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Ce rapport porte sur une population identifiée comme vulnérable dès les premières enquêtes de l’Observatoire du Samusocial de Paris sur les effets socioéconomiques de la crise sanitaire : les travailleuses et travail- leurs immigrés. A... more
Ce rapport porte sur une population identifiée comme vulnérable dès
les premières enquêtes de l’Observatoire du Samusocial de Paris sur les effets socioéconomiques de la crise sanitaire : les travailleuses et travail- leurs immigrés.
A partir d’entretiens sociologiques, dans un premier rapport paru en juin 2021, nous faisions état des difficultés sociales de personnes hors service du fait des mesures de lutte anti Covid-19 dans l’hôtellerie-restauration, l’un des secteurs d’emploi spécifique des personnes immigrées.
Or, pour les personnes immigrées « en bout de chaîne », concernées par des formes d’embauche précaires et de faibles revenus, nous ne pouvions pas documenter des revirements budgétaires et de modes de vie aus-
si importants que pour d’autres catégories sociales. Pourtant, c’est pour éclairer un « déséquilibrage » plus subtil des conditions d’existence de ces personnes, déjà rudes avant la crise sanitaire, que ce rapport fait le portrait de deux travailleuses et deux travailleurs immigrés rencontrés en temps d’incertitude professionnelle. Ils ont fait l’objet d’une ethnographie économique au long cours.
Ce rapport porte sur les manifestations socio-économiques de la crise sanitaire. Il prend pour sujet d’étude des travailleurs hors service du secteur de l’hôtellerie et de la restauration, basés à Paris et dans son agglomération. Plus de... more
Ce rapport porte sur les manifestations socio-économiques de la crise sanitaire. Il prend pour sujet d’étude des travailleurs hors service du secteur de l’hôtellerie et de la restauration, basés à Paris et dans son agglomération. Plus de 70 d’entre eux ont été interrogés à partir de l'automne 2020, au moment du deuxième confinement national de la population, sur leur vie professionnelle, leur expérience de la crise et les réaménagements budgétaires auxquels ils se sont soumis.
L’enquête montre que la crise frappe de façon inégale et désynchronisée. Les travailleurs recrutés dans les formes d’emploi les plus précaires, comme les extras de l’événementiel à l’arrêt dès le mois de février 2020, sont touchés de plein fouet. Les salariés les plus stables bénéficient largement du chômage partiel entre deux confinements. Entre ces deux bords, d’autres situations sont étudiées : celle de travailleurs subalternes, embauchés avec des contrats précaires ou sans contrat, qui se retrouvent sur le carreau, mais dont le mode de vie spartiate et les possibilités d’embauches de substitution dans d'autres secteurs d'activité amortissent le choc ; ou encore celle d’étudiants (étrangers), mis en difficulté par la réduction d’offres d’emploi, mais surtout par la réorganisation de leurs études et par là parfois de leurs projets professionnels.
Pour faire face à un appauvrissement significatif de leurs revenus, forcés à l’inactivité dans leur milieu professionnel, ces travailleurs et leurs ménages combinent des activités voire des polyactivités de substitution, qui ne compensent qu’exceptionnellement les pertes accusées. Ils procèdent à des réarbitrages budgétaires, afin de moins avoir à débourser. Sauf exception, les dépenses alimentaires sont réduites par modification des formes d’approvisionnement et des menus, ainsi que certaines dépenses de santé coûteuses, par report ou renoncement à certains soins. Le logement est un enjeu crucial, un poste quasi-incompressible sauf pari hasardeux sur la générosité de propriétaires-créanciers, qui justifie des restrictions budgétaires allant jusqu’à la privation d'autres dépenses. A ce titre, la situation des travailleurs sans-domicile de l’échantillon présente, sous de nombreuses contraintes, un avantage relatif par rapport à celle de ménages logés, au bord de la faillite domestique.
Par voie de presse, intervenants sociaux et responsables associatifs alertent depuis le début du confinement sur les conséquences économiques de la crise pour les plus démunis de nos concitoyens. Les services d’aide encore ouverts,... more
Par voie de presse, intervenants sociaux et responsables associatifs alertent depuis le début du confinement sur les conséquences économiques de la crise pour les plus démunis de nos concitoyens. Les services d’aide encore ouverts, notamment les distributions alimentaires, voient défiler des rangs plus longs que jamais et les guichetiers ne tardent pas à repérer de nouvelles têtes. De la base à la tête des organisations caritatives, l’importance de la crise se jauge au nombre et au faciès. Ce rapport porte sur ces “nouveaux publics” de l’aide alimentaire et indissociablement sur ce que doit cette présomption de nouveauté au confinement, et aux effets du confinement sur l’organisation de l’assistance.
