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Habiter 2020 | Hors-Serie - Or Norme

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EDITO

LA VILLE REFUGE ‘‘ La naissance latente du monde se produit à partir de la demeure. ’’ Emmanuel Levinas

Les rĂ©cents Ă©vĂ©nements nous ont fait prendre conscience subitement de la valeur du chez-soi et de l’importance de s’y sentir bien, en sĂ©curitĂ©. Un repli imposĂ©, nĂ©cessaire, et qui nous a permis d’interroger la dĂ©finition-mĂȘme du verbe « habiter ».

Strasbourg triomphe toujours, et sa rĂ©silience se traduit d’ores et dĂ©jĂ  par les nombreux projets immobiliers et urbanistiques en cours. Des projets qui partagent la mĂȘme volontĂ© de privilĂ©gier Ă  la fois l’humain et l’environnement.

Ce second numĂ©ro du magazine horssĂ©rie Or Norme Habiter s’inscrit dans cette volontĂ© de saisir les enjeux du vivre-ensemble Ă  diffĂ©rentes Ă©chelles, de la piĂšce Ă  l’immeuble et jusqu’à la ville, Ă  l’image des cercles concentriques provoquĂ©s par le jet d’une pierre dans l’eau.

Smart City inclusive, construction Ă©co-responsable ou encore rĂ©flexion citoyenne sur l’espace public, Strasbourg et ses acteurs repensent les logiques du bĂąti Ă  l’aune des dĂ©fis sociaux et environnementaux, pour co-inventer l’avenir du milieu urbain.

Les semaines d’isolement furent l’occasion de mesurer notre besoin de vivre la ville ensemble, mais aussi de changer de paradigme et de nous reconnecter avec notre dĂ©sir de nature. À nouveau libres, nous avons retrouvĂ© avec plaisir notre ville et son dynamisme, rĂ©investissant ses espaces et redĂ©ployant de la vie dans ses rues, terrasses et parcs.

OR NORME STRASBOURG ORNORMEDIAS 2, rue de la Nuée Bleue 67000 Strasbourg CONTACT contact@ornorme.fr DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Patrick Adler patrick@adler.fr

Plus que jamais, la ville apparaĂźt comme un espace d’interactions et de flux d’énergies, notre socle commun, notre avenir et notre refuge.

Aurélien Montinari Rédacteur en chef de Habiter

DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Jean-Luc Fournier jlf@ornorme.fr

PHOTOGRAPHES Alban Hefti Nicolas Roses

RÉDACTEUR EN CHEF AurĂ©lien Montinari

DIRECTION ARTISTIQUE Izhak Agency

RÉDACTION redaction@ornorme.fr AurĂ©lien Montinari Barbara Romero Jean-Luc Fournier

PUBLICITÉ RĂ©gis PiĂ©tronave 06 32 23 35 81 Valentin Iselin 07 67 46 00 90 publicite@ornorme.fr

IMPRESSION ImprimĂ© en CE COUVERTURE Izhak Agency TIRAGES 15 000 exemplaires DĂ©pĂŽt lĂ©gal : Ă  parution ISSN 2272-9461



SOMMAIRE IMMOBILIER 10 RIVE GAUCHE CBRE L’immobilier : une valeur ajoutĂ©e pour les entreprises

70 CREATIO La créativité tout du long 74

DRATLER DUTHOIT SĂ©dentariser l’acte de construire

16 ALCYS Le logement, un besoin prioritaire 18 IMMOTRUCK “ CrĂ©er la premiĂšre agence mobile ”

DESIGN & DÉCO 78

LE CONCOURS COMMERCE DESIGN “ CrĂ©er un parcours d’étonnement dans la ville ”

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NATHALIA MOUTINHO “ Une façon de questionner le monde qui nous entoure ”

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KLAFS SAUNA L’expertise au service du bien-ĂȘtre

22 NEXITY Construire la ville de demain 26

RIVE GAUCHE IMMOBILIER L’immobilier comme un service

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ESPACES ATYPIQUES “ Une clientùle de personnages plutît que de personnes ”

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NOUVEL R - GROS ƒUVRE ET TRANSFORMATION Travailler de ses mains

92 E-SHOP Inspirantes Ravisseuses 94 PORTFOLIO Olivier Hannauer

SOMMAIRE

ORNORME HORS-SÉRIE HABITER

URBANISME 40 GRAND ENTRETIEN MICKAËL LABBÉ “ La vie urbaine ne doit pas ĂȘtre rĂ©duite aux seules solutions techniques ou d’amĂ©nagement ” 46

TRIANON RÉSIDENCES “ La volontĂ© de dĂ©finir le champ des possibles ”

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CLÉMENT WILLEMIN “ Le jeu n’a pas de limite ”

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PARIS JE TE QUITTE “ Strasbourg a tout d’une destination attractive ”

ARCHITECTURE 62

DIABOLO POIVRE De la Strassburger Bank Ă  la Cigogne ivre

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LOCUS ARCHITECTES De l’importance de la nature

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LAMA ARCHITECTES La fusion des talents

RETROUVEZ LE MAGAZINE IMMOVAL EN PAGE 51 —



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IMMOBILIER Strasbourg, une ville toujours en mouvement


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RIVE GAUCHE CBRE

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OR NORME — HORS-SÉRIE Habiter

IMMOBILIER

Texte : Aurélien Montinari

Photos : Nicolas Rosùs — DR

L’immobilier : une valeur ajoutĂ©e pour les entreprises

SpĂ©cialisĂ©e dans les transactions immobiliĂšres professionnelles, l’agence Rive Gauche CBRE Strasbourg se prĂ©sente comme un accĂ©lĂ©rateur de projets qui, audelĂ  de l’écoute et du conseil, co-construit avec ses clients, propriĂ©taires/investisseurs et entreprises, des solutions adaptĂ©es Ă  leurs mĂ©tiers et Ă  leurs objectifs. Une action qui participe au rayonnement de l’EuromĂ©tropole strasbourgeoise et plus largement du Bas-Rhin. ImplantĂ©e depuis 1991 Ă  Schiltigheim, voilĂ  bientĂŽt 30 ans que la sociĂ©tĂ© Rive Gauche CBRE accompagne les entreprises dans leurs projets immobiliers, une spĂ©cialisation vue comme une mission par Olivier Braun, son directeur : « L’immobilier est un vĂ©ritable enjeu de dĂ©veloppement pour les entreprises, une aventure globale qui participe Ă  la stratĂ©gie des entreprises, soutient leur croissance, contribue au bienĂȘtre des salariĂ©s et dynamise les territoires. GrĂące Ă  notre connaissance approfondie du marchĂ© nous veillons Ă  apporter un accompagnement sur mesure aux entreprises de toutes tailles : PME, ETI, groupes nationaux ou internationaux, leur permettant d’apprĂ©hender le marchĂ© des locaux professionnels que ce soit pour des locaux tertiaires, d’activitĂ©s ou entrepĂŽts. » UNE DOUBLE EXPERTISE BĂ©nĂ©ficiant d’une assise historique et d’une vĂ©ritable notoriĂ©tĂ© Ă  Strasbourg, mais aussi dans tout le Bas-Rhin, la sociĂ©tĂ©

Rive Gauche CBRE revendique Ă  la fois sa posture locale et sa filiation avec le groupe amĂ©ricain CBRE, leader mondial de l’immobilier d’entreprise, dont elle dĂ©tient la franchise dans le Bas-Rhin. Une « double casquette », comme le rĂ©sume Olivier Braun, qui permet Ă  la sociĂ©tĂ© de saisir au mieux les besoins de ses clients internationaux ou locaux et de leur prĂ©senter ainsi les meilleures opportunitĂ©s, Ă  l’instar du groupe DrĂ€ger, rĂ©cemment installĂ© Ă  Obernai qui a pris Ă  bail 4 070 mÂČ de locaux d’activitĂ©s. « Ces entreprises ont une dimension internationale, elles cherchent donc l’expertise d’un groupe lui aussi international. L’effet rĂ©seau est trĂšs important. Ensuite, derriĂšre ces entreprises, il y a l’aspect local, avec des femmes et des hommes qui font rĂ©ellement le business », explique Olivier Braun. Une mĂȘme dimension de groupe, couplĂ©e Ă  un ancrage local, et qui a dĂ©jĂ  convaincu de prestigieux clients comme Adidas, Geodis ou encore Hager.

En haut : BĂątiment Online sur Archipel


‘‘ Nous travaillons au dĂ©veloppement 11 et au rayonnement de notre territoire. ’’ Olivier Braun


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IMMOBILIER

Texte : Aurélien Montinari

Photos : Nicolas Rosùs — DR

BĂątiment Vision sur Archipel

RAYONNEMENT TERRITORIAL

‘‘ L’immobilier est un vĂ©ritable enjeu de dĂ©veloppement pour les entreprises, une aventure globale qui participe Ă  leur stratĂ©gie. ”

Pour son directeur, Rive Gauche CBRE participe Ă©galement d’une stratĂ©gie de marketing territorial, « nous travaillons au dĂ©veloppement et au rayonnement de notre territoire. AuprĂšs des collectivitĂ©s, des promoteurs et des acteurs du marchĂ©, nous formons les maillons d’une chaĂźne qui fait que Strasbourg et le Bas-Rhin intĂ©ressent les entreprises. » Une volontĂ© de valoriser les atouts de notre rĂ©gion, que l’on retrouve justement dans l’un des derniers projets Ă©laborĂ©s par le promoteur SAS-3B : le dĂ©veloppement de Stras’Coop aux DeuxRives, un programme tertiaire de 5 333 mÂČ dont Rive Gauche CBRE assure la commercialisation exclusive, des bureaux atypiques dans un patrimoine hors du commun au cƓur d’un environnement culturel transfrontalier. L’objectif : crĂ©er, avec ce nouveau quartier COOP, le futur de l’espace urbain, une nouvelle façon de se retrouver, de travailler. Autre projet qui vient enrichir le territoire, le dĂ©veloppement du quartier Archipel qui vient complĂ©ter l’offre de bureaux premium sur le marchĂ© strasbourgeois. « Le dĂ©veloppement des opĂ©rations tertiaires du nouveau quartier d’affaires international Archipel rĂ©pond Ă  une demande Ă©mise par des entreprises de grande envergure qui jusqu’alors ne trouvaient pas d’offres adĂ©quates. À terme, ce sont 100 000 mÂČ dĂ©veloppĂ©s dont 45 000 mÂČ de bureaux que nous proposons Ă  nos clients sur Archipel, sans oublier la suite sur Archipel 2 qui totalisera 45 000 mÂČ de tertiaire. »


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Photos : Nicolas RosĂšs DR — W Architectes Texte : AurĂ©lien Montinari IMMOBILIER OR NORME — HORS-SÉRIE Habiter

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Stras’coop

LES DÉFIS DE LA CRISE Directement impactĂ© par la crise sanitaire, le monde de l’entreprise a dĂ» repenser son fonctionnement, un bouleversement que Olivier Braun aborde pourtant avec sĂ©rĂ©nitĂ©, « le marchĂ© de Strasbourg est sain, ses fondamentaux sont solides. » Une stabilitĂ© qui, pour durer, va s’accompagner malgrĂ© tout de changements, avec notamment la dĂ©mocratisation de la pratique du tĂ©lĂ©travail, qui bouscule les habitudes et influence les vellĂ©itĂ©s des utilisateurs, « on note une baisse sur les demandes de grandes surfaces ; avec le tĂ©lĂ©travail on cherche dĂ©sormais Ă  rationaliser ses surfaces. Les entreprises changent de vision quant Ă  la place du bureau dans la vie de chacun et ont

pris confiance quant Ă  l’implication mĂȘme des salariĂ©s dans leur sociĂ©tĂ©. » Une rĂ©flexion qui porte sur la relation au travail, mais aussi sur les nouveaux comportements de consommation et la restructuration des entreprises, « la crise a rĂ©vĂ©lĂ© le boom du e-commerce et ce au dĂ©triment du commerce de proximitĂ©. La consommation des Français change, privilĂ©giant de plus en plus de services de livraison, ce qui crĂ©e de nouveaux besoins logistiques et donc de nouveaux besoins d’infrastructures. » Un changement de paradigme qui demandera une fois encore la maĂźtrise des enjeux Ă  la fois globaux et locaux : le cƓur de mĂ©tier de Rive Gauche CBRE.


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ALCYS

Le logement, un besoin prioritaire Promoteur rĂ©gional et indĂ©pendant, Alcys milite pour une « Smart city », une ville plus futĂ©e qu’intelligente, avec des logements confortables, mais abordables, des espaces verts, du lien social. Depuis le confinement, ses cogĂ©rants estiment que les promoteurs et les pouvoirs publics doivent s’interroger sur les besoins des Français en termes de logement.

IMMOBILIER

Texte : Barbara Romero

Photo : Nicolas RosĂšs

Aux manettes d’Alcys depuis 2013 avec son associĂ© Carlos Pereira, l’ancien PDG de Trianon RĂ©sidences ne regrette pas sa dĂ©cision. « L’aventure entrepreunariale est la plus valorisante qui soit » estime Frank Maire. « Aujourd’hui, nous employons 10 personnes et construisons entre 150 et 200 logements par an. En tant que promoteur rĂ©gional indĂ©pendant, notre spĂ©cificitĂ© est de ne pas avoir de chefs au-dessus de nous. Nous n’avons pas de frais de siĂšges, pas de royalties, ni de gros honoraires de gestion, ce qui nous permet d’ĂȘtre compĂ©titifs. » Alcys n’ambitionne pas la croissance, « mais de bien faire notre mĂ©tier et de maintenir notre activitĂ©. Bien faire les choses est trĂšs compliquĂ© dans le bĂątiment, car ce n’est pas une science exacte. »

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Frank Maire

LA RÉSIDENCE PRINCIPALE COMME PREMIÈRE ÉPARGNE RETRAITE Autre ambition : ĂȘtre rĂ©ellement innovant. « Par exemple Ă  la Meinau, nous avons rĂ©alisĂ© 66 logements pour le premier projet rĂ©sidentiel labĂ©lisĂ© BBCA, trĂšs bas carbone, dans le Grand Est. Nous avons pris la dĂ©cision de tenter l’aventure en 2016 et nous avons rĂ©ussi, aprĂšs mille pĂ©ripĂ©ties », sourit-il. L’ADN de la sociĂ©té ? « Tenter des choses, innover, utiliser des matĂ©riaux avec de vraies performances Ă©nergĂ©tiques, offrir des prestations de qualitĂ© supĂ©rieure. » Le tout Ă  un prix abordable. « Il faut remonter Ă  l’origine, un logement n’est pas un produit, mais un besoin prioritaire, un refuge. Le Covid a encore plus dĂ©montrĂ© la valeur d’usage du logement », rappelle Frank Maire. Pour Alcys, « le neuf est par dĂ©finition un ouvrage de qualitĂ© car le plus encadrĂ© par la rĂ©glementation. AprĂšs, tout dĂ©pend comment on construit, les hauteurs, les gabarits, la densitĂ© de logements. Mais il faut savoir que nous ne choisissons pas, c’est le Plan local d’urbanisme qui dĂ©termine ce que l’on peut construire ou non. » Plus encore depuis la crise du Covid, Frank Maire milite pour des prix contenus. « Il faut que le plus grand nombre ait accĂšs Ă  la propriĂ©tĂ©. La premiĂšre Ă©pargne retraite, c’est la rĂ©sidence principale. Cela devrait ĂȘtre l’un des premiers objectifs des politiques publiques. » Si la premiĂšre semaine du confinement a mis un coup d’arrĂȘt aux Ă©changes commerciaux,


RĂ©sidence l’Effleure Ă  Dorlisheim

‘‘ Un logement n’est pas un produit, mais 17un besoin prioritaire, un refuge. ’’

trĂšs vite les contacts ont repris. « Les gens ont profitĂ© du temps donnĂ© pour remettre en route leurs projets immobiliers. Parce qu’ils ont rĂ©alisĂ© certaines choses, qu’avec des enfants, il faut peut-ĂȘtre une piĂšce en plus, qu’une terrasse c’est quand mĂȘme sympa, que le tĂ©lĂ©travail qui se gĂ©nĂ©ralise leur permettrait peut-ĂȘtre de s’éloigner de la ville » rapporte-t-il. « AprĂšs l’hypermĂ©tropolisation, les politiques publiques vont peut-ĂȘtre rĂ©flĂ©chir diffĂ©remment, en allĂ©geant la mĂ©tropole, en la reliant Ă  la deuxiĂšme couronne avec des transports en commun. » Avec plusieurs constructions en cours du nord au sud de l’Alsace, Alcys travaille dĂ©jĂ  sur 2021 avec la crĂ©ation d’un lot de 115 logements avec Nexity sur l’ülot Starlette, « la plus grande ZAC de France, qui permettra de mettre de la vie et de la ville vers le Rhin. »


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Le véhicule-agence Immotruck

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IMMOBILIER Texte : Aurélien Montinari

Photos : DR


IMMOTRUCK

“ CrĂ©er la premiĂšre agence mobile ” MobilitĂ©, proximitĂ©, agilitĂ© sont les atouts de l’agence immobiliĂšre nouvelle gĂ©nĂ©ration Immotruck, un vĂ©hicule-agence qui redynamise les campagnes en allant Ă  la rencontre des prospects. Christian Gautheron, directeur gĂ©nĂ©ral d’Immoval nous raconte la genĂšse de ce concept et nous explique ses avantages sur le terrain. Or Norme. En quoi consiste le concept Immotruck et comment est nĂ©e cette idĂ©e ?

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Cette idĂ©e est nĂ©e par hasard ; nous avions un nĂ©gociateur chez Immoval qui travaillait beaucoup les secteurs pĂ©riphĂ©riques de Strasbourg et qui rentrait de plus en plus de biens, Ă  tel point qu’à un moment nous avons eu la sensation de perdre l’identitĂ© d’Immoval qui est une marque 100% strasbourgeoise, plutĂŽt positionnĂ©e haut de gamme. L’idĂ©e Ă©tait de potentiellement ouvrir des agences physiques Ă  l’extĂ©rieur, en pĂ©riphĂ©rie de Strasbourg, sur la zone de l’EuromĂ©tropole. De lĂ  est nĂ© le concept d’une agence mobile : Immotruck Ă©tait nĂ©. Nous voulions crĂ©er la premiĂšre agence mobile qui pourrait aller de village en village et se positionner sur les places centrales, comme les marchĂ©s par exemple, afin de ramener du service lĂ  oĂč l’on a plutĂŽt tendance Ă  voir les services quitter les campagnes. Nous voulions rĂ©introduire le service de proximitĂ© et toucher des clients qui n’ont pas toujours envie d’aller franchir le seuil d’une agence immobiliĂšre classique. Or Norme. Vous Ă©voquiez les services, lesquels exactement et pour quels secteurs ? Immotruck est une agence mobile qui a tous les codes de l’agence immobiliĂšre, Ă  savoir les travaux d’estimation des biens et la mise en vente avec tous les outils d’une agence moderne. Immotruck allie

finalement deux trĂšs vieux mĂ©tiers qui sont celui d’agent immobilier et de marchand ambulant, mais avec tout le modernisme et tous les outils 3.0 que l’on utilise dans l’immobilier de nos jours : la photo HD, la visite virtuelle et la promotion des biens via Internet ainsi que sur tous les canaux professionnels de l’immobilier. On retrouve aujourd’hui nos trucks sur toute l’EuromĂ©tropole, et mĂȘme un peu plus loin, comme Ă  Obernai ou Ă  Molsheim. Or Norme. Vous parliez de la fusion de deux mĂ©tiers, quels sont les avantages du truck, et pour l’agent et pour le client ? Ce qu’Immotruck apporte Ă  ses clients en qualitĂ© de service, c’est avant tout de la proximitĂ© et une connaissance pointue des secteurs sur lesquels Ă©volue le truck. Les agents immobiliers Immotruck prennent des emplacements sur des places de parkings ou des places de marchĂ©s de façon rĂ©currente et s’inscrivent ainsi dans le paysage commercial de leur secteur ; nous, comme nos clients, avons des habitudes, si bien que nous faisons les courses toutes les semaines Ă  la mĂȘme heure. Les agents Immotruck deviennent en quelque sorte des rĂ©fĂ©rents et tissent des liens prĂ©cieux avec leurs clients au quotidien. Le truck est idĂ©al pour lier des liens de proximitĂ© avec les clients puisque c’est l’agence tout entiĂšre qui se dĂ©place au domicile du candidat vendeur ou du candidat acheteur avec tous les outils digitaux embarquĂ©s. Le truck est le lien parfait entre le digital et le besoin de contact physique lors d’une mise en vente ou d’un achat - et de ce fait il s’inscrit dans une nouvelle Ă©conomie, celle du phygital. Or Norme. Quelles sont les valeurs portĂ©es par Immotruck ? Les maĂźtres mots d’Immotruck sont : la mobilitĂ©, l’expertise locale, la facilitĂ© de mise en relation


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IMMOBILIER

Texte : Aurélien Montinari

Photos : DR

Christian Gautheron

Les agents Immotruck

et une trĂšs grande disponibilitĂ©. Il est difficile de se retrouver devant une porte close ; l’agent Immotruck est toujours disponible, il est l’expert de son secteur qu’il sillonne au quotidien, et utilise tous les outils de communication classiques notamment pour les prises de rendez-vous. Or Norme. Dans quelle mesure le marchĂ© de l’immobilier a Ă©tĂ© impactĂ© par la crise sanitaire ? Il se trouve que le concept Immotruck rĂ©pond assez naturellement aux besoins sanitaires. Dans la mesure oĂč le truck est mobile, il est par dĂ©finition Ă  l’extĂ©rieur, il n’y a pas d’angoisse de la part du client d’entrer dans un endroit clos, d’aller pousser des portes qui ont Ă©tĂ© poussĂ©es par d’autres
 Nous avons bien Ă©videmment mis en place un protocole : nos agents sont munis de masques, il y a du gel Ă  disposition, on ne distribue plus nos flyers manuellement, tout est constamment nettoyé  On bĂ©nĂ©fice Ă©galement des protocoles sanitaires mis en place sur les supermarchĂ©s partenaires, nous nous mettons donc en adĂ©quation avec ces directives. Pour le reste, et malgrĂ© la crise, le marchĂ© reste assez dynamique. Nous avons pu observer ces derniers mois chez Immoval le fait que beaucoup de clients urbains cherchaient Ă  quitter la ville pour acquĂ©rir une maison avec un jardin ou un appartement avec terrasse, des biens que l’on va trouver plus facilement sur les grandes communes de l’EuromĂ©tropole, le terrain de jeu de l’Immotruck.

