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aspect, édition mai 2023

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aspect

UNE FORMIDABLE LEÇON D’ESPOIR

Samra : le pouvoir des pensées positives

NOUVELLE AMBASSADRICE

Brigitte Rosset s’engage pour la Ligue contre le cancer

PLATEFORME D’ÉCHANGE

Des discussions entre personnes touchées

RECHERCHE

Les causes de la leucémie chez l’enfant

Mai 2023

Offre conseils et soutien –La Ligue contre le cancer de votre région

Nous sommes toujours là pour vous !

1 Krebsliga Aargau

Telefon 062 834 75 75

krebsliga-aargau.ch

IBAN: CH09 0900 0000 5001 2121 7

2 Krebsliga beider Basel

Telefon 061 319 99 88

klbb.ch

IBAN: CH11 0900 0000 4002 8150 6

3 Ligue bernoise

c ontre le cancer

Téléphone 031 313 24 24

berne.liguecancer.ch

IBAN: CH23 0900 0000 3002 2695 4

4 Ligue fribourgeoise

c ontre le cancer

Téléphone 026 426 02 90

liguecancer-fr.ch

IBAN: CH49 0900 0000 1700 6131 3

5 Ligue genevoise

c ontre le cancer

Téléphone 022 322 13 33

lgc.ch

IBAN: CH80 0900 0000 1200 0380 8

6 Krebsliga Graubünden

Telefon 081 300 50 90

krebsliga-gr.ch

IBAN: CH97 0900 0000 7000 1442 0

7 Ligue jurassienne

c ontre le cancer

Téléphone 032 422 20 30

liguecancer-ju.ch

IBAN: CH13 0900 0000 2500 7881 3

8 Ligue neuchâteloise

c ontre le cancer

Téléphone 032 886 85 90

liguecancer-ne.ch

IBAN: CH23 0900 0000 2000 6717 9

9 Krebsliga Ostschweiz

SG, AR, AI, GL Telefon 071 242 70 00

krebsliga-ostschweiz.ch

IBAN: CH29 0900 0000 9001 5390 1

10 Krebsliga Schaffhausen

Telefon 052 741 45 45 krebsliga-sh.ch

IBAN: CH65 0900 0000 8200 3096 2

11 Krebsliga Solothurn

Telefon 032 628 68 10 krebsliga-so.ch

IBAN: CH73 0900 0000 4500 1044 7

12 Krebsliga Thurgau

Telefon 071 626 70 00 k rebsliga-thurgau.ch

IBAN: CH58 0483 5046 8950 1100 0

13 Lega cancro Ticino

Telefono 091 820 64 20 legacancro-ti.ch

IBAN: CH19 0900 0000 6500 0126 6

14 Ligue vaudoise co ntre le cancer

Téléphone 021 623 11 11 l vc.ch

IBAN: CH89 0024 3243 4832 0501 Y

15 Ligue valaisanne co ntre le cancer

Téléphone 027 322 99 74 l vcc.ch

IBAN: CH73 0900 0000 1900 0340 2

16 Krebsliga Zentralschweiz

LU, OW, NW, SZ, UR, ZG

Telefon 041 210 25 50 krebsliga.info

IBAN: CH61 0900 0000 6001 3232 5

17 Krebsliga Zürich

Telefon 044 388 55 00 k rebsligazuerich.ch

IBAN: CH77 0900 0000 8000 0868 5

18 Krebshilfe Liechtenstein

Telefon 00423 233 18 45 k rebshilfe.li

IBAN: LI98 0880 0000 0239 3221 1

Merci beaucoup de votre engagement et de votre solidarité !

Lancez votre propre campagne de dons : participate.liguecancer.ch

Pour tout renseignement : téléphone 031 389 94 84

ou : liguecancer.ch/faireundon Votre don en bonnes mains.

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Un adieu et un nouveau départ

Chère lectrice, cher lecteur, Après quinze ans au Comité de la Ligue suisse contre le cancer, je prends congé de vous dans ce numéro d’Aspect. Au cours de cette période, j’ai vu la Ligue contre le cancer se transformer ; elle s’est largement professionnalisée en s’efforçant d’unir les différentes forces pour mieux soutenir les personnes touchées par le cancer et leurs proches.

Les défis restent colossaux, car les cas de cancer continuent d’augmenter en raison de l’évolution démographique. Aujourd’hui encore, le cancer est responsable de trop de décès prématurés et de souffrances inutiles. C’est pour y remédier que notre Ligue s’est modernisée, qu’elle a complété ses compétences et constitué un réseau performant de ligues cantonales et régionales pour affronter l’avenir. Je lui souhaite beaucoup de succès sur cette voie.

En 2010, la Ligue a fêté 100 ans d’engagement au service de la population suisse. Douze ans plus tard, elle a accueilli avec satisfaction l’acceptation de l’initiative « Enfants sans tabac » à la double majorité du peuple et des cantons. Ces deux événements et bien d’autres encore resteront gravés dans ma mémoire au terme de mon mandat de président.

Il me reste à vous remercier pour la confiance que vous nous avez témoignée tout au long de ces années. Je souhaite à mon cher collègue et successeur Georg Stüssi, dont vous pouvez lire l’interview en page 6, énor mément de plaisir et de succès dans ses nouvelles tâches. Quant à vous, chère lectrice, cher lecteur, je tiens à vous exprimer ma reconnaissance pour le soutien que vous apportez à la Ligue contre le cancer à travers vos dons.

Salutations cordiales,

Questions, remarques, suggestions ?

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Kaléidoscope 4 En visite : quatre épisodes de podcast montrent comment la Ligue contre le cancer soutient et accompagne les personnes. À la une 6 Entretien avec le nouveau président de la Ligue contre le cancer : ne pas renvoyer les choses à plus tard. Récemment à la Ligne InfoCancer 7 Prévenir le cancer grâce à l’alimentation ? Recherche 8 Leucémie chez l’enfant : Ben Spycher explore les causes de la maladie. Vivre avec le cancer 10 Portrait : l’odyssée de Samra Sejfic, p ositive envers et contre tout. Éclairage 14 Plateforme d’échange : deux pairs et deux personnes en quête de conseils évoquent leurs discussions. En bref 16 Brigitte Rosset explique pourquoi elle s’engage comme ambassadrice de la Ligue contre le cancer. Jeu 18 Gagnez une casquette signée CAPCOOL. En tête-à-tête 19 Cancer du côlon : un heureux événement après la maladie.
Sommaire
Gilbert Zulian Ancien président de la Ligue suisse contre le cancer
liguecancer.ch/aspect, IBAN: CH 95 0900 0000 3000 4843 9 – Rédaction
L’article
2
Écrivez-nous : aspect@liguecancer.ch
Impressum Éditrice : Ligue suisse contre le cancer, Case postale, 3001 Berne, Téléphone 031 389 94 84, aspect@liguecancer.ch, en chef : Christian Franzoso ( chf ), J oëlle Beeler ( jb e )
Rédaction : Stefanie de Borba ( st b ), Danica Gröhlich (dag), Aline Meierhans ( alm ), Simone Widler ( siw ), O ri Schipper (
en page 8 a déjà été publié dans le rapport de recherche 2022. ) – Mise en page : Oliver Blank – Coordination : Olivia Schmidiger – Impression : Swissprinters AG, Zofingen
Édition :
/23, mai 2023, paraît quatre fois par année.
Bulletin
d’information pour les donatrices et donateurs de la Ligue suisse contre le cancer.