Du 29 avril au 14 mai 2020, dix lieux ont été enquêtés, une dizaine de distributions alimentaires observées – toutes situées à Paris, sauf une d’entre elles, sur le campus de l’université Paris 8 à Saint-Denis. L’échantillon est donc mince, mais les descriptions, in situ, de première main, et en plein confinement, présentent un certain intérêt documentaire. Comme on pouvait s’y attendre par mécanique de report, les ménages en difficultés se sont massés aux distributions. L’impression est unanime, et sans doute doit-elle à la sélection des sites d’observation, largement guidée par des décideurs publics et des responsables d’organisations de lutte contre l’exclusion, qui ont orienté les enquêtrices vers des lieux de distribution mis à rude épreuve durant le confinement. Mais les témoignages rassemblés, y compris au-delà des sites visités, disent tous l’accroissement des rangs aux guichets, et avant même d’y repérer de nouveaux “publics”, les témoins décrivent une nouvelle forme de demande, sous l’aspect d’une foule concentrée et bigarrée, mélangeant des profils familiers et inhabituels.
Tous les guichetiers ont été surpris par certaines sollicitations, inattendues, d'étrangers bloqués en France, d’étudiants, d’intérimaires, d’entrepreneurs, de ménages modestes, retraités notamment, soudainement dans le besoin. La liste n’est pas exhaustive, mais elle correspond bien aux portraits dessinés par les communicants des organisations caritatives et par les journalistes, qui alimentent leurs pronostics alarmistes. Mais ces nouveaux publics ne sont pas nouveaux ni partout ni pour tous. Les agents du Samusocial ne s’étonnent pas de la présence de sans-abri dans les distributions alimentaires qu’ils coordonnent, mais s’inquiètent de la présence d’étudiants fauchés... qui sont les bénéficiaires attitrés de colis livrés sur le campus de l’université Paris 8, où des foyers en difficulté essaient depuis fin mars d’obtenir quelques subsides. L’appréciation de nouveauté est ainsi relative aux positions d’énonciation, reconfigurées par le confinement.
Le confinement a provoqué la fermeture de nombreux services, l’ouverture de quelques uns, et des reports de clientèles. Ces clientèles ont aussi été mélangées, sous l’influence de différentes sources d’information, dont les guichetiers eux-mêmes, donnant à leurs bénéficiaires la carte des services ouverts. Pour des gens dans le besoin, l’abondance des
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approvisionnements et la multiplication paradoxale des guichets accessibles durant le confinement a même pu constituer une aubaine. La raréfaction, la concentration et la prodigalité des distributions expliquent le grossissement, la circulation et la diversification au moins apparente des bénéficiaires de l’aide alimentaire. Les témoins affirmant l’existence de “nouveaux publics” seraient-ils donc victimes d’un effet d’optique, tenant d’une part à leur position dans le monde de l’assistance, d’autre part à la réorganisation du dispositif de distribution alimentaire durant le confinement ?
D’un site d’observation à l’autre, les intervenants de première ligne pointent une relation étroite entre le confinement et le recours à l’assistance d’une partie de leur clientèle, au-delà d’un simple effet d’opportunité. Le confinement tarit des sources de revenus considérables dans le budget de nombreux ménages. Les rencontres au guichet révèlent des formes de débrouille et d’économies domestiques, autrement plus difficiles à examiner. Certains, que les guichetiers voient comme des nouveaux, ont pourtant recours de longue date aux associations caritatives, mais leur détresse se fait sans aucun doute plus criante. D’autres sollicitent l’assistance pour la première fois durant le confinement, pour prévenir, anticiper, compléter ou parer un appauvrissement soudain et profondément déstabilisant. Il s’agirait le plus souvent – c’est en tout cas un aspect que l’enquête gagnerait à documenter plus avant – d’unités domestiques indépendantes mises au chômage. L’expression n’est pas à prendre dans son acception juridique. Le mot indépendance vaudrait sur deux plans. Il désigne une situation familiale où le ménage compte seulement sur les revenus qu’il génère, ce qui renverrait à des sentiers invisibles d’ascension sociale, avec prise de distance économique avec l’entourage familial ascendant et latéral. Le terme désigne également la situation de travailleurs qui parvenaient sans peine à trouver des clients ou, ce qui revient au même, à s’embaucher. Sous ce plan, l’expression rassemble aussi bien des travailleurs du sexe, des livreurs, des salariés de la restauration, des ouvriers de force, qu’ils soient salariés ou employés au noir. Indifféremment au contenu du travail, à la forme légale du contrat, ces individus s’en sortaient, bon an mal an. Le confinement les prive de travail, rogne leurs économies, compromet leurs engagements, assombrit leur avenir. L’enquête se borne pour le moment à ce simple repérage, et se poursuivrait utilement par la réalisation d’enquêtes budgétaires approfondies auprès de ceux qui grossissent depuis le début du confinement les rangs de l’assistance.