Or Norme. Quel avenir pour Immotruck ? Pour le moment nous dĂ©veloppons notre toile en rĂ©gional, sur le Bas-Rhin. Évidemment, cette expertise que l’on acquiert au niveau rĂ©gional a vocation Ă  ĂȘtre dupliquĂ©e de la mĂȘme maniĂšre Ă  Ă©chelle nationale ; il n’y a pas de raison que ce maillage ne puisse pas fonctionner sur l’ensemble de la France.

‘‘ Le truck (
) s’inscrit dans une nouvelle Ă©conomie, celle du phygital. ” Nous espĂ©rons donc pouvoir dĂ©velopper cette marque au niveau national. Nous avions dĂ©jĂ  beaucoup avancĂ© dans ce sens avant le Covid-19. Le virus a ralenti ce dĂ©veloppement que l’on espĂšre bien relancer avec le mĂȘme enthousiasme qu’en dĂ©but d’annĂ©e.


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IMMOBILIER

En haut : Le projet Triangle En bas: Le projet Vision Nexity

Texte : Barbara Romero

Photos : Nicolas Rosùs — DR


NEXITY

Construire la ville de demain Historiquement promoteur, Nexity se dĂ©finit dĂ©sormais comme une « plateforme de services immobiliers » assurant autant la promotion que la gestion des biens. Un savoir-faire Ă  360 degrĂ©s qui lui une offre une approche globale et un vrai service au client. Administration de biens, location, gĂ©rance, property management, rĂ©sidences Ă©tudiantes ou de services aux seniors, mais aussi promotion : Nexity est sur tous les fronts. « Au niveau national, sur nos 11 000 collaborateurs, les trois-quarts travaillent pour la gestion de services immobiliers », prĂ©cise Arnaud FerriĂšre, directeur gĂ©nĂ©ral Alsace-Lorraine. Depuis quelques annĂ©es, nous faisons travailler les diffĂ©rents mĂ©tiers ensemble pour une approche plus globale. Nous gĂ©rons nos immeubles. C’est pour cela que nous sommes trĂšs intĂ©ressĂ©s par les messages forts de la nouvelle maire de Strasbourg qui souhaite rĂ©duire la consommation dans la promotion et l’exploitation. » MONTRER LES BONS RÉFLEXES EN MATIÈRE DE CONSOMMATION D’ÉNERGIE Nexity s’inscrit comme un acteur majeur de la ville de demain avec une nette conscience environnementale depuis trois ans, dans tous ses projets de construction, mais aussi en agissant auprĂšs de ses rĂ©sidents.

‘‘  23 Nous voulons travailler sur une ville plus solidaire.”

« Nos confrĂšres en gestion d’immeubles sont formĂ©s Ă  la rĂ©novation Ă©nergĂ©tique et conseillent les occupants pour qu’ils puissent rĂ©duire leur consommation » confie le directeur gĂ©nĂ©ral. « À l’heure de la digitalisation, nous avons Ă©galement mis en place l’application EugĂ©nie qui permet aux acquĂ©reurs de gĂ©rer la domotique, mais aussi de suivre leur consommation en lien avec le syndic pour qu’ils apprennent Ă  prendre les bons rĂ©flexes. » Dans la promotion aussi, la dĂ©marche Ă©co-responsable de Nexity se renforce depuis 2-3 ans, « avec l’objectif Ă  l’horizon 2030 de rĂ©duire de 35 % l’émission de gaz Ă  effet de serre par logement livré », prĂ©cise Arnaud FerriĂšre. À l’image de leur futur siĂšge qui sera installĂ© dans les tours Kepler, entre Cronenbourg et Schilitigheim. « Nous avons envie d’y faire une opĂ©ration exemplaire, avec des bureaux en structure bois et une approche conforme au PACTE de l’EuromĂ©tropole » prĂ©cise le DG. « Nous allons Ă©galement intĂ©grer un assistant Ă  maĂźtre d’usage pour une parfaite intĂ©gration dans le quartier. » L’ensemble des mĂ©tiers et des 130 collaborateurs de la rĂ©gion seront regroupĂ©s sur ce site Ă  7 mn de la gare de Strasbourg, auxquels s’ajouteront 130 logements. « Nous allons crĂ©er un quartier mixte, avec une empreinte carbone rĂ©duite » confie le directeur. « Nous sommes lĂ  pour construire la ville de demain. Nous nous sentons Ă  l’aise, car nous sommes le premier partenaire privĂ© des bailleurs


sociaux, et nous voulons travailler sur une ville plus solidaire. Nous n’avons pas vocation Ă  ne crĂ©er que des immeubles accessibles Ă  5 ou 10 % de la population Ă  5000 € du mÂČ. »

Photos : Nicolas Rosùs — DR

TENIR COMPTE DE LA MIXITÉ

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Texte : Barbara Romero

Arnaud FerriĂšre

‘‘  Notre ambition est de nous adresser à tout le monde.”

Si Nexity est en effet derriĂšre la fameuse tour Vision haut de gamme du Wacken de 48 mĂštres de haut et 15 Ă©tages, Arnaud FerriĂšre ne cache pas sa plus belle fiertĂ© : le projet Triangle sur l’ancien centre de tri postal Ă  Schilitgheim. Un ensemble mixte sur 3 ha avec maisons individuelles, logements intermĂ©diaires, logements collectifs et sociaux, et un foyer de jeunes actifs. « Nous avons atteint notre objectif d’attirer des gens du quartier et des primo-arrivants avec un prix attractif de 3 000 € du mÂČ, vendu avec une TVA Ă  5,5 % », prĂ©cise-t-il, avant d’ajouter : « Ces deux opĂ©rations sont complĂ©mentaires. Et nous assumons Vision car nous avons respectĂ© un recul important entre la citĂ© Ungemach et les logements au sud du boulevard de Dresde. Notre ambition est de nous adresser Ă  tout le monde. » GrĂące Ă  un rĂ©seau solide et une digitalisation importante du groupe, Nexity a traversĂ© au mieux la crise sanitaire. « Nous avons rĂ©ussi Ă  faire des rĂ©servations en ligne grĂące Ă  une signature sĂ©curisĂ©e, car le besoin en logements Ă©tait toujours prĂ©sent » prĂ©cise Arnaud FerriĂšre. « Ce projet Ă©tait dans les tuyaux, mais le confinement a accĂ©lĂ©rĂ© ces dĂ©cisions. » Les collaborateurs ont aussi pu rester en lien avec les clients grĂące Ă  EugĂ©nie, l’application dĂ©veloppĂ©e par Nexity. Et pour rassurer les futurs acquĂ©reurs, l’agence alsacienne n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  filmer la reprise des chantiers. « Nous avons tenu Ă  rester en lien, car ce n’est pas rien d’investir et les gens qui avaient des projets en cours s’inquiĂ©taient », conclut le directeur gĂ©nĂ©ral pour qui, dĂ©finitivement, la communication et la solidaritĂ© doivent ĂȘtre au cƓur des mĂ©tiers de l’immobilier.


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RIVE GAUCHE IMMOBILER

L’immobilier comme un service

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IMMOBILIER

Texte : Barbara Romero

Photos : Nicolas Rosùs — DR

FondĂ© en 1991 par Claude Geng, Rive Gauche Immobilier est l’un des rares promoteurs et constructeurs rĂ©gionaux indĂ©pendants Ă  Ɠuvrer Ă  la fois dans le tertiaire et le rĂ©sidentiel depuis l’arrivĂ©e de son directeur associĂ© Emmanuel Martin. Sans ĂȘtre dans le secret des dieux, ce qui frappe en rencontrant Claude Geng, fondateur de Rive Gauche Immobilier, et son bras droit Emmanuel Martin, c’est la dimension sociale, humaine, et environnementale qu’ils accordent Ă  tous leurs projets. « Une entreprise doit d’abord crĂ©er de la richesse, mais aussi avec le sens du bien commun » estime Claude Geng. « Les promoteurs ont un rĂŽle social Ă  jouer. Nous devons ĂȘtre un Ă©lĂ©ment de la collectivitĂ© quand nous pouvons le faire. » À l’origine dans le conseil en entreprise, Claude Geng s’est lancĂ© dans l’immobilier en 1991. Sensible aux enjeux environnementaux bien avant le Grenelle de l’environnement, on lui doit notamment les bureaux du BTP Ă  l’Espace europĂ©en de l’entreprise, premier immeuble en rĂ©gion, et deuxiĂšme en France, Ă  obtenir une double certification HQE-BBC. « Un agent immobilier est lĂ  pour vendre des biens existants,«rappelle-t-il.«Lorsque nous avons dĂ©cidĂ© de passer Ă  la maĂźtrise d’ouvrage en tertiaire, j’ai essayĂ© de faire autre chose pour me diffĂ©rencier. Quand Emmanuel Martin nous a rejoint en 2009, nous avons dĂ©cidĂ© de ne plus faire que des bureaux, et nous sommes passĂ©s au montage d’opĂ©rations complexes. »

LE BÂTI COMME PASSION Rive Gauche Immobilier se distingue alors par son aisance sur les friches industrielles, avec une premiĂšre expĂ©rience sur le site de Strafor. « Je l’ai vendu Ă  un fond anglais et j’ai appris Ă  ce moment-lĂ  ce qu’est un exercice de dĂ©pollution. » Avec la livraison du siĂšge de la Banque Populaire en 2012, Rive Gauche passe encore une Ă©tape dĂ©cisive pour la suite de son histoire. « Ce chantier de 17 000 mÂČ nĂ©cessitait des compĂ©tences environnementales et financiĂšres pointues. Nous sortions tout doucement de la crise des subprimes, nous avons eu de la chance d’avoir la Banque Populaire. Cela nous a permis de nous familiariser avec le rĂ©sidentiel et ça a Ă©tĂ© un vrai Ă©lĂ©ment dĂ©clencheur. »

‘‘  Nous devons ĂȘtre un Ă©lĂ©ment de la collectivitĂ©. ”


Site de la Malterie et MK2

Le projet Krystal

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Claude Geng

Emmanuel Martin


Photos : Nicolas Rosùs — DR Texte : Barbara Romero IMMOBILIER OR NORME — HORS-SÉRIE Habiter

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Alors qu’il aurait pu revendre des millions une friche industrielle Ă  Bischheim dont il est propriĂ©taire, Claude Geng a dĂ©cidĂ© de mettre cette ingĂ©nierie au service de la collectivitĂ©. « Je n’avais pas envie de vendre car j’adore ce mĂ©tier, l’acte de bĂątir, c’est un mĂ©tier passionnant », confie-t-il. Ils dĂ©cident alors de rĂ©aliser le projet Krystal eux-mĂȘmes, avec Vauban Immobilier. Soit 208 logements en cours de livraison, et un espace vert de 3200 mÂČ, avec des arbres plantĂ©s en pleine terre et une aire de jeux pour les enfants. « Nous avons voulu donner du sens Ă  ce projet, proposer des logements trĂšs confortables Ă  moins de 3000 € du mÂČ », prĂ©cise Emmanuel Martin. « Nous observons un problĂšme de fond depuis trois ans, avec la flambĂ©e du prix du foncier » rebondit Claude Geng. « Si nous voulons des immeubles respectueux de l’environnement, ils vont ĂȘtre plus chers Ă  construire avec le prix des terrains en train de flamber. »

les deux », sourient-ils – un projet de 120 logements de haut standing, un foyer pour les frĂšres Oblats et une chapelle, dans le quartier europĂ©en en face des logements Ă©tudiants du CROUS. Les espaces verts et terrasses y occuperont un tiers du terrain global, « pour ĂȘtre reconfinĂ© en toute sĂ©rĂ©nité », s’amusent-ils, « avec un systĂšme de gĂ©othermie inĂ©dit ».

‘‘  Si nous voulons des immeubles respectueux de l’environnement, ils vont ĂȘtre plus chers Ă  construire avec le prix des terrains en train de flamber.”

RÉINVENTER L’IMMOBILIER Soutien de l’AAPEI (Association des Amis et Parents d’Enfants InadaptĂ©s), Rive Gauche a dĂ©cidĂ© de mettre l’un des appartements de Krystal Ă  disposition de jeunes adultes handicapĂ©s pour leur apprendre l’autonomie. Claude Geng est aussi mĂ©cĂšne de l’OpĂ©ra du Rhin pour offrir au public « empĂȘché » d’accĂ©der Ă  l’art lyrique. Fourmillant de projets, Rive Gauche prĂ©pare cette fois dans un esprit luxe – « preuve que nous savons faire

Une opĂ©ration livrĂ©e en 2023, entre autres rĂ©alisations Ă  Saint-Louis, Oberhausbergen ou sur une friche industrielle de Souffelweyersheim. Avec toujours cet objectif de rĂ©inventer l’immobilier, « en essayant d’ĂȘtre crĂ©atifs et que cela se voit. Les rĂȘves, c’est bien, Emmanuel est lĂ  pour les valider Ă©conomiquement », conclut Claude Geng considĂ©rant l’immobilier, « comme un service, avec une mixitĂ© d’usages. »


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IMMOBILIER Texte : Aurélien Montinari

Photos : DR


ESPACES ATYPIQUES

Une clientĂšle de personnages plutĂŽt que de personnes

Espaces Atypiques : le nom annonce la couleur pour cette agence immobiliĂšre qui a su faire de la singularitĂ© sa marque de fabrique. CĂ©cile Franck-Weyhaubt, directrice associĂ©e, nous parle d’une autre approche du mĂ©tier d’agent immobilier et de biens Ă  l’image de leurs propriĂ©taires, atypiques, forcĂ©ment ! Or Norme. Quel est l’ADN d’Espaces Atypiques, en quoi cette agence se singularise-t-elle ? Nous sommes spĂ©cialisĂ©s dans tous les biens hors norme, les biens qui sortent du commun ; rien Ă  voir avec ce que l’on trouve chez les agences immobiliĂšres traditionnelles. Notre ADN s’est crĂ©Ă© Ă  Paris en 2008. Le fondateur d’Espaces Atypiques, Julien Haussy, Ă©tait un violoniste accompli avec un fort intĂ©rĂȘt pour l’architecture et le design. Il a fait une carriĂšre dans la finance, puis il s’est rendu compte qu’il voulait vivre de sa passion ; c’est quelqu’un qui a rĂ©novĂ© plusieurs

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Appartement de cachet au cƓur de la Petite France avec vue sur les canaux

lieux atypiques dans Paris, des anciens ateliers, etc. Quand il a Ă©tĂ© face Ă  la problĂ©matique de la revente, il s’est rendu compte que les agences immobiliĂšres traditionnelles n’étaient pas capables d’évaluer les biens Ă  leur juste valeur et qu’elles n’arrivaient pas Ă  trouver les bons clients via des canaux de communication ciblĂ©s. Il a donc dĂ©cidĂ© de tout plaquer en 2008 pour pouvoir crĂ©er son agence immobiliĂšre spĂ©cialisĂ©e dans ce type de biens d’exception. Ainsi, Ă  l’origine, l’ADN d’Espaces Atypiques ce sont des biens de type lofts, c’est-Ă -dire des espaces qui sont censĂ©s avoir une autre destination (commerciale, artistique) et qui sont transformĂ©s en habitations. C’est notre cƓur de mĂ©tier. Par la suite, cette approche s’est Ă©tendue Ă  tous les biens qui ont du charme, du caractĂšre et qui reflĂštent la personnalitĂ© de ceux qui vont les habiter.


Or Norme. Effectivement, quand on consulte votre site, on n’imagine non pas les personnes mais je dirais presque les personnages qui pourraient vivre dans ces locaux. Ce sont des biens à part, ce n’est pas la maison de tout le monde.

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Texte : Aurélien Montinari

Photos : DR

Oui, c’est une tendance de pouvoir investir son lieu de vie et d’en faire le reflet de sa personnalitĂ©. Nous sommes sur une clientĂšle de personnages plutĂŽt que de personnes comme vous le dites. Dans notre mĂ©tier, nous faisons des rencontres absolument extraordinaires. Les propriĂ©taires qui parlent de leurs biens se sont investis, ils ne se sont pas contentĂ©s de simplement habiter les lieux, ils se les sont complĂštement appropriĂ©s et il y a une vĂ©ritable histoire Ă  raconter chaque fois.

‘‘  Nous recrutons nos agents pour leurs valeurs.” Or Norme. Quels types de biens proposez-vous ? Notre catalogue va de l’appartement ancien au centre-ville qui aura une particularitĂ© - ça peut ĂȘtre la prĂ©sence d’un extĂ©rieur, d’un dĂ©tail historique, d’une cheminĂ©e
 Ă  des constructions extrĂȘmement contemporaines trĂšs Ă©purĂ©es et trĂšs design. Les gens viennent nous voir parce que nous proposons des biens d’exception. Pourtant, c’est quelque chose qui nous dĂ©range un peu car pour nous, le cĂŽtĂ© exceptionnel conserve une connotation haut de gamme tandis que, chez Espaces Atypiques, nous pouvons avoir dans notre catalogue Ă  la fois un petit appartement sous les toits Ă  deux pas de la cathĂ©drale Ă  Strasbourg, comme un chĂąteau dans le parc de Villiers prĂšs de Paris
 Nous sommes sur une offre trĂšs large, et en termes de style, et en termes de budget. Or Norme. Vous Ă©voquez d’autres rĂ©gions de France, vous travaillez donc Ă  l’échelle nationale, est-ce une franchise ? Effectivement, depuis 2008, le fondateur a dĂ©veloppĂ© l’agence de Paris vers le reste de la France, Ă  Marseille, puis Ă  Lyon. Ce sont des agences qui lui appartiennent en propre. Puis il a dĂ©cidĂ© d’ouvrir le concept Ă  la franchise et c’est Ă  partir de lĂ  que le rĂ©seau s’est Ă©toffĂ©, de façon trĂšs rapide et trĂšs intense.

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1. Maison d’inspiration Le Corbusier dans les Vosges Ă  cĂŽtĂ© de la Bresse 2. CĂ©cile Franck-Weyhaubt et KĂ©vin Weyhaubt 3. L’agence Espaces Atypiques Ă  Strasbourg


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Triplex en hypercentre de Strasbourg dans un bùtiment du XVIIe siÚcle avec vue cathédrale

de la vie, c’est surtout parce qu’ils ont envie de s’investir dans un nouveau projet et de crĂ©er un nouvel habitat qui leur ressemble.

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Texte : Aurélien Montinari

Photos : DR

Or Norme. La crise sanitaire a-t-elle eu un impact sur le marchĂ© de l’immobilier ? Avez-vous notĂ© des changements dans les demandes de vos clients ?

‘‘  Nous avons hĂąte d’aborder cette nouvelle Ă©tape, l’international donne toujours une nouvelle rĂ©sonance Ă  la marque... ” En Alsace, nous avons ouvert la 27Ăšme agence Espaces Atypiques, pour une cinquantaine d’agences au total en France. Le rĂ©seau ne s’arrĂȘte pourtant pas lĂ  car nous avons des ambitions de dĂ©veloppement Ă  l’international. Nous avons hĂąte d’aborder cette nouvelle Ă©tape, l’international donne toujours une nouvelle rĂ©sonance Ă  la marque, c’est toujours intĂ©ressant de voir que l’on s’inscrit dans un mouvement plus global. Or Norme. Nous avons Ă©voquĂ© les biens, mais qu’en est-il de votre typologie de clients ? Comme nous avons une gamme de biens extrĂȘmement variĂ©s, nous avons une typologie de clients assez large, mĂȘme si l’on retrouve certaines tendances communes comme l’attrait pour l’architecture et la dĂ©coration. Nos clients nous contactent souvent pour des projets de second achat. Ils ont entre 35 et 43 ans, ce sont majoritairement des cadres supĂ©rieurs et des professions libĂ©rales. En termes de statistiques, il faut savoir que les Français changent Ă  peu prĂšs tous les 7 ans de lieu d’habitation, c’est un dĂ©lai qui a cependant tendance Ă  se rĂ©duire avec les annĂ©es, dĂ» aux changements familiaux ou aux dĂ©placements professionnels. Chez Espaces Atypiques, nos clients changent d’habitat tous les 3 ou 4 ans, ce n’est pas uniquement guidĂ© par les contraintes

Nous avons la force d’un rĂ©seau national, nous sommes donc en contact trĂšs proche avec les directeurs d’agences des autres rĂ©gions de France. Ce que l’on constate de maniĂšre globale, c’est que le marchĂ©, tout de suite aprĂšs le confinement, a connu une poussĂ©e trĂšs forte. Il y a eu forcĂ©ment, de maniĂšre classique, des Parisiens ou des rĂ©sidents de grandes villes qui cherchaient Ă  acquĂ©rir des rĂ©sidences secondaires, notamment en bord de mer. Avec le dĂ©veloppement du tĂ©lĂ©travail, les gens ont rĂ©alisĂ© que c’était possible de travailler autrement et surtout de chez soi, ils ont donc pu imaginer partir pour d’autres villes oĂč la qualitĂ© de vie est plus agrĂ©able. Dans le mĂȘme esprit, nous avons beaucoup de demandes pour des biens comprenant un bureau pour pouvoir tĂ©lĂ©travailler Ă  la maison, cela devient un critĂšre central, c’est logique quelque part, aprĂšs ce que les gens ont vĂ©cu. En Alsace, on constate une hausse des demandes de biens avec jardin. Or Norme. Quelle actualitĂ© pour Espaces Atypiques ? Nous avons une activitĂ© assez riche en ce moment, nous sommes en effet en train de changer complĂštement notre identitĂ© visuelle du fait de nos ambitions nationales et internationales, nous avons refait tout notre concept de communication. Notre but est de rester atypiques, singuliers. Une de nos particularitĂ©s concerne par exemple nos collaborateurs. Chez Espaces Atypiques, 8 personnes sur 10 ne viennent pas de l’immobilier, cela nous distingue encore plus des autres agences immobiliĂšres ! Nous avons toujours eu envie de nous entourer de personnes qui ont des valeurs proches de celles de la marque, qui ressemblent un petit peu aux clients qui sont les nĂŽtres. Nous recrutons nos agents pour leurs valeurs plutĂŽt que pour leurs compĂ©tences. Les compĂ©tences en immobilier cela peut s’acquĂ©rir par contre, avoir une vraie personnalitĂ©, c’est quelque chose d’unique et c’est ça qui fait de notre mĂ©tier une vĂ©ritable aventure humaine.