Un portrait émouvant

Considéré comme un « drôle d’oiseau » en raison de ses idées peu conventionnelles, Robert WidmerDemuth, plus connu sous le diminutif de « Röbi », a dirigé pendant de longues années une institution

pour personnes sans abri ou toxicomanes. Atteint d’un cancer du poumon agressif fin 2021, il est décédé durant l’été 2022, à l’âge de 77 ans. Le documentaire « Röbi geht » sortira sur les écrans en mai. Il montre avec

2 minutes pour savoir l’essentiel

délicatesse la façon dont Röbi aborde la mort sans tabou à travers des rencontres avec sa femme et ses enfants, petits-enfants et connaissances. ( chf )

roe bigeht.ch

Citation

Chaque année en Suisse, quelque 2800 hommes et 2000 femmes sont touchés par un cancer du poumon. Dans la quasi-totalité des cas, le diagnostic est posé après 50 ans. Une nouvelle vidéo didactique résume les

principales informations sur la maladie et passe en revue les causes, les chances de guérison et les possibilités de traitement.

( chf )

li guecancer.ch/cancerdupoumon

Atteinte d’un cancer du sein à 58 ans, Claudine Gautschi, 80 ans aujourd’hui, a notamment souffert de fatigue chronique après la chimiothérapie.

4 aspect 2/23 KALÉIDOSCOPE PHOTOS : LS C, M À D.
Cancer du poumon
«Ce qui m’a le plus aidée, ce sont les discussions occasionnelles avec une conseillère de la Ligue contre le cancer. »
Cancer du poumon

Protection solaire Journée mondiale sans tabac

Protéger enfin les enfants

Avec le oui à l’initiative populaire « Enfants sans tabac », la Suisse a fait un grand pas dans la prévention du tabagisme l’an dernier. Le Parlement est maintenant tenu d’améliorer la loi sur les produits du tabac. La révision de la loi sur l’imposition du tabac lui donne une occasion supplémentaire de renforcer la protection

Ra

de la jeunesse. Particulièrement sensibles aux prix, les jeunes se laissent ap pâter par les offres bon marché. Un relèvement de l’impôt minimal sur tous les produits du tabac constitue par conséquent une mesure efficace pour les protéger. La Ligue contre le cancer appuie cette revendication. Elle propose par ailleurs, avec la Ligne stop-tabac au 0848 000 181, un soutien gratuit à toutes les personnes qui souhaitent arrêter de fumer. Cette année, à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, nous mettons en avant les avantages de l’arrêt du tabagisme ( st b ).

l igne-stop-tabac.ch

Nouvelle brochure disponible

Le cancer de l’œsophage Le cancer l’œsophagde e

Chaque année en Suisse, on dénombre près de 600 nouveaux cas de cancer de l’œsophage ( carcinome œsophagien ), ce qui représente un peu plus de 1 % de toutes les maladies cancéreuses. Le cancer de l’œsophage est plus fréquent c hez l’homme que chez la femme. La nouvelle édition passe notamment en revue les tout derniers développements en matière de traitements. D’autre part, afin de faciliter la lecture, la langue a été quelque peu simplifiée par rapport à l’édition précédente. La nouvelle édition de la brochure « Le cancer de l’œsophage » peut être commandée dès maintenant via le shop en ligne. ( c hf )

Une protection efficace

Plus de place à l’ombre ? Pour vous protéger du soleil, un parasol au tissu traité contre les UV est la solution idéale au printemps comme en été. Un parasol avec un UPF50+ ne laisse passer que 2 % du rayonnement ultraviolet nocif et bloque ainsi 98 % des UVA et UVB. Il vous permet de profiter des belles journées sans crainte de dommages pour votre peau en vous assurant une protection fiable contre le soleil. ( chf ) Le parasol – commander ici : boutique.liguecancer.ch/assorti ment

PHOTOS : SH UTTERSTOCK.COM, M À D.
Un guide de la Ligue contre le cancer
aspect 2/23 5
liguecancer.ch/oesophage

Le professeur Georg Stüssi a repris la présidence de la Ligue suisse contre le cancer début mai. Médecin-chef en hématologie, il nous parle de son quotidien professionnel et nous explique l’importance à ses yeux de sa nouvelle fonction.

Monsieur Stüssi, vous êtes tous les jours en contact avec des personnes atteintes de cancer. Quelles questions reviennent le plus ?

Georg Stüssi : Cela dépend de la phase de la maladie. Après le choc du diagnostic, c’est généralement le pourquoi qui domine. Les personnes touchées veulent savoir p our quelle raison le sort s’est abattu sur elles – une question qui n’a guère de sens, car nul n’est responsable de son c ancer. Puis vient le moment où le patient ou la patiente se rend compte qu’on peut vivre avec la maladie et commence à formuler des objectifs pour la suite.

Selon vous, quel rôle jouent les proches ?

Les proches sont une source de soutien importante ; ils donnent beaucoup de force aux personnes touchées. Pendant le cancer, la maladie passe au premier plan, mais chaque individu porte aussi en lui une part saine que l’entourage peut l’aider à développer.

Qu’avez-vous appris dans votre travail avec les personnes atteintes de cancer ?

Que la vie est précieuse et qu’elle est courte. Qu’il est important de faire les choses et de ne pas les renvoyer à plus tard, mais aussi que c’est difficile à appliquer au quotidien…

En mai, vous êtes devenu président de la Ligue suisse contre le cancer. Qu’est-ce que cela signifie pour vous ? C’est un honneur pour moi, mais aussi une responsabilité, car la Ligue contre le cancer est une institution importante qui a une longue tradition derrière elle. Je me réjouis de pouvoir imprimer mon empreinte et d’avoir par exemple la possibilité de m’intéresser de plus près à la politique de santé.

Qu’espérez-vous de la politique ?