Dans le contexte européen d’un afflux considérable et croissant d’exilés, l’Etat a mis en place un plan national d’accueil en juin 2015, reposant notamment sur l’augmentation des capacités d’hébergement des demandeurs d’asile. En un peu... more
Dans le contexte européen d’un afflux considérable et croissant d’exilés, l’Etat a mis en place un plan national d’accueil en juin 2015, reposant notamment sur l’augmentation des capacités d’hébergement des demandeurs d’asile. En un peu plus de deux ans, en se limitant à l’Île-de-France, plus de 47 000 personnes auraient ainsi été mises à l’abri, à la suite d’évacuations de campements dans l’espace public, ou d’un passage par l’un des centres d’orientation, dits de « premier accueil ». Les gestionnaires de ces structures d’hébergement – des centres ouverts à la hâte et des chambres d’hôtels sociaux principalement – ont pour mission de subvenir aux besoins primaires de ceux qu’ils hébergent mais aussi d’accompagner leurs démarches juridiques et plus généralement administratives. Ils doivent ainsi favoriser l’accès aux droits des « migrants », notamment en matière de santé.
Au printemps 2017, 75 des 81 « centres d’hébergement d’urgence migrants » alors ouverts dans la région ont répondu à un questionnaire téléphonique portant sur l’accès aux soins des migrants, administré par l’Observatoire du Samusocial de Paris, pour le compte de l’Agence régionale de santé d’Île-de-France. Ces questionnaires, d’une durée moyenne de 50 minutes, ont pris la forme d’entretiens examinant les relations entre ces centres d’hébergement, les caisses primaires d’assurances maladie, les permanences d’accès aux soins de santé et d’autres services permettant l’ouverture des droits ou plus directement de soigner les résidents. Ce rapport décrit, département par département, les relations qu’entretiennent les centres d’hébergement avec ces différents services.
Sans aucun doute, la capitale se distingue des autres départements par une offre et une accessibilité bien meilleure aux services de santé, bien que la gestion des problèmes de santé mentale y reste difficile.
L’attractivité des services de santé parisiens à destination des populations exilées (permanence d’accès aux soins, associations de santé mentale spécialisées…) s’exerce dans toute la région. Les centres basés hors de Paris compensent intra-muros l'insuffisance ou les dysfonctionnements de certains services constatés dans leur département.
Les centres de petite couronne sont alors, pour la plupart, en relation avec plusieurs services de santé parisiens. En Seine-Saint-Denis notamment, les réseaux de santé s'inscrivent dans une continuité géographique avec l'est de la capitale. On remarque également dans ces départements de petite taille comparé à leur voisin de grande couronne, des agglomérations de centres et de services de santé autour de certaines villes. Par exemple, de nombreuses orientations médicales convergent, dans les Hauts-de-Seine, vers Nanterre ou dans le Val-de-Marne vers Créteil, toutes deux les préfectures de ces départements. Par contraste, les centres qui se retrouvent à l’écart des voies de transports conduisant aisément vers ces espaces (les grandes villes locales et Paris) qui rassemblent une offre de soins importantes, sollicitent moins de services de santé tout en prospectant dans de nombreuses directions pour répondre à leurs besoins. C’est une situation que l’on observe, de façon peut-être plus attendue, dans les départements bien plus étendus de grande couronne où l’on constate des disparités plus marquées en termes d’implantation et d’accessibilité des centres d’hébergement par rapport aux services de santé du département ou à ceux de la capitale.
