences – a session titled "The urban traces... more
This interview of Prof. Robin Wagner-Pacifici (The New School for Social Research, NYC) was presented on June 29th 2016 as part of the second session of Metrolab Brussels’ "Cities in shock" conferences – a session titled "The urban traces of terrorist attacks", and that featured other presentations by Gerome Truc (CNRS) and Sarah Gensburger (CNRS). The discussion between Mathieu Berger (MLB, UCLouvain) and Robin Wagner-Pacifici focused on elements of her sociological theory of events, as developed in the upcoming What is an event ? (University of Chicago Press, to be released in 2017), and more precisely, on a chapter about 9/11 and its lasting effects, at a local scale, on Lower Manhattan.
Research Interests:
Compte-rendu d'un entretien autour du terme "bobo", ses usages politiques et son rapport à la "gentrification", lors de la première soirée Brussels Talks organisée le 2/2/18 à La Bellone.
Research Interests:
Réinterrogeant la conception habermassienne du « café » dans les sociétés occidentales au tournant du XVIIIe siècle pour analyser le rôle démocratique des cafés contemporains, l’auteure revient sur un incident survenu en 2018 entre un... more
Réinterrogeant la conception habermassienne du « café » dans les sociétés occidentales au tournant du XVIIIe siècle pour analyser le rôle démocratique des cafés contemporains, l’auteure revient sur un incident survenu en 2018 entre un employé d’un établissement Starbucks à Philadelphie et des clients afro-américains – le terme « client » (customer) posant justement ici question. Elle documente cette interaction en resituant ses observations et interprétations à la fois dans l’histoire urbaine d’un quartier et dans l’histoire des héritages sociaux et culturels du racisme et du capitalisme aux États-Unis. L'auteure montre que les obligations et charges du capitalisme (la nécessité de consommer, de travailler, d’éviter l’oisiveté) pour entrer et rester dans ces espaces supposés ouverts à tous, pèsent différemment sur les visiteurs selon qu’ils sont reconnus comme clients ou comme potentiels « traînards » (loiterers), et cela à partir d’indices de leur condition sociale et économique, mais aussi selon leur couleur de peau. L’article présente le tiers-lieu capitaliste comme un espace particulièrement ambigu, distinct du café habermassien et de sa prétendue atmosphère de civilité, d’ouverture démocratique et d’accessibilité universelle ; un espace qui, malgré lui, à travers des incidents comme celui du Starbucks de Philadelphie, est devenu aux USA une scène publique de mobilisation et de débat autour de ces questions.
Le cours vidéo sur YouTube : - Première partie https://youtu.be/dZxJ0BLgz_0 - Deuxième partie : https://youtu.be/sGC5bNnQCB0 4. ÉNONCIATIONS COMPOSITES : ÉTUDIER DES ENSEMBLES SIGNIFIANTS [Cours vidéo 4a] 4.1. L’unité de base : le... more
Le cours vidéo sur YouTube :
- Première partie
https://youtu.be/dZxJ0BLgz_0
- Deuxième partie :
https://youtu.be/sGC5bNnQCB0

4. ÉNONCIATIONS COMPOSITES : ÉTUDIER DES ENSEMBLES SIGNIFIANTS
[Cours vidéo 4a]
4.1. L’unité de base : le "move" comme énonciation composite
4.2. Des paquets de signes : hétérogénéité et unification
4.2.1. Hétérogénéité sémiotique 
4.2.2. Unification sémiotique
4.3. Discours et gestes
4.4. Analyses
4.4.1. Le geste comme diagramme
4.4.2. Les dimensions écologique et co-opérative de l’agir sémiotique
a) Le substrat de l’action signifiante
b) Co-opération : s’appuyer sur les aptitudes communicatives d’autres participants
[Cours vidéo 4b]
4.4.3. Orateurs faibles et démocratie
a) Sémiotique de l’excommunication
b) Prises sensibles et images frappantes : indices et icônes dans la rhétorique profane
4.4.4. Architecture : percevoir et concevoir des ensembles signifiants
a) Sémiotique et architecture : Deux critiques du modernisme
b) Objets architecturaux : figures sans fond
c) De l’architecture comme espace à l’architecture comme signe
d) Architecture iconique, indiciaire et symbolique
e) La sémiose itérative de la conception architecturale
4.4.5. Des arguments incarnés

Le cours "Signes, Sons, Images : Méthodes d'analyse en sociologie" (LSOC2083) est un cours conçu et réalisé par Mathieu Berger et initié en 2019-2020 dans le cadre du Master en sociologie de l'UCLouvain (Faculté ESPO / Ecole PSAD). Ce cours de 15h, qui a une visée d'apprentissage pratique de méthodes d'analyse, devait être mené sous la forme d'ateliers lors de deux journées continues (18 et 20 mars 2020). Etant donné la situation de crise autour du coronavirus et le basculement en mode virtuel des enseignements de l'UCLouvain, le cours prendra la forme de 5 vidéos de 90 à 120 minutes complétées par des exercices et un travail personnel à remettre par les étudiants pour le premier jour de la session d'examens de juin. Les étudiants de l'UCLouvain qui suivent ce cours trouveront l'ensemble des documents utiles sur la page Moodle de ce cours : https://moodleucl.uclouvain.be
Research Interests:
Le cours vidéo sur YouTube : https://youtu.be/LUbf1bNmzA4 3. Sémiotique : Concepts et applications en sociologie 3.1. Sémiotique et pragmatique 3.2. Karl Bühler : le signe langagier dans l’interlocution 3.2.1. L’ Organon Modell 3.2.2.... more
Le cours vidéo sur YouTube :
https://youtu.be/LUbf1bNmzA4

3. Sémiotique : Concepts et applications en sociologie
3.1. Sémiotique et pragmatique
3.2. Karl Bühler : le signe langagier dans l’interlocution
3.2.1. L’ Organon Modell
3.2.2. Fonctions du langage et prétentions à la validité
3.2.3. Symbole, symptôme, signal : trois aspects du signe dans la communication
3.2.4. Les fonctions du langage, entre simultanéité et pertinence
3.2.5. Une théorie sémiotique du langage accorde un primat à la réception
3.3. Charles Sanders Peirce : les textures de la signification
3.3.1. La structure triadique du signe
3.3.2. Les trois catégories fondamentales
3.3.3. Triade du signe dans son rapport à l’objet
3.3.4. Triade du signe dans son rapport à l’interprétant
3.3.5. Triades de l’interprétant

Le cours "Signes, Sons, Images : Méthodes d'analyse en sociologie" (LSOC2083) est un cours conçu et réalisé par Mathieu Berger et initié en 2019-2020 dans le cadre du Master en sociologie de l'UCLouvain (Faculté ESPO / Ecole PSAD). Ce cours de 15h, qui a une visée d'apprentissage pratique de méthodes d'analyse, devait être mené sous la forme d'ateliers lors de deux journées continues (18 et 20 mars 2020). Etant donné la situation de crise autour du coronavirus et le basculement en mode virtuel des enseignements de l'UCLouvain, le cours prendra la forme de 5 vidéos de 90 à 120 minutes complétées par des exercices et un travail personnel à remettre par les étudiants pour le premier jour de la session d'examens de juin. Les étudiants de l'UCLouvain qui suivent ce cours trouveront l'ensemble des documents utiles sur la page Moodle de ce cours : https://moodleucl.uclouvain.be
Le cours vidéo sur YouTube : https://youtu.be/FYkfwMITiGU 2. Erving Goffman : une sociologie des interactions centrée sur les signes 2.1. Jouer le jeu ou être hors-jeu (05:18) 2.2. Des individus vulnérables, exposés et alertes... more
Le cours vidéo sur YouTube :
https://youtu.be/FYkfwMITiGU

