Tiny houses
Petites constructions, grande liberté !
Le volume et l’habillage
L’alimentation énergétique
Le chauffage
L’évacuation des eaux grises
Lutter contre l’humidité
LA
En mezzanine.
L’escalier
LA CUISINE
LA SALLE D’EAU
SOMMAIRE PRÉFACE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 INTRODUCTION La tiny house, une forme d’habitat qui séduit . . . . . . . . . 7 Le concept tiny house UN PEU D’HISTOIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Une maison à sa juste mesure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Une maison solidaire et économique . . . . . . . . . . . . . . . 12 La tiny house dans l’hexagone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 LA « PHILOSOPHIE TINY » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Avant de se lancer LE BUDGET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 LE CADRE LÉGISLATIF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 LE TERRAIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 L’ÉNERGIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 LES IMPÔTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 LE DÉPLACEMENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 L’ASSURANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 LA DOMICILIATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Vivre en tiny house VUE EXTÉRIEURE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 La silhouette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Les matériaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 La remorque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Les menuiseries extérieures. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 L’entretien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 L’environnement de la tiny . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 VUE INTÉRIEURE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
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L’isolation
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PIÈCE À VIVRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 LE COUCHAGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
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Sans mezzanine
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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 LES TOILETTES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 Toilettes à eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 Toilettes sèches . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 LES RANGEMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 Des tiny houses atypiques LA DOUBLE TINY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 LA VOYAGEUSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 LE DISPENSAIRE ITINÉRANT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 L’ATELIER D’ARTISTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84 LA VITRINE RÉGIONALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 UNE FROMAGERIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 LES TINIES SOLIDAIRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87 UNE TINY « KING SIZE » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87 CONCLUSION Quel avenir pour les tiny housers en France ? . . . . . . . . 90 LA CRÉATION D’UNE TINY HOUSE, UN TRAVAIL D’ÉQUIPE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
UN PEU D’HISTOIRE
LE MOUVEMENT DES « SMALL HOUSES »
(PETITES MAISONS) VIENT DU PAYS DE LA
DÉMESURE IMMOBILIÈRE : AUX ÉTATS-UNIS, CERTAINS SOUHAITAIENT REVENIR À PLUS DE RAISON ET PRENDRE LE CONTRE-PIED DE CETTE COURSE FOLLE AUX MÈTRES
CARRÉS DES FOYERS AMÉRICAINS QUI, EN 2013, VIVAIENT EN MOYENNE2 DANS 250 M2.
UNE
MAISON À SA JUSTE MESURE
Le pionnier de ce mouvement est le Californien Lloyd Kahn, né en 1935. Après un début de carrière comme courtier d’assurance, il quitte son emploi en 1965 et devient menuisier. Il construit lui-même des maisons, développe l’idée de l’autoconstruction, de l’usage de matériaux recyclés, de l’autosuffisance et transmet ses connaissances acquises sur le tas dans des livres. Il pense retrouver ses principes dans les dômes géodésiques de l’architecte futuriste Richard Buckminster Fuller et se lance dans leur élaboration en 1968, mais les trouve finalement peu fonctionnels. Lloyd Kahn poursuit ses recherches sur d’autres modes d’habitats à
travers les États-Unis, l’Irlande et l’Angleterre. Le bâtisseur résume le fruit de son travail dans un livre, Shelter, en 19733. Il retrace sa carrière dans Home Work : Handbuilt Shelter4 publié en 2004.
Dans ce même questionnement du « pourquoi si grand ? », l’architecte Sarah Susanka plaide que notre bien-être n’est pas exponentiel à la taille de notre foyer. Dans son livre The Not So Big House (1998)5, elle explique que la réduction des mètres carrés n’est pas seulement un but architectural, mais aussi un objectif de vie. Les plans de ses prototypes sont en vente sur son site6. Cette professionnelle très médiatisée a reçu de nombreux prix pour ses réalisations innovatrices.
Jay Shafer est finalement celui qui mettra les premières habitations sur roues. Ce sexagénaire habita dix-huit ans dans sa première tiny house et c’est en 1999 qu’il écrit son premier article sur l’intérêt d’une vie simple, livrant les premiers plans de ces résidences en modèles réduits nomades qui reprennent le style architectural des contrées américaines. Il fonde en 2002 la première entreprise de construction de tiny houses,
2. Source : http://lifeedited.com/oh-crap-us-census-reports-new-homes-got-bigger-in-2013.
3. Lloyd Kahn et Bob Easton Shelter, 1973.
4. Lloyd Kahn, Home Work : Handbuilt Shelter, Bolinas (Californie), Shelter, 2004.
5. Sarah Susanka, The Not So Big House : A Blueprint for the Way We Really Live, The Taunton Press, 1998. 6. www.susanka.com
10 • Le concept tiny house
la Small House Society, convaincu que les gens ont le droit de vivre dans des logis bien conçus et économes.