Dans ces départements, l'accès aux services de santé s'avère donc logiquement bien plus difficile. La distance à Paris et aux réseaux de transports en commun suppose alors de s'appuyer davantage sur les services de proximité, dont le choix est cependant plus réduit.
Sans doute davantage qu’en petite couronne, des centres font alors appel à des soignants, le plus souvent bénévoles, pour organiser des permanences régulières. Dans ces départements plus vastes et moins accessibles, la couverture par des services mobiles, là où ils existent, s’avère particulièrement précieuse
Demographic accounts of migrants formerly in Paris camps and now accomodated in asylum seekers centres (Paris and Greater Paris, June 2015- Novembre 2016)
This article deals with the organisation of Parisian food aids, and their beneficiaries, during the first lockdown of the population in 2020. The work is based on the direct observation of food drives and the disruptions caused to them by... more
This article deals with the organisation of Parisian food aids, and their beneficiaries, during the first lockdown of the population in 2020. The work is based on the direct observation of food drives and the disruptions caused to them by the global health crisis. In this situation, we found front line workers and their managers concerned about the appearance of “newcomers”. However, this sense of novelty stemmed primarily from the flow and concentration of active queues at a smaller and more accessible set of help services. Some people were indeed using this emergency aid for the first time. These were temporarily inactive workers or struggling students. However, the study shows less the shift into precariousness than the extent and diversity of budgetary imbalances that affect the lives of those who have to feed themselves with few resources.
Un début d'enquête ethnocomptable sur les bonnes affaires d'un hôtel d'urgence.
Documents complémentaires ici : https://derive.at/texte/prekaere-familien-als-lukrative-kundschaft/
Introduction – Since autumn 2015, more than 14,000 new migrants accommodated in Île-de-France have benefitted from nursing assessments (NAs), conducted by Paris Samusocial teams and the French Red Cross. These assessments jointly... more
Introduction  – Since autumn  2015, more than  14,000  new migrants accommodated in Île-de-France have
benefitted from nursing assessments (NAs), conducted by Paris Samusocial teams and the French Red Cross.
These assessments jointly provide data on health and exposure to violence.
Material and population – Our analysis includes the NAs carried out between October 2015 and July 2018 by
mobile teams in emergency shelters hosting migrants evacuated from street camps, and then at the Centre of
Primary Reception (CPA), at Ivry-sur-Seine’s Migrant Emergency Centre, which is dedicated to women and families (CHUM d’Ivry), and in two Centres of Reception and Situational Assessment (CAES). The surveyed population is 93% male and 27 years old on average. As NAs have evolved, we are mobilizing this variability to produce
results and to learn about relevant nursing and epidemiological procedures, in a public health perspective.
Results – Mobile assessments did not explicitly address the question of violence: the recoding of free texts
allows to calculate a proportion of 7% (n=327) of victims, among all patients. With the introduction of explicit
and precoded questions (CPA-CHUM d’Ivry-CAES), the same proportion increases to 27%, and 80% if we limit
ourselves to those whom the issue is addressed to.
Having experienced violence is closely related to sociodemographic characteristics (age, family/marital status,
country of origin), the type of migratory route, and somatic and psychic health status.
Discussion and conclusion – Questioning the violence experienced by migrants seems essential for public
health objectives. For this, it is crucial to train nursing staff and interpreters in order to create interviewing conditions that could be relevant, both for screening and appropriate care following the NAs.
Ethnographie d'un conflit à la réception d'un hôtel d'urgence, logeant des familles dans la dèche
In this paper the authors investigate a less documented side of street children’s (bakoroman) lives in Ouagadougou, namely, their encounters with strangers in town. These encounters lead to resources such as relationships, goods,... more
In this paper the authors investigate a less documented side of street children’s (bakoroman) lives in Ouagadougou,
namely, their encounters with strangers in town. These encounters lead to resources such as relationships, goods,
protective time and space, or learning opportunities and punctuate the narratives of the bakoroman. They are one of
the main dimensions of their lives in the urban public space as they go back and forth between the street and their
homes (institutional and family). As such, these interactions participate in the construction of their biographical
trajectories and bifurcations. From minimum reciprocity to relational vigilance, a broad spectrum of interactions
delineates the possibilities and limits of an «ethics of fragility». Across these encounters the children create their
space in the city, through circumstantial pedagogies of living together. These interactions can be read as resources to
regulate urban violence, other than institutional or charitable interventions.