Villa contemporaine avec piscine Ă Plobsheim

Appartement de cachet sur une des plus belles avenues de Strasbourg

Appartement de cachet sur une des plus belles avenues de Strasbourg

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NOUVEL R - GROS ƒUVRE ET TRANSFORMATION

Travailler de ses mains

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IMMOBILIER

Texte : Barbara Romero

Photos : Nicolas Roses

Seul aux manettes de l’entreprise Nouvel R - Gros Ɠuvre et Transformation, HervĂ© Stark gĂšre les chantiers de rĂ©novation immobiliĂšre de A Ă  Z en tant qu’assistant Ă  maĂźtre d’ouvrage. Touche-Ă -tout, HervĂ© Stark a multipliĂ© les expĂ©riences professionnelles avant de se lancer Ă  nouveau Ă  son compte en 2016. « AprĂšs deux expĂ©riences infructueuses faute d’expĂ©riences suffisantes, j’ai travaillĂ© en tant que chargĂ© d’affaires pour la SNEF, une trĂšs grosse boĂźte. J’ai bĂ©nĂ©ficiĂ© de formations, appris Ă  gĂ©rer un devis, un chantier. Je me suis senti prĂȘt. » Quand son directeur rĂ©gional lui demande de rĂ©aliser 500 000 € de chiffre d’affaires en trois mois, il a le dĂ©clic. « Je me suis dit que si je pouvais le rĂ©aliser pour une sociĂ©tĂ©, autant le faire pour moi. » Il crĂ©e alors son entreprise, Nouvel R - Gros Ɠuvre et Transformation, basĂ©e Ă  Schiltigheim, et monte en parallĂšle une structure complĂ©mentaire avec quatre personnes qui gĂšrent tous ses chantiers. « Je ne souhaite pas de salariĂ©s, c’est trop compliquĂ© Ă  gĂ©rer, et les gens qui font leur chiffre d’affaires sont plus motivĂ©s par leur chantier. » S’entourer de relations de confiance est pour lui essentiel. « La rĂ©novation est un mĂ©tier compliquĂ©, on ne crĂ©e pas son entreprise du jour au lendemain. Je suis obligĂ© de connaĂźtre chaque corps de mĂ©tier. Il est trĂšs important de travailler de ses mains avant de diriger, sinon vous perdez en crĂ©dibilitĂ©. » NE REFUSER AUCUN CHANTIER HervĂ© Stark rĂ©alise une quarantaine de chantiers par an pour les particuliers, mais aussi les professionnels du tertiaire. « Je ne refuse jamais les petits chantiers, car un travail, mĂȘme petit, peut en amener un autre,»rappelle-t-il.«Pour se faire connaĂźtre, il faut un rĂ©seau, bien sĂ»r, mais le bouche-Ă -oreille reste ce qui fonctionne le mieux. » Son rĂŽle ? Assistant Ă  maĂźtre

Hervé Stark

“ Il est trĂšs important de travailler de ses mains avant de diriger, sinon vous perdez en crĂ©dibilitĂ©. ”

d’ouvrage. « J’accompagne le client du premier contact Ă  la remise des clĂ©s. Quand j’entre dans un appartement je le vois fini. C’est presque un mĂ©tier d’architecte, mais sans les diplĂŽmes. » Si le confinement a dissuadĂ© certaines personnes de poursuivre leurs projets, HervĂ© Stark s’en sort plutĂŽt bien. « Nous avons fait Ă©normĂ©ment de devis avant le confinement, on les a validĂ©s pendant et commencĂ©s aprĂšs. C’est une chance que j’ai eue. » Si 2020 sera un cran en-dessous de ce qu’il pouvait espĂ©rer, il reste confiant en l’avenir. « Les particuliers vont investir dans leur appartement suite au confinement. Ils s’interrogent aussi sur l’opportunitĂ© de pouvoir partir en vacances, du coup, le secteur qui a le plus augmentĂ© son chiffre cette annĂ©e, ce sont les piscinistes. » Pour HervĂ© Stark, le B.a.-Ba de la rĂ©novation immobiliĂšre, « c’est la communication, car nous avons toujours des surprises sur les chantiers. »


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URBANISME Réfléchir au vivreensemble et à la ville de demain


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Mickaël Labbé

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URBANISME Texte : LE GRAND ENTRETIEN Aurélien Montinari

Photos : Texte : Nicolas Jean-LucRosùs Fournier — DR

Photos : Nicolas Rosùs — DR


GRAND ENTRETIEN

MICKAËL LABBÉ

“ La vie urbaine ne doit pas ĂȘtre rĂ©duite aux seules solutions techniques ou d’amĂ©nagement. ” Son livre Reprendre place - Contre l’architecture du mĂ©pris, est paru Ă  la fin 2019 et a dĂ» faire face, comme tant d’autres, au black-out du confinement. MalgrĂ© tout, il a Ă©tĂ© suffisamment remarquĂ© par tous ceux qui, Ă  quelque titre que ce soit, jouent un rĂŽle dans les secteurs de l’habitat ou de la politique de la ville et qui ont rĂ©ussi Ă  faire entendre leur voix au cours des rĂ©centes Ă©lections municipales, Ă  Strasbourg comme dans les autres grandes villes du pays. Entretien (passionnant) avec MickaĂ«l LabbĂ©, maĂźtre de confĂ©rence en esthĂ©tique et philosophie de l’art Ă  l’universitĂ© de Strasbourg, spĂ©cialiste de l’habitat et de l’amĂ©nagement urbain. Or Norme. Vous ĂȘtes un philosophe un peu atypique car en fait, aprĂšs votre thĂšse sur Le Corbusier, c’est votre expertise dans d’autres domaines qui apparait en pleine lumiĂšre puisque vous dites vous-mĂȘme que durant vos recherches personnelles, vous avez travaillĂ© exclusivement sur l’architecture et l’urbanisme


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C’est exactement ça. Tout au long de mes Ă©tudes, la plupart des amis autour de moi Ă©taient Ă  l’École d’Architecture oĂč j’étais quasiment en permanence invitĂ© lors de leurs « charrettes » et, pendant qu’ils trimaient et au vu de l’incapacitĂ© manuelle congĂ©nitale qui Ă©tait la mienne, je ne pouvais les aider qu’en faisant le cafĂ©. C’est lĂ  que je suis tombĂ© sur les livres de Le Corbusier et d’autres architectes, aussi. Et c’est au fur et Ă  mesure que cette passion pour Le Corbusier s’est accentuĂ©e
 J’ai vite trouvĂ© qu’il y avait lĂ  une grande pensĂ©e chez quelqu’un qui, certes, pouvait ĂȘtre abondamment critiquĂ© mais qui, indĂ©niablement, fut l’un des trĂšs grands crĂ©ateurs du XXĂšme siĂšcle car il fut non seulement un bon architecte mais aussi, donc, un grand penseur de l’architecture. En mĂȘme temps, je me suis toujours intĂ©ressĂ© Ă  la modernitĂ©, Ă  tout ce qui fait que l’on est ce que l’on est, aujourd’hui


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Or Norme. La rĂ©cente campagne municipale Ă  Strasbourg, certes compliquĂ©e par les plus de trois mois entre les deux tours, n’a pas spĂ©cialement fait

Ă©merger les problĂ©matiques liĂ©es Ă  l’amĂ©nagement urbain et au logement. Vous le regrettez ? En fait, ce que j’ai notĂ©, c’est qu’il en a Ă©tĂ© question toujours un peu dans les mĂȘmes termes : on a entendu parler de bĂ©tonisation, on a Ă©voquĂ© la question du logement, des espaces verts, etc. Ce qui veut dire qu’au fond, on continue Ă  utiliser un logiciel qui est finalement assez ancien : une façon trĂšs institutionnelle et quelque peu rĂ©ductrice de traiter ce genre de questions, Ă  mon avis. Rien de substantiellement diffĂ©rent de ce que l’on a pu entendre auparavant : en ne parlant qu’urbanisme, c’est la question plus gĂ©nĂ©rale de la ville que l’on rate. C’est une des grandes thĂšses de mon livre : toute dĂ©cision spatiale, mettre plus d’espaces verts, piĂ©tonniser, etc. doit ĂȘtre prise dans le cadre d’un projet social et politique idĂ©ologiquement charpentĂ©. Loin des fĂ©tiches, comme je les appelle : vĂ©gĂ©taliser contre bĂ©toniser, construire plus ou construire moins : la vie urbaine ne doit pas ĂȘtre rĂ©duite aux seules solutions techniques ou d’amĂ©nagement
 La question centrale est de savoir comment construire la ville dans le monde de demain qui sera avant tout marquĂ© par d’immenses prĂ©occupations, essentiellement Ă©cologiques. MĂȘme s’il y a dĂ©sormais beaucoup de gens qui rĂ©flĂ©chissent de façon intĂ©ressante Ă  tout cela, on est encore dans un moment d’entre-deux oĂč l’on pense encore sur des bases anciennes, en n’ayant pas encore inventĂ© ni le logiciel


thĂ©orique ni les formes que prendra ce type de nouvel urbanisme. Dans la majoritĂ© des discours de campagne que j’ai entendus, j’ai notĂ© pas mal de choses qui n’étaient pas Ă  la hauteur des enjeux qui sont les nĂŽtres malgrĂ© le green washing quasi gĂ©nĂ©ral


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URBANISME

LE GRAND ENTRETIEN

Texte : Jean-Luc Fournier

Photos : Nicolas Rosùs — DR

Or Norme. N’y a-t-il pas aussi, concernant ces problĂ©matiques lourdes, un dĂ©calage qui se creuse dramatiquement entre le temps du politique, qui fait qu’à peine Ă©lu, on se retrouve quasiment instantanĂ©ment dans « le coup d’aprĂšs » et le temps de l’urbaniste ou de l’architecte qui nĂ©cessite pas mal de tĂątonnements, d’expĂ©rimentation et de mise en Ɠuvre de notions qui ne s’élaborent pas forcĂ©ment trĂšs rapidement ?

‘‘ Toute dĂ©cision spatiale (...) doit ĂȘtre prise dans le cadre d’un projet social et politique idĂ©ologiquement charpentĂ©â€ C’est indĂ©niable. La philosophe Hannah Arendt rĂ©pĂ©tait que l’architecture Ă©tait marquĂ©e par une forme de durabilitĂ© et par des choix dĂ©cisifs. On construit en dur et Ă©cologiquement, et ça a toujours un impact qui fait que l’on se retrouve dans une notion de temps quasi gĂ©ologique, surtout dans nos sociĂ©tĂ©s oĂč intervient la notion de patrimoine, par exemple. Dans d’autres parties du monde, on s’embarrasse beaucoup moins avec cela
 Alors, oui, c’est certain qu’existe ce dĂ©calage entre l’obligation de faire, c’est-Ă -dire prendre des dĂ©cisions rapides et immĂ©diates, et la somme considĂ©rable de rĂ©flexions et de prĂ©cautions qu’il faudrait avoir avant de construire quoique ce soit. Mais il y a aussi une autre rĂ©flexion qu’il faut considĂ©rer : en France, nous avons un modĂšle de rĂ©flexion assez singulier sur ces questions-lĂ , un modĂšle qui est extrĂȘmement centralisateur et technocratique. Les grands chantiers sont aux mains d’experts d’État qui imposent un cĂŽtĂ© trĂšs planificateur. Ce modĂšle peut apparaĂźtre en dĂ©calage avec les nouvelles aspirations citoyennes sur la maniĂšre de produire la ville, loin de cette façon de devoir valider des dĂ©cisions prises de trĂšs haut, loin de ce modĂšle gestionnaire qui a pu, durant quelques dĂ©cennies ĂȘtre nĂ©cessaire, certes, mais qui est aujourd’hui totalement en dĂ©calage avec ce que souhaitent les gens.

Or Norme. Dans votre livre, vous parlez plutĂŽt cash sur ce sujet. Vous Ă©crivez : « Il est plus que temps de contester le langage politique de la ville contemporaine pour pouvoir reprendre place en son sein et exiger de ceux qui fabriquent la ville, architectes, promoteurs, planificateurs, politiques, investisseurs, qu’ils prennent en compte sa destination vĂ©ritable : servir la vie ordinaire de ses habitants. » Et vous affirmez aussi : « Nos villes sont des zones Ă  dĂ©fendre face Ă  la spĂ©culation et Ă  l’inflation touristique. » Vous citez des exemples bien connus et identifiĂ©s comme Venise, Barcelone ou encore Dubrovnik. C’est aussi le cas de Strasbourg ? Il y a tellement de formes de consultations qui ne reprĂ©sentent absolument pas la possibilitĂ© pour les gens de s’approprier les projets, et encore moins de contribuer Ă  les dĂ©finir. Au final, il y a plein de dĂ©cisions qui vont carrĂ©ment Ă  l’encontre des intĂ©rĂȘts des habitants eux-mĂȘmes : je citerais en effet, parmi plein d’autres, un aspect que je traite dans le livre comme la tourismophobie, par exemple, le rĂ©sultat de cette prime au touriste qui engendre chez les habitants un sentiment de dĂ©possession de leur propre ville, comme on a pu incontestablement le constater lors de la derniĂšre Ă©dition du MarchĂ© de NoĂ«l. Ces habitants ont alors le sentiment que la ville se dĂ©veloppe sans eux et mĂȘme contre eux. Ce sont des phĂ©nomĂšnes que l’on voit un peu partout dans les grandes villes dans le monde, la gentrification, ces regroupements de types de populations par catĂ©gories sociales qui fabriquent assez rapidement une ville-archipel, cette notion que le sociologue JĂ©rĂŽme Fourquet avait bien cernĂ©e dans son livre L’archipel français. Bien sĂ»r, il y a toujours eu des ghettos qui regroupaient des catĂ©gories trĂšs populaires, voire prĂ©caires ou au contraire, d’autres, plus bourgeoises mais je trouve que l’on est de plus en plus dans l’entre-soi. Il y a une formule de Guy Debord que je trouve Ă  la fois terrifiante et trĂšs vraie : « On est de plus en plus au sein d’un urbanisme qui nous fait vivre isolĂ©s ensemble ». MĂȘme si ce sont des vĂ©ritables lames de fond au niveau planĂ©taire, notre ville n’est pas du tout indemne de ces phĂ©nomĂšnes-lĂ . S’il est sans doute illusoire d’espĂ©rer les Ă©radiquer, il faut en tout cas tout faire pour les contrecarrer et cela passe bien sĂ»r par des dĂ©cisions politiques. Or Norme. Dans une chronique que vous avez signĂ©e sur le Net, vous ĂȘtes encore plus sĂ©vĂšre concernant des exemples que nous connaissons tous. Je vous cite : « Les sempiternels appels Ă  la rĂ©novation urbaine pour remĂ©dier Ă  l’isolement des “quartiers”, les dĂ©cisions de piĂ©tonnisation qui ne manqueront pas de favoriser unilatĂ©ralement le commerce et d’augmenter les loyers, le rĂ©amĂ©nagement mono-fonctionnel d’une place destinĂ©e entiĂšrement Ă  la consommation


et excluant d’autres formes d’usage des lieux, la promotion de “lieux de vie” et “d’éco-systĂšmes” taillĂ©s sur mesure pour de jeunes actifs favorisĂ©s (dont je suis, dites-vous) rĂ©duits Ă  leur identitĂ© de “bobos”, et ainsi de suite : longue est la liste des “amĂ©liorations” immĂ©diates, opĂ©rĂ©es en toute bonne foi dont nous aurons Ă  payer les effets. » Force est de rĂ©aliser qu’on lit assez rarement ce genre de choses sous la plume d’un spĂ©cialiste de l’habitat et de l’amĂ©nagement urbain
 Vous appelez clairement Ă  la mobilisation citoyenne ? Oui, Ă  l’évidence. Mais on a besoin aussi d’élus, d’architectes et de promoteurs qui ont aussi conscience de ces phĂ©nomĂšnes et font le choix de s’engager pour les combattre. Je suis allĂ© maintes fois dans les services d’urbanisme pour rencontrer les experts qui y travaillent ainsi que leur direction. Il y a Ă  l’évidence plein de gens de bonne foi, qui essaient de bien faire leur travail mĂȘme s’ils en sont souvent empĂȘchĂ©s par tout un tas de mĂ©canismes ou de dĂ©cisions institutionnelles. Il faut s’appuyer sur cette envie de faire et mĂȘme de bien faire, de bien travailler. Par ailleurs, il y a des gens dont l’intĂ©rĂȘt n’est clairement pas de produire de la ville qui soit d’une bonne qualitĂ© sociale. Par dĂ©finition, leur but est de ne faire que du profit mĂȘme si tous ne sont pas Ă  classer dans cette catĂ©gorie-lĂ . Mais tous sont dans un systĂšme trĂšs complexe et qui ne dĂ©pend pas que de la simple bonne volontĂ© des gens. Il faut donc politiser ces choses, au sens large et noble du terme. J’essaie toujours de montrer comment des choses trĂšs microscopiques comme piĂ©tonniser une rue, par exemple, sont en fait beaucoup plus complexes et beaucoup plus engagĂ©es politiquement qu’il n’y paraĂźt. A priori, sur le papier, c’est plutĂŽt bien de piĂ©tonniser. Il y a moins de voitures qui circulent, les piĂ©tons retrouvent de l’espace, etc. Mais, on sait trĂšs bien aussi que cette piĂ©tonnisation, c’est aussi plus de bars et de restaurants, ce sont aussi des terrasses qui dĂ©bordent de plus en plus sur l’espace public et donc cette fameuse mono-fonctionnalitĂ© que je cite dans mon livre en prenant l’exemple du rĂ©amĂ©nagement de la place d’Austerlitz, Ă  Strasbourg. À Barcelone, ils ont rĂ©ussi in-extremis Ă  rĂ©agir car, au fil de quelques dĂ©cennies, ils en Ă©taient quasiment parvenus Ă  l’imminence d’une sorte de peine de mort urbaine immĂ©diate. Dans des zones trĂšs prĂ©cises, ils ont pris des mesures trĂšs intelligentes en limitant drastiquement le nombre de terrasses qui peuvent s’installer ou en Ă©dictant des obligations formelles : quand un boulanger ferme, seul un autre boulanger peut le remplacer, par exemple. Dans ces zones-lĂ , aucun nouvel hĂŽtel ne peut voir le jour
 C’est donc l’avĂšnement d’une politique qui a pris conscience de ses erreurs antĂ©rieures. Sur ce plan, il va falloir pousser un peu vers une forme de prise de conscience plus forte. C’est le bon moment pour Strasbourg car nous n’en sommes heureusement

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Mickaël Labbé

pas encore arrivĂ©s au point oĂč en sont arrivĂ©es les villes que je citais. Mais, Ă  certains moments-clĂ©s de l’annĂ©e, on s’en rapprochait, avant la crise sanitaire que nous subissons aujourd’hui. Lors du dernier MarchĂ© de NoĂ«l, il y a eu un immense trop-plein et un vrai ras-le-bol. J’ai trouvĂ© extrĂȘmement salutaires les pĂ©titions citoyennes qui ont circulĂ© mais j’ai Ă©tĂ© effarĂ© des discours des Ă©lus politiques qui ont suivi. La majoritĂ© d’entre eux ont montrĂ© qu’ils ne comprenaient rien du tout au phĂ©nomĂšne : lĂ  oĂč Ă©normĂ©ment d’habitants exprimaient leur droit Ă  la ville, certains ne parlaient que d’attractivitĂ© ou de rayonnement. Bon, je veux ĂȘtre bien clair : le tourisme fait partie de l’ADN de notre ville, c’est une Ă©vidence et il faut bien se rendre compte que tout cela a longtemps plutĂŽt bien cohabitĂ© avec les habitants mais tout Ă  coup, on a dĂ©passĂ© le seuil de tolĂ©rance des gens. On a poussĂ© la chose trop loin, voilĂ . Mais personne n’a jamais dit qu’il fallait supprimer le MarchĂ© de NoĂ«l ni qu’il ne fallait plus accueillir personne ! Il s’agit juste de faire certaines choses autrement. Tout passe donc, Ă  mon avis, par une trĂšs forte politique municipale, mise en Ɠuvre avec beaucoup de dĂ©termination et de fermetĂ©. C’est impĂ©ratif car l’état de la mobilisation citoyenne sur ces sujets n’est clairement pas satisfaisant, pour l’heure. Un rapport de force doit s’installer, les citoyens doivent prendre en main leurs


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OR NORME — HORS-SÉRIE Habiter

URBANISME

LE GRAND ENTRETIEN

Texte : Jean-Luc Fournier

Photos : Nicolas Rosùs — DR

propres affaires et le meilleur moyen c’est de le faire sur des choses trĂšs concrĂštes : la vie de sa rue, de son quartier
 C’est quand une question nous concerne trĂšs directement que l’on nous voit nous mobiliser mais bon, ce n’est certainement pas en un claquement de doigts que l’on va rĂ©inventer une culture dĂ©mocratique, rĂ©ellement participative. Mais, ce qui est le plus surprenant, c’est qu’en dĂ©pit de pas mal de choses, les habitants continuent Ă  s’intĂ©resser Ă  leur ville. Il y a une vraie envie d’autres pratiques dans une partie sans cesse plus importante de la population. Dans chaque quartier il y a des choses presque microscopiques qui se mettent en Ɠuvre : c’est lĂ -dessus qu’il faut s’appuyer. Or Norme. DĂšs le dĂ©but de votre livre, on a dĂ©jĂ  signalĂ© que vous illustrez votre propos sur les dangers de la gentrification et de la monofonctionnalitĂ© en citant l’exemple de la place d’Austerlitz. Vers la fin du livre, vous citez un autre exemple de place strasbourgeoise, celle du MarchĂ© Ă  Neudorf. En quoi serait-elle si emblĂ©matique par rapport Ă  tout votre discours jusque-là ? J’ai en effet bien aimĂ© mettre en regard l’une de l’autre ces deux places. Elles ont un passĂ© assez similaire puisque ce sont deux anciens parkings d’une part, et elles ont Ă©tĂ© rĂ©amĂ©nagĂ©es toutes deux assez rĂ©cemment. Et cependant, pour moi, elles donnent deux images trĂšs diffĂ©rentes de la façon dont on fabrique la ville aujourd’hui. À voir vivre presque quotidiennement la place du MarchĂ© Ă  Neudorf, je trouve qu’il y a quelque chose qui fonctionne bien. Elle n’est pas spĂ©cialement belle, mĂȘme rĂ©novĂ©e, elle n’est mĂȘme pas spĂ©cialement formidablement rĂ©amĂ©nagĂ©e, mais elle prĂ©sente une diversitĂ© d’usages Ă  tous les moments de la journĂ©e et tout cela cohabite extrĂȘmement bien. Vous avez des gens diffĂ©rents qui y viennent et qui passent pour plein de raisons trĂšs diverses : il y a Ă©videmment le grand rendez-vous du marchĂ© avec pas mal de personnes ĂągĂ©es qui marchent Ă  leur rythme - et du coup, les jeunes actifs doivent s’adapter Ă©galement Ă  ce rythme-lĂ  -, il y a aussi des gamins qui jouent au foot contre les murs de la mĂ©diathĂšque, il y a des propriĂ©taires de chiens, des personnes qui squattent un peu ou des gens qui passent vite pour aller au travail
 Cette place rĂ©unit Ă  plein de moments diffĂ©rents des gens eux-mĂȘmes trĂšs diffĂ©rents les uns des autres : la place du MarchĂ© Ă  Neudorf symbolise bien la diversitĂ© qui a toujours Ă©tĂ© prĂ©sente dans ce quartier. Elle est trĂšs saine cette diversitĂ©-lĂ  et il faudrait qu’il y ait beaucoup plus de lieux qui ressemblent Ă  celui-lĂ .

