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Animaux fabuleux

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Introduction.....................................................8 L’araignée ....................................................... 12 La belette.........................................................18 Le bouc ............................................................ 21 Le cerf.............................................................. 27 Le chat ............................................................. 32 La chauve-souris ............................................ 38 Le cheval ......................................................... 45 Le chien ...........................................................50 La chouette ..................................................... 56 Le corbeau ...................................................... 64 Le crapaud ......................................................70 Le dragon ........................................................ 74 Le hérisson .....................................................82 La huppe .........................................................88 Le loup............................................................. 93 Le merle ........................................................ 101 Le rat ............................................................. 104 Le renard ...................................................... 108 La salamandre ............................................... 114 Le serpent ...................................................... 119 Bibliographie................................................128 Légendes ........................................................134 Index ............................................................. 139 7
Sommaire

Animal électuaire et merveilleux

De l’Antiquité au Moyen Âge, les animaux ont revêtu une importance particulière, jouant tour à tour un rôle bénéfique ou maléfique. Sacrifiés aux dieux de la mythologie grecque, latine et égyptienne par des mages qui en tiraient des augures, ils furent aussi utilisés en pharmacopée, en complément des plantes médicinales, seuls ingrédients dont disposaient les médecins de l’époque.

Aristote (ive siècle avant J.-C.) et Pline l’Ancien (23-79) ont laissé une œuvre de science remarquable, le premier par une étude rigoureuse du monde animal, excluant les bêtes imaginaires et les récits merveilleux, le second par son Histoire naturelle en 37 volumes, dont les livres VIII à XI sont consacrés aux animaux en général et XXVIII à XXXII à leur usage médicamenteux. Sans méthode ni critique, ces ouvrages transmettent les connaissances médicales d’alors, largement tirées de l’œuvre d’Aristote, mais abondent aussi en croyances légendaires, peuplées de bêtes fabuleuses comme le dragon, gardien de trésor.

Bête magique ou diabolique

Les médecins, mais aussi les sorciers et magiciens du Moyen Âge, ont largement puisé dans les connaissances des premiers savants et naturalistes. L’animal, dont les extraits organiques (chair, sang, viscères, fiente) entrent dans les prescriptions, sert de transfert pour absorber les maladies, mais participe aussi à des cérémonies magiques préparées par des sorciers qui tirent parti de la naïveté de pauvres hères et alimentent les superstitions. Il suffit qu’il soit de couleur sombre ou que ses mœurs ne suivent pas la norme pour que l’animal soit qualifié de suppôt du diable. Il accompagne les sorciers au sabbat, ces derniers se glissent dans sa peau…

Charlatans, marchants d’amulettes et de rêves accaparent l’animal. Il entre dans la composition des philtres, onguents et poudres miraculeuses, participe aux maléfices, est impliqué dans les conjurations, les charmes, les sortilèges, et subit la cruauté des hommes qui le clouent et le sacrifient sans une once de retenue quant à la souffrance qu’ils lui font subir.

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L ,araignée

Règne : animalia

Classe : arachnida

Ordre : aranea

Créature magique, l’araignée fascine par ses aptitudes étonnantes. « [Elle] tire de ses mamelons la matière de sa toile. Y a-t-il un tissu si parfait ? Il est lâche, de peur qu’il ne soit rompu par le vent et afin de mieux envelopper sa proie. Elle se cache dans un trou où elle ne soit pas aperçue des mouches qu’elle effraieroit et qui éviteroient le piège. […] L’araignée est naturellement géomètre puisqu’elle sait poser un centre, en faire partir des rayons, tirer une circonférence, le tout avec la plus juste proportion »1, nous dit Pline. Facilement reconnaissable à son corps dodu formé de deux segments et à ses huit pattes garnies de poils et d’épines, l’araignée possède aussi quatre paires d’yeux.

Elle se nourrit essentiellement d’insectes, mais les plus gros spécimens peuvent ingérer des petits mammifères et des oiseaux. Depuis toujours, sa morsure effraie. Au xiie siècle, Hildegarde de Bingen, prophétesse et docteur utilisait les vertus des pierres pour s’en prémunir : « Lorsqu’une araignée […] pique une personne et que le venin n’a pas encore pénétré dans la circulation du sang, il faut chauffer fortement [une] agate au soleil ou sur une brique brûlante. »2 Posée ainsi « sur l’endroit de la douleur »3 , la pierre est censée en extraire le venin.

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Charmes bénéfiques

Les vertus magiques de la toile d’araignée sont louées depuis l’Antiquité. Dioscoride, médecin, pharmacologue et botaniste grec du ier siècle de notre ère prétendait « que leur toile étant appliquée sur une blessure peu profonde, étanche le sang et empêche l’inflammation »4 . Au Moyen Âge, Hildegarde de Bingen conjurait les pestilences (odeurs infectes) au moyen d’un anneau décoré d’une pierre verte sous laquelle se trouvait un morceau de tilleul entouré d’une toile d’araignée5 .