// Abstract Répondant à une demande de la Préfecture de Paris et de la Mairie de Paris, les objectifs de l'étude Samenta (SAnté MENTale et Addictions chez les sans domicile franciliens) étaient, entre autres, d'estimer la prévalence des... more
// Abstract Répondant à une demande de la Préfecture de Paris et de la Mairie de Paris, les objectifs de l'étude Samenta (SAnté MENTale et Addictions chez les sans domicile franciliens) étaient, entre autres, d'estimer la prévalence des principaux troubles psychiatriques et des addictions parmi les personnes sans logement personnel en Île-de-France. La méthodologie de l'enquête a reposé sur un sondage complexe permettant d'obtenir un échantillon aléatoire de personnes fréquentant des services d'aide. Le questionnaire était composé d'une partie sur la santé mentale et les addictions et de modules visant à décrire les trajectoires sociales et les conditions de vie. Les personnes ont été interrogées par un binôme composé d'un enquêteur professionnel et d'un psychologue clinicien. Un psychiatre a été sollicité ultérieurement selon les éléments cliniques recueillis pour identifier un possible trouble psychiatrique. Entre février et avril 2009, 840 personnes ont participé à l'enquête. On estime qu'un tiers de cette population souffrait de troubles psychiatriques sévères, c'est-à-dire de troubles psychotiques, de troubles sévères de l'humeur ou de troubles anxieux. Cette prévalence de troubles sévères était plus élevée qu'en population générale ; elle était en particulier 10 fois plus importante pour les troubles psychotiques. La dépendance ou la consommation régulière de substances psychoactives étaient de 3 à 6 fois supérieures à celles de la population générale. Ces prévalences variaient selon le type d'hébergement (plus élevées dans les dispositifs à bas seuil) et leur nature différait selon le profil de la population (personnes accompagnées d'enfants ou non). Ces résultats sont en faveur d'une amélioration du repérage, des soins psychiatriques et de l'hébergement chez les personnes sans logement, qui prenne en compte la diversité de cette population. The SAMENTA Survey was commissioned by the Paris Prefecture and the Paris City Hall to estimate mental health and addictions prevalence of the main psychiatric disorders among the homeless in the Paris metropolitan area. The study methodology was based on a complex random sampling of homeless aid services. A questionnaire covered mental health and addictions topics, and included modules on social trajectories and living conditions. Investigators pairs (a professional lay interviewer and a clinical psychologist) interviewed each person. Depending on clinical signs, a debriefing with a psychiatrist was held to support an eventual psychiatric disorder diagnosis. Between February and April 2009, 840 homeless participated in the survey. We estimated that a third of the population suffered from severe psychiatric disorders, i.e. from psychotic disorders, severe mood disorders and/or anxiety disorders. This prevalence of severe disorders was higher than in the general population, specifically 10 times higher for psychotic disorders. Prevalence of alcohol dependence and regular consumption of psychoactive drugs was 3 to 6 times higher than in the general population. Those prevalences varied according to the type of housing (higher in low-threshold centers) and their nature differed according to the population profile (adults with children or not). These results plead for an improvement of detection, psychiatric care and housing of homeless, that takes into account the diversity of this population. 694 | 17 novembre 2015 | BEH 36-37 État de santé et conditions de vie des populations sans domicile
// Abstract Introduction – L'étude Enfams, première enquête française exclusivement consacrée aux familles sans logement, visait à décrire les caractéristiques et la santé de ces ménages, en Île-de-France. Méthode – Le recueil de données... more
// Abstract Introduction – L'étude Enfams, première enquête française exclusivement consacrée aux familles sans logement, visait à décrire les caractéristiques et la santé de ces ménages, en Île-de-France. Méthode – Le recueil de données a été mené en 2013 par l'Observatoire du Samusocial de Paris. Un sondage aléatoire à trois degrés a permis d'obtenir un échantillon de 801 familles (couple parent-enfant âgé de 0 à 12 ans) résidant dans des centres d'hébergement d'urgence, de réinsertion sociale, d'accueil pour demandeurs d'asile ou dans des hôtels sociaux. Ces familles ont été interrogées en 17 langues par un binôme enquêteur/ psychologue. Des mesures anthropométriques, un prélèvement biologique et le recueil du calendrier vaccinal ont été réalisés par une infirmière. Résultats – Le nombre total de familles sans logement a été estimé à 10 280 en Île-de-France. Les parents étaient majoritairement nés à l'étranger (94%) et résidaient en France depuis 5 ans en moyenne. Près de la moitié des familles était monoparentale, 22% ayant au moins 3 enfants. Par ailleurs, 94% d'entre elles vivaient sous le seuil de pauvreté et 22% n'avaient aucun revenu. La majorité souffrait de malnutrition, avec une forte prévalence d'insécurité alimentaire (77% des parents et 69% des enfants), d'anémie (50% des mères et 38% des enfants), de surpoids (38% des mères et 22% des enfants) et d'obésité (32% des mères et 4% des enfants). Par ailleurs, 30% des mères souffraient de dépression et 20% d'état de stress post-traumatique. Concernant les enfants, 20% présentaient des troubles de la santé mentale et la majorité (80%) avaient un retard de développement. Discussion – conclusion – Ces premiers résultats invitent à réformer l'hébergement d'urgence dans le sens d'une prise en compte de ses effets sur la santé des familles, notamment sur le développement des enfants.