Or Norme. Est-ce que cela veut dire qu’un rĂ©amĂ©nagement est rĂ©ussi quand on ne perd jamais de vue la tradition profonde du lieu, l’usage que les gens ont toujours fait de l’endroit ? Il y a de ça aussi, c’est certain. Mais sans doute aussi y avait-il Ă  Neudorf moins d’intĂ©rĂȘts marchands immĂ©diats qu’aux alentours de la place d’Austerlitz. Ceci dit, pour ĂȘtre trĂšs clair, je ne regrette pas pour autant ce qu’était l’ancienne place d’Austerlitz : j’ai pratiquĂ© la gare routiĂšre Eurolines Ă  4 heures du matin et je me souviens de la dĂ©pose des bus lors du MarchĂ© de NoĂ«l, au secours ! Il n’y a pas la moindre nostalgie dans ce que j’évoque mais incontestablement, dans les options prises pour le rĂ©amĂ©nagement de la place d’Austerlitz, on a bien compris l’intĂ©rĂȘt Ă©conomique stratĂ©gique du lieu et on en est finalement arrivĂ© Ă  ce que nous connaissons aujourd’hui, quelque chose de totalement uniforme, standardisĂ© et stĂ©rĂ©otypĂ© oĂč l’on a perdu cette vĂ©ritable nĂ©cessitĂ© urbaine qui est de parvenir Ă  faire cohabiter la diversitĂ© des usages. Or Norme. Une toute nouvelle Ă©quipe municipale vient d’ĂȘtre Ă©lue avec, parmi elle, beaucoup de jeunes Ă©lus venus des rangs de l’écologie. Vous pensez qu’elle peut influer rapidement et profondĂ©ment sur la politique de la ville et de l’habitat ? Certainement. Je pense que selon la municipalitĂ© en place, on peut avoir des diffĂ©rences assez sensibles. J’avoue que pour ma part j’ai pas mal d’espoir mĂȘme si je me situe plutĂŽt dans les paroles de la philosophe Simone Weil qui parlait d’un « espoir dĂ©nuĂ© d’espĂ©rances ». En fait, ce sont les municipalitĂ©s qui, aujourd’hui, ont un grand poids dans le monde, mĂȘme face Ă  certains Ă©tats comme on le voit par exemple Ă  San Francisco ou encore Ă  New-York. Elles ont un vrai rĂŽle Ă  jouer car c’est Ă  partir de l’endroit oĂč l’on vit, localement, que l’on peut transformer les choses. On sent bien poindre cette idĂ©e de transformation et on sent aussi qu’elle est exigĂ©e. En effet, et moi le premier, nous Ă©tions jusqu’à prĂ©sent bien peu conscients de ce qui nous attend, ne serait-ce que sur le seul plan climatique. Les scientifiques eux-mĂȘmes n’avaient pas cette conscience-lĂ  : les 38 °C que la SibĂ©rie a connus il y a quelques semaines n’étaient pas attendus avant dix ans ! C’est donc le moment de tenter des choses capables de lutter contre ce qui nous attend Ă  court terme, et c’est Ă©videmment notre intĂ©rĂȘt car nous, les urbains, allons ĂȘtre frappĂ©s de plein fouet par le rĂ©chauffement climatique. C’est une certitude dĂ©sormais incontestable et ça tient Ă  la façon dont nos villes se sont construites et amĂ©nagĂ©es jusqu’alors. MĂȘme si, comme d’habitude, les plus pauvres et les


Place du Marché au Neudorf

plus prĂ©caires seront frappĂ©s en premier, personne, quel que soit son statut social, ne pourra Ă©chapper Ă  ces phĂ©nomĂšnes climatiques. Il faut donc engager des transformations trĂšs substantielles et toute la difficultĂ© est de le faire en maintenant les Ă©quilibres sociaux. Il ne faut pas tomber dans la caricature que les adversaires des Ă©lus Ă©cologiques font : Ă©videmment, il y aura toujours une vie Ă©conomique intense mĂȘme si elle est rĂ©orientĂ©e vers les nouveaux enjeux climatiques. En tout cas, les rĂ©sultats de l’élection, Ă  Strasbourg comme dans pas mal d’autres grandes villes du pays, reprĂ©sentent un phĂ©nomĂšne dĂ©mocratiquement encourageant dans la volontĂ© de faire autrement. Mais je le rĂ©pĂšte, tout va se jouer dans la participation effective des citoyens et tout cela sur fond de dĂ©crĂ©dibilisation accĂ©lĂ©rĂ©e de la parole des Ă©lus : c’est extrĂȘmement complexe et en tout cas, aucune formule magique n’existe. Cela se fera sur un temps long, et je pense mĂȘme personnellement qu’un mandat n’y suffira pas et ne permettra pas fondamentalement de renverser une situation qui est le fruit d’une Ă©rosion trĂšs lente mais profonde du fonctionnement dĂ©mocratique de notre sociĂ©tĂ©. Ça n’empĂȘche : par tous les

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“ Il faut rendre la notion de participation citoyenne plus dĂ©sirable. ” moyens et en s’y attelant sans plus perdre de temps, il faut rendre la notion de participation citoyenne plus dĂ©sirable. Il ne faut pas s’arrĂȘter Ă  certaines expĂ©riences trĂšs dĂ©cevantes que l’on a tous connues par le passĂ© : ce n’est pas parce que l’on a pu constater que ça n’a pas marchĂ© ici ou lĂ , ou que ce sont toujours les mĂȘmes qui participent Ă  cette expression citoyenne, qu’il faut stopper toute ambition en ce domaine. Il y a sĂ»rement des moyens modernes Ă  mettre en Ɠuvre pour parvenir Ă  de meilleurs rĂ©sultats mais l’on sait bien que ce sera trĂšs lent et trĂšs long et que l’on n’atteindra jamais quelque chose de vraiment idĂ©al



TRIANON RÉSIDENCES

“ La volontĂ© de dĂ©finir le champ des possibles ” À la tĂȘte de Trianon RĂ©sidences depuis sept ans, CĂ©dric Simonin est convaincu que les promoteurs immobiliers peuvent ĂȘtre de vrais partenaires des Ă©lus pour co-construire la ville de demain, loin des simples postures commerciales. Il applique cette conviction sur le terrain, avec un grand sens du pragmatisme. Or Norme. Un mot tout d’abord sur Trianon Photos : Nicolas RosĂšs — DR

RĂ©sidences, un jeune promoteur immobilier puisque la sociĂ©tĂ© a seize ans aujourd’hui
 Et le groupe dont nous faisons partie, Vivialys, n’est guĂšre plus ĂągĂ© puisqu’il a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1999 par trois amis qui se sont alors lancĂ©s avec une idĂ©e assez prĂ©cise

Texte : Jean-Luc Fournier

de l’acte de construire et une volontĂ© assez farouche : ne pas faire comme les autres. Le secret est bien sĂ»r d’essayer d’accompagner les Ă©volutions sociologiques et technologiques et elles n’ont pas manquĂ©, en vingt ans. Le groupe rĂ©unit un pĂŽle maison individuelle, un concept innovant qui est le CarrĂ© de l’Habitat et enfin

URBANISME

Trianon RĂ©sidences qui est nĂ© en 2004. En reprenant Trianon RĂ©sidences Ă  l’étĂ© 2013, je me suis basĂ© sur les comportements des clients qui, venant du collectif, acquĂ©raient une maison individuelle. Des arguments

OR NORME — HORS-SÉRIE Habiter

revenaient trĂšs souvent, s’ils ne voulaient plus habiter dans un logement collectif, cela tenait Ă  des problĂ©matiques liĂ©es Ă  la relation Ă  l’autre : irrespect, incivilitĂ©s, notamment. Du coup, il fallait rĂ©flĂ©chir Ă  proposer une offre assez diffĂ©rente. Elle s’est basĂ©e sur cinq piliers avec un socle principal basĂ© sur la notion de dĂ©veloppement durable : la notion de bien-ĂȘtre, particuliĂšrement liĂ©e Ă  la qualitĂ© de l’air intĂ©rieur, que nous avons

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traitĂ© en Ă©troite collaboration avec un professeur allergologue de l’UniversitĂ© de Strasbourg afin de pouvoir travailler avec des industriels pour qu’ils nous fournissent des solutions pĂ©rennes. Or Norme. Vous parliez des autres piliers qui sont en quelque sorte l’image de marque de Trianon RĂ©sidences. Quels sont-ils ?

Toujours en partant de mon expĂ©rience en maisons individuelles, j’ai voulu rĂ©pondre Ă  une critique souvent entendue : un logement neuf n’a pas d’ñme. Alors, nous avons dĂ©cidĂ© de confier ces halls d’entrĂ©e Ă  des artistes, charge Ă  eux de faire perdurer l’histoire du territoire sur lequel la construction a Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e. Le troisiĂšme pilier a Ă©tĂ© de vraiment accompagner les communes sur lesquelles s’élĂšvent nos rĂ©sidences sur les problĂ©matiques de mobilitĂ© : transports en commun, pistes cyclables, etc., en incitant les usagers de nos immeubles Ă  adhĂ©rer Ă  des systĂšmes assez simples, la mise Ă  disposition de vĂ©los Ă©lectriques ou celle de vĂ©hicules Ă©lectriques en auto-partage, par exemple. Le quatriĂšme pilier sur lequel s’appuie la sociĂ©tĂ© est l’innovation : penser les façades dĂ©polluantes, ou encore imaginer la vision de leur futur appartement mais aussi de son quartier en immersion 3D totale grĂące Ă  des lunettes adaptĂ©es. Cela fait six ans que nous dĂ©veloppons cela. Enfin, le cinquiĂšme pilier, ce sont nos propres garanties que nous apportons aux clients. Elles concernent surtout les accidents de la vie, les cas de divorces, dĂ©cĂšs, ou perte d’emploi, entre autres
 Or Norme. Peut-on imaginer qu’un promoteur immobilier puisse s’investir en profondeur dans la dĂ©finition-mĂȘme de la politique de la ville auprĂšs des Ă©lus, dont c’est bien sĂ»r la mission premiĂšre ? La question est bien sĂ»r trĂšs vaste. Il y a deux notions. La premiĂšre, et de loin la plus importante, est la temporalitĂ©. Une politique publique de la ville s’inscrit sur au moins vingt-cinq ans. Ce qui veut dire, pour nous autres promoteurs, qu’il ne faut pas rentrer dans la logique des clivages politiques. Il faut prendre de la hauteur.


CĂ©dric Simonin

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“ J’ai voulu rĂ©pondre Ă  une critique souvent entendue : un logement neuf n’a pas d’ñme. ”


Des vĂ©los Ă©lectriques Ă  la disposition des habitants d’une rĂ©sidence Ă  Cernay (Haut-Rhin)

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URBANISME

Texte : Jean-Luc Fournier

Photos : Nicolas Rosùs — DR

Ce problĂšme de temporalitĂ© trĂšs longue est un vrai souci pour les Ă©lus, ils ne sont en place que pour six ans. Mais, et ce n’est pas Ă  la mĂȘme Ă©chelle bien sĂ»r, nous avons nous aussi ce problĂšme de temporalitĂ©. Une nouvelle construction en collectif, c’est dix-huit mois pour qu’elle sorte de terre, mais auparavant, il y a au moins six mois de discussion et de nĂ©gociation avec les Ă©lus et un nouveau dĂ©lai

“ Pour nous autres promoteurs (
) il ne faut pas rentrer dans la logique des clivages politiques. Il faut prendre de la hauteur. ” de six mois pour la prĂ©paration complĂšte des formalitĂ©s administratives en vue d’obtenir le permis de construire. Donc il y a entre trente et trente-six mois entre le moment oĂč l’on entre en contact et la livraison finale du bĂąti. Et ne perdez pas de vue que ces chiffres ne concernent qu’un bĂątiment. Imaginez ce que cela veut dire pour tout un nouveau quartier rĂ©sidentiel
 La seconde notion, c’est qu’il faut que les Ă©lus aient une vision prĂ©cise de leur politique de la ville. Entendons-nous bien : il ne s’agit de blĂąmer personne, ils ne sont pas toujours des spĂ©cialistes de l’urbanisme. Donc, gĂ©nĂ©ralement, ils consultent et c’est lĂ  qu’il faut comprendre qu’il ne suffit pas de travailler entre Ă©lus et promoteurs. En plus, autour de la table, il faut aussi des bailleurs sociaux, des sociologues, des mĂ©decins, des urbanistes et j’en passe
 Ils peuvent venir d’horizons trĂšs diffĂ©rents, c’est d’ailleurs sans doute souhaitable, mais ils doivent tous ne jamais perdre de vue qu’ils sont au service de la vision de la politique de la ville conçue par les Ă©lus et clairement exprimĂ©e dĂšs le dĂ©part. Ce premier cercle doit ĂȘtre rejoint par d’autres :

les industriels du secteur des matĂ©riaux du bĂątiment, les spĂ©cialistes des mobilitĂ©s urbaines, ceux des innombrables innovations qui nous permettent de mieux communiquer. Les incidences sont vertigineuses, quelquefois : par exemple, certains pensent encore que les vĂ©hicules autonomes relĂšvent de la science-fiction mais ce n’est qu’une question de quelques annĂ©es avant que cela ne se gĂ©nĂ©ralise pour le grand public. Quand je parle d’une politique de la ville qui doit s’élaborer sur au moins vingt-cinq ans, c’est jusque-lĂ  qu’il faut avoir la volontĂ© de dĂ©finir le champ des possibles, sans dogme, de façon pragmatique. Je suis convaincu qu’il faut travailler sans jamais perdre de vue cette temporalitĂ© longue, c’est essentiel. Faire adhĂ©rer l’ensemble de la population Ă  ce projet-lĂ  est l’indispensable deuxiĂšme notion. C’est la garantie ultime pour que toutes les dĂ©cisions publiques, quels qu’en soient les signataires, s’inscrivent dans cet incontournable temps long. C’est l’objectif Ă  atteindre et je sais bien que c’est loin d’ĂȘtre facile. Mais c’est indispensable.


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04 ÉDITO 05 IMMOVAL Entre service, performance et innovation : l’humain 10 06 LOCATION Strasbourg zone tendue 05 08

GESTION LOCATIVE Valoriser le patrimoine

10 TRANSACTION Un service expert 11

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MARCHAND DE BIENS Un savoir-faire unique

12 SYNDIC Mieux vivre ensemble 13 PROFESSIONNEL Un rĂ©seau solide au cƓur d’une capitale attractive

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14 PRESTIGE Des biens d’exception

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ÉDITO

DES IMMEUBLES ET DES HOMMES
 Telle pourrait ĂȘtre la devise de Lionel Burstin et de son groupe, que vous allez dĂ©couvrir en parcourant les pages de ce magazine – supplĂ©ment d’HABITER.

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MAGAZINE IMMOVAL

Pour qui connait Lionel et ses qualitĂ©s humaines, son sens aigu de l’amitiĂ© et l’attention qu’il porte aux autres, ce n’est Ă©videmment pas une surprise qu’il ait voulu avant tout mettre en avant les femmes et les hommes qui l’entourent au quotidien, et qui mettent en Ɠuvre la stratĂ©gie de dĂ©veloppement d’Immoval. En effet, son grand-pĂšre RenĂ© Burstin, lui a bien sĂ»r transmis son expĂ©rience et son savoir-faire de l’immobilier, mais avant tout, Lionel a su transposer dans sa vie professionnelle les belles valeurs humaines et de bienveillance dont il a pu bĂ©nĂ©ficier de ses parents. C’est donc tout naturellement Ă  travers les collaborateurs et collaboratrices du prĂ©sident d’Immoval, que vous allez comprendre toute la palette des services

qu’offre aujourd’hui cette entreprise, qui depuis 1972, annĂ©e de sa crĂ©ation par Hubert Fischer (Ă  qui Lionel voue une fidĂ©litĂ© sans faille), a construit sa rĂ©putation de sĂ©rieux et de professionnalisme Ă  Strasbourg. Immoval fait partie aujourd’hui, du cercle, somme toute assez restreint, des agences immobiliĂšres indĂ©pendantes, qui ont su se dĂ©velopper sur l’ensemble des mĂ©tiers de l’immobilier, en assurant sur chacun d’entre eux, une prestation experte et personnalisĂ©e. Jamais Ă  court d’idĂ©es, Lionel Burstin et son Ă©quipe dirigeante ont encore quelques projets novateurs sur leurs bureaux, dont le point commun est finalement de toujours mieux servir leurs clients, et de leur dĂ©montrer que, comme un miroir Ă  l’expression « cƓur de pierre », chez Immoval on sait mettre du cƓur dans la pierre ! Patrick Adler directeur de publication


IMMOVAL

Entre service, performance et innovation : l’humain. ImplantĂ©e Ă  Strasbourg depuis 1972, l’agence immobiliĂšre Immoval compte aujourd’hui une soixantaine de collaborateurs. L’ADN de l’entreprise : la recherche de performance, le service de haute qualitĂ© pour tous ses clients et l’humain, au coeur de son travail et de son dĂ©veloppement.

agence immobiliĂšre itinĂ©rante qui a pour vocation de sillonner la campagne Ă  la rencontre de sa population. « L’humain a une place primordiale, souligne Christian Gautheron, directeur gĂ©nĂ©ral de l’agence. En entretien, je dis toujours aux candidats que j’ai besoin qu’ils soient heureux quand ils viennent travailler. Un salariĂ© heureux est un salariĂ© productif. Leur bien-ĂȘtre et leur santĂ© nous importent, c’est pour cela que nous mettons Ă  disposition une salle de sport avec un coach, que nous organisons des activitĂ©s communes »

“ En immobilier, on participe au bonheur des gens ”

Lionel Burstin Président

Christian Gautheron Directeur Général

« Chez Immoval, nous n’avons pas de dogme immobilier. Nos collaborateurs sont pourvoyeurs d’idĂ©es et nous sommes ... diffĂ©renciants. La seule rĂšgle intangible ; respecter et suivre la loi, prĂ©cise Lionel

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Burstin, prĂ©sident d’Immoval. » Une collaboratrice souhaite ouvrir un service consacrĂ© Ă  la location saisonniĂšre – inĂ©dit Ă  Strasbourg ? Ils le font. Un autre propose de se lancer sur le marchĂ© des bureaux tertiaires ? Le Go est lĂ . Un autre croit au marchĂ© de la campagne ? Immoval, spĂ©cialisĂ©e en immobilier strasbourgeois, lance en 2017 le service Immotruck, une

Si Immoval a une image haut de gamme, pour le duo exĂ©cutif, cela se traduit avant tout dans le service. « Nous traitons de la mĂȘme maniĂšre celui qui recherche un studio que celui qui achĂšte une maison de 500 m2 Ă  l’Orangerie. Nous voulons ĂȘtre au service de nos clients », ajoute Christian Gautheron. Comme lorsqu’ils ont Ă©tĂ© les premiers Ă  mettre des vĂ©los Ă  disposition de leurs locataires pour leur faciliter la vie. « Dans l’immobilier, ce qui m’a toujours plu, c’est que l’on participe au bonheur des gens » confie Lionel Burstin. « Nous sommes dans un contact trĂšs connectĂ© dans ce mĂ©tier, et c’est pourquoi Ă  l’avenir nous souhaitons poursuivre le dĂ©veloppement sur le digital, continuer Ă  ĂȘtre diffĂ©rent, saisir les opportunitĂ©s, et rester Ă  l’écoute de nos clients et de nos salariĂ©s », conclut-il.


LOCATION

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MAGAZINE IMMOVAL

Texte : Barbara Roméro

Photos : Alban Hefti

Strasbourg zone tendue Avec l’arrivĂ©e de Airbnb Ă  Strasbourg en 2015, les logements saisonniers et les sĂ©jours de courte durĂ©e ont beaucoup de succĂšs. D’autant plus que depuis 2016, la capitale europĂ©enne est une zone tendue, ce qui signifie qu’il y a plus de demandes que d’offres. ConsĂ©quence : il est plus difficile de trouver Ă  louer Ă  Strasbourg et les locataires n’ont plus qu’un mois de prĂ©avis. Gros tempo pour les agences !

Le saisonnier a explosĂ© depuis quelques annĂ©es Ă  Strasbourg et il y a maintenant Ă©normĂ©ment d’offres. De son cĂŽtĂ©, Immoval est la seule agence immobiliĂšre locale Ă  avoir rĂ©agi et dĂ©veloppĂ© un service commercial spĂ©cifique. « Nous gĂ©rons une trentaine d’appartements en location saisonniĂšre actuellement, souligne CĂ©line Adam, responsable du service Location chez Immoval. Nous avons Ă  cƓur de proposer des services pour tous nos clients et cela passe aussi par des appartements qualitatifs, confortables et bien Ă©quipĂ©s pour de courtes pĂ©riodes. » L’émergence de cette tendance du marchĂ© immobilier est Ă©galement un avantage pour les propriĂ©taires : la maitrise de leur patrimoine de maniĂšre trĂšs prĂ©cise et flexible. « En confiant leur bien en location saisonniĂšre, les propriĂ©taires ont la possibilitĂ© de l’occuper quand ils le souhaitent et de rentabiliser leur investissement le reste du temps. Ainsi, un propriĂ©taire occupant ou qui dispose d’une rĂ©sidence secondaire pourra mettre son bien en location saisonniĂšre uniquement sur certaines pĂ©riodes de l’annĂ©e, en fonction de ses besoins. » Autre avantage certain Ă  la location saisonniĂšre : cela permet de bĂ©nĂ©ficier d’avantages fiscaux non nĂ©gligeables. Une belle valeur ajoutĂ©e, surtout pour les Strasbourgeois en raison de l’attractivitĂ© touristique et parlementaire de la ville, sans compter le bon nombre d’étudiants Erasmus ou de l’Ena qui ne sont prĂ©sents que pour quelques mois chaque annĂ©e. « C’est aussi pour cela que le marchĂ© est considĂ©rĂ© comme tendu Ă  Strasbourg, prĂ©cise CĂ©line. C’est une ville extrĂȘmement attractive pour les touristes et les Ă©tudiants certes, mais Ă©galement pour les salariĂ©s. Il y a donc aussi une forte demande de logements pour des pĂ©riodes plus longues. ». En rĂ©percussion : un prĂ©avis d’un mois seulement afin d’accĂ©lĂ©rer les dĂ©marches et permettre une meilleure rĂ©activitĂ© au service des locataires.


Yousra Klein & CĂ©line Adam

Cependant, cette activitĂ© dynamique sur bien des points n’autorise pas pour autant la flambĂ©e du montant des loyers, surtout depuis la loi Alur qui rĂ©glemente beaucoup le marchĂ©.

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« Le prix d’un loyer ne se limite pas au mÂČ. Il dĂ©pend Ă©galement du prix local du marchĂ©, de la localisation prĂ©cise du bien, de ses prestations particuliĂšres mais aussi, pour le saisonnier, de la pĂ©riode de l’annĂ©e, prĂ©cise Yousra Klein, commerciale dĂ©diĂ©e. Il est difficile de donner un prix mĂ©dian. » En outre, pour les biens en location traditionnelle plus prĂ©cisĂ©ment, « Les augmentations de loyers sont encadrĂ©es et dĂ©pendent Ă©galement des travaux de rĂ©novation que le propriĂ©taire peut rĂ©aliser. Les travaux d’isolation, la pose d’une cuisine Ă©quipĂ©e, ou tout autre amĂ©nagement

permettant une hausse du confort du locataire peuvent ĂȘtre rĂ©percutĂ©s sur les loyers. A l’inverse, les travaux d’embellissement comme une remise en peinture d’une piĂšce ne sont plus suffisants pour justifier un changement de prix. » Il est un peu plus difficile dans ces conditions de convaincre les propriĂ©taires de donner un petit coup de frais Ă  leur bien en location mais c’est alors que le reste de l’équipe intervient. « Chez Immoval, nos clients sont guidĂ©s Ă  chaque Ă©tape de leur projet. Nous confier une mise en location n’est pas une fin en soi et notre Ă©quipe de la gestion locative peut prendre le relai afin d’assurer une location positive sur toute sa durĂ©e, que ce soit au service des locataires comme des propriĂ©taires. Une assurance souvent apprĂ©ciĂ©e et qui garantit de bonnes relations avec nos clients. »


GESTION

Valoriser le patrimoine MĂ©tier essentiel mais pourtant mĂ©connu de la profession, le gestionnaire s’assure que tout est en ordre dans l’appartement,

Photos : DR

la maison, ou le local commercial du locataire. VĂ©ritable chef d’orchestre, le gestionnaire gĂšre tout Ă  la fois, les parties techniques,

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Texte : Barbara Roméro

financiĂšres et relationnelles, avec un seul objectif en tĂȘte : valoriser le patrimoine. Margot Uthdinger, responsable du service Gestion locative nous explique comment elle gĂšre les biens des propriĂ©taires strasbourgeois. « Un bon gestionnaire, c’est un interlocuteur privilĂ©giĂ© et unique pour les occupants d’un logement, qui s’assure continuellement de l’état gĂ©nĂ©ral du bien et du bon fonctionnement, tout cela dans le respect de la lĂ©gislation en vigueur et des intĂ©rĂȘts de chacun », nous confie Margot Uthdinger. À la tĂȘte du service Gestion locative d’Immoval, elle gĂšre, avec son Ă©quipe Ă  Strasbourg, 1600 lots au quotidien. UNE MISSION PLURIELLE Agissant pour le compte du propriĂ©taire, le gestionnaire a pour mission de libĂ©rer ce dernier de toutes les formalitĂ©s administratives. RĂ©daction du contrat de location, Ă©tat des lieux, perception du loyer, rĂ©partition des charges et bien plus. Le gestionnaire se doit donc de maĂźtriser parfaitement une rĂ©glementation en perpĂ©tuelle Ă©volution et s’appuie pour ce faire sur les diffĂ©rents services d’Immoval : comptable, juridique, technique et fiscal.

Margot Uthdinger

INVESTIR SUR LE LONG TERME Le gestionnaire a Ă©galement pour rĂŽle de maintenir le bien Ă  niveau et de faire rĂ©aliser des travaux aux propriĂ©taires afin qu’il reste compĂ©titif. Équiper une cuisine, moderniser une salle de bains, constituent des leviers pour louer plus vite et au meilleur prix. « Les investissements engagĂ©s, notamment lors de travaux et grosses rĂ©novations, sont avantageux sur le long terme ; leurs biens auront une meilleure rentabilitĂ©, se dĂ©marqueront de leurs semblables pour une location plus rapide et plus longue, ce qui sera Ă©galement profitable lors d’une Ă©ventuelle mise en vente du bien », conclut Margot Uthdinger.


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TRANSACTION

Comment anticiper les bons investissements fonciers ? Comment dĂ©coder le marchĂ© et trouver le moment opportun pour vendre ? L’expert Yann Foessel dĂ©crypte le marchĂ© strasbourgeois oĂč la demande dĂ©passe largement l’offre et oĂč le prix au mÂČ dans les zones « numĂ©ro 1 » a flambĂ© depuis la montĂ©e des locations saisonniĂšres.

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Texte : Barbara Roméro

Photos : DR

Un service expert

Yann Foessel

Vous souhaitez investir Ă  Strasbourg et vous offrir un studio, un F1 ou un F2 ? Mieux vaut ĂȘtre en alerte permanente ! « Plus la surface est petite, plus il y a de demandes », souligne Yann Foessel. Sur des secteurs comme Strasbourg centre, Neudorf, ou l’Orangerie par exemple, il suffit de quelques minutes pour vendre ! D’oĂč l’intĂ©rĂȘt, selon le professionnel, de faire appel Ă  une agence immobiliĂšre. « Les gens sont souvent déçus car les petites surfaces partent trop vite. Chez Immoval, nous sommes une dizaine Ă  prospecter, nous avons une Ă©quipe stable, bien intĂ©grĂ©e dans le marchĂ© et Ă  l’affĂ»t de chaque info. Être un syndic de copropriĂ©tĂ©s nous aide Ă©galement Ă  avoir un train d’avance sur nos confrĂšres, Ă©tant Ă  la source-mĂȘme des immeubles. » Le meilleur moment pour prospecter ? D’avril Ă  juin. « C’est lĂ  oĂč il y a le plus d’offres en investissement, les gens achĂštent ou vendent pour la rentrĂ©e scolaire. » Pour l’agent, la clĂ©, c’est d’ĂȘtre curieux, de visiter beaucoup de biens, de savoir faire des concessions, et

d’avoir pris le temps de valider son investissement avant les visites, « parce qu’il y a toujours plusieurs acquĂ©reurs sur le coup. » L’immobilier reste un bon placement, « car le marchĂ© Ă  Strasbourg se porte bien » remarque l’expert. UN MARCHÉ TRÈS DYNAMIQUE « Si vous souhaitez acheter dans un secteur prisĂ©, vous aurez moins de rentabilitĂ© Ă  la location, mais un placement plus sĂ©curisĂ©. Par contre, la plus-value Ă  la revente sera plus importante. » Pour ceux qui souhaiteraient vendre, il n’y a pas de moment idĂ©al Ă  Strasbourg. « Le marchĂ© est tendu, vous n’avez pas besoin d’attendre », rappelle-t-il. MalgrĂ© les Ă©vĂ©nements rĂ©cents liĂ©s Ă  la crise sanitaire, les transactions ne faiblissent pas. « Le marchĂ© est trĂšs dynamique. Cependant, on n’a pas vraiment de vision future, la crise reste devant nous. Suivant l’évolution de la situation Ă©conomique, on ne peut pas prĂ©voir la rĂ©alitĂ© du marchĂ© de demain. »


MARCHAND DE BIENS

Un savoir-faire unique Au cƓur de la ville de Strasbourg, attractive et Ă©volutive, le service Achat/Revente d’immeubles est une activitĂ© qui ne dort jamais. Quelles sont donc les particularitĂ©s de cette face parfois oubliĂ©e de l’immobilier local ?

Afin de rĂ©pondre Ă  cette demande toujours croissante et dans l’objectif de relever sans cesse de nouveaux dĂ©fis, l’agence Immoval a su rĂ©agir et monter un service dĂ©diĂ© Ă  l’achat et Ă  la revente d’immeubles. SpĂ©cialisĂ© dans la dĂ©coupe et la vente en bloc d’immeubles, ce service fonctionne de maniĂšre autonome avec Muriel Burstin pour la partie acquisition et Marie Goetzmann pour la commercialisation. Au bĂ©nĂ©fice des clients particuliers ou institutionnels concernĂ©s : une qualitĂ© de service rigoureuse et une palette de prestations trĂšs variĂ©es. « Forts de notre expĂ©rience en matiĂšre de dĂ©coupe d’immeubles et de vente en bloc, nous pouvons offrir Ă  nos clients, acheteurs ou vendeurs, des services trĂšs variĂ©s et soignĂ©s en fonction de leurs besoins. Nous trouvons par exemple des solutions de relogement pour les locataires des immeubles encore occupĂ©s. Nous pouvons Ă©galement rĂ©aliser des travaux d’amĂ©lioration dans certaines parties de l’immeuble afin de le valoriser au maximum lors de sa mise en vente. Notre ambition : apporter un service complet et personnalisĂ©, adaptĂ© Ă  chaque projet quelles que soient ses particularitĂ©s. »

Muriel Burstin et Marie Goetzmann

En tant qu’agence indĂ©pendante exclusivement consacrĂ©e Ă  la ville de Strasbourg depuis plus de 45 ans, Immoval a dĂ©veloppĂ© une expertise trĂšs prĂ©cise

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et qualifiĂ©e au service de ses clients. C’est dans le prolongement de cette relation de confiance Ă©tablie au fil des ans que l’agence s’est vue confier de plus en plus d’immeubles Ă  la vente. « La vente d’immeubles est une face un peu cachĂ©e de l’immobilier au sein d’une ville. Pour les investisseurs comme pour les vendeurs, il n’est pas toujours simple de savoir vers quel professionnel se tourner pour trouver conseils et expertise. »

Des services qui viennent en complĂ©ment d’une dimension conseil trĂšs importante. « Notre mĂ©tier est Ă©galement stratĂ©gique. Nous sommes lĂ  pour conseiller et guider nos investisseurs afin de les aider Ă  optimiser leur opĂ©ration financiĂšre. On aura plutĂŽt tendance Ă  conseiller une vente en bloc si l’objectif est de vendre rapidement, dans le cadre d’une succession par exemple. À l’inverse, si notre client souhaite davantage optimiser son prix de vente, nous lui conseillerons de vendre son bien Ă  la dĂ©coupe, en prenant le temps nĂ©cessaire. » L’équipe gĂšre Ă©galement le dossier aprĂšs la vente ou l’achat, « le renfort apportĂ© par le reste de nos Ă©quipes est primordial et Ă©galement une force que nous mobilisons pour servir au mieux nos clients. Dans le cadre d’une dĂ©coupe d’immeuble par exemple, il faudra ensuite mettre en place une copropriĂ©tĂ©. C’est lĂ  que nos Ă©quipes syndic et gestion entrent en scĂšne », conclut Marie Goetzmann.


SYNDIC

Non, le syndic n’est pas lĂ  juste pour vous demander de rĂ©gler les factures ! Son objectif : harmoniser les relations entre propriĂ©taires, valoriser leur patrimoine immobilier, amĂ©liorer leur cadre de vie, dĂ©charger, Ă©couter, conseiller
 Parce que quand la communication va, tout va ! Une façade dĂ©crĂ©pie, une chaudiĂšre collective Ă  bout de souffle, des vĂ©los, mais pas de local pour les garer, un rĂ©seau Internet qui ne fonctionne plus
 A la tĂȘte du service CopropriĂ©tĂ© d’Immoval depuis 10 ans, Lionel Halphen et son Ă©quipe gĂšrent les bobos du quotidien des centaines de copropriĂ©tĂ©s en gestion, en lien direct avec leur conseil syndical. « La pierre angulaire du mieux vivre ensemble, c’est notre relation avec le conseil syndical : nous travaillons de concert pour trouver des solutions afin d’amĂ©liorer le cadre de vie et les proposer en assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale », rappelle-t-il.

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ON NE FAIT PAS DE BONNE POLITIQUE AVEC DES BONS SENTIMENTS Le syndic n’est donc pas uniquement lĂ  pour faire payer les charges et empocher des frais de gestion ? « Bien au contraire, nous sommes lĂ  pour aider les gens, et c’est ce qui est gratifiant dans notre mĂ©tier, sourit Lionel. Certaines grosses agences perdent de vue le client, en abusant par exemple sur les frais annexes. Ce n’est pas la politique maison. »

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MAGAZINE IMMOVAL

Texte : Barbara Roméro

Photos : Alban Hefti — DR

Mieux vivre ensemble

Son rÎle ? Valoriser le patrimoine et contenir les dépenses de ses clients. « Nous sommes trÚs vigilants par rapport aux charges par exemple, en trouvant des

Lionel Halphen

moyens de les contenir, en investissant dans l’isolation de la façade, en changeant la chaudiĂšre. Il faut savoir que nos honoraires sur les travaux sont minimes, ce n’est pas lĂ  notre intĂ©rĂȘt. Ce que nous souhaitons, c’est que le bien reste compĂ©titif. » GrĂące Ă  leurs compĂ©tences juridiques et Ă  leur expertise, les syndics professionnels Ă©vitent aux copropriĂ©tĂ©s de se perdre dans les lois qui ne cessent d’évoluer. « C’est de plus en plus difficile de suivre pour un syndic bĂ©nĂ©vole. Par ailleurs, les gens sont de plus en plus procĂ©duriers
 » Faire primer l’intĂ©rĂȘt collectif sur le particulier reste de fait tout un art. Surtout dans des temps oĂč la communication est parfois plus facile via les rĂ©seaux qu’entre voisins. NOUVELLE ADRESSE, NOUVEAUX SERVICES « Suite Ă  son dĂ©mĂ©nagement au 22 Avenue de la Paix, Immoval offre dĂ©sormais Ă  ses clients de nombreux espaces de rĂ©union permettant d’organiser des assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales pour tous types d’immeubles. C’est aussi ça la qualitĂ© de service Immoval. »


Pascal Hardy et Nalan Kolat

PROFESSIONEL

Un rĂ©seau solide au cƓur d’une capitale attractive

QualitĂ© de vie, des infrastructures, situation gĂ©ographique idĂ©ale : sur le papier, Strasbourg a tout pour attirer les grandes entreprises europĂ©ennes. SituĂ© Ă  la 9Ăšme place en immobilier d’entreprise en France, son marchĂ© reste cependant endogĂšne Ă  80%. PremiĂšre bonne nouvelle : le marchĂ© professionnel Ă  Strasbourg est sain. « Nous avons 3 millions de mÂČ de bureaux sur l’agglomĂ©ration, dont 142 000 mÂČ disponibles avec 14% d’offre en neuf, dĂ©taille Nalan Kolat, nĂ©gociatrice en immobilier tertiaire. Annuellement, nous plaçons 75 000 mÂČ, ce qui nous permet d’avoir deux ans de visibilitĂ©. Le marchĂ© est sain, l’offre ne manque pas. »

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DES COMMERCES DISPONIBLES ET DES LOYERS EN BAISSE De nombreux commerces Ă  vendre, des loyers prohibitifs dans les rues « numĂ©ro 1 » : le commerce Ă  Strasbourg, « c’est compliquĂ© ». DĂ©cryptage de Pascal Hardy, nĂ©gociateur immobilier Professionnel chez Immoval, avec deux constats essentiels : les droits au bail ont largement baissĂ© et le renouvellement des commerces passe par l’alimentaire. « Strasbourg ne se porte pas trop mal par rapport Ă  d’autres villes, mais les

enseignes qui veulent s’installer trouvent les loyers trop chers », relĂšve Pascal Hardy. Comptez ainsi 1500€ du m2 par an, sur les rues « numĂ©ro 1 » comme les Grandes Arcades, ou 1000€ rue de la MĂ©sange. Autant dire des situations inaccessibles pour des indĂ©pendants ou des franchisĂ©s. « Mais on constate que cela baisse depuis un ou deux ans, il y a Ă©normĂ©ment de commerces Ă  vendre Ă  Strasbourg. Et ceux qui sont remplacĂ©s, le sont par de l’alimentaire. ». TROUVER UN EMPLACEMENT IDÉAL Toutefois, son rĂŽle en tant qu’agent n’est pas de conseiller les gens sur ce qu’ils doivent faire ou non, mais de les accompagner. « Je suis lĂ  pour faire l’intermĂ©diaire entre un vendeur et un acquĂ©reur, pour trouver un emplacement idĂ©al selon leur projet et leurs moyens. Il ne faut pas penser qu’à sa commission ! Certains sont un peu rĂȘveurs et ne comprennent pas qu’une rue a de la valeur. Il faut aussi expliquer au vendeur qu’il faut rester ferme sur un prix et ne jamais ĂȘtre dans l’urgence, sinon cela casse aussi la valeur de la rue. » Pour ĂȘtre sur tous les bons coups, le spĂ©cialiste a dĂ©veloppĂ© un solide rĂ©seau. « On parle entre agents, avec les commerçants, les infos sont souvent assez secrĂštes, il faut tendre l’oreille », sourit-il. Et s’armer de patience : les transactions sont longues, avec une moyenne de six mois pour ĂȘtre conclues.


PRESTIGE

Avec un centre-ville historique et un patrimoine architectural exceptionnel, Strasbourg se caractĂ©rise par un marchĂ© de l’immobilier haut de gamme dynamique. Responsable du service Prestige chez Immoval, AngĂ©lique Di Pol Moro nous livre son analyse du marchĂ© et dĂ©crypte les particularitĂ©s de la vente de biens de standing.

MAGAZINE IMMOVAL

Texte : Barbara Roméro

Photos : DR

Des biens d’exception

L’ADN DU MARCHÉ HAUT DE GAMME La qualitĂ© du bien joue Ă©galement un rĂŽle primordial, que ce soit de la construction, de l’amĂ©nagement intĂ©rieur ou des services proposĂ©s. Les bĂątiments historiques du centre-ville, lorsqu’ils sont bien entretenus et rĂ©novĂ©s, sont souvent considĂ©rĂ©s comme des biens de prestige de par leur emplacement. Les maisons et immeubles rĂ©cents, eux, peuvent mettre en avant une architecture audacieuse, une dĂ©coration raffinĂ©e et surtout des services exclusifs, comme une conciergerie, une piscine ou une salle de sport.

OR NORME - HORS SÉRIE Habiter

UN ACCOMPAGNEMENT PERSONNALISÉ ET EN TOUTE DISCRÉTION

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Les experts s’accordent Ă  dire que l’immobilier haut de gamme affiche, et ce depuis plusieurs annĂ©es, une trĂšs bonne santĂ© dans l’Hexagone. Cela est notamment dĂ» aux investisseurs Ă©trangers, amoureux de la France, de son art de vivre et de son prestige. « On a une clientĂšle alsacienne et Ă©trangĂšre consĂ©quente. Strasbourg est trĂšs sollicitĂ©e de par sa notoriĂ©tĂ© et sa situation gĂ©ographique au cƓur de l’Europe. Il y a de la demande, aussi bien pour de la rĂ©sidence principale que pour de l’investissement » prĂ©cise AngĂ©lique Di Pol Moro.

Angélique Di Pol Moro

Le service Prestige se dĂ©finit par un lien privilĂ©giĂ© et de confiance avec le client, mais aussi par un suivi personnalisĂ©, de qualitĂ©, continu et des outils exclusifs haut de gamme, comme les services d’un photographe professionnel. « J’accompagne mes clients Ă  chaque Ă©tape du projet, jusqu’au jour de l’acte de vente ou d’achat. Ce sont les petites attentions qui construisent de belles relations entre la nĂ©gociatrice et son client », conclut AngĂ©lique Di Pol Moro. GrĂące Ă  son expĂ©rience ainsi que sa connaissance experte du marchĂ© strasbourgeois, la responsable du service Prestige d’Immoval reprĂ©sente un service dĂ©diĂ©, exclusif et personnalisĂ©.