2. Erving Goffman : une sociologie des interactions centrée sur les signes
2.1. Jouer le jeu ou être hors-jeu (05:18)
2.2. Des individus vulnérables, exposés et alertes (21:55)
2.3. Une conception défensive, agonistique et stratégique de la vie sociale (31:36)
2.4. L'exposition de soi : voir et être vu
2.5. Comment la vie sociale est-elle viable? (35:11) 
2.6. Les formes de la vie sociale : cohérence et incongruité (52:30)
2.7. Perturbations au niveau du "fond" de la situation : des environnements alarmants (1:01:47)
2.8. Perturbations au niveau de la "figure" de la situation : des performances défectueuses (1:14:46)
2.9. Perturbations au niveau de la "forme" de la situation : des situations difformes, déformées, transformées (1:26:53)

Le cours "Signes, Sons, Images : Méthodes d'analyse en sociologie" (LSOC2083) est un cours conçu et réalisé par Mathieu Berger et initié en 2019-2020 dans le cadre du Master en sociologie de l'UCLouvain (Faculté ESPO / Ecole PSAD). Ce cours de 15h, qui a une visée d'apprentissage pratique de méthodes d'analyse, devait être mené sous la forme d'ateliers lors de deux journées continues (18 et 20 mars 2020). Etant donné la situation de crise autour du coronavirus et le basculement en mode virtuel des enseignements de l'UCLouvain, le cours prendra la forme de 5 vidéos de 90 à 120 minutes complétées par des exercices et un travail personnel à remettre par les étudiants pour le premier jour de la session d'examens de juin. Les étudiants de l'UCLouvain qui suivent ce cours trouveront l'ensemble des documents utiles sur la page Moodle de ce cours : https://moodleucl.uclouvain.be
Research Interests:
Le cours vidéo sur YouTube : https://youtu.be/iXglrQ81zac Préambule (00:00) Plan du cours (10'22'') - Méthodes qualitatives et interprétation : du discours aux signes - Signes : Techniques d'analyse sémiotique - Exemples et... more
Le cours vidéo sur YouTube :
https://youtu.be/iXglrQ81zac

Préambule (00:00)
Plan du cours (10'22'')
- Méthodes qualitatives et interprétation : du discours aux signes
- Signes : Techniques d'analyse sémiotique
- Exemples et exercices
- Sons : interjections, voix, musique
- Images : de l'observation des conduites à l'analyse photographique
- Exemples et exercices
1. Méthodes qualitatives et interprétation : du discours aux signes (15:34)
1.1. La sociologie comme science interprétative (15:50)
- quelles "qualités" recherche l'analyse qualitative? (16:20)
- description dense (18:45)
- des interprétations étayées par des enquêtes : analogie avec l'enquête policière (26:30)
- matériau hétérogène et vivant (43:40)
1.2. Relier le discours aux signes (55:53)
- contre la séparation arbitraire du verbal et du non-verbal (56:50)
- l'interaction incarnée (1:00:50)
- exemples (1:08:40)
1.3. Saisir le discours comme signe (1:31:04)
- L'indexicalité du discours 1:33:20
- Le signe langagier et ses fonctions 2:01:08
-- manifestation
-- représentation
-- appel