Le système de santé est paralysé à cause de nombreux intérêts particuliers difficilement conciliables. J’aimerais

Président de la Ligue suisse contre le cancer depuis mai 2023, Georg Stüssi a grandi dans le canton de Zurich. Il travaille comme médecin-chef au service d’hématologie de l’Institut oncologique de Suisse it alienne ( IOSI ). Ce qu’il apprécie dans sa spécialité ? Le diagnostic de laboratoire et la possibilité d’établir une relation à long terme avec ses patientes et ses patients, même si les nombreuses séances ne lui en laissent pas souvent le temps.

que la politique soit prête à réfléchir à des changements et qu’elle ait la force de les mettre en œuvre.

Quelles sont, à vos yeux, les principales lacunes dans la prise en charge du cancer ?

L’accès aux médicaments innovants doit être garanti. Les personnes touchées par le cancer ne devraient pas avoir à se soucier de questions matérielles en plus de la maladie. Il y a également certaines lacunes à combler dans la prévention et le dépistage au niveau cantonal.

Quelles seront vos priorités en tant que président de la Ligue contre le cancer ?

J’aimerais développer les ressources existantes tout en conservant la diversité et les différences régionales. Une priorité sera d’élargir les offres et de mieux les faire connaître. Il est également important de garantir la sécurité financière pour que la Ligue contre le cancer puisse continuer à être là pour les personnes touchées et leurs proches à l’avenir. •

6 aspect 2/23 PHOTO : LSC À LA UNE
Interview : Stefanie de Borba
« Avec les personnes atteintes de cancer, on apprend à agir sans retard »
Prof. Dr med. Georg Stüssi À propos de la personne

Une bonne alimentation peut-elle prévenir le cancer ?

Petite sélection de questions d’actualité posées à l’équipe de la Ligne InfoCancer.

1« J’ai entendu dire qu’arrêter de manger du sucre permettrait de se débarrasser des cellules cancéreuses en les affamant. Est-ce exact ? »

Un cancer ne peut pas être guéri par l’alimentation ! Un régime équilibré, avec beaucoup de fruits et de légumes et peu d’aliments d’origine animale, peut néanmoins abaisser le risque de développer certains cancers. À l’inverse, une consommation excessive de sucreries et de boissons sucrées peut engendrer une surcharge pondérale, ce qui augmente le risque individuel. Le surpoids est un facteur de risque avéré pour plusieurs cancers, car il favorise l’inflammation en entraînant une surproduction d’hormones et un taux d’insuline durablement élevé. Cela ne signifie cependant pas que le sucre est un facteur de risque direct et provoque le cancer.

liguecancer.ch/equilibree

2« Âgé de 39 ans, j’ai appris q ue j’avais un cancer du poumon il y a trois ans. Mon traitement ( chirurgie et radiothérapie ) est désormais terminé, mais depuis un moment, je manque d’énergie et de force et je suis constamment épuisé. Pourrait-il s’agir de fatigue liée au cancer ? »

La fatigue liée au cancer est une fatigue inhabituelle, qui se caractérise par une lassitude persistante, difficile à surmonter, qui laisse un sentiment d’épuisement total sur le plan physique, psychique et émotionnel. Cette fatigue n’est pas directement

liée à une activité ou un effort. Le sommeil ou le repos se révèlent inefficaces pour la combattre. liguecancer.ch/fatigue

3«J’ai un cancer et des connaissances me conseillent de demander un deuxième avis médical. J’hésite. Qu’en pensez-vous ? Qu’est-ce que cela va m’apporter et qui supportera les coûts ? »

Demander un deuxième avis n’est pas seulement un droit reconnu du patient ; c’est aussi un instrument recommandé à des fins d’assurancequalité. Lors de traitements d’une cer taine importance, cela permet aux malades de prendre des décisions réfléchies et éclairées. Des doutes par rapport à la thérapie préconisée peuvent être une excellente r aison pour prendre conseil auprès d’un deuxième médecin. La plupart des assurances-maladie prennent

en charge les coûts du deuxième avis ; certaines proposent même un service ad hoc. Pour éviter les mauvaises surprises, mieux vaut adresser une demande écrite à votre assurance au préalable.

forumcancer.ch/deuxieme-avis

Ligne InfoCancer

Avez-vous des questions au sujet du cancer ? Avez-vous besoin de parler de vos peurs ou de vos ex périences ? Nous vous aidons.

Appel gratuit

0800 11 88 11

Courriel helpline@liguecancer.ch

Chat liguecancer.ch/cancerline

Skype krebstelefon.ch

Forum forumcancer.ch

aspect 2/23 7 PHOTO : LSC RÉCEMMENT À LA LIGNE INFOCANCER
Écouter, conseiller, informer : les conseillères et le conseiller de la Ligne InfoCancer sont là pour vous et répondent à vos questions.

À la recherche des causes du cancer de l’enfant

Les enfants atteints de leucémie aiguë peuvent très souvent être guéris. Mais pourquoi le cancer du sang frappe-t-il si tôt ?

Telle est la question à laquelle le chercheur

Ben Spycher s’intéresse avec son équipe.

Recherche

Leucémie : types et symptômes

« Le chemin est ardu, mais il faut bien que quelqu’un le prenne », déclare Ben Spycher sans détour. Le chercheur sait de quoi il parle. Depuis plus de dix ans, il dirige un groupe qui étudie les causes du cancer de l’enfant à l’Institut de médecine sociale et préventive de l’Université de Berne. C’est là « un terrain difficile, entre autres parce qu’il y a tellement de choses qui se produisent simultanément dans nos vies », observe le biostatisticien qui, dans les projets soutenus par la Ligue suisse contre le cancer, s’est attaché à découvrir pourquoi les enfants développent une leucémie.

Polluants, génétique et autres

La leucémie résulte d’un dérèglement du système de production du sang dans la moelle osseuse qui entraîne une prolifération incontrôlée de cellules immatures ( voir encadré ). Ses causes restent largement inconnues, même si on s ait que certaines substances toxiques peuvent jouer un rôle dans l’apparition de la maladie.

Ben Spycher a analysé les données du registre du cancer de l’enfant et celles des recensements de la population à l’aide de méthodes statistiques. Il a ainsi pu identifier un facteur de risque : « Nos calculs ont mis en évidence un risque de leucémie accru chez les enfants dont les mères ont été exposées au benzène dans leur travail. »

Le b enzène, souvent utilisé comme solvant par le passé, est principalement issu de combustibles et de processus de combustion. Il est présent dans les gaz d’échappement et se classe donc parmi les polluants atmosphériques liés au trafic routier dont les effets négatifs sur la santé sont avérés. On ne peut toutefois pas attribuer ces effets à une seule et unique substance, car la circulation routière produit aussi des poussières fines et d’autres substances cancérigènes qui exercent leur action simultanément. Nous ne sommes cependant pas uniquement exposés à d’éventuels polluants dans l’air que nous respirons ; nos gènes et nos comportements ont aussi une influence

Chaque année en Suisse, on dénombre 1200 nouveaux cas de leucémie, ce qui représente 2,7 % de toutes les maladies cancéreuses. Les hommes ( 60 % ) sont davantage touchés que les femmes ( 40 % ). Les leucémies constituent le cancer le plus fréquent chez l’enfant.

Le terme de leucémie recouvre différents cancers du système de production des cellules sanguines : la moelle osseuse. La leucémie se caractérise par l’arrêt du processus de maturation de divers types de globules blancs. Des globules blancs immatures se multiplient alors dans le sang et entravent le fonctionnement des cellules sanguines saines. On distingue deux formes de leucémie :

• Les leucémies aiguës se déclarent brutalement et évoluent rapidement.

• Les leucémies chroniques restent asymptomatiques pendant des mois, voire des années, et progressent plus lentement.

La leucémie provoque différents troubles, notamment de l’anémie, caractérisée par de la fatigue, une pâleur et des difficultés respiratoires, ainsi qu’une tendance aux saignements ( bleus, saignements du nez et des gencives, saignement prolongé en cas de blessure ). Les personnes concernées sont aussi plus sujettes aux maladies infectieuses ; elles ont facilement de la fièvre, des inflammations de la peau ou des muqueuses. D’autres symptômes peuvent apparaître au niveau des organes touchés : ganglions lymphatiques enflés, tiraillements douloureux dans le foie et la rate, douleurs osseuses, par exemple. Vous trouverez ici des informations complémentaires ainsi qu’une brochure détaillée sur les leucémies de l’adulte : liguecancer.ch/leucemies

sur notre risque de cancer. On ne peut pas prendre les données et en effacer purement et simplement cet effet, explique le chercheur. « Mais dans nos analyses, nous essayons dans toute la mesure du possible de corriger les autres facteurs », p oursuit-il.

8 aspect 2/23 RECHERCHE
Texte : Ori Schipper, adaptation : Danica Gröhlich, photo : Valérie Chételat

Un coup d’œil dans le télescope

Dans une étude financée par la Ligue suisse contre le cancer, le scientifique s’est également intéressé à l’influence des rayons solaires sur la survenue de la leucémie. Le biost atisticien peut-il nous rassurer dans ce domaine ? « Les premières analyses semblent indiquer que les rayons ultraviolets du soleil ne causent probablement pas de leucémies. Ce serait plutôt l’inverse, ils paraissent même avoir un léger effet protecteur. Nous avons trouvé des éléments qui suggèrent qu’une exposition accrue aux rayons UV p ourrait réduire le risque de leucémie lymphoblastique aiguë, mais aucune indication quant à un lien avec d’autres formes de cancer du sang. »

Dans une étude par questionnaires, l’équipe de chercheurs s’est penchée sur l’exposition des enfants aux rayons UV du soleil en Suisse. 40 % environ des enfants interrogés avaient attrapé au moins un coup de soleil au cours des douze derniers mois. Cette part était plus faible chez ceux qui s’étaient régulièrement protégés du soleil. Les mesures du rayonnement UV sur cinq jours ont par ailleurs montré que les enfants se tenaient généralement non loin de leur domicile et que l’exposition était avant tout liée à des activités en plein air durant la pause de midi et, dans une moindre mesure, à la saison ( du printemps à l’automne ). Pour Ben Spycher, « les données extraordinaires disponibles en Suisse » sont très appréciables dans son tra -

vail : « Nous avons des modèles d’une bonne précision dans l’espace qui découlent d’un réseau serré de mesures météorologiques. Et nous pouvons relier les informations tirées du recensement de la population et celles du registre national du cancer de l’enfant. Cela veut dire que nous disposons de données pour 8 millions d’habitants, y compris 1,3 million d’enfants. » Ce f antastique ensemble de données est un instrument puissant. « C’est comme si nous avions un télescope. Il faut donc l’allumer et y jeter un coup d’œil pour essayer d’apporter des réponses. »

Une approche plus nuancée

Le scientifique, qui a tous les jours la statistique des enfants touchés sous les yeux, estime qu’il a développé une approche plus nuancée du risque. Il a mieux intégré l’image du risque absolu : « Chaque année, six enfants sur 100 00 0 contractent une leucémie. Le risque absolu est donc très faible, et même s’il doublait, il serait encore faible. Je n’en prends pas moins au sérieux une modification de ce risque. »

Si Ben Spycher se consacre à la recherche, c’est pour qu’encore moins d’enfants développent un cancer du sang à l’avenir : « Le f ait que ce chemin a déjà mené à des succès me motive », dit-il. C’est pourquoi il continue sur cette voie, quand bien même elle se révèle ardue. •

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Ben Spycher témoigne sa reconnaissance à tous les donateurs et toutes les donatrices. « Un immense merci ! Sans ce soutien financier, nous ne pourrions pas faire les recherches que nous faisons. »

Pour Samra et sa famille, la vie reprend son cours

Samra Sejfic n’a jamais perdu espoir. Malgré ses graves problèmes de santé, elle est toujours restée optimiste. Sa famille et la Ligue soleuroise contre le cancer ont épaulé la jeune femme, mère de trois enfants, durant la pire crise de sa vie. Récit, entre coups du sort et pouvoir des pensées positives.

Texte : Christian Franzoso, photos : Gaëtan Bally

« Papa gagne toujours au Uno », lancent les jumeaux, Nadiya et Adem, 10 ans. Amir, de quatre ans leur aîné, approuve d’un hochement de tête. Mais aujourd’hui, la victoire échappe à Erzan Sejfic, qui finit même dernier. « C’est classique : il suffit d’affirmer quelque chose pour que l’inverse se produise », commente sa femme, amusée. « Perdre au Uno, finalement, quelle importance ? Il y a des choses plus graves dans la vie », ajoute-t-elle. Samra, 38 ans, sait de quoi elle parle : l’an passé, un cancer de l’estomac l’a mise sur le flanc pendant de longs mois. En février 2022, Samra, qui travaillait encore comme esthéticienne, était littéralement à bout de souffle. « Monter l’escalier jusqu’au troisième étage était un calvaire », r aconte-t-elle. Erzan s’est alarmé, car Samra est une femme dynamique, qui a toujours concilié travail et famille sans problème. « Je lui ai dit qu’elle devait voir un médecin de toute urgence », s e rappelle le logisticien de 41 ans.

Différents diagnostics

Les premiers examens révèlent un trouble sévère du rythme cardiaque. Samra est hospitalisée aussitôt. Les médecins constatent que la partie droite du cœur est hypertrophiée et empiète sur les vaisseaux pulmonaires. Samra reçoit des médicaments pour fluidifier le sang, mais à peine rentrée chez elle, elle perd connaissance à plusieurs reprises. Retour à l’hôpital. Comme l’état de la jeune femme se dégrade, elle est transférée en urgence dans un établissement plus grand. Dix soirs de suite, elle s’évanouit, toujours à la même heure. Son oncle, médecin en Allemagne, attire son attention sur une réaction allergique extrêmement rare qui peut survenir avec les anticoagulants qu’elle prend. « J’avais des bleus partout », observe Samra.

De quoi souffre-t-elle au juste ? Personne ne le sait vraiment. La pression sanguine dans les artères pulmonaires es t trois fois plus élevée que la normale. « Un médecin m’a dit que je ne récupérerais pas 10 % de ma qualité de vie ;

je ne pourrais plus aller au parc avec les enfants », confie la jeune femme, qui a besoin d’un appareil à oxygène. Une greffe cardiaque et pulmonaire est même envisagée et Samra est transférée à l’Hôpital universitaire de Zurich. Des vomissements répétés révèlent alors la cause de ses problèmes. « Les vomissures étaient noires comme du marc de café », explique la jeune femme. Une biopsie met en évidence des saignements au niveau de l’estomac. Le diagnostic tombe avec la gastroscopie : c ancer de l’estomac, un adénocarcinome de deux centimètres sur trois. L’origine des souffrances de Samra est enfin connue. « Je n’ose pas imaginer ce qui serait arrivé si on avait procédé à une greffe du cœur et des poumons… »

Samra Sejfic

Une chimiothérapie est engagée aussitôt. Clouée au lit, Samra passe près de deux mois à l’hôpital de Zurich et peut à peine s’exprimer. Durant cette période, elle lit les brochures de la Ligue contre le cancer en ligne avec Erzan. « Quand je pense à tout ce que nous avons traversé… », soupire son mari, les larmes aux yeux, avant de s’interrompre. Il se reprend et poursuit : « Ça a été dur, mais heureusement, Samra a tenu le coup. »

De retour à la maison, la jeune femme doit se soumettre à d’autres chimiothérapies, neuf cycles en tout. Elle perd ses cheveux, ses cils et ses sourcils et se met à porter des perruques. « Je voulais me sentir bien dans ma peau malgré la c himio et mon crâne chauve », avoue-t-elle. Elle essaie de voir le côté positif : « Je c hoisissais mes perruques en fonction de mon humeur. Je pouvais me transformer tous les jours, devenir quelqu’un d’autre en quelque sorte. »

Inquiétudes existentielles

Pour le goûter, Samra sert du gâteau au chocolat, un reste de l’anniversaire d’Amir la veille. « Ac heté par moimême », plaisante-t-elle. Depuis qu’elle a été opérée de l’estomac pour son cancer l’été dernier, son œsophage est relié quasi directement à l’intestin grêle. « Mon esto -

« Mes parents me prennent plus souvent dans les bras. J’ai reçu tellement d’amour. »
10 aspect 2/23
VIVRE AVEC LE CANCER
Samra Sejfic entourée de ses proches : Na diya, Adem, Amir et Erzan avec le chat Nala ( de g auche à droite ).

mac a maintenant la taille d’une prune. Je suis obligée de manger et boire séparément », explique-t-elle. Elle cuisine toutefois encore avec plaisir. « Mais la pâtisserie, ce n’est pas mon domaine », confie-t-elle. « Faire un gâteau, c’est simple », objecte Adem. « On prend des œufs, de la farine, de l’eau et du chocolat et le tour est joué ! »

capacité de travail de Samra entraîne des difficultés financières. L’ancien employeur de la jeune femme s’est borné à continuer de verser le salaire pendant la durée prévue par la loi, soit 30 jours dans son cas selon le code des obligations ; il n’avait pas conclu d’assurance d’indemnités journalières pour elle. Le revenu d’Erzan ne suffit pas pour couvrir les besoins du ménage de cinq personnes. « Comment payer notre loyer ? Et la nourriture ? », s e demande le couple avec angoisse. Malgré ces problèmes existentiels, Samra ne voulait en aucun cas recourir à l’aide sociale.

« J’ai toujours travaillé depuis l’âge de 15 ans. Pour moi, ce n’était pas une option », s ouligne-t-elle.

Durant son séjour à l’hôpital, Samra ne s’est pas seulement inquiétée de sa santé, mais aussi du bien-être de ses enfants. Amir, Nadiya et Adem comprennent-ils la maladie de leur mère ? Comment font-ils face à cette situation extrême ? Er zan leur donne des explications sur l’état de Samra et leur insuffle du courage : « Maman est bien soignée, elle va s’en sortir ! » Les enfants réagissent positivement. « Ils s e sont montrés très ouverts et compréhensifs », résume Samra. Adem, qui a fait des recherches, a découvert que le cancer de l’estomac représente 3 % seulement des décès par cancer chaque année. L a f amille n’est cependant pas au bout de ses peines : l’in -

Le service social de l’Hôpital universitaire de Zurich l’a mise en contact avec la Ligue soleuroise contre le cancer. La conseillère, Linda Wälchli, a épaulé la famille et évité le pire : « Samra et Erzan Sejfic auraient dû s’endetter pour surmonter cette mauvaise passe. Heureusement, nous avons pu empêcher cela grâce au soutien financier de la Ligue soleuroise contre le cancer et au fonds d’entraide de la Ligue contre le cancer. C’était aussi très important pour les enfants », explique-t-elle. « Je suis infiniment reconnaissante à Linda Wälchli et à la Ligue contre le cancer de leur soutien ; nos discussions m’ont aidée à garder confiance », déclare Samra.

À présent, elle a repris le travail un jour par semaine comme gestionnaire. Des contrôles médicaux sont programmés tous les trois mois, car il y a toujours un risque que son cancer revienne. Mais Samra refuse de broyer du noir. « Une attitude positive joue un rôle essentiel dans le processus de guérison », affirme-t-elle. « J’ai décidé de ne

« Je voulais me sentir bien dans ma peau malgré la chimio et mon crâne chauve. »
Samra Sejfic
12 aspect 2 /23 VIVRE AVEC LE CANCER
Jeux et divertissements : d étente pour toute la famille.

laisser aucune chance aux pensées négatives. » Le s outien et la gentillesse du personnel soignant, de son entourage et de sa famille l’ont aidée à surmonter la crise. « Mes parents me prennent plus souvent dans les bras. J’ai reçu tellement d’amour », dit-elle. Son cancer a soudé toute la famille encore plus étroitement. Un jour, Samra aimerait transmettre ses expériences en officiant comme pair pour la Ligue contre le cancer : « Je s erais heureuse de soutenir les malades et leurs proches et de les faire profiter de mon savoir. » Mais pour le moment, elle doit récupérer. Elle prévoit de partir en voyage quelques jours avec sa meilleure amie. Celle-ci est venue lui vernir les ongles à l’hôpital quand Samra pouvait à peine bouger. Et cet été, toute la famille prendra des vacances. « Nous ne savons pas encore où nous irons, mais nous nous réjouissons déjà », dit-elle en riant. • Vous trouverez d‘autres photos de Samra en ligne sur : liguecancer.ch/samra

Ligues cantonales et régionales

Soutien direct sur place

Linda Wälchli dirige le secteur Conseil et soutien de la Ligue soleuroise contre le cancer depuis 2019. Au total, 18 ligues cantonales et régionales contre le cancer sont là pour les personnes touchées en Suisse. Elles conseillent et épaulent les malades et leurs proches sur place. Elles les aident par exemple à régler les questions d’assurances, sont à l’écoute de leurs angoisses ou les renseignent sur le service de transports ou la garde des enfants durant la maladie.

liguecancer.ch/region

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Le maquillage pour l’estime de soi. Même pendant son cancer, il était important pour Samra de se sentir bien dans sa peau.

Unis contre le cancer : une plateforme pour discuter entre personnes touchées

Depuis l’automne dernier, la Ligue contre le cancer propose une plateforme qui permet aux malades et à leurs proches de discuter avec des personnes elles-mêmes touchées par la maladie ou qui accompagnent un être cher atteint d’une tumeur.

La nouvelle plateforme de la Ligue contre le cancer offre à des personnes qui traversent des épreuves similaires la

possibilité d’échanger dans un cadre sécurisé. Elle s’adresse aux malades et aux proches qui souhaitent discuter avec des pairs, c’est-à-dire des personnes qui savent, pour en avoir elles-mêmes fait l’expérience, ce que vivre avec un cancer signifie. Les contacts peuvent s’effectuer en ligne, par téléphone ou en face-à-face.

Mais pourquoi s’engager comme pair ? Est-il difficile, pour les deux parties impliquées, de se confier à quelqu’un qu’on ne connaît pas et d’aborder des sujets personnels ? Aspect a interrogé deux pairs, Memory et Stefan, ainsi que deux personnes qui les ont contactés sur la plateforme.

pe erplattform.krebsliga.ch

Memory (47), pair

Cancer du sein diagnostiqué en 2018. Récidive en février 2022.

Po urquoi vous engagez-vous en tant que pair ? Qu’est-ce qui vous a motivée ?

J’ai appris à gérer toute une série d’effets indésirables pendant et après les traitements et j’essaie de tirer le meilleur parti de chaque journée. Malgré la récidive et d’autres malheurs dans ma vie, je reste gaie et positive. Il me tient à cœur de partager cette façon de voir les choses avec d’autres.

N’est-il pas difficile de parler constamment du cancer ?

Pour moi, non. J’aimerais que la société parle plus ouvertement avec les personnes touchées, car le cancer reste tabou. On a souvent peur d’aborder la question, alors qu’il est important de le faire !

Po urquoi une telle plateforme est-elle nécessaire ?

Les professionnels de la médecine, de la psychiatrie et de la psychologie apportent un immense soutien. Cela ne remplace cependant pas l’échange avec une personne qui a elle-même un cancer. Un grand nombre de patientes et de patients connaissent un passage à vide, j’en ai moi-même fait l’expérience. Dans ces moments-là, j’aurais été heureuse de pouvoir discuter avec une personne qui sache ce que c’est.

Entretien téléphonique avec une femme de 48 ans qui souhaite rester anonyme. Cancer du sein diagnostiqué en 2021.

Po urquoi avez-vous contacté Memory ?

Je voulais savoir pourquoi son cancer avait récidivé afin de mieux évaluer ma propre situation. Parler à quelqu’un qui est passé par des épreuves similaires est très précieux ; personne ne peut mieux comprendre ce qu’on ressent.

Co mment avez-vous trouvé les échanges avec Memory ?

Nous avons eu une longue discussion très détendue. Le contact a bien passé et nous avons abordé une foule de sujets. Comme nous habitons très loin l’une de l’autre, nous n’avons pas pu nous rencontrer en face-à-face.

Da ns quelle mesure cet échange est-il différent d’une discussion avec un proche ?

Ex pliquer ce qu’on ressent pendant une chimiothérapie est impossible. De plus, les personnes en bonne santé ne souhaitent généralement pas le savoir. Elles ne veulent pas être confrontées au cancer, car elles pourraient être les prochaines sur la liste. C’est pour cela que cette discussion m’a beaucoup apporté.

Quels conseils Memory a-t-elle pu vous donner ?

Elle m’a montré qu’il y a toujours une voie possible, même après une récidive. Qu’on peut tout à fait être heureux et qu’on en a le droit. Et aussi que, malgré mon cancer, je peux nouer une nouvelle relation de couple.

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Texte : Christian Franzoso

Stefan W. (57), pair Cancer de la prostate agressif diagnostiqué en 2019.

Po urquoi vous engagez-vous en tant que pair ? Qu’est-ce qui vous a motivé ?

Le c ancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme. Pourtant, il reste tabou ; on en parle moins en public que d’autres problèmes de santé. Il me semble par conséquent important de transmettre les expériences que j’ai faites dans le cadre de la maladie, de l’opération et de ses répercussions. Je veux redonner courage et confiance à d’autres patients, leur dire qu’on peut être heureux malgré le diagnostic.

Co mment avez-vous trouvé les échanges ?

Ex trêmement ouverts et sincères. Une discussion entre personnes touchées offre la possibilité d’échanger d’égal à égal. Elle n’a toutefois de sens qu’à partir du moment où l’on est prêt à parler de ses peurs et de ses doutes.

N’est-ce pas difficile de se confier à une personne inconnue, d’évoquer sa propre histoire ?

Jusqu’ici, partager mes expériences et mon vécu ne m’a jamais posé problème, que ce soit en tant que pair ou dans ma vie de tous les jours. Je suis conscient que mon vis-à-vis se heurte à des difficultés du même type que celles que j’ai moi-même rencontrées.

Q uelle importance revêt cette offre ?

Discuter avec des personnes qui ont fait des expériences similaires est le seul moyen pour mieux comprendre ce que vivre avec un cancer signifie. À mon avis, bien des questions ne peuvent trouver une réponse authentique qu’auprès d’autres personnes touchées.

Discussion par téléphone avec un homme de 67 ans qui souhaite rester anonyme. Cancer de la prostate diagnostiqué en 2019.

Po urquoi avez-vous contacté Stefan W. sur la plateforme de la Ligue contre le cancer ?