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A R C H I T E C T E - PAY S AG I S T E

CLÉMENT WILLEMIN

La ville de Strasbourg peut s’enorgueillir de possĂ©der de nombreux espaces verts (430 ha) et parcs urbains (150 ha). Ces lieux qui participent Ă  notre bien-ĂȘtre, Ă  notre qualitĂ© de vie au quotidien et Ă  la biodiversitĂ© abritent Ă©galement des aires de jeux pour enfants, Ă©lĂ©ments nĂ©cessaires Ă  l’épanouissement physique et psychologique de nos petites tĂȘtes blondes. Rencontre avec ClĂ©ment Willemin, architectepaysagiste Ă  l’origine de nombreux parcs de jeux pour enfants et pour qui ces espaces doivent ĂȘtre des « paysages intermittents ». Or Norme. Pourriez-vous vous prĂ©senter ? Je m’appelle ClĂ©ment Willemin je suis architecte paysagiste, j’ai Ă©tĂ© formĂ© Ă  l’École du Paysage de Versailles, j’ai crĂ©Ă© une sociĂ©tĂ© qui s’appelle Base, que j’ai dirigĂ©e pendant 20 ans, dĂ©sormais j’ai une nouvelle sociĂ©tĂ© qui s’appelle WALD (Willemin Architecture Landscape Design) car je viens de passer mon diplĂŽme d’architecte. J’ai donc la double formation maintenant, ce qui ne change pas fondamentalement ma pratique. Je

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URBANISME

Texte : Aurélien Montinari

Photos : BASE — ClĂ©ment Willemin — DR

“  Le jeu n’a pas de limite ”

Clément Willemin

travaille pour les dĂ©veloppeurs privĂ©s (promoteurs, amĂ©nageurs) ou bien pour les marchĂ©s publics/espaces publics. Le mĂ©tier de paysagiste est extraordinaire, on a l’impression de travailler pour le bien commun, c’est trĂšs agrĂ©able. Quand on est paysagiste, on est un peu en extĂ©rieur pour les visites de sites, on a un fort lien avec le monde vĂ©gĂ©tal, le monde du vivant, un lien diffĂ©rent que les purs architectes et designers pour ce qui est du dessin de ou de la notion d’appropriation. Mon approche est moins sur le contrĂŽle que sur l’accompagnement des pratiques, j’aime laisser une grande libertĂ© dans les espaces que je propose. Or Norme. Vous ĂȘtes connu internationalement pour vos aires de jeux, un domaine dont on parle pourtant peu
 Le sujet de l’enfant dans la ville, et plus prĂ©cisĂ©ment du jeu dans la ville, est liĂ© aux notions d’urbanisme et de planification. Parmi toutes les actions que l’on peut mettre en place dans la ville – changer le sens des rues, retirer les voitures, aligner des arbres, mettre des bĂątiments plus ou moins haut, plus ou moins denses etc. – je ne connais rien de plus fort que de mettre une aire de jeux dans un quartier. Cela change l’image que les gens ont de leur propre quartier, leurs habitudes de voisinage, leurs pratiques sur le site, leurs liens Ă  leur propre territoire. Par essence, l’espace public change Ă  une vitesse importante, toutes les pratique sportives et ludiques changent rapidement Ă©galement, chaque annĂ©e un nouveau sport arrive, on l’a vu rĂ©cemment avec le Crossfit. La crĂ©ation d’aires de jeux pour enfants est un secteur trĂšs dynamique, mais il y a plein de choses Ă  imaginer encore, surtout en France. La Scandinavie et l’Allemagne sont en avance sur nous, il faut dire que la Scandinavie est le pays de l’enfant roi. Chaque pays a sa propre culture des aires de jeux.


Le Parc de Belleville

Lyon et Bordeaux, puis lĂ  j’ai deux autres chantiers en cours, un peu dans le mĂȘme style, dans le nord de Paris. C’est avant tout une histoire d’effort culturel, il faut beaucoup de pĂ©dagogie, mais la rĂ©glementation française est trĂšs stricte donc on est trĂšs bien encadrĂ©, on peut jouer avec la rĂ©glementation pour arriver Ă  quelque chose de diffĂ©rent, tout en restant dans le cadre normatif, essayer de sortir des schĂ©mas classiques avec des partenaires, des clients publics Ă©clairĂ©s, tels que la Mairie de Paris ou le Grand Lyon ; on arrive alors Ă  sortir des stĂ©rĂ©otypes. Or Norme. J’ai vu que vous alliez jusqu’à demander l’avis des riverains
 La notion de prise de risque ce n’est pas moi qui l’ai inventĂ©e. Les habitants de Paris 20Ăšme, du quartier de Belleville, ont Ă©tĂ© accompagnĂ©s par une opĂ©ration de concertation qui a Ă©tĂ© faite en 2005. Cette concertation a Ă©tĂ© trĂšs bien menĂ©e, ce sont les habitants qui avaient souhaitĂ© une aire de jeux sur le thĂšme de la prise de risque. Nous avions rĂ©pondu avec le mĂȘme systĂšme de valeurs, la mĂȘme approche, nous Ă©tions donc raccords.

“ Parmi toutes les actions que l’on peut mettre en place dans la ville (...) je ne connais rien de plus fort que de mettre une aire de jeux dans un quartier. ”

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Or Norme. Pour revenir sur deux de vos crĂ©ations, le parc de Belleville Ă  Paris ou, plus rĂ©cemment, la vague des Remparts Ă  Lyon, je voulais vous demander comment on aborde des chantiers pareils ? Vous dites plĂ©bisciter les aires de jeux qui encouragent la prise de risque, comment composer avec cette donnĂ©e intrinsĂšque au dĂ©veloppement de l’enfant et en mĂȘme temps avec les pouvoirs publics et les parents ? J’avoue que ce n’est pas Ă©vident, je n’y arrive pas Ă  tous les coups ! J’y suis arrivĂ© trois fois, Ă  Paris,

Or Norme. Selon vous, les aires de jeux doivent servir de base aux enfants pour qu’ils inventent eux-mĂȘmes des rĂ©cits. Comment crĂ©er les conditions d’apparition d’une narration par le corps ? Cela renvoie directement Ă  l’imaginaire des enfants, je ne le connais pas mieux que d’autres d’autant plus que je n’ai pas d’enfants, en revanche, avant d’ĂȘtre paysagiste j’ai Ă©tĂ© marionnettiste, j’ai donc toujours Ă©tĂ© en contact avec eux. En faisant des marionnettes je me suis rendu compte que les enfants avaient beaucoup


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URBANISME

Texte : Aurélien Montinari

Photos : BASE — ClĂ©ment Willemin — DR

“ Je pense que ce que l’on va rechercher dans les annĂ©es futures c’est justement la capacitĂ© des lieux Ă  se transformer, Ă  accueillir des pratiques nouvelles. ”

la capacitĂ© en l’occupant de le transformer Ă  chaque fois. Je trouve que les photos de paysage sont beaucoup plus jolies quand il y a du monde dessus, souvent dans les revues d’architecture on trouve des choses vides, des lieux oĂč il n’y a personne ou simplement des corbeilles de fruits
 Moi j’aime les paysages quand c’est noir de monde. Il faut Ă©galement garder Ă  l’esprit que les aires de jeux participent d’une forme d’urbanisme transitoire, voire Ă©phĂ©mĂšre, leur espĂ©rance de vie est de 10 ans, ça passe vite
 Or Norme. La crise sanitaire et son corollaire de l’enfermement ont rĂ©vĂ©lĂ© le besoin de jeux, surtout en extĂ©rieur. Pensez-vous que cette crise puisse entrainer un questionnement de ce que l’on perçoit comme un espace de jeux ? Par nature, le jeu n’a pas de limite, il se rĂ©appro-

d’imagination, qu’ils pouvaient s’imaginer qu’une tĂȘte en bois Ă©tait en train de bouger ses lĂšvres et de leur parler
 Les enfants il ne faut pas trop leur figer l’histoire, il faut qu’ils puissent eux-mĂȘmes s’inventer leurs rĂ©cits. Pour ce qui est des aires de jeux, il ne faut donc pas chercher Ă  recrĂ©er un univers prĂ©cis, par exemple un scĂ©nario fixe, comme un petit train, des dinosaures ou un chĂąteau fort. Si on les met dans un chĂąteau fort, ce sera plus difficile pour eux de s’imaginer autre chose, du coup ils n’ont qu’une seule histoire, et au final ils finissent par s’ennuyer. Alors que si on garde un niveau d’abstraction, ou encore mieux, d’ambivalence, c’est-Ă -dire qu’une chose puisse avoir une valeur et son contraire, qu’un Ă©lĂ©ment puisse ĂȘtre Ă  la fois une voiture et un chĂąteau fort, une montagne et un bateau, dans ces cas-lĂ , les enfants peuvent se raconter plusieurs histoires successivement, voire en mĂȘme temps. Nous autres adultes avons besoin de cohĂ©rence, mais eux n’en ont pas besoin, ça ne leur pose aucun problĂšme.

prie et transforme les espaces. Effectivement,

Or Norme. L’écrivain Roger Caillois dit : « à chaque nouvelle partie et joueraient-ils toute leur vie, les joueurs se retrouvent Ă  zĂ©ro et dans les mĂȘmes conditions qu’au premier dĂ©but. » Comment concilier permanence du bĂąti et renouvellement du jeu ?

plus de permissivité.

C’est un bon sujet ! J’ai envie de vous dire peutĂȘtre Ă  travers une certaine neutralitĂ© dans les approches, ce qui permet justement aux usagers de prendre possession des espaces et d’avoir

j’ai beaucoup de retours de gens qui, pendant le confinement, se sont mis Ă  rĂ©inventer leurs pratiques, notamment dans les cours d’immeubles, moi je me suis remis au tennis en jouant sur un fond de parking
 On se rend alors compte que l’on n’a pas nĂ©cessairement besoin de tous ces Ă©quipements de jeux
 Je pense que ce que l’on va rechercher dans les annĂ©es futures c’est justement la capacitĂ© des lieux Ă  se transformer, Ă  accueillir des pratiques nouvelles. J’appelle cela « le paysage intermittent », c’est-Ă -dire que l’on peut imaginer quelque chose qui n’est pas vu comme un paysage, qui n’est pas Ă©quipĂ©, qualifiĂ©, ni identifiĂ© mais que, ponctuellement, des habitants vont occuper, transformer par leur prĂ©sence et leurs actes. À ce moment-lĂ , le lieu va devenir actif en fonction des jours de la semaine, des saisons ou d’autres rythmes encore. Ça demande une certaine ouverture et un peu

Or Norme. Vous parliez de Bordeaux tout Ă  l’heure, avez-vous d’autres projets en cours ? Une nouvelle aire de jeux sera livrĂ©e bientĂŽt, ce sera le parc de Tremblay-en-France, nouveau parc en cours d’acheminement, un anneau de 25 mĂštres de diamĂštre, penchĂ© Ă  15 degrĂ©s, dans lequel les enfants pourront courir, comme une sorte de circuit inspirĂ© des escape rooms.


La vague des remparts et le Parc de Belleville

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PARIS JE TE QUITTE

“ Strasbourg a tout d’une destination attractive ” Paris Je te Quitte, le nom de ce site Web fondĂ© par AurĂ©lie de Cooman et Kelly Simon sonne comme une lettre de rupture. Pourtant, derriĂšre cette sentence se cache un projet plein d’espoir et de renouveau, celui d’un dĂ©part en province et pourquoi pas, Ă  Strasbourg


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OR NORME — HORS-SÉRIE Habiter

URBANISME

Texte : Aurélien Montinari

Photos : DR

Or Norme. Pourriez-vous vous prĂ©senter et nous prĂ©senter Paris Je Te Quitte ? Je m’appelle AurĂ©lie de Cooman, je suis cofondatrice, de Paris Je Te Quitte qui est le mĂ©dia de rĂ©fĂ©rence pour les Franciliens, Parisiens, qui ont un projet de dĂ©part hors rĂ©gion ; notre cƓur de mĂ©tier c’est la mobilitĂ© rĂ©gionale. Sur notre site les thĂšmes abordĂ©s sont ceux qui correspondent aux trois Ă©tapes clĂ©s dans un projet de dĂ©part, c’est-Ă -dire : choisir une ville, trouver un emploi et trouver un logement. En parallĂšle, nous accompagnons les territoires dans la stratĂ©gie d’attractivitĂ©, ce qui consiste Ă  valoriser leurs atouts auprĂšs de notre audience quotidienne. Celle-ci est axĂ©e BtoC, mais dans notre modĂšle Ă©conomique, le mĂ©dia est entiĂšrement gratuit pour les lecteurs. Nos clients, ce ne sont pas les Parisiens mais plutĂŽt les annonceurs des territoires. Or Norme. Pourriez-vous nous expliquer ce qu’est un « mĂ©dia pour la mobilitĂ© rĂ©gionale » et le domaine du « marketing territorial » ? Un mĂ©dia pour la mobilitĂ© rĂ©gionale c’est avant tout un mĂ©dia, donc un moyen de vĂ©hiculer des informations. Pour nous, concrĂštement, il s’agit d’un site Web sur lequel on va trouver des contenus soit Ă©ditoriaux, soit vidĂ©o, avec des petits outils pour aider Ă  concrĂ©tiser un projet de dĂ©part. Les diffĂ©rents outils peuvent prendre la forme de plateformes d’information pour le projet immobilier ou sur l’emploi, avec la possibilitĂ© de dĂ©poser un CV
 On ne va pas chercher des gens pour leur dire de partir, notre but

Aurélie de Cooman

est de pouvoir aider des gens qui ont des projets de dĂ©part en leur fournissant toutes les informations dont ils peuvent avoir besoin pour trouver la ville, l’emploi ou logement qu’ils recherchent. Le marketing territorial consiste Ă  mettre en avant les atouts d’un territoire. C’est une notion plus large que la qualitĂ© de vie. Cela inclut Ă©videmment la qualitĂ© de vie, mais comporte Ă©galement une dimension Ă©conomique. En effet, l’économie d’un territoire est extrĂȘmement importante pour son dynamisme, les gens ne viendront pas s’il n’y a pas d’emploi
 Pour nous l’objectif est de faire venir des personnes extĂ©rieures au territoire pour contribuer Ă  son dĂ©veloppement. Or Norme. Quel est votre type d’audience ? Qui sont vos clients ? Qu’est-ce que chacun vient chercher sur votre plateforme ? En ce qui concerne l’audience, on va dire qu’audelĂ  des Franciliens qui ont un projet de dĂ©part - on s’adresse Ă©videmment Ă  tous ces gens-lĂ  - on a observĂ© un profil plus marquĂ© que les autres et


Kelly Simon

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qui correspond aux jeunes couples ou aux jeunes familles. Cette audience correspond Ă  une typologie de gens qui, trĂšs souvent, sont arrivĂ©s Ă  Paris dans le cadre des Ă©tudes ou pour un premier emploi mais qui ont grandi en province. Ces personnes apprĂ©cient Paris et la rĂ©gion parisienne dans les premiĂšres annĂ©es de leur carriĂšre, mais au bout d’un certain temps, quand ils construisent une famille, ils rĂ©interrogent le lieu oĂč ils vivent. L’enfant est l’élĂ©ment dĂ©clencheur de l’envie de partir, notamment pour des questions de logement mais aussi de qualitĂ© de vie. Nous voyons malgrĂ© tout d’autres types de profils, des Ă©tudiants qui sont nĂ©s Ă  Paris, ou des personnes Ă  l’approche de la retraite ou juste des cĂ©libataires qui veulent changer d’air
 Ces personnes viennent chercher sur notre plateforme de l’inspiration et se rassurer. Changer de ville est un projet qui implique beaucoup de bouleversements. C’est Ă  la fois un changement de vie et un changement professionnel, on remet tout Ă  zĂ©ro
 Pour la partie client, nous accompagnons plutĂŽt les territoires dans la mise en place de leur stratĂ©gie

d’attractivitĂ©, nous contribuons Ă  leur dĂ©veloppement Ă©conomique, Ă  l’augmentation de leur autoritĂ© auprĂšs des cibles intĂ©ressantes. Or Norme. Comment aider les gens Ă  mener Ă  bien leur projet de dĂ©part en rĂ©gion ? Comment valoriser ces territoires auprĂšs d’eux ? En termes d’aides, ce que nous proposons ce sont des contenus utiles dĂšs le dĂ©but du projet, dans la phase de rĂ©flexion elle-mĂȘme. On considĂšre que c’est trĂšs important de bien penser Ă  tout avant de se lancer dans l’aventure, rĂ©flĂ©chir Ă  ce que l’on va quitter, aussi bien qu’à ce que l’on recherche pour le futur. Il faut garder Ă  l’esprit qu’il y a aura des diffĂ©rences, il ne faut pas idĂ©aliser ce changement au risque d’ĂȘtre déçu et vouloir revenir en arriĂšre. On aurait alors fait tout cela pour rien
 Il est donc primordial d’ĂȘtre en phase avec la rĂ©alitĂ©, c’est pourquoi nous conseillons de se dĂ©placer pour visiter, parler avec des gens, etc. Il y a toute cette prĂ©paration Ă  prendre en compte.


Or Norme. En quoi Strasbourg peut s’avĂ©rer ĂȘtre une destination attractive pour des Parisiens souhaitant dĂ©mĂ©nager en province ?

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URBANISME

Texte : Aurélien Montinari

Photos : DR

Il y a une chose qu’il faut savoir, pour 90 % des gens, la raison numĂ©ro 1 du dĂ©part c’est amĂ©liorer la qualitĂ© de vie, mĂȘme si l’emploi est le premier frein Ă  la mobilitĂ© et que les deux vont de pair. Il faut ainsi leur montrer la qualitĂ© de vie offerte par Strasbourg et celle-ci englobe beaucoup d’aspects, comme la nature, l’économie, la vie culturelle, etc. À Strasbourg il y a de nombreux atouts

“ Il y a Ă©videmment une particularitĂ© Ă  Strasbourg (...) il y a un brassage trĂšs fort de cultures diffĂ©rentes et il y a tout un centre d’économies liĂ©es aux institutions europĂ©ennes, Ă  des filiĂšres d’excellence. ”

qui peuvent intĂ©resser les Franciliens. Il y a Ă©videmment une particularitĂ© Ă  Strasbourg, c’est le cĂŽtĂ© trĂšs international, on est sur une ville Ă  cĂŽtĂ© d’une frontiĂšre et une position de carrefour de l’Europe. Dans la population mĂȘme, il y a un brassage trĂšs fort de cultures diffĂ©rentes et il y a tout un centre d’économies liĂ©es aux institutions europĂ©ennes, Ă  des filiĂšres d’excellence, comme dans la technologie notamment. Tout cela permet d’avoir des postes trĂšs intĂ©ressants. Un des autres avantages de Strasbourg c’est que l’on est sur une grande ville, qui va avoir toutes les propositions de services indispensables, mais Ă  taille plus humaine que Paris, et qui sera assez verte avec de nombreux

parcs et jardins, sans oublier la proximitĂ© de montagnes et de plans d’eau. Ce cĂŽtĂ© nature, c’est un atout considĂ©rable. L’offre culturelle est Ă©galement trĂšs importante, Strasbourg est une ville dynamique Ă  ce niveau-lĂ , c’est une ville trĂšs vivante qui propose Ă©normĂ©ment de choses, donc je pense que Strasbourg a tout d’une destination attractive pour les Parisiens. Or Norme. La rĂ©cente crise sanitaire a-t-elle eu un impact au niveau des vellĂ©itĂ©s de vos clients et de votre lectorat et si oui, lequel ? Nous avons pu constater que le trafic avait beaucoup augmentĂ© sur la fin du confinement, mĂȘme chose au dĂ©confinement. Nous avons vu une augmentation de 56 % du trafic sur la deuxiĂšme partie du confinement et, depuis le 11 mai, il a doublĂ©, donc nous avons eu une trĂšs forte croissance, liĂ©e directement au dĂ©confinement. Nous avons reçu trois fois plus de CV depuis la fin du confinement sur notre plateforme et le double de demandes de logements par rapport Ă  d’habitude. Nous avons donc senti des intĂ©rĂȘts plus forts pour des projets de mobilitĂ©. En parallĂšle, nous avons menĂ© une Ă©tude sur l’impact du confinement auprĂšs des gens qui avaient un projet de dĂ©part, nous avons interrogĂ© plus de 850 Franciliens, nous leur avons posĂ© plusieurs questions sur leur vĂ©cu de la crise. En dĂ©finitive, nous avons pu noter une accĂ©lĂ©ration du projet de dĂ©part. Ainsi, plus de 42 % des gens veulent dĂ©sormais partir dĂšs que possible, il y a une vraie urgence. Or Norme. Quels sont les projets, les futures Ă©tapes de dĂ©veloppement de Paris Je Te Quitte ? Notre premiĂšre ambition est d’élargir ce que l’on fait Ă  l’intĂ©gralitĂ© du territoire pour pouvoir renseigner tous les gens qui ont besoin d’aide et de conseils, quelle que soit la destination qui les intĂ©resse. Nous venons Ă©galement de lancer un nouveau projet : une plateforme emplois avec des agents spĂ©cialisĂ©s qui sont lĂ  pour accompagner nos lecteurs dans la recherche d’emploi avec, en parallĂšle, une plateforme de dĂ©pose de CV. Nous sommes Ă  l’écoute de notre communautĂ© pour savoir quels sont ses besoins et proposer ainsi un accompagnement toujours plus poussĂ©.


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ARCHITECTURE Bùtir plus conscient et plus juste


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DIABOLO POIVRE

De la Strassburger Bank Ă  la Cigogne ivre Historiquement siĂšge de la Strassburger Bank dĂšs son Ă©dification en 1901, le rez-de-chaussĂ©e et le premier Ă©tage de l’immeuble remarquable du 24, rue du Vieux-MarchĂ©-aux-Vins, restĂ©s vacants depuis 1984, ont Ă©tĂ© repris par le groupe Diabolo Poivre. Un projet ambitieux, un brin dingue, mais qui en jettera !

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ARCHITECTURE

Texte : Barbara Romero

Photos : Nicolas RosĂšs

Buddha-Bar ou, encore avant, une chaĂźne australienne de cafĂ©s. Gilles et JĂ©rĂŽme ont, eux, dĂ©cidĂ© de se lancer malgrĂ© les contraintes inhĂ©rentes au lieu. « Le propriĂ©taire avait dĂ©jĂ  investi 800 000 euros de travaux, mais il n’y avait rien, pas d’électricitĂ©, d’assainissement, de ventilation, de climatisation, dĂ©taille JĂ©rĂŽme. On Ă©tait dans une banque, il a fallu creuser 1,20 mĂštre de bĂ©ton pour faire l’assainissement. » Soit 3 millions d’euros de travaux contre 1,5 million d’euros prĂ©vus. Auxquels s’ajoute le droit au bail, pour ces locaux de 800 m2, dont 450 dĂ©diĂ©s au public.

