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Circuit des chapelles Belvédère

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Sur le chemin conduisant au sanctuaire de Notre-Dame-de Fenestres, elle est dédiée à la Ste Vierge, sous le titre « Regina coeli fenestra ». De nature modeste, on peut entrevoir l’autel surmonté d’une niche abritant la statue de Notre-Dame-de Lourdes. Son intérêt est d’être intrinsèquement liée au pèlerinage de Notre-Dame-de-Fenestres se déroulant chaque année le 26 Juillet.

La Chapelle Saint Blaise: Située sur la route du même nom, elle est à la périphérie du village. La façade laisse apparaître la trace de pierres apparentes reflétant son ancienne allure voûtée. Datée du XVème siècle, elle dispose d’une toile représentant le Christ entouré d’anges, positionné entre St Blaise et la Vierge, puis sur les côtés, Ste Agathe et Ste Lucie. Le culte de St Blaise a toujours été fortement respecté dans la Vésubie et reste un événement majeur du calendrier belvédérois. Pourquoi? Blaise était évêque lorsqu’il se retira dans une caverne, menant une vie érémitique afin de fuir les persécutions menées à l’encontre des Chrétiens par Dioclétien (284305). Malgré ses précautions, il fut livré à l’Empereur. Le Christ lui apparut alors en songe et lui demanda de se sacrifier. Parmi ses « miracles », Blaise sauva un enfant de la strangulation en lui retirant l’arrête de poisson coincée dans sa gorge . De cette histoire découle les origines thaumaturgiques du saint. Son culte connaîtra un franc succès en zone de montagne où, en raison de la lourdeur des eaux, beaucoup souffrait de maux de gorge, voire de goîtres. Le 3 février, fête du saint, une messe est dite en son honneur au cours de laquelle le prêtre présente sous le menton de chaque fidèle, le collier de Saint Blaise ou coulagno. Il s’agit en fait de deux cierges entrecroisés par un ruban rouge. On associe à cette fête, la célébration de la Ste Agathe, patronne des Belvédéroises. L’office religieux est suivi de la farandole du chou , menée par les derniers mariés de l’année à travers tout le village. Ce divertissement, profane et à l’origine mystérieuse, marque la mixité entre pratique du rite catholique et persistance des coutumes païennes.

Le culte des saints est un mouvement aux origines complexes. Il s’explique d’abord par la volonté des fidèles de s’assurer la protection d’un saint dont le prodige a été démontré par des miracles. Il sera ensuite progressivement encouragé par l’Eglise qui verra en cette forme de dévotion une formidable occasion de christianiser en profondeur ce monde rural qu’elle peine à atteindre. Dès le Moyen Age, la Vierge Marie semble être la protectrice la plus vénérée. Mais beaucoup de communautés de croyants ciblèrent des protecteurs plus « spécialisés » en fonction des bienfaits que ces derniers pouvaient apporter. L’attachement à un saint en particulier s’expliquait par ce que l’on savait de sa vie, de sa légende ou de ses miracles. Certains cultes devinrent extrêmement populaires et un réseau de chapelles à leur gloire s’ensuivit.

Renseignements et Visites: Bureau d’Information Touristique de Belvédère 51 rue Victor Maurel 06 450 Belvédère Tél.: 04 93 03 51 66 Courriel: info.belvedere@nicecotedazurtourisme

E N G O R D O L A S Q U E , N O U S S O M M E S C U LT U R E . . .

La Chapelle du « Planet »:

L’influente progression du culte des saints dans la vallée de la Vésubie

Le sentier oublié des chapelles de Belvédère

Partez à la découverte du haut pays niçois « couvert d’un manteau blanc de chapelles» R.Glabert


Petite histoire des chapelles et oratoires de la Vallée de la Vésubie Le haut pays niçois regorge d’édifices religieux, notamment des chapelles et oratoires. Symbole d’une forte piété religieuse, ils sont également les preuves de la persistance des croyances populaires si chères au monde rural. Un oratoire ou pilon se définit comme une petite chapelle composée d’une niche, abritant la statue d’un saint, du Christ ou d’une fresque couronnant un pilier massif. On construisait un oratoire lorsque l’on ne pouvait édifier une chapelle, afin de se placer sous la garde d’un saint. Il s’agissait pour le ou les fondateur(s) de recourir, généralement à la Vierge Marie, sans faire appel aux clercs. Ces pratiques n’étaient pas sans provoquer l’inquiétude des hommes d’église qui craignaient d’être éloignés des rites religieux. Contrairement à un oratoire, une chapelle est dotée d’un autel, permettant ainsi aux fidèles de se livrer au culte religieux. On en recense deux catégories: celles protégeant des maladies et celles destinées à honorer un saint en particulier. Jalonnant les cols de montagne et les sentiers, autrefois seules voies de communication, ces chapelles offraient aux voyageurs un lieu de recueillement et de prière. Par opposition, pour la population locale, elles étaient les uniques remparts contre les épidémies (notamment la peste) que les « étrangers » pouvaient véhiculer. La fonction première de cette catégorie de chapelles était de protéger les locaux des différents maux du siècle. Ensuite, on note l’existence de chapelles situées aux entrées des villages, dont la vocation était d’attirer les bienfaits des saints protecteurs qu‘elles honoraient. Elles sont alors la manifestation matérielle d’un culte des saints qui se développera avec ferveur dès la fin du Moyen Age. Le trait d’union entre toutes ces chapelles rurales est sans aucun doute leur architecture. De construction modeste, elles sont élaborées dans un style local, avec des matériaux simples, tels que ceux utilisés pour la confection des bergeries, granges ou maisons. Malgré les marques du temps, elles restent le meilleur exemple du patrimoine cultuel vésubien.