Le cours "Signes, Sons, Images : Méthodes d'analyse en sociologie" (LSOC2083) est un cours conçu et réalisé par Mathieu Berger et initié en 2019-2020 dans le cadre du Master en sociologie de l'UCLouvain (Faculté ESPO / Ecole PSAD). Ce cours de 15h, qui a une visée d'apprentissage pratique de méthodes d'analyse, devait être mené sous la forme d'ateliers lors de deux journées continues (18 et 20 mars 2020). Etant donné la situation de crise autour du coronavirus et le basculement en mode virtuel des enseignements de l'UCLouvain, le cours prendra la forme de 5 vidéos de 90 à 120 minutes complétées par des exercices et un travail personnel à remettre par les étudiants pour le premier jour de la session d'examens de juin. Les étudiants de l'UCLouvain qui suivent ce cours trouveront l'ensemble des documents utiles sur la page Moodle de ce cours : https://moodleucl.uclouvain.be
Research Interests:
"Sociologie de la ville" (LSOC2090 ) - Cours de Master donné à l'Université Catholique de Louvain -  Faculté ESPO - année 2016/2017 - Préparé et enseigné en collaboration avec Louise Carlier.
Research Interests:
"Sociologie de la ville" (LSOC2090 ) - Cours de Master donné à l'Université Catholique de Louvain -  Faculté ESPO - année 2016/2017 - Préparé et enseigné avec la collaboration de Louise Carlier.
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"Sociologie de la ville" (LSOC2090 ) - Cours de Master donné à l'Université Catholique de Louvain -  Faculté ESPO - année 2016/2017 - Préparé et enseigné en collaboration avec Louise Carlier.
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"Sociologie de la ville" (LSOC2090 ) - Cours de Master donné à l'Université Catholique de Louvain -  Faculté ESPO - année 2016/2017 - Préparé et enseigné en collaboration avec Louise Carlier
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"Sociologie de la ville" (LSOC2090 ) - Cours de Master donné à l'Université Catholique de Louvain -  Faculté ESPO - année 2016/2017 - Préparé et enseigné en collaboration avec Louise Carlier.
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Le projet Bruvoices de la Fondation Roi Baudoin soutenu par la Région de Bruxelles-Capitale questionne la cohésion sociale à Bruxelles après les attentats du 22 mars 2016. Avec l'appui de chercheurs du Metrolab et du centre DESIRE de la... more
Le projet Bruvoices de la Fondation Roi Baudoin soutenu par la Région de Bruxelles-Capitale questionne la cohésion sociale à Bruxelles après les attentats du 22 mars 2016. Avec l'appui de chercheurs du Metrolab et du centre DESIRE de la VUB pour le volet qualitatif de l'enquête, c'est plus de 500 habitant-e-s de la Région qui ont été consulté-e-s entre mars et juin 2017. L’analyse du contenu de ces discussions fait l’objet du présent rapport.
Social infrastructures are conceived as built spaces and facilities hosting the community life and the public experience of the city, while offering a specific type of social good. Whatever their main specific function, social... more
Social infrastructures are conceived as built spaces and facilities hosting the community life and the public experience of the city, while offering a specific type of social good. Whatever their main specific function, social infrastructures are places where values of openness, such as social inclusion and urban hospitality, take on a concrete and practical meaning, which makes them also an important vector of democracy .

While « Palaces for the People », « Maisons du peuple », « Centros civicos », as major and idealized forms of social infrastructure, have structured the imaginary of progressive city planning in the first half of the 20th century, subsequent trends may have weakened their ambition, meaning and appeal. However, the fact that social infra-structure has emerged as a key factor in the response to recent economic and environmental crises for what regards the most fragile urban populations , reaffirmed its importance, and brought notions of « third place » , « welfare space » , « inclusive enclave », etc.,  back to the political agenda in many large cities.

The current health crisis, and the fear of close contact in indoor spaces that it entails, presents a different challenge. What are and what will be its practical consequences on existing and future social infrastructures, on the publics that they host, on the policies that promote them and the fundings that support them? Does the COVID-19 pandemic herald a major crisis of local community spaces and social facilities, or even of our larger « public interiors » ? Or does it call for a reconsideration of their function, use, design, layout? If these places are indeed of « infrastructural » importance for an urban society, what other indirect consequences can be feared and foreseen? Can the social infrastructure reinvent itself in the face of the pandemic, through technology-, design-, management- or behavior-based solutions, or through the use of online virtual spaces?