L’équipe Diabolo Poivre sur le chantier de Strassburger Bank

Le duo JĂ©rĂŽme Fricker - Gilles Egloff, Ă  la tĂȘte du groupe Diabolo Poivre Ă  Strasbourg, fonctionne au coup de cƓur, avec toujours l’envie de se faire plaisir, de faire plaisir, et de se marrer surtout. « Nous ne prenons que de beaux emplacements, de beaux endroits, confie JĂ©rĂŽme Fricker. Celui-lĂ  est le plus gros et le plus fou, mais je l’avais dĂ©jĂ  visitĂ© il y a dix ans, et l’on a Ă©tĂ© conquis par le cĂŽtĂ© majestueux du lieu. » D’autres l’ont convoitĂ© avant d’abandonner, comme tout rĂ©cemment Big Mamma, ou avant, Franck Meunier qui ambitionnait d’en faire un

ESPRIT PUB ANGLAIS, VERSION CLASSE AccompagnĂ© dans tous leurs projets par l’agence Creatio, Diabolo Poivre a la rĂ©putation d’un groupe local solide, rĂ©alisant du beau et du bon. Chaque Ă©tablissement naĂźt de leurs voyages ou d’un manque Ă  combler Ă  Strasbourg. Avec The drunky stork social club, ou Le club de la cigogne ivre, on s’attend au projet le plus abouti. Dans un esprit pub anglais mais version social club des annĂ©es 40 on pourra aussi bien y prendre un verre qu’y manger un morceau, sans prioritĂ© aux repas. MĂȘme dans la configuration de l’espace, le bar monumental, qui trĂŽne au milieu du lieu, fait face Ă  la cuisine vitrĂ©e, « pour mettre le bar et la cuisine au mĂȘme niveau, sans hiĂ©rarchie »,


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ARCHITECTURE

Texte : Barbara Romero

Photos : Nicolas RosĂšs

La Strassburger Bank

prĂ©cise Gilles Egloff. Objectif : crĂ©er une ambiance oĂč l’on se sent autant Ă  l’aise Ă  prendre juste un cocktail qu’à partager un repas d’affaires ou un dĂźner entre amis. « Nous souhaitons casser les codes de la restauration, prĂ©cise Gilles. Nous allons proposer une cuisine ludique, Ă  partager ou non, selon les envies de chacun. » Pile dans la tendance de ce qui se fait Ă  Paris ou Londres, The drunky stork proposera des petits plats du monde en portion pour un max de convivialitĂ© et de dĂ©couvertes.

rĂ©unions, des team buldings ou des dĂźners intimes. Idem Ă  l’étage ou deux salles en enfilade, au-dessus des mezzanines, seront Ă  disposition pour des Ă©vĂ©nements privĂ©s ou des meetings, avec un espace bar et un autre pouvant ĂȘtre transformĂ© en salle de rĂ©union ou salle Ă  manger. LES CONTRAINTES DU BÂTI AVEC LES NORMES ACTUELLES En sous-sol, place Ă  la cuisine, Ă  la chambre froide et aux vestiaires du personnel, cachĂ©s derriĂšre les

‘‘ On a Ă©tĂ© conquis par le cĂŽtĂ© majestueux du lieu. ’’

toilettes. Tout a dĂ» ĂȘtre conçu de A Ă  Z, avec six mois de retard sur les travaux, entre crise du Covid et la mauvaise surprise de dĂ©couvrir du plomb. « Nous devons respecter le bĂąti avec les normes d’aujourd’hui, forcĂ©ment, cela complexifie le chantier, confie Pascal-Claude Drach, architecte d’intĂ©rieur. La salle du haut par exemple est classĂ©e, nous avons dĂ» la rĂ©nover Ă  l’identique. » Sans parler de la façade classĂ©e au titre de monument remar-

DEUX MEZZANINES, DES SALLES PRIVATISABLES, DES VIDÉOS À 360 DEGRÉS


quable. « Elle fait 16 mĂštres de haut par 8 mĂštres de

La configuration du lieu promet d’ĂȘtre assez dingue avec une vertigineuse hauteur sous plafond et deux mezzanines parallĂšles. La grande verriĂšre offre une belle luminositĂ© au resto social club, disposant de 160 places assises entre banquettes, tabourets de bar et chaises. Au-dessus de l’imposant bar circulaire de verre et de bois, un Ă©cran diffusera Ă  360 degrĂ©s des vidĂ©os de designers pensĂ©es pour le lieu. Au rez-de-chaussĂ©e, deux salles lĂ©gĂšrement en retrait permettront aux groupes de se rĂ©unir pour des

ultra élégante, mais nous avons été retoqués par

large, nous avons proposĂ© une enseigne extĂ©rieure les BĂątiments de France  » Niveau codes couleur, The drunky stork jouera la carte du bleu canard et du vert anglais, avec des touches de rouge, noir et blanc faisant Ă©cho aux cigognes locales. À l’image des pubs anglais, la part belle sera faite Ă  l’élĂ©gance du bois dans ce nouveau haut lieu de la vie strasbourgeoise oĂč l’on apprĂ©ciera sans doute de chiller sur les sons de DJ les week-ends. Ouverture programmĂ©e mi-novembre.


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LOCUS ARCHITECTES

De l’importance de la nature

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ARCHITECTURE

Texte : Barbara Romero

Photos : Nicolas RosĂšs - DR

FondĂ©e par Christophe Cunci en 2005, l’agence Locus architectes Ɠuvre autant pour la construction neuve que pour la rĂ©novation du patrimoine. Avec une attention particuliĂšre au confort de vie, Ă  la lumiĂšre et Ă  la vĂ©gĂ©tation. Le quatuor de Locus architectes, dirigĂ©e par Christophe Cunci et Anne-Élodie Becamel, est sur tous les fronts. RĂ©alisation des concours, dĂ©veloppement des projets, suivi du chantier
 Les architectes, dont la particularitĂ© est d’ĂȘtre tous formĂ©s Ă  l’école d’ingĂ©nieurs l’INSA, gĂšrent tout de A Ă  Z. Sans hĂ©siter Ă  passer des heures sur les chantiers aux cĂŽtĂ©s des artisans. « J’ai beaucoup de plaisir Ă  Ă©changer avec eux, sourit Christophe Cunci. RĂ©cemment, j’ai passĂ© mon aprĂšs-midi suspendu au-dessus de l’OdyssĂ©e avec un tailleur de pierre. La technique de l’artisan est essentielle, c’est lui qui rĂ©alise le bĂątiment et assure sa pĂ©rennitĂ©. » La rĂ©novation du patrimoine est l’une des activitĂ©s fortes de l’agence. En cours, celle de la Villa Massol, qui sera livrĂ©e en septembre, et prĂ©sentĂ©e lors des JournĂ©es de l’architecture. « Nous y faisons Ă©galement du logement, mĂȘme s’il s’agit du siĂšge du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Conseil de l’Europe. Le patrimoine, ce sont des techniques anciennes intĂ©ressantes, mais nous rĂ©alisons aussi du neuf. »

Christophe Cunci

‘‘ Il y a autour de nous (
) des Ă©cosystĂšmes incroyables prĂ©servĂ©s et vivants. ’’

REPENSER L’URBANITÉ Pour le neuf justement, Locus architectes pense qualitĂ© de vie et environnement, refusant le terme de « produits » utilisĂ©s par certains promoteurs. Assister aux rĂ©unions de concertation avec les futurs habitants ne leur fait pas peur ! « Pour les Hirondelles Ă  Lingolsheim par exemple, nous avons fondĂ© notre dĂ©marche sur ces rencontres en limitant le nombre de logements par partie commune, en donnant une attention particuliĂšre Ă  l’éclairage pour faciliter le lien, en pensant aux extĂ©rieurs et Ă  la verdure. » Jardins partagĂ©s,

jardins suspendus : depuis toujours, les extĂ©rieurs font partie des prioritĂ©s de l’agence. Une exigence confortĂ©e par le confinement : « Le confinement m’a permis de me tourner vers ce qui est peut-ĂȘtre une nouvelle passion : la botanique, confie Christophe Cunci. Il y a autour de nous, en ville, des Ă©cosystĂšmes incroyables, prĂ©servĂ©s et vivants – d’oĂč l’importance de l’apport de la nature Ă  l’environnement urbain et humain. À nous architectes de l’apporter Ă  l’habitat et de faire en sorte que chacun puisse y avoir accĂšs. »


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LAMA ARCHITECTES

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ARCHITECTURE

Texte : Barbara Romero

Photos : Nicolas RosĂšs

La fusion des talents NĂ©e de la fusion des Architectes et de Meyzaud, l’agence Lama est depuis 2016 une rĂ©fĂ©rence en matiĂšre de construction ou de rĂ©novation de parkings et de piscines, essentiellement dans le Grand Est, mais aussi sur le reste du territoire. En haut : Caroline Mange En bas, Ă  droite : Maquette projet

En dĂ©cidant de fusionner, il y a quatre ans, Les Architectes et l’agence Meyzaud souhaitaient devenir « plus dynamiques et plus performants, d’autant que nous avons la mĂȘme Ă©criture », confie Caroline Mange, l’une des cinq architectes associĂ©es. Avec ses partenaire ValĂ©rie Almeras, Émilie Depierre, Jean-Mathieu Collard, et Julien Coulon, ils gĂšrent leurs projets, de l’appel d’offre au pilotage de chantiers. SpĂ©cialisĂ©e dans les parkings et les piscines, « nous faisons attention dans nos projets Ă  rester sobres, avec des lignes Ă©purĂ©es, des matĂ©riaux bruts, en maĂźtrisant les gammes chromatiques, et en privilĂ©giant l’éclairage naturel. »

‘‘ Nous faisons attention (
) Ă  rester sobres, avec des lignes Ă©purĂ©es, des matĂ©riaux bruts. ’’

PENSER FLUIDITÉ DerriĂšre de nombreux projets – notamment les piscines du Wacken et d’Obernai – les architectes ont veillĂ© « à l’amĂ©nagement autour du bassin, Ă  la praticitĂ© des vestiaires et Ă  leur fluidité », prĂ©cise Caroline Mange. Idem pour les parkings, dont le tout rĂ©cent de la clinique RhĂ©na. « Nous privilĂ©gions le confort au niveau de la dimension des places et de la circulation des usagers, en prenant garde Ă  l’insertion du site et au travail des façades », ajoute-t-elle. L’agence travaille essentiellement pour des chantiers publics, ce qui lui a permis de ne pas avoir trop pĂąti du confinement. « Le surcoĂ»t liĂ© au retard des chantiers a, par chance, Ă©tĂ© pris en charge par la Ville, prĂ©cise Caroline. Durant le confinement, nous Ă©tions essentiellement en phase d’études, ce qui nous permet de bien nous en sortir. » En cours, la rĂ©alisation d’un parking Ă  la gare de Molsheim, l’extension des vestiaires du stade Exes, ou encore le pĂŽle start’up de la Manufacture des tabacs nouvelle gĂ©nĂ©ration.


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CREATIO

La créativité tout du long

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ARCHITECTURE

Texte : Barbara Romero

Photo : Nicolas Rosùs — DR

Concepteur, rĂ©novateur et dĂ©corateur, Creatio Ɠuvre autant pour l’hĂŽtellerie-restauration que pour le pĂŽle mĂ©dical ou la partie bureau, depuis 2010. MalgrĂ© la crise sanitaire, son carnet de commandes reste plein. Ancien conducteur de travaux chez KS de 2006 Ă  2010, SĂ©bastien Sicot a acceptĂ© de reprendre la gĂ©rance de Creatio, sociĂ©tĂ© de rĂ©novation, d’amĂ©nagement et de dĂ©coration basĂ©e Ă  Bischheim, il y a maintenant 10 ans. Avec ses 17 collaborateurs, SĂ©bastien Sicot mise « sur la flexibilitĂ© et la justesse des prestations avec un service Ă©tude et un service travaux intĂ©grĂ©s. Nous nous distinguons grĂące Ă  la grande diversitĂ© des chantiers traitĂ©s et un dĂ©veloppement externe, en faisant appel Ă  des bureaux d’études, des architectes et des designers pour offrir une proposition globale. »

aussi des espaces de formation, de rĂ©union et de restauration, ainsi que 8 logements autonomes. « Outre le caractĂšre architectural et esthĂ©tique du projet, nous sommes fiers de pouvoir Ɠuvrer pour cette association qui milite activement pour l’inclusion sociale et citoyenne des personnes en situation de handicap », confie-t-il.

“ Il y aura peut-ĂȘtre Ă  terme une redistribution des cartes, (
) mais il y aura toujours des projets. ”

UNE REPRISE AVEC ENTRAIN Si le confinement a mis les chantiers en cours Ă  l’arrĂȘt, « la reprise se passe et s’est passĂ©e avec entrain, se rĂ©jouit SĂ©bastien Sicot. Nous sentons que les donneurs d’ordre n’ont pas arrĂȘtĂ© leurs projets. Il y aura peut-ĂȘtre Ă  terme une redistribution des cartes, notamment dans l’hĂŽtellerie-restauration, mais il y aura toujours des projets. » Parmi ceux qui lui tiennent Ă  cƓur, la transformation de l’hĂŽtel Le Felsbourg Ă  Mutzig en un foyer d’hĂ©bergement de 34 chambres pour l’ADAPEI Papillons Blancs d’Alsace. Sur une surface de plus de 3000 mÂČ, le lieu comprendra

DĂ©jĂ  sensible aux questions environnementales Ă  travers la formation, la politique d’achat, le recyclage et le tri, Creatio veut aller encore plus loin en changeant sa flotte de vĂ©hicules.

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À droite : 1. East Canteen 2. Les Petites Cocottes 3. Le Square Delicatessen 4. SĂ©bastien Sicot 5. La Hache 6. Supertonic


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DRATLER DUTHOIT

SĂ©dentariser l’acte de construire

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ARCHITECTURE

Texte : Barbara Romero

Photos : Nicolas RosĂšs - DR

Depuis qu’ils ont crĂ©Ă© leur agence Dratler et Duthoit, il y a deux ans, rue de Rosheim, Maxime et Gautier s’attachent Ă  la durabilitĂ© des matĂ©riaux qu’ils utilisent, Ă  penser local, et Ă  fuir l’uniformisation au profit de l’unique et de l’onirique. Loin d’ĂȘtre des idĂ©alistes, Maxime Dratler et Gautier Duthoit vivent et pensent pile dans l’air du temps. LĂ  oĂč beaucoup utilisent les produits industrialisĂ©s, par confort ou par choix, eux privilĂ©gient les matĂ©riaux les moins transformĂ©s possible. GrĂšs des Vosges, bois massif : leurs esquisses intĂšgrent des produits nobles, dĂ©nichĂ©s Ă  deux pas de chez nous. ÉVITER LA STANDARDISATION « Ce n’est certes pas facile car d’un point de vue juridique les produits industrialisĂ©s ont la part belle, expliquent-ils. Si aujourd’hui la cathĂ©drale de Strasbourg devait ĂȘtre reconstruite, elle ne serait pas assurable. »

gique, « c’est la durabilitĂ© qui nous prĂ©occupe. » Tout en dĂ©barrassant ces matĂ©riaux de leur folklore Ă  travers une Ă©criture contemporaine. « Une fois le bĂątiment livrĂ©, il doit y avoir une communication poĂ©tique et onirique, confient-ils. Chaque projet est pour nous unique, et doit s’éloigner de l’uniformisation et de la standardisation. » En cours, l’extension d’une Ă©cole maternelle Ă  Issenheim, une maison de services Ă  Bourogne et des maisons de particuliers. Avec la crise du Covid, les architectes regardent l’avenir avec sĂ©rĂ©nitĂ©. « Faire plus proche, faire travailler le bassin Ă©conomique local, en rĂ©sumĂ©, notre dĂ©marche a aujourd’hui encore plus de raison d’ĂȘtre. »

‘‘ Chaque projet est pour nous unique, et doit s’éloigner de l’uniformisation.’’ Mais attachĂ©s Ă  leurs valeurs et convaincus par leur dĂ©marche, les deux architectes en ont fait leur ADN. « Nous essayons de sĂ©dentariser l’acte de construire, en privilĂ©giant aussi le savoir-faire local et les techniques artisanales, et en utilisant les produits les moins transformĂ©s possible. » Plus que l’aspect Ă©colo-

Gauthier Duthoit Ă  gauche et Maxime Dratler


Maison ĂƠcologique Dratler Duthoit

École Issenheim

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DESIGN & DÉCO L’espace et les objets s’adaptent aux enjeux contemporains


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LE CONCOURS COMMERCE DESIGN

Peter Hujar

“ CrĂ©er un parcours d’étonnement dans la ville ”

Texte : Aurélien Montinari

Photos : DR

Challenge nĂ© il y a 15 ans au Canada, le Concours Commerce Design a Ă©tĂ© relayĂ© Ă  Strasbourg sous l’impulsion de Catherine Salomon, membre de la CCI Alsace EuromĂ©tropole, vice-prĂ©sidente Ă©lue en charge du commerce. Cette annĂ©e, le concours fĂȘtera sa 5Ăšme Ă©dition et ses 10 ans Ă  Strasbourg EuromĂ©tropole. Une dĂ©cennie consacrĂ©e Ă  la valorisation des commerces et de leur design, ou comment fonctionnalitĂ© et esthĂ©tique peuvent sublimer l’expĂ©rience des clients. Or Norme. En quoi consiste le Concours Commerce Design, d’oĂč provient cette initiative ? C’est Ă  MontrĂ©al que s’est tenu pour la premiĂšre fois, en 1995, le Concours Commerce Design, concours destinĂ© Ă  rĂ©compenser les commerçants pour la qualitĂ© de leur amĂ©nagement intĂ©rieur et extĂ©rieur avec toutes les composantes inhĂ©rentes au design. Il permet de

DESIGN & DÉCO

valoriser leurs efforts. Il faut en effet garder Ă  l’esprit qu’élaborer un concept design novateur et diffĂ©rent c’est une prise de risque pour un chef d’entreprise. Ce concours souligne aussi le talent des architectes, amĂ©nageurs et designers associĂ©s. L’objectif est de

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crĂ©er un parcours d’étonnement dans la ville et sur le territoire de l’EuromĂ©tropole de Strasbourg. Nous voulons inciter le consommateur ou le visiteur Ă  dĂ©couvrir des concepts qu’il ne verra peut-ĂȘtre pas ailleurs,

‘‘ Nous voulons inciter le consommateur ou le visiteur Ă  dĂ©couvrir des concepts qu’il ne verra peut-ĂȘtre pas ailleurs (
) c’est tout l’inverse de l’uniformisation des concepts dĂ©clinĂ©s Ă  l’infini.”

Catherine Salomon

justement parce qu’ils ont un design diffĂ©rent, c’est tout l’inverse de l’uniformisation des concepts reproduits Ă  l’infini. Ce concours est dĂ©clinĂ© ailleurs dans le monde. En France, Strasbourg a Ă©tĂ© l’une des premiĂšres villes Ă  aborder cette dĂ©marche de valorisation du point de vente et de son design. Or Norme. Comment l’univers du design et du commerce peut-il participer Ă  la valorisation de l’attractivitĂ© d’une ville ? GrĂące Ă  ce concours, une ville ou une mĂ©tropole affiche le dynamisme de sa centralitĂ©, son cĂŽtĂ© novateur, moderne, et ses propositions de concepts singuliers. Il permet Ă©galement Ă  tous les acteurs, habitants, professionnels, institutionnels de valoriser avec fiertĂ© leur territoire. C’est en stimulant l’innovation que l’on participe Ă  l’attractivitĂ© de la ville de Strasbourg et de l’EuromĂ©tropole. La CollectivitĂ© et la CC I doivent ĂȘtre des initiateurs pour stimuler et accompagner la crĂ©ation et la rĂ©novation des points de vente. Nous avons Ă©galement un devoir de sensibilisation vis-Ă -vis de nos entreprises et c’est pourquoi, en aval du Concours Commerce Design, nous proposons aux dirigeants de participer Ă  des ateliers thĂ©matiques spĂ©cialisĂ©s (Ă©clairage pour doper les ventes, marketing olfactif, etc.). À ce titre et dans la continuitĂ© du concours, nous avons crĂ©Ă© une prestation d’accompagnement spĂ©cifique pour les dirigeants qui souhaitent tout de mĂȘme transformer leur point de vente sans avoir de grands moyens financiers.


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Le prix Commerce Design


Photos : DR Texte : AurĂ©lien Montinari DESIGN & DÉCO OR NORME — HORS-SÉRIE Habiter

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Le Concours Commerce Design 2018

Cette prestation, inspirĂ©e du home staging permet, avec l’aide d’un professionnel du design et de l’amĂ©nagement d’intĂ©rieur, de rĂ©aliser un relooking du point de vente Ă  moindre coĂ»t. La finalitĂ© de ce travail dĂ©passe le simple bĂ©nĂ©fice Ă©conomique qui dĂ©coule de cette transformation. Or Norme. Vous voulez dire que cela va au-delĂ  de l’acte d’achat lui-mĂȘme ? Évidemment ! Le jury dans son Ă©valuation tient compte de plusieurs critĂšres lors de la sĂ©lection des laurĂ©ats du concours. L’histoire associĂ©e au point de vente est portĂ©e par son dirigeant. L’importance est accordĂ©e au bien-ĂȘtre des clients, mais aussi Ă  celui des salariĂ©s, au choix des matĂ©riaux et Ă  leur impact carbone, sans oublier la transposition et l’adaptation de la charte graphique Ă  l’univers Web de l’entreprise. L’expĂ©rience client commence souvent par la recherche sur le Net avant de franchir la porte du magasin. Or Norme. Quels sont les types de candidats se prĂ©sentant au Concours Commerce Design ? Ce concours s’adresse aussi bien aux commerçants et aux prestataires de services qu’aux hĂŽteliers et restaurateurs. Au dĂ©but, nous n’avions pas crĂ©Ă© de catĂ©gories, le jury apprĂ©ciait quels Ă©taient les laurĂ©ats parmi les candidats qui

les avaient le plus interpellĂ©s selon leur grille de notation. Nous, Ă©lus de la CCI, ne participons pas au jury. C’est un jury qui est donc totalement neutre, composĂ© de professionnels du design et d’architectes mais aussi de personnes en lien avec l’univers du marketing. Le design est mis ici au service de l’entreprise. Comme tout concours il Ă©volue, c’est pourquoi nous avons dĂ©cidĂ© cette annĂ©e de crĂ©er des catĂ©gories, de maniĂšre Ă  avoir une reprĂ©sentation plus large de ce qui se fait dans les diffĂ©rentes formes de commerces. Les catĂ©gories sont les commerces traditionnels alimentaires, les commerces traditionnels non-alimentaires, les commerces hybrides, les prestataires de services aux particuliers, les hĂŽteliers et les cafĂ©s-bars-restaurants. Nous sommes donc ouverts Ă  un large panel d’activitĂ©s, qu’il s’agisse d’indĂ©pendants ou de franchises. Or Norme. La crise sanitaire a durement frappĂ© le secteur du commerce, comment le design peut-il proposer des solutions pour s’adapter aux nouveaux usages et comportements ? Cette crise a des consĂ©quences Ă©conomiques douloureuses. Pour ceux qui ont la chance de s’en sortir et de pouvoir rebondir, je pense que justement, cette notion de design est essentielle. Je suis moi-mĂȘme commerçante et je vois que le consommateur est en train de se poser


plein de questions ; il ne sait pas s’il veut reconsommer comme avant, autant, les mĂȘmes choses, et si ce sera du neuf ou du recyclĂ©. Il veut du Made in France, du local. Les commerçants, avec cette crise, sont obligĂ©s d’intĂ©grer ces nouveaux comportements et le design va ĂȘtre au service de ces usages. Dans le parcours client, si l’on amĂ©nage une boutique, il est impensable dĂ©sormais de ne pas prĂ©voir un endroit oĂč l’on va pouvoir se dĂ©sinfecter les mains, et ce de maniĂšre design, pas comme nous l’avons tous fait, dans un premier temps, en posant une bombonne de gel hydroalcoolique sur nos comptoirs. Peut-ĂȘtre qu’à l’avenir on ne rentrera plus directement dans les commerces, peut-ĂȘtre que l’on aura un parcours client plus fluide, mĂȘme chose par rapport aux matĂ©riaux, on tiendra trĂšs certainement compte de leur facilitĂ© Ă  ĂȘtre dĂ©sinfectĂ©s. On intĂ©grera, Ă  mon sens, la fonction click & collect, l’utilisation des

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tablettes numĂ©riques, la dimension des livraisons
 On peut imaginer ainsi tout un tas d’apports complĂ©mentaires au point de vente. AprĂšs ce que le monde a vĂ©cu cette annĂ©e, l’approche par le design est encore plus importante pour le commerce dans l’organisation structurelle de son espace de vente, et nous sommes lĂ  pour accompagner cette crĂ©ativitĂ©.