More and more homeless children are accomodated in subsidized hotels or shelters with their parents. Theses families grapple with a housing system that provides stays of unpredictable lengths, and entail high residential instability. This... more
More and more homeless children are accomodated in subsidized hotels or shelters with their parents. Theses families grapple with a housing system that provides stays of unpredictable lengths, and entail high residential instability. This paper draws upon a randomized survey, of 232 6 to 12 year old children for whom primar schooling is mandatory. We show that homelessness hinders the social practices and relationships of the children, at the shelter, around the neighborhood or around the school.
Bidet Alexandra et Le Méner Erwan (2014) « Les ressorts collectifs des signalements de sans-abri au 115. Appel politisé, voisinage troublé et geste citoyen en milieu urbain démocratique », in Citoyennetés ordinaires. Pour une approche... more
Bidet Alexandra et Le Méner Erwan (2014) « Les ressorts collectifs des signalements de sans-abri au 115. Appel politisé, voisinage troublé et geste citoyen en milieu urbain démocratique », in Citoyennetés ordinaires. Pour une approche renouvelée des pratiques citoyennes, Karthala, p. 101-130.
Research Interests:
Cet article interroge les apports possibles du pragmatisme à une ethnographie de la citoyenneté, à côté de l’étude classique des mobilisations collectives, du vote ou des problèmes publics. Prenant au sérieux l’idée de la démocratie comme... more
Cet article interroge les apports possibles du pragmatisme à une ethnographie de la citoyenneté, à côté de l’étude classique des mobilisations collectives, du vote ou des problèmes publics. Prenant au sérieux l’idée de la démocratie comme mode de vie, l’enquête consiste à saisir la formation de la culture et de la capacité d’agir politique depuis les expériences ordinaires de la coexistence. L’attention se porte sur des actions, apparemment mineures, témoignant d’un sens politique, visant le monde en tant qu’il est commun. Appliquée aux espaces publics urbains, cette démarche conduit à identifier ce qui trouble et sollicite les personnes au gré de leurs déplacements et à examiner la transformation éventuelle de ces sollicitations en interventions.
Vivre en hôtel social peut représenter une épreuve pour les familles qui y sont logées. Depuis quelques années, la dégradation des conditions d’hébergement est d’autant plus marquée pour les enfants qui partagent le sort de leur famille.... more
Vivre en hôtel social peut représenter une épreuve pour les familles qui y sont logées. Depuis quelques années, la dégradation des conditions d’hébergement est d’autant plus marquée pour les enfants qui partagent le sort de leur famille. Si aller à l’école représente pour eux un ultime
ancrage à un quotidien ordinaire, l'article montre qu’il
n’est pas aisé pour ces enfants de pouvoir être scolarisé et que, pour eux comme pour leurs
familles, « l’école est un point fixe
» dans une vie marquée par l’instabilité résidentielle.
Emergency housing in social hotels is affecting a growing number of families in the Paris region. How does this experience impact the lives of children? What are the consequences on children’s relationship to space, on how they grow up,... more
Emergency housing in social hotels is affecting a growing number of families in the Paris region. How does this experience impact the lives of children? What are the consequences on children’s relationship to space, on how they grow up, and on how they learn, make friends and play? Erwan Le Méner shows how school plays a central role in stabilizing an otherwise precarious situation.