The purpose of this seminar is to explore these problems from different disciplinary angles with the help of the best specialists, both analysts and practitioners, in order to formulate solid hypotheses and concrete perspectives for a social infrastructure policy that would be both socially relevant and materially appropriate for the (post-)Covid city.
Research Interests:
A few months ago (Jan 2019), in response to the lack of in-depth reflection on the social and humanitarian situation unfolding in Brussels Northern Quarter, a district currently at the heart of studies and strategies defined mostly in... more
A few months ago (Jan 2019), in response to the lack of in-depth reflection on the social and humanitarian situation unfolding in Brussels Northern Quarter, a district currently at the heart of studies and strategies defined mostly in terms of urban planning, a new research collective took shape under  the impulse of Metrolab: ARCH (Action Research Collective for Hospitality). In an attempt to reconcile two important challenges — on the one hand, the regional intention to improve the built and environmental qualities of this district, on the other, the possibility to offer more hospitable urban spaces and facilities to newcomers in precarious situations — various studies have been carried out to better
define the current situation and the complex needs of the Northern
Quarter.

ARCH has hosted collaborations between people with very diverse profiles
including sociologists, anthropologists, architects, urban planners, all committed to this situation and willing to call out to Brussels governmental and administrative protagonists on the subject. ARCH’s
researches were conducted in collaboration with the BXLRefugees' Platform, one of the main — more precisely, one of the few — actors
currently supporting migrant persons and families in Brussels.

After six months of action research and collective reflections on urban
hospitality in the Northern Quarter, we would like to invite you on June 19-June 20, eve of the World Refugee Day, for a moment of dialogue with the
members of ARCH. We will be delighted to show you some of the work done and to consider together new perspectives for the future of this important area of our city.
Research Interests:
Laurence Kaufmann (Université de Lausanne/EHESS) : "A quoi sert l'espace public ?" [Résumé] Pour de nombreux penseurs de la modernité tels que John Dewey, Hannah Arendt, Claude Lefort et Jürgen Habermas, le concept d’espace public prend... more
Laurence Kaufmann (Université de Lausanne/EHESS) : "A quoi sert l'espace public ?"