Lorsque j’ai appris le diagnostic et que celui-ci a été confirmé par un deuxième avis médical, j’ai cherché des informations sur internet. J’étais désespéré et j’ai été soulagé en découvrant la plateforme sur le site de la Ligue contre le cancer. Je me suis inscrit le soir même et j’ai pu téléphoner à Stefan une semaine plus tard.

Co mment avez-vous trouvé les échanges avec Stefan W. ?

Très agréables et rassurants. La discussion m’a aidé à calmer les pensées qui tournaient en boucle. Nous avons également parlé de sujets très intimes, comme l’incontinence et l’impuissance.

Avez-vous eu du mal à aborder ces questions ?

Je n’ai éprouvé aucune gêne. Le fait que je ne connaissais pas Stefan a certainement été un avantage. J’ai parlé de ces problèmes avec ma femme, mais j’aurais eu plus de peine à en discuter avec d’autres personnes de mon entourage.

En q uoi ce type d’échange est-il différent d’une discussion avec un professionnel de la médecine ?

Un échange entre personnes touchées va plus loin. Il ne se limite pas à l’aspect médical. On peut partager des sentiments, des expériences et des peurs, et ce à un niveau plus émotionnel qu’avec un médecin.

Pourquoi une telle plateforme est-elle importante ?

Elle offre la possibilité de parler ouvertement de sujets intimes tout en gardant la distance nécessaire. Ce n’est pas comme dans un groupe d’entraide, où les interactions sont plus étroites. Je recommande la plateforme à toutes les personnes qui cherchent ce genre d’échanges.

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PHOTOS : SH UTTERSTOCK.COM, M À D.

Nouvelle ambassadrice de la Ligue contre le cancer

Engagée en faveur des personnes touchées par le cancer

Brigitte Rosset incarne avec virtuosité les turpitudes de l’âme humaine à tr avers différents personnages aux propos incisifs. Elle a reçu en 2015 le Prix suisse du théâtre, une distinction de l’Office fédéral de la culture soulignant ses multiples talents d’actrice exceptionnelle.

Figure bien connue et très appréciée de la scène culturelle en Suisse romande, Brigitte Rosset a conquis un large public grâce à sa finesse d’observation, son humour subtil et sa capacité à rire de tout – y compris d’elle-même – avec une saine

distance ironique… et ce depuis 30 ans. Sans agressivité ni déclamations politiques, elle observe l’existence et la restitue avec la sensibilité de l’artiste.

Que ce soit en solo ou aux côtés d’autres comédiennes et comédiens,

Sur scène, elle parle de tout, sans tabou : « C’est vrai que dans mes spectacles, j’aime aborder des sujets réputés difficiles et je suis pour qu’on puisse parler de tout ouvertement, surtout lorsque l’on souffre. » Une démarche qui convient parfaitement à la Ligue contre le cancer, laquelle apporte son soutien aux personnes touchées dans des situations complexes, ouvrant un espace de dialogue qui donne stabilité, orientation et confiance. En tant qu’ambassadrice de la Ligue contre le cancer, Brigitte Rosset veut lever le tabou autour du cancer : « Moi aussi je me bats. Pour qu’on en parle » – telle est sa devise ! ( siw ) liguecancer.ch/ambassadeurs

Beldona retouche votre bikini préféré

Vous avez subi une chirurgie mammaire et votre maillot de bain favori ne vous va plus ? Beldona peut l’adapter pour vous ! C’est la seule marque de lingerie en Suisse qui personnalise depuis de nombreuses années les soutiens-gorges et maillots de bain pour les femmes opérées du sein, afin qu’elles se sentent à l’aise et bien soutenues en toutes circonstances.

L’atelier de retouche coud la doublure pour la prothèse, ajuste les bretelles et les attaches ou retire les armatures.

Les femmes concernées peuvent soit apporter leur maillot de bain dans

Une mode de bain sur mesure pour les femmes opérées du sein.

un magasin Beldona, soit choisir sur place un modèle adapté à leur morphologie. Le tissu pour la doublure, particulièrement doux et agréable

pour la peau, est fourni par la maison suisse Greuter Jersey. ( alm )

beldona.com

16 aspect 2/23 EN BREF PHOTOS : VI NCENT CALMEL, M À D.
Mode de bain pour les femmes opérées du sein Brigitte Rosset, comédienne et ambassadrice de la Ligue contre le cancer.

Agenda

Le visage, une zone à protéger des UV

Les ligues cantonales et régionales contre le cancer organisent régulièrement des cours, rencontres, ateliers et événements à l’intention des personnes touchées par le cancer et de leurs proches. Ces offres permettent de marquer une pause, trouver du soutien et échanger. Consultez notre offre, participez et faites le plein d’énergie pour affronter le quotidien. À bientôt !

Vers les cours et manifestations : liguecancer.ch/agenda

Point fort de l’agenda

Source de lumière et de chaleur, le soleil est indispensable à la vie et contribue au bien-être. Mais il n’est pas sans danger : les rayons ultraviolets (UV) peuvent abîmer la peau. Celle-ci ne peut être exposée au soleil qu’un certain temps sans rougir. Lorsqu’elle rougit, cela indique qu’elle a été endommagée ; elle peut toutefois aussi l’être en l’absence de signe extérieur.

Des coups de soleil répétés augmentent le risque de cancer de la peau. Pour s’en préserver, il est important de s’assurer une protection optimale en tout temps, par exemple en restant à l’ombre, en portant des vête -

ments couvrants et en optant pour une crème solaire adaptée pour le visage. En effet, le visage est l’une des parties du corps les plus exposées aux rayons UV. En outre, la peau y es t plus fine, ce qui la rend plus sensible à la lumière. Il convient par conséquent de la protéger toute l’année avec des produits solaires spécifiques, dotés d’un indice de protection élevé.

L a marque Eucerin s’engage aux côtés de la Ligue contre le cancer avec ses produits pour diminuer le nombre de cancers de la peau à long terme. ( alm ) eucerin.ch

Sport et solidarité : tournoi de golf caritatif

Inscrivez-vous dès maintenant

Fans de golf, à vos agendas : la Ligue suisse contre le cancer organise le 4 juillet 2023 pour la première fois un tournoi caritatif au Golf and Country Club Wallenried ( FR ). Le tournoi ( scramble à quatre ) es t ouvert aux joueurs et joueuses de tout niveau. Les entreprises peuvent former des flights.

Vivez de magnifiques moments sur le green dans le cadre enchanteur de Wallenried tout en manifestant votre solidarité. Les recettes sont versées à la Ligue contre le cancer. Les inscriptions sont prises par ordre d’arrivée.

liguecancer.ch/golf

Rencontre : réinsertion professionnelle après un cancer

Vous revenez d’un long arrêtmaladie ? Vous reprenez le travail prochainement ou l’avez déjà repris ? Vous souhaitez partager votre expérience avec d’autres personnes ayant une expérience similaire ? Venez en parler !