L’hébergement d’urgence en hôtel social concerne un nombre croissant de familles. Comment cette expérience pèse-t-elle sur les vies des enfants concernés ? Quelle incidence sur leur rapport à l’espace, leur possibilité de grandir,... more
L’hébergement d’urgence en hôtel social concerne un nombre croissant de familles. Comment cette expérience pèse-t-elle sur les vies des enfants concernés ? Quelle incidence sur leur rapport à l’espace, leur possibilité de grandir, d’apprendre, de se faire des amis, de jouer ? L'article montre comment, dans ces situations de grande précarité, les équilibres entre les lieux et les liens se recomposent.
oids lourd du budget public pour l’aide sociale aux familles, l’hôtel social est pourtant un univers méconnu. L'article analyse le fonctionnement de ce parc d’hébergement atypique, où résident des familles privées de logement, souvent... more
oids lourd du budget public pour l’aide sociale aux familles, l’hôtel social est pourtant un univers méconnu. L'article analyse le fonctionnement de ce parc d’hébergement atypique, où résident des familles privées de logement, souvent migrantes, assignées au précaire et au provisoire.
S'appuyant sur des observations ethnographiques de maraudes du Samusocial de Paris en 2005-2006, cet article explore la forme prise par une relation d'assistance particulière, et qui se propage dans de nombreux domaines de l'action... more
S'appuyant sur des observations ethnographiques de maraudes du Samusocial de Paris en 2005-2006, cet article explore la forme prise par une relation d'assistance particulière, et qui se propage dans de nombreux domaines de l'action sanitaire et sociale: "l'aller vers". Nous la décrivons afin d'en caractériser les activités qui non seulement la régulent mais auss la rendent vulnérable. Nous explorons ainsi la production de l'ordre de la relation d'assistance quand celle-ci prend la forme d'une relation de guichet inversée.
Ce dossier propose d’appréhender la sociabilité urbaine comme un centre de perspectives sur la dimension politique de la vie sociale. Les formes et épreuves de la coexistence y sont saisies comme une entrée empirique sur l’expérience du... more
Ce dossier propose d’appréhender la sociabilité urbaine comme un centre de perspectives sur la dimension politique de la vie sociale. Les formes et épreuves de la coexistence y sont saisies comme une entrée empirique sur l’expérience du politique en tant que culture. L’hypothèse mise au travail par l’ensemble des contributions est que ces épreuves contribuent à forger l’expérience que chacun a du monde et des autres, à tester le périmètre des responsabilités des uns et des autres, des uns vis-à-vis des autres, quant à ce qui advient sous le regard public. S’y testent ainsi, en situation, des définitions de ce qui peut ou doit être fait en commun et un sens ordinaire de la communauté politique.
Ce dossier thématique propose une mise en perspective des expériences de mobilisations de différents acteurs en prise avec les effets des politiques migratoires de non-accueil et avec la nécessité de réagir pour pallier à l’urgence du... more
Ce dossier thématique propose une mise en perspective des expériences de mobilisations de différents acteurs en prise avec les effets des politiques migratoires de non-accueil et avec la nécessité de réagir pour pallier à l’urgence du quotidien tout en organisant la lutte politique pour l’accès aux droits. L’objectif de ce dossier est à la fois de donner à voir la pluralité des formes d’engagement des acteurs mobilisés dans l’accompagnement des migrants, et aussi de décrire les pratiques de catégorisation mises en œuvre dans l’expérience de la mobilisation. A partir d’enquêtes ethnographiques menées à la première personne en tant qu’habitant du quartier ou acteur associatif, la démarche adoptée permet de donner du crédit au discours et à l’expérience des acteurs en prise avec la situation et de décrire comment se jouent les interactions dans le cours de l’action. Au delà d’une contribution originale et pluri-située à la sociologie des mobilisations et des migrations, ce dossier nous permet de dérouler trois fils analytiques en vue d’engager des pistes de réflexion scientifique et politique, d’abord sur les nouvelles formes d’engagement citoyen, ensuite sur les pratiques de sélection des associations, et enfin sur les processus de catégorisation dans l’action.

Publication à consulter sur la page de la revue SociologieS consacrée aux dossiers thématiques en suivant le lien suivant : https://journals.openedition.org/sociologies/16787