NATHALIA MOUTINHO

“ Une façon de questionner le monde qui nous entoure ” Discipline se fondant dans notre quotidien, le design est une forme d’origine du monde. Nathalia Moutinho, designeuse et enseignante, nous explique en quoi un design conscient des enjeux contemporains a autant Ă  voir avec l’objet qu’avec la libertĂ© et le dialogue.

Je suis issue de l’école d’art, j’ai suivi un parcours classique : un bac d’art appliquĂ© et ensuite je suis rentrĂ©e aux Beaux-Arts de Nancy. J’ai fait mon diplĂŽme aux Arts DĂ©co en passant par une Ă©cole Ă  Barcelone pour un Master. J’ai toujours Ă©tĂ© passionnĂ©e par le design. J’étais plutĂŽt intĂ©ressĂ©e par la communication au dĂ©but, puis j’ai vite compris que c’était plutĂŽt l’objet qui m’attirait. Ensuite, je me suis installĂ©e Ă  mon compte. J’ai travaillĂ© au dĂ©but pour HermĂšs. Puis je me suis payĂ© mes Ă©tudes d’architecte en faisant les petites mains, j’ai toujours Ă©tĂ©

OR NORME — HORS-SÉRIE Habiter

DESIGN & DÉCO

Texte : Aurélien Montinari

Photos : DR

Or Norme. Pourriez-vous vous présenter, nous parler de votre parcours ?

Or Norme. En quoi consiste votre projet Atelier AileÂČ ? J’ai toujours dĂ©sirĂ© travailler en Ă©quipe, j’ai donc eu rapidement des salariĂ©s autour de moi, cela faisait Ă©galement quelques annĂ©es que j‘essayais de trouver des associĂ©s, et ce pour ĂȘtre dans une dĂ©marche Ă©volutive, passer la main... Mon associĂ©e de formation architecte est Émilie Cassis. On se complĂšte trĂšs bien : j’ai un regard de designer et elle a un regard d’architecte. Notre compĂ©tence, c’est la musĂ©ographie-scĂ©nographie. La musĂ©ographie consiste Ă  concevoir une narration, raconter des choses. La scĂ©nographie c’est la partie mise en Ɠuvre, comme par exemple le dessin d’un meuble, la crĂ©ation de l’univers audiovisuel ou des interactions avec le public. Notre entreprise se nomme Atelier car nous sommes dans une dĂ©marche du « faire ». Or Norme. Quelle est votre dĂ©finition du mot design ?

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dans cette notion de travail d’équipe. Quand on fait les petites mains, on a les oreilles qui traĂźnent et l’on apprend Ă©normĂ©ment de choses. Il y avait une vraie difficultĂ© Ă  faire du design il y a 25-30 ans si l’on n’était pas Ă  Paris mais, pour plein de raisons, je n’avais pas cette envie de capitale. Faire du design en rĂ©gion ce n’était pas un dĂ©bat Ă  ce moment-lĂ , alors qu’aujourd’hui on parle beaucoup de l’échelle locale. J’ai eu du travail petit Ă  petit dans les musĂ©es, des missions de musĂ©ographie et de scĂ©nographie, j’ai alors crĂ©Ă© mon entreprise, Atelier AileÂČ.

Nathalia Moutinho

Je vais vous citer une phrase du designer Ettore Sottsass, qui dit que, « Faire du design, ce n’est pas donner forme Ă  un produit plus ou moins stupide pour une industrie plus ou moins luxueuse, (
) le design est une façon de dĂ©battre de la vie. » Je trouve que c’est trĂšs juste. Le design est une discipline polymorphe, tout est design en fait ! Aujourd’hui on va essayer de faire la diffĂ©rence entre un designer virtuel et un designer Ă  l’ancienne, qui va travailler la matiĂšre physique,


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OR NORME — HORS-SÉRIE Habiter

DESIGN & DÉCO

Texte : Aurélien Montinari

Photos : C. Schmitt — Tony Trichanh — DR

le mobilier, l’espace
 Le design est partout comme je le disais, mais c’est Ă  la fois un atout - puisque l’on a diffĂ©rentes matiĂšres Ă  dĂ©bats - et en mĂȘme temps c’est un inconvĂ©nient : Ă  force d’ĂȘtre partout, on a l’impression d’ĂȘtre nulle part
 Les Ă©tudiants ont peur de ne pas ĂȘtre compris, pourtant la grande qualitĂ© du designer est d’ĂȘtre justement un gĂ©nĂ©raliste et de venir mettre de la poĂ©sie dans le quotidien. C’est la raison pour laquelle on fait appel Ă  nous. Ettore Sottsass est un designer trĂšs intĂ©ressant pour moi, car il a questionnĂ© le langage formel et a dĂ©construit le rapport aux formes. Avec lui, le design devient sculpture et c’est cette limite avec l’art qui est trĂšs intĂ©ressante. On Ă©crit l’espace, la matiĂšre, le temps, la

‘‘  On Ă©crit l’espace, la matiĂšre, le temps, la lumiĂšre ; c’est ça le travail du designer. ” lumiĂšre ; c’est ça le travail du designer. Effectivement, autour de nous, tout est design : la chaise, la voiture, le sac, le macadam au sol, l’espace, la façon dont on va crĂ©er un environnement
 Cela fait forcĂ©ment Ă©cho Ă  la maniĂšre de vivre et donc, en dĂ©finitive, Ă  la vie elle-mĂȘme. Or Norme. En quoi consiste la formation Design de la HEAR ? Comment devient-on designer ? J’enseigne Ă  la HEAR (Haute École des Arts du Rhin) depuis 12 ans maintenant. Pour moi, la chose la plus difficile Ă  acquĂ©rir pour les Ă©tudiants c’est la libertĂ©. Les Ă©tudiants doivent apprendre la libertĂ©, ils doivent trouver leur langage, leur vocabulaire, leurs centres d’intĂ©rĂȘts, ça peut paraĂźtre banal, mais ce n’est pas simple comme exercice. Je suis moi-mĂȘme designeuse, je suis moi-mĂȘme professionnelle, je manipule une discipline qui Ă©volue, je ne travaille pas aujourd’hui comme je le faisais il y a 10 ans, et dans 10 ans je ne le ferai pas de la mĂȘme maniĂšre
 Les Ă©tudiants ne doivent donc pas me voir comme quelqu’un que l’on doit mimer. Nous sommes tous des apprenants, autant eux que moi, il est donc

nĂ©cessaire qu’en premier lieu ils dĂ©sapprennent ce rapport Ă  la pĂ©dagogie et Ă  l’éducation. Ce rapport Ă  la libertĂ© est fondamental. MĂȘme si demain on a trouvĂ© une formule sympathique, la bonne forme, la bonne couleur, etc., ce n’est pas une recette que l’on applique lorsque l’on fait du design, c’est plutĂŽt une façon de penser, de questionner le monde qui nous entoure. Le reste, c’est de la technique. ConcrĂštement, si l’on veut manipuler un logiciel, cela s’apprend en deux mois, mais ça ne doit rester qu’un outil ; cela ne nous dit pas ce que l’on doit dessiner, ça c’est nous qui devons l’apprendre, c’est Ă  nous de nous questionner en amont. Par exemple, actuellement, je fais travailler mes Ă©tudiants sur la question de l’innovation. C’est l’histoire de nos industries qui nous a amenĂ©s aux objets que l’on a. On peut donc se demander si l’objet a une finalitĂ© ? Est-ce que la voiture va toujours Ă©voluer ? Est-ce que l’on n’est pas arrivĂ© Ă  une finalitĂ© de cet objet ? Nous formons des designers qui sont des gĂ©nĂ©ralistes et qui fabriquent eux-mĂȘmes leurs propres mĂ©tiers, leurs maniĂšres de voir les objets qui nous entourent et d’imaginer les futurs objets qu’ils vont crĂ©er. Or Norme. Comment les designers peuventils fournir des solutions pour faire face aux problĂ©matiques contemporaines ? Depuis 3-4 ans, nous, enseignants, faisons le constat que nos Ă©tudiants souffrent de s’entendre dire : « maintenant il va falloir s’occuper de tous les problĂšmes Ă©cologiques, nous, l’ancienne gĂ©nĂ©ration, nous avons bien vĂ©cu, Ă  vous de gĂ©rer les problĂšmes. » En plus de cela, trĂšs vite, le premier rĂ©flexe est de dire qu’il faut arrĂȘter de produire, c’est la logique qui veut ça
 RĂ©sultat, on a en face de nous des Ă©tudiants un peu paralysĂ©s par ces problĂ©matiques. C’est un moment compliquĂ© pour ces jeunes designers qui n’ont qu’une envie : ĂȘtre dans le plaisir de faire, mais qui savent que crĂ©er c’est aussi produire des dĂ©chets
 Donc oui, les designers ont des solutions Ă  apporter mais ils ne sont pas les seuls en fait ! Nous sommes justement en train de mettre en place un programme de recherches, After qui s’adresse aussi aux jeunes diplĂŽmĂ©s et dont l’idĂ©e est de professionnaliser les Ă©tudiants, en crĂ©ant des passerelles avec plusieurs entreprises, en proposant des collaborations. La premiĂšre mission est de proposer de nouveaux scĂ©narios c’est-Ă -dire de proposer de nouvelles narrations autour de nos environnements. La question c’est : « comment pourrions-nous vivre ? » Le rapport Ă  l’urbanitĂ©, la quantitĂ© d’objets que l’on produit, etc. Tout est liĂ© Ă  la question de la matiĂšre premiĂšre ; c’est un Ă©tat de fait que l’on doit dĂ©passer, on doit penser


Les ĂƠtudiants de la HEAR se prĂƠparent pour la Biennale Internationale du Design

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Photos : DR

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DESIGN & DÉCO

Texte : Aurélien Montinari

Les Ă©tudiants de la HEAR en Design

‘‘  Le design est une discipline polymorphe, tout est design en fait ! ”

dĂ©sormais Ă  la seconde matiĂšre. Les dĂ©chets sont des ressources ! Donc oui, les champs de l’art et du design sont lĂ  pour rĂ©pondre aux problĂ©matiques qui nous entourent, sinon ils finissent dans une galerie ! Pour moi, il faut avant tout dĂ©cloisonner les choses. Il faudrait que les entreprises puissent entrer en contact plus facilement avec les crĂ©ateurs et que le dialogue soit plus facile, que l’on ait notamment des outils de langage communs, avec des projets et objectifs eux aussi communs
 On pourrait ainsi mettre en place de nouvelles Ă©conomies, de nouvelles maniĂšres de fonctionner et proposer des solutions Ă  certains dĂ©fis. Il ne faut pas tout considĂ©rer comme des problĂšmes, mais plutĂŽt comme une forme d’hĂ©ritage. Il faut changer cette image et c’est Ă  nous, enseignants, d’accompagner les Ă©tudiants et d’assumer tout cela ensemble. Il faut essayer de retrouver des valeurs et vertus dans ce que l’on fait.


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KLAFS SAUNA

L’expertise au service du bien-ĂȘtre

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DESIGN & DÉCO

Texte : Aurélien Montinari

Photos : DR

Mot finlandais dĂ©sormais connu dans le monde entier, le sauna conquiert un public toujours plus grand. Dans la rĂ©gion Grand Est, c’est Ă  Orbey que l’on trouve la rĂ©fĂ©rence en la matiĂšre : Klafs Sauna, marque distribuĂ©e par la sociĂ©tĂ© Henry-Soredi, une entreprise familiale dirigĂ©e par Vanessa Lefakis et AurĂ©lien Henry, et dont le savoir-faire est dĂ©diĂ© au bien-ĂȘtre. NĂ©e en Finlande il y a environ 1500 ans, la pratique du sauna a su se dĂ©mocratiser et sĂ©duire tous les pays. Art de vivre Ă  part entiĂšre, il est le fruit d’un procĂ©dĂ© simple - un bain de chaleur sec - associĂ© dĂ©sormais Ă  des technologies de pointe et un design inventif. Particuliers, salles de sport, hĂŽtels et spas, le sauna s’invite partout : Kiitos Saunasta ! (formule finlandaise pour rĂ©pondre merci Ă  une invitation au sauna). L’EXIGENCE COMME SIGNATURE Connue pour son professionnalisme et son niveau d’exigence, la sociĂ©tĂ© Henry-Soredi Ɠuvre depuis plus d’un demi-siĂšcle dans le domaine du chauffage sanitaire. C’est en 1989, que l’entreprise se lance dans un partenariat avec le 1er fabriquant europĂ©en de sauna haut de gamme : Klafs. « Que ce soit d’un point de vue qualitatif, technologique, design ou mĂȘme Ă©cologique, la marque Klafs est un peu la Rolls-Royce du sauna, explique Vanessa Lefakis. « C’est une marque qui a toujours Ă©tĂ© prĂ©curseur, raison pour laquelle mes parents l’avaient sĂ©lectionnĂ©e Ă  l’époque. C’est un produit magnifique, avec une vraie longĂ©vitĂ©. Nos plus anciens clients ont leur sauna depuis 30 ans et il est toujours impeccable. » UN SAVOIR-FAIRE QUI FAIT LA DIFFÉRENCE Si la rĂ©putation des saunas Klafs n’est plus Ă  faire, c’est que la marque a su mettre l’artisanat au service du bien-ĂȘtre en combinant personnalisation, technologie et design, « Nos saunas sont souvent crĂ©Ă©s sur mesure, Ă  partir d’un produit au catalogue, il y a donc

un grand travail de conseil en amont. Nous travaillons avec des architectes et des menuisiers issus des Compagnons du Devoir, qui s’occupent de l’installation dans le respect du produit et des lieux. » Avec une quinzaine de modĂšles disponibles, la marque Klafs est en mesure de rĂ©pondre Ă  toutes les envies et peut s’adapter Ă  tous les types de chantiers, du sauna d’extĂ©rieur au sauna intĂ©rieur, classique, rĂ©tractable et mĂȘme dĂ©montable ! Le sauna devient ici un Ă©lĂ©ment d’architecture d’intĂ©rieur qui sait, tour Ă  tour, sublimer un lieu ou, au contraire, s’effacer ; un parfait exemple de design rĂ©ussi, Ă  la frontiĂšre du beau et de l’utile.

‘‘  Klafs c’est un peu la Rolls-Royce du sauna. ” UNE CULTURE SOLIDE Pays fortement converti au sauna, l’Allemagne exerce une forte influence sur notre rĂ©gion en


En haut : Le sauna modĂšle Shape par Klafs En bas, Ă  droite : Vanessa Lefakis

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Photos : DR Texte : AurĂ©lien Montinari DESIGN & DÉCO OR NORME — HORS-SÉRIE Habiter

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Le sauna Klafs sur mesure de l’hîtel Chez Julien à Fouday

la matiĂšre, « Nous sommes Ă  peu prĂšs Ă  60% de clients particuliers dont 80% sont Alsaciens, le reste provenant en gĂ©nĂ©ral de Paris ou des Alpes. Ensuite, nous travaillons avec les hĂŽtels et nous avons de nombreuses rĂ©fĂ©rences dans la rĂ©gion », confie Vanessa Lefakis. Une clientĂšle dont les comportements d’achat ont Ă©tĂ© directement influencĂ©s par la crise sanitaire et la pĂ©riode de confinement, « Nous avons Ă©normĂ©ment de demandes de particuliers depuis le dĂ©confinement. Les gens projettent de moins voyager et souhaitent s’amĂ©nager un espace bien-ĂȘtre chez eux sauna - hammam », analyse-

t-elle. Si l’industrie hĂŽteliĂšre fait directement les frais de ce revirement, l’investissement dans des prestations et infrastructures de qualitĂ©, pourrait justement ĂȘtre un facteur attractif sur le long terme, « La plupart des hĂŽtels finiront par investir dans un espace spa avec sauna ou/et hammam, ce qui fait souvent la diffĂ©rence dans le choix du client. » La culture du sauna et du bien-ĂȘtre au naturel a donc de beaux jours devant elle : « La feuille de papier blanc et le parfum de ta peau, sont assez de matiĂšre pour un poĂšme immortel », Ă©crit le poĂšte finlandais Pentti Holappa.


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E-SHOP

Inspirantes Ravisseuses

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OR NORME — HORS-SÉRIE Habiter

DESIGN & DÉCO

Texte : Barbara Romero

Photo : DR

Deux sƓurs, Caroline, chineuse professionnelle, et Sophie, dĂ©coratrice d’intĂ©rieur, une mĂȘme passion pour la dĂ©coration : Les Ravisseuses, c’est le tout nouvel e-shop de la rentrĂ©e oĂč l’on dĂ©niche leurs pĂ©pites chinĂ©es au grĂ© de leurs voyages, loin des standards de la dĂ©coration. GrĂące Ă  leurs regards avisĂ©s et leur sens du dĂ©tail et du beau, Caroline Cicchini et Sophie Placktor dĂ©poussiĂšrent l’univers de la brocante et lui offrent un esprit rĂ©solument tendance. Leur ADN ? « Le design mĂ©langĂ© Ă  l’objet d’émotion qui va procurer quelque chose, confient-elles. Ce n’est pas un achat anticipĂ©, mais un achat coup de cƓur. » LĂ  oĂč certains restent confus dans le brouhaha des brocantes et vide-greniers, Caroline et Sophie ont cette capacitĂ© de trouver du beau et de donner du sens. « Je chinais dĂ©jĂ  avec mon papa, j’ai toujours aimĂ© ça » confie Caroline. « Mon truc c’est de trouver l’objet que tout le monde va trouver moche et je vais l’embellir. » Comme ce vieux vase chez mamie qui prendra une allure folle sur une belle desserte design.

‘‘  L’objectif, c’est de crĂ©er un univers que l’on aime. On se fait vraiment plaisir dans cette aventure.”

UNE AVENTURE D’ «  ÂMES SƒURS » « Nous fonctionnons au coup de cƓur. Il y a par exemple des objets que je sais pouvoir vendre Ă  bon prix, mais je ne les prends pas, car ils ne correspondent pas Ă  ce que j’aime », souligne Caroline. « Nous n’avons pas construit cette aventure dans un but purement commercial, rebondit Sophie. L’objectif, c’est de crĂ©er un univers que l’on aime. On se fait vraiment plaisir dans cette aventure. » ComplĂ©mentaires, les deux sƓurs ont chacune leur fonction : Caroline s’occupe de la chine et Sophie de tout l’aspect marketing et graphisme – elle a crĂ©Ă© le site de A Ă  Z durant le confinement. « En fĂ©vrier, j’ai appelĂ© Caroline en lui disant qu’il fallait que l’on fasse quelque chose ensemble, raconte Sophie. On aime les mĂȘmes choses, on a les mĂȘmes goĂ»ts, c’est un peu le cĂŽtĂ© « Ăąmes sƓurs » Ă  distance, alors autant rĂ©unir nos compĂ©tences. »

L’aventure des Ravisseuses, elles la voient comme un petit plus Ă  leurs vies dĂ©jĂ  bien remplies, l’une commerciale Ă  Strasbourg, et l’autre Ă  la tĂȘte d’une agence conseil en dĂ©coration d’intĂ©rieur entre Paris et Bruxelles. Un petit plus qu’elles gĂšrent avec sĂ©rieux. Sur l’e-shop, on trouve environ 150 piĂšces en permanence, entre objets, petit mobilier, et bijoux vintage ou de petits crĂ©ateurs français, l’autre passion des deux sƓurs. Chaque semaine, on y dĂ©couvre les derniĂšres trouvailles de Caroline, au taquet dĂšs 6h du matin le dimanche pour dĂ©nicher de nouvelles pĂ©pites. Inspirantes, Les Ravisseuses nous embarquent dans un univers tout doux, pile dans ce besoin post-confinement de se recentrer et de se concentrer sur son home sweet home.


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Les Ravisseuses, Caroline Cicchini Ă droite et Sophie Placktor


PORTFOLIO Olivier Hannauer

Exposition semi-permanente Ă  la Chouette Galerie Art STRASBOURG, 20 RUE SAINT MARC Jusqu’au au 31 dĂ©cembre 2020 Les mercredis et vendredis de 17h30 Ă  19h, les samedis de 10h Ă  19h et les dimanches de 13h Ă  19h.


Les Ponts Couverts


Au pied de la CathĂƠdrale de Strasbourg


Les bĂątiments de l’ÉlectricitĂ© de Strasbourg


Le Stade de la Meinau



L’Église orthodoxe de Tous-lesSaints de Strasbourg


Le cinĂƠma Vox


La Passerelle des Deux Rives



Les tours Black Swans


La Presqu’Île Malraux

La gare de Strasbourg


Les Ponts Couverts et le MAMCS



Le LycĂƠe International des Pontonniers


La CathĂƠdrale de Strasbourg


PresquĂą€™ile depuis porte de France



Eglise St-Pierre Le Jeune

Place de la République



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