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Extrait Le mystère de chambre jaune

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LECTURES CLE EN FRANÇAIS FACILE

Le mystère de la chambre jaune G A S TO N L E R O U X

NIVEAU 3

B1 1500 mots



LECTURES CLE EN FRANÇAIS FACILE

LE MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE GASTON LEROUX

Adapté en français facile par Brigitte Faucard-Martinez

CLE INTERNATIONAL


© CLE International, 2019 ISBN : 978-209-031129-7


CHAPITRE I

L

25 OCTOBRE 1892, la note* suivante paraissait en dernière heure du Temps : « Un crime horrible vient d’être commis au Glandier, chez le professeur Stangerson. Cette nuit, pendant que le professeur travaillait dans son laboratoire, on a tenté d’assassiner Mlle Stangerson, qui reposait dans une chambre qui se trouve à côté du laboratoire. » Vous imaginez l’émotion qui s’empara de Paris en apprenant cette nouvelle. Le professeur Stangerson et sa fille étaient déjà très célèbres dans le monde scientifique pour les travaux qu’ils réalisaient sur la radiographie. Le lendemain, tous les journaux parlaient de ce drame. Le Matin, entre autres, publiait une interview* avec un vieux serviteur de la famille Stangerson, le père Jacques. « ... Le père Jacques est entré dans la « chambre jaune » avec le professeur et a trouvé Mlle Stangerson, en chemise de nuit, gémissant sur le plancher. La chambre et le laboratoire se trouvent dans un pavillon, au fond du parc, à trois cents mètres environ du château. E

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« Il était minuit et demi, nous a raconté le père Jacques, et je me trouvais dans le laboratoire où travaillait encore M. Stangerson quand l’affaire est arrivée. Mlle Mathilde avait travaillé jusqu’à minuit ; aux douze coups, elle s’était levée, avait embrassé son père, m’avait dit : « Bonsoir, père Jacques ! » et avait poussé la porte de la « chambre jaune ». Nous l’avions entendue qui fermait la porte à clef et poussait le verrou1. « Nous étions donc restés, M. Stangerson et moi, dans le pavillon. Tout à coup, alors que sonnait la demie de minuit, un cri désespéré sortit de la « chambre jaune ». C’était mademoiselle qui criait : « À l’assassin ! À l’assassin ! Au secours ! » Aussitôt un coup de revolver retentit et il y eut un grand bruit de tables, de meubles renversés, et encore la voix de mademoiselle qui criait : « À l’assassin !... Au secours !... Papa ! Papa ! » « M. Stangerson et moi, nous nous sommes précipités sur la porte. Mais, hélas ! elle était fermée et bien fermée de l’intérieur. Nous avons essayé de la faire tomber mais elle était solide. M. Stangerson était comme fou. « C’est alors que j’ai eu une inspiration. « L’assassin se sera introduit par la fenêtre,

1. Verrou : système de fermeture constitué par une pièce de métal que l’on fait glisser horizontalement dans une autre pièce de métal qui sert à la bloquer.

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m’écriai-je, je vais à la fenêtre ! » Et je suis sorti du pavillon courant comme un insensé1 ! « Le malheur était que la fenêtre de la chambre donne sur la campagne. Pour y arriver, il fallait d’abord sortir du parc. Je courus du côté de la grille et, en route, je rencontrai Bernier et sa femme, les concierges, qui venaient attirés par nos cris. Je les mis, en deux mots, au courant de la situation ; je dis au concierge d’aller rejoindre tout de suite M. Stangerson et j’ordonnai à sa femme de venir avec moi pour m’ouvrir la grille du parc. Cinq minutes plus tard, nous étions devant la fenêtre de la « chambre jaune ». Je vis immédiatement qu’on n’avait pas touché à la fenêtre. Non seulement les barreaux étaient intacts, mais encore les volets étaient fermés. « Nous sommes vite revenus, la concierge et moi, au pavillon. Là, nous trouvâmes M. Stangerson et Bernier en train d’essayer de faire tomber la porte. Je les aidai aussitôt. Elle tomba enfin. En entrant dans la pièce, un triste spectacle apparut à nos yeux. Mademoiselle, dans sa chemise de nuit, était par terre, au milieu d’un désordre incroyable. Tables et chaises avaient été renversées. On avait certainement arraché mademoiselle de son lit ; elle était pleine de sang avec des marques d’ongles terribles au cou et un trou 1. Insensé : fou.

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à la tempe1 par lequel coulait un filet de sang qui avait fait une mare2 sur le plancher. Quand M. Stangerson aperçut sa fille dans un pareil état, il se précipita sur elle en poussant un cri de désespoir. Il constata qu’elle respirait encore et ne s’occupa plus que d’elle. Quant à nous, nous cherchions l’assassin. Mais comment expliquer qu’il n’était pas là, qu’il s’était enfui ?... C’est impossible. Personne sous le lit, personne derrière les meubles, personne ! Nous n’avons retrouvé que ses traces : les marques ensanglantées3 d’une large main d’homme sur les murs et sur la porte, un grand mouchoir rouge de sang, un vieux béret4 et, sur le plancher, les traces de nombreux pas d’homme. Par où est-il sorti ? voilà tout le mystère ! « Mais voilà que nous avons découvert, par terre, mon revolver, oui, mon propre revolver... L’homme qui était passé par là était d’abord monté dans mon grenier, m’avait pris mon revolver dans mon tiroir et s’en était servi pour assassiner mademoiselle. Tout de même, j’ai eu de la chance d’être avec M. Stangerson quand l’affaire est arrivée car, avec cette histoire de revolver, je ne sais pas ce qui se serait passé pour moi. » 1. Tempe : partie située sur le côté de la tête, entre le coin de l’œil et le haut de l’oreille. 2. Mare : ici, grande quantité de sang répandu. 3. Ensanglanté : couvert de sang. 4. Béret : chapeau de laine rond et plat.

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Après l’interview du père Jacques, le rédacteur* du Matin ajoutait les lignes* suivantes : « Nous aurions également voulu interroger les concierges, mais ils sont invisibles. Nous avons attendu, dans une auberge du village, la sortie de M. de Marquet, le juge d’instruction*. À cinq heures et demie, nous l’avons aperçu avec son greffier*. Nous lui avons posé la question suivante : – Pouvez-vous, M. de Marquet, nous donner quelques renseignements sur cette affaire ? – Il nous est impossible, nous répondit M. de Marquet, de dire quoi que ce soit. D’autre part, c’est bien l’affaire la plus étrange que je connaisse. Plus nous croyons savoir quelque chose, plus nous ne savons rien ! » Enfin, en dernière heure, le même journal annonçait que le célèbre inspecteur Frédéric Larsan était chargé de l’enquête.

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LECTURES CLE EN FRANÇAIS FACILE

LE MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE Gaston Leroux Mathilde, la fille du professeur Stangerson, est retrouvée morte dans la « chambre jaune » dont la seule issue possible est une porte fermée de l’intérieur. Le jeune reporter Rouletabille suit l’affaire. Grâce à sa perspicacité, il va parvenir à découvrir le véritable coupable, que l’on était bien loin de soupçonner.

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