Date : d ès le 25 mai 2023, un jeudi par mois

Lieu : Riaz

Informations supplémentaires : fribourg.liguecancer.ch/reinsertion

aspect 2/23 17 PHOTOS : LS C, M À D. Protection solaire ? Oui, sans l’ombre d’un doute !
N’oubliez pas les parties les plus exposées, comme les lèvres, le nez et les oreilles.

Solution

Dix casquettes CAPCOOL bleu marine à gagner

En début d’été, on ne se rend pas toujours compte de l’intensité du rayonnement solaire, car les températures sont encore fraîches. Les zones du corps exposées, comme le cuir chevelu et le visage, sont particulièrement vulnérables et doivent être protégées.

Avec sa marque CAPCOOL, TBT-Swiss ( Tech-brun-Tex GmbH ) a conçu une collection de couvre-chefs qui assurent une protection intégrale contre les UVA et les UVB. Le tissu spécial, fabriqué en Suisse, réfléchit les rayons solaires et a un effet rafraîchissant, ce qui garantit un confort optimal. « Garder la tête froide même quand la température monte », telle est la devise de la marque.

Les textiles apportent une protection efficace contre le soleil et figurent en bonne place dans les conseils de la Ligue contre le cancer : pour profiter d’un séjour au grand air sans nuage, ombre, vêtements, chapeau et crème solaire sont autant d’éléments indispensables.

Plus d’informations sur CAPCOOL : capcool.ch

CAPCOOL soutient la Ligue contre le cancer en lui versant un franc pour chaque casquette vendue. Merci infiniment !

Participation

En ligne : liguecancer.ch/solution – ou avec une carte postale : envoyez la solution avec votre nom et adresse à l’adresse suivante : Ligue suisse contre le cancer, Effingerstrasse 40, case postale, 3001 Berne Dernier délai d’envoi : le 26 mai 2023. Bonne chance !

Les gagnantes et gagnants de l’édition de janvier 2023, solution : M OLECULES

Elsbeth Brun, 6112 Doppleschwand – Janine Bujard, 1800 Vevey – Jean-Claude Henry, 3053 Münchenbuchsee – Pierre-Olivier Lachat, 2800 Delémont –Yvonne Meli, 9300 Wittenbach

18 aspect 2/23 RAETSEL.CH JEU

Mon faceà-face avec le cancer

Lorsque Jonas Röösli, 39 ans, a appris qu’il avait un cancer du côlon, son univers s’est écroulé. Il a néanmoins réussi à reprendre pied et il soutient à présent d’autres personnes touchées en officiant comme pair pour la Ligue contre le cancer. Il y a peu, il a fêté un heureux événement.

1

Quand le diagnostic est tombé fin 2019 – un cancer du côlon –, j’avais 35 ans. J’avais souffert de troubles intestinaux durant l’été, mais je les avais mis sur le compte d’un plat de poisson avarié consommé pendant mes vacances à vélo. 2

Au cours des mois qui ont suivi, les problèmes ont progressivement empiré. J’étais convaincu qu’il s’agissait d’une inflammation de l’intestin. Jusqu’à la terrible nouvelle : cancer du côlon, stade 3. Il n’y avait pas de métastases, mais 10 ganglions lymphatiques étaient atteints. Quand le gastro-entérologue m’a annoncé le résultat, j’ai cru à un mauvais rêve. Qu’allais-je faire à présent ? 3

Grâce au soutien de mon entourage – ma femme, des amis compréhensifs, un employeur accommodant et une psycho-oncologue qui a su me motiver –, j’ai surmonté l’opération et les onze cycles de chimiothérapie. 4

La maladie m’a fait perdre le contrôle de mon existence. Grâce à la psycho-oncologue,

j’ai pu reprendre les choses en main. Elle m’a conforté dans les stratégies que j’avais adoptées et m’a aidé à décider de nouveau par moi-même. C’est ainsi que, durant la chimiothérapie, j’ai changé d’hôpital, car je ne me sentais pas bien là où j’étais soigné. J’ai également appelé la Ligne InfoCancer et les discussions ont été extrêmement utiles. 5

Je travaille dans l’éducation aux médias. Après la thérapie, j’ai repris ma vie professionnelle à 100 %. Aujourd’hui, je vais bien, hormis quelques séquelles tardives (côlon irritable, p. ex.). En novembre 2022, ma femme et moi avons accueilli notre premier enfant. Nous ne pensions pas avoir ce bonheur si vite ; cela ne va pas de soi, surtout après une chimiothérapie. 6

Je ne pense presque plus au cancer désormais. C’était différent la première année après la fin des traitements. J’étais tendu en attendant le résultat des exa-

mens. Durant les thérapies comme après, j’ai souvent éprouvé le besoin de discuter avec d’autres personnes touchées. Une foule de questions m’interpellaient et m’interpellent encore en tant que « jeune patient » : la planification familiale, le taux d’activité professionnelle, le changement d’emploi, la façon de gérer l’incertitude et l’altération de l’image corporelle. 7

À présent, je m’engage au sein du Conseil des patients de la Ligue contre le cancer et en tant que pair. Je partage mes expériences avec d’autres patientes et patients. Les personnes qui souhaitent échanger avec moi peuvent me joindre sur la plateforme de la Ligue contre le cancer. À bientôt ! •

Vous trouverez d’autres histoires ainsi que d’autres témoignages de personnes touchées par le cancer ici : liguecancer.ch/histoire

aspect 2/23 19 EN TÊTE-À-TÊTE PHOTO: M À D.
Propos recueillis par Christian Franzoso Jonas Röösli a repris pied et soutient d’autres personnes touchées en tant que pair.

Comment apporter votre soutien

La Ligue contre le cancer est là pour les malades et leurs proches dès le départ. Elle leur apporte son aide à travers des conseils, des informations, des cours et un soutien financier dans les situations difficiles.

C’est pour cela que nous avons besoin de vous : grâce à votre générosité, nous pouvons financer davantage de projets de recherche pour développer de nouveaux traitements qui sauvent des vies. Grâce à vous, nous pouvons également être une interlocutrice de référence pour un nombre encore plus grand de patientes et patients.

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Partenariat de recherche

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Que ce soit par un don d’entreprise, une campagne commune, une action de bienfaisance organisée par vos collaborateurs : diverses possibilités s’offrent à vous.

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Chaque contribution compte et est très appréciée. Un grand merci pour votre engagement !

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Dana Raone du service des dons

Ligue Suisse contre le cancer :

Tél. 031 389 94 84

liguecancer.ch/dons

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