A la découverte des chapelles belvédèroises Une pratique « originale » du catholicisme La piété religieuse en haut pays niçois s’exprime par un mélange entre la survivance des coutumes populaires et l’imprégnation croissante des valeurs catholiques. Cette particularité fait la force et l’originalité des pratiques religieuses vésubiennes. Sur les sentiers, un oratoire conduit à une chapelle rurale. Ils expriment une forte religiosité: • ils guident en effet le pèlerin sur un parcours processionnel et la Vésubie est une étape obligée sur la route des sanctuaires régionaux, à savoir Notre-Dame-deFenestres et la Madone d’Utelle. • ils matérialisent la ferveur populaire dont la prépondérance du culte des saints en est le plus clair exemple. • ils reflètent enfin la forte aura des confréries de Pénitents ou confraternités, c’est-à dire ces associations de laïcs s’imposant des pratiques de piété et de charité et qui étaient, dit-on, les meilleurs amis de l’art. On les retrouvait notamment lors des processions religieuses, les confréries se distinguaient entre elles par la couleur de leur cagoule ou capuce, le tout posé sur une longue robe à cordelière. Jusqu’au XIXème siècle, chaque village du haut pays avait au moins une confrérie de Pénitents.

Il existe deux catégories de chapelles : celles dédiées aux saints thaumaturges et celle située sur la route du pèlerinage de Notre-Dame-de Fenestres.

La Chapelle Saint Antoine: Située à l’extrémité septentrionale du village, de petite taille (16m), elle est fermée par un quadrillage en bois sur lequel s’appuie la porte d’entrée. Au-dessus de l’autel, une toile met en scène le saint sous différentes figures: Antoine de Padoue (1195-1231) et Antoine l’Anachorète. La voûte de la chapelle recèle également d’une fresque relativement bien conservée représentant le saint sous les traits d’Antoine l’Ermite. Antoine de Padoue rejoignit très jeune l’ordre de St François d’Assise et prêcha avec succès en France et en Italie. Canonisé en 1232 par le Pape Grégoire IX (1227-1241), de nombreux épisodes surnaturels lui ont été attribués, notamment celui d’avoir tenu l’enfant Jésus dans ses bras. Le saint est également connu pour avoir fondé un ordre sous son patronage: les Antonins, dont la mission était de surveiller les routes et les voyageurs. Surnommé « le Thaumaturge », il fut surtout appelé à protéger des épidémies, ce qui explique la position de cette chapelle. Antoine l’Ermite guérit des inflammations, de la gale et du « Feu de saint Antoine » ou « mal des ardents », ergotisme gangreneux qui faisait des ravages au Moyen Age. Antoine l’Anachorète enfin, est représenté vêtu tel un Antonin, robe de bure et capuchon , accompagné d’un cochon.

La Chapelle Saint Roch : Située au-dessus du cimetière, cette chapelle est intéressante par son emplacement, au sommet du village. Elle était destinée à enrayer l’épidémie de peste dont le haut pays fut touché par épisodes successifs. St Roch était précisément invoqué en cas de maladies contagieuses touchant aussi bien les hommes que le bétail. Son culte devint européen au XVIème siècle et commença alors à concurrencer le culte de St Sébastien, en vigueur depuis le VIIème siècle. Né à Montpellier à la fin du XIIIème siècle, Roch décida, suite au décès de ses parents, de consacrer sa vie aux malades. Ses soins allèrent surtout aux pestiférés qu’il soignait, dit-on, d’un simple signe de croix. Touché à son tour par la maladie, il se retira dans un bois afin d’y mourir en paix mais il fut sauvé de la faim par un chien qui lui apporta chaque jour un pain, d’où la représentation quasi systématique du


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