[Résumé] Pour de nombreux penseurs de la modernité tels que John Dewey, Hannah Arendt, Claude Lefort et Jürgen Habermas, le concept d’espace public prend sens dans le cadre d’une société autonome et démocratique qui aspire à l’auto-détermination des orientations collectives et interdit la monopolisation du pouvoir par des groupements et des individus particuliers. L’espace public est le lieu dans lequel se manifeste et s’expérimente la puissance constituante du collectif démocratique qu’est le Public. Comme l’atteste l’usage fréquent de la majuscule, les concepts de Public et d’espace public sont donc normativement très exigeants. Ils sont même si exigeants qu’ils ont conduit la plupart des sociologues à les juger introuvables, inopérants ou impraticables. Pourquoi parler alors d’espace public et de public si c’est uniquement pour dire qu’ils n’existent pas ou trop peu ? Pour répondre à cette question, cette présentation se propose de caractériser l’espace public comme étant le lieu de la régulation de la distance et de la proximité entre les individus. Une telle caractérisation permet de conjoindre la définition matérielle de l’espace public comme un espace concret de visibilité et d’accessibilité mutuelles et sa définition immatérielle comme un espace virtuel de délibération et de participation collectives. Cette caractérisation permet surtout de souligner le travail indissociablement social, moral et politique dont les espace publics matériels et immatériels sont les sites privilégiés : celui de la régulation de la distance spatiale, affective et symbolique qui lie et sépare les êtres et leur indique la manière dont ils devraient se traiter les uns les autres.
Research Interests:
1. Kamel Boukir (CEMS-EHESS) : Parenthèse morale et espaces d’impunité. Le cas des « casseurs ». 2. Joan Stavo-Debauge (CEMS-EHESS) : La ville comme théâtre d’opérations. Du sniper au djihadiste. 3. Jack Katz (UCLA) : Explaining random... more
1. Kamel Boukir (CEMS-EHESS) : Parenthèse morale et espaces d’impunité. Le cas des « casseurs ».
2. Joan Stavo-Debauge (CEMS-EHESS) : La ville comme théâtre d’opérations. Du sniper au djihadiste.
3. Jack Katz (UCLA) : Explaining random shootings in schools, shopping malls and workplaces.
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Thursday June 23 at 19:45
@ Metrolab Brussels
48 Quai du Commerce 1000 Brussels
Reservations (50 seats) : info@metrolab.brussels
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About CITIES IN SHOCK : The aggressions we have witnessed recently were not only directed towards groups or populations ; they targeted cities and what is at their core : the liberal public space and urbanity as a way of life. Today, these tragic events require dialogical interpretations and explanations, involving specialists from urban research, sociology of terrorism and criminology. The series of conferences Cities in shock is an attempt to start such a dialogue. The first session, ECOLOGIES OF VIOLENCE on June 23, will address the spatial and ecological dimensions of extreme violence in various urban places and situations. The second session THE URBAN TRACES OF TERRORIST ATTACKS on June 29, will tackle the issue of the material, symbolic and mnesic traces of terrorist attacks in NYC, Paris, Brussels and Madrid. Other sessions will be planned in September and October.
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Journée d’étude autour du numéro 9 (2014/2) de Participations « Les limites de l’inclusion démocratique » coordonné par Mathieu Berger et Julien Charles Lundi 24 novembre 2014, 15h-19h Ecole des hautes études en sciences sociales 105... more
Journée d’étude autour du numéro 9 (2014/2) de Participations
« Les limites de l’inclusion démocratique »
coordonné par Mathieu Berger et Julien Charles
Lundi 24 novembre 2014, 15h-19h
Ecole des hautes études en sciences sociales
105 Boulevard Raspail (salle 8), 75006 Paris.
Introduction:
Daniel Cefaï et Loïc Blondiaux
Intervenants:
Mathieu Berger, Julien Charles,
Matthieu de Nanteuil, Joan Stavo-Debauge,
Marion Carrel, Julien Talpin
Organisation :
CEMS-EHESS, Participations, CriDIS-UCL
Research Interests:
L’intérieur est une notion fondamentale de la conception architecturale. Pourtant, il n’existe que peu d’études qui l’abordent comme un champ de réflexion à part entière. Derrière la permanence des façades, qu’en est-il des... more
L’intérieur est une notion fondamentale de la conception architecturale. Pourtant, il n’existe que peu d’études qui l’abordent comme un champ de réflexion à part entière. Derrière la permanence des façades, qu’en est-il des transformations, des aménagements et des ajustements qui lui sont apportés? La considération du patrimoine intérieur, de ce point de vue, renseigne sur des enjeux nouveaux auxquels les pratiques architecturales contemporaines doivent faire face. Obligeant à prendre le contre-pied d’une modernité pensée comme phénomène d’absorption, elle donne à voir une architecture vernaculaire qui nous mène plutôt à considérer la manière dont la modernité se trouve elle-même absorbée.

La recherche « Intérieurs. Notes et Figures » menée par l’équipe curatoriale du pavillon belge, en se concentrant sur les espaces de logement, rend compte des paysages domestiques issus de ces processus de transformation. Pour cela, elle s’appuie sur un matériel empirique constitué de milliers de photographies d’intérieurs de logements prises au cours d’une période de cinq mois sur l’ensemble du territoire belge. Elle tente de constituer un vocabulaire et d’illustrer les attitudes qui, au-delà des formes, permettent de nommer une culture propre à ces transformations. L’ensemble de photos, de notes et de figures est restitué sous la forme d’un ouvrage aux airs de manuel publié pour l’ouverture du pavillon.

Une interprétation de ce matériel est proposée au sein du pavillon belge. Celle-ci reprend certaines figures significatives de l’étude sous la forme d’interventions architecturales, de maquettes ou de traitement de surface. Générant tantôt une nouvelle organisation spatiale, tantôt de nouveaux rapports visuels, elles jouent sur le décalage entre l’architecture et les formes d’appropriation qu’on peut en avoir, comme pour mettre en tension le réel et ses possibles.