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Des pouvoirs remarquables

Et si les fées s’étaient penchées sur le berceau des araignées ? Certaines d’entre elles détiennent des pouvoirs étonnants. Mesurant à peine 20 mm, l’argyronète est une petite araignée capable de tisser une cloche de soie sous la surface de l’eau.

Grâce à l’air retenu entre les poils argentés qui recouvrent son corps, elle peut respirer à l’aise dans son logis aquatique. Réfugiée dans sa bulle qui lui sert à la fois de chambre, de salle à manger et de nurserie, elle n’en sort que pour chasser.

Surprenante aussi la minuscule misumène variable qui ne dépasse guère 10 mm. C’est une araignée présente dans tout l’hémisphère nord. Appelée aussi araignée-crabe, elle se déplace latéralement ou en arrière et possède la capacité de changer de couleur. Tour à tour blanche, jaune ou verte, elle inflige une morsure mortelle à ses proies avant de gober leurs entrailles et de ne laisser sur place que leur enveloppe vide.

Autre spécimen béni des dieux, la cyclosa du Pérou est une véritable artiste et un fin stratège. Pour tromper l’ennemi ou se l’approprier, elle crée sur sa toile de véritables répliques d’ellemême à l’aide de débris végétaux et de cadavres d’insectes.

Cachée sous son leurre, elle a tout loisir d’attaquer ou de fuir.

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Huile d’araignées

Au Moyen Âge, la magie était le plus souvent pratiquée par des femmes issues de couches populaires qui se transmettaient des recettes par le bouche-à-oreille. Composés de plantes et de parties organiques d’animaux, élixirs, décoctions ou pommades permettaient de soigner mais aussi de désenvoûter ou d’éloigner le mauvais œil.

L’araignée entrait dans la composition d’une huile, censée combattre les fièvres malignes (la peste, le choléra…) et la petite vérole. La recette6 , encore en cours en 1807, se déroulait de la sorte :

· Mettre « dans un pot de terre vernissée, quarante-cinq araignées des plus grandes et des plus vigoureuses » ;

· Ajouter « des feuilles de rue nouvelles et des fleurs de sureau » ;

· Verser « dessus de l’huile de vers, de millepertuis et du vinaigre » ;

· « Couvrir le pot » et « faire bouillir le mélange par un petit feu » jusqu’à réduction du vinaigre ;

· Filtrer l’huile, la verser « dans une cruche » et faire macérer « pendant douze heures au bain-marie tiède, vingt-cinq nouvelles araignées et un demi-dragme de camphre dissous dans deux trois dragmes d’esprit de roses » ;

· « On gardera l’infusion et on ne la coulera qu’à mesure qu’on voudra s’en servir. »

Présages

Si, dans l’Antiquité, une toile d’araignée accrochée aux étendards et aux statues des dieux ne présageait rien de bon, il n’en a pas toujours été ainsi. Plus près de nous, les anciens disaient qu’une « araignée qui court ou qui file promet de l’argent »7 ou que celle que l’on écrase porte bonheur. Autrefois, les femmes qui espéraient gagner à la loterie « enfermaient le soir une araignée dans une boîte avec les quatre-vingt-dix numéros écrits sur de petits carrés de papier. L’araignée, en manœuvrant la nuit, retournait quelques-uns de ces papiers. Ceux qui étaient retournés de la sorte étaient regardés le lendemain comme numéros gagnants. »8 Un dicton populaire prévient quant à lui : « Araignée du matin, petit chagrin ; araignée de midi, petit profit ; araignée du soir, petit espoir. »

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La belette

Règne : animalia

Classe : mammalia

Ordre : carnivora

Famille : mustelidae

Animal commun dans les campagnes, la belette ( Mustela nivalis) est le plus petit mammifère carnivore d’Europe. Elle est dotée d’une ouïe fine et d’une vue perçante. Son corps roux sur le dos et blanc sur le ventre, pourvu d’une longue queue, est allongé (20 à 25 cm), menu et souple, ce qui lui permet de se faufiler dans des trous minuscules (environ 25 mm de diamètre).

La nourriture de la belette se compose de rats, souris, pigeons et moineaux. En hiver, elle s’installe dans les greniers et les granges et y reste souvent au printemps pour y faire ses petits.

En été, elle niche dans des buissons, « sur un lit d’herbe, de paille, de plumes, de poils et de feuilles ». Les petits naissent sourds et aveugles mais, deux mois plus tard, ils ont assez de force « pour suivre leur mère à la chasse »1 .

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Mauvais présages

Pour les anciens, qui « croyaient que la belette faisait ses petits par la gueule parce qu’elle les porte souvent entre ses lèvres comme font les chattes », croiser cet animal était vu comme « un présage funeste ». Et quand ce carnassier apparaissait en rêve à un homme, cela signifiait que ce dernier avait ou aurait « une méchante femme »2 .

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Les Petits Précieux

Les animaux fabuleux

De l’Antiquité au Moyen Âge, les animaux ont revêtu une importance particulière, jouant tour à tour un rôle bénéfique ou maléfique. Araignée, chat, chauve-souris, corbeau, crapaud, dragon…

Partez à la découverte d’histoires fantastiques, de légendes fabuleuses, d’anecdotes surprenantes et de recettes secrètes !

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