UNE MAISON SOLIDAIRE ET ÉCONOMIQUE
Le courant des « micromaisons » répond également aux besoins de logement d’urgence et aux crises financières. Le 29 août 2005, l’ouragan Katrina ravage le sud-est des États-Unis et plus de 200 000 foyers parmi les plus modestes se retrouvent sans toit. L’architecte Marianne Cusato remporte un concours en dessinant les Katrina cottages, de 28 m2 chacun, qui reprennent le style de l’habitat local en kit et dont elle propose les plans en ligne. Ces résidences séduisent plus que les propositions de l’Agence fédérale des situations d’urgences, la F.E.M.A. (Federal Emergency Management Agency), qui n’apportent aux victimes de catastrophes naturelles qu’une solution à court terme.
Après ce désastre climatique s’ensuit la crise financière de 2007 à 2010. Les familles qui ont contracté des emprunts à taux variables gagés sur leurs biens ne peuvent plus rembourser leurs dettes lorsque le taux d’intérêt augmente et 7. https://tinyhousegiantjourney.com.
se voient expulsées de leur foyer. Cette crise provoque une réflexion sur le mode de vie américain et les micro-habitats permettent à certains d’échapper à un quotidien alourdi par les emprunts.
Mais malgré le succès médiatique des séries télévisées consacrées aux propriétaires (Tiny House Nation et Tiny House Hunters) ou blogs (Tiny House Giant Journey7), le mouvement demeure marginal. Le frein reste la législation de zonage pour cet habitat qui n’est ni considéré comme une résidence permanente ni comme un camping-car, puisqu’il n’a pas été construit par un membre de l’Association de l’industrie des véhicules récréatifs.
Le concept se diffuse toutefois dans les grandes villes mondiales, où les architectes espagnols, anglais et japonais rivalisent pour soumettre des solutions de logement économique et peu « glouton » en mètres carrés. Le dernier exemple nous vient de Chine où James Law propose un abri de 9 m2 aménagé dans un tuyau d’égout, pouvant se glisser et s’assembler dans le moindre espace libre de la mégalopole nippone.
12 • Le concept tiny house
LA TINY HOUSE DANS L’HEXAGONE
En France, ce mouvement des habitats réduits arrive à la fin de la première décennie des années 2000. Il est popularisé par Yvan SaintJours, fondateur en 2001 du magazine La Maison écologique. Dans un dossier de l’été 2008, il évoque les écohabitats, petits et pas chers, et consacre un chapitre aux tiny houses. Ce spécialiste de l’écoconstruction, cofondateur du salon Bâtir écologique (Paris La Villette), bâtit la première tiny house dans la région de Caen en 2014. Il rassemble la documentation venue des États-Unis, adapte les mesures outre-Atlantique à la France.
Aujourd’hui les tiny houses se font de plus en plus connaître par la presse, l’édition, et de nombreux sites qui permettent aux autoconstructeurs de se lancer. De jeunes sociétés se créent, les carnets de commandes se remplissent. On dénombre déjà environ trois cents tiny houses sur le sol français.
Le concept tiny house • 13
• La tiny house de Christine, posée dans le verger familial.
LA « PHILOSOPHIE TINY »
UNE TINY HOUSE COMME RÉSIDENCE
PRINCIPALE ! QU’EST-CE QUI PEUT
DÉCIDER UNE PERSONNE À RÉDUIRE
AU STRICT MINIMUM LA SUPERFICIE DE SON HABITAT, À LIMITER SES BIENS DE CONSOMMATION CENSÉS APPORTER
RECONNAISSANCE SOCIALE, CONFORT ET BIEN-ÊTRE ?
Peut-être l’envie de remettre en question un modèle qu’on nous impose… Ou bien l’idée que la rigueur économique et la quête effrénée de productivité ou de compétitivité ne représentent pas les seules alternatives pour sortir de la crise économique. Que « la croissance fondée sur l’accumulation des richesses détruit la nature et génère des inégalités sociales », ainsi que l’explique l’économiste théoricien de la décroissance Serge Latouche8. La surconsommation n’apporte pas le bonheur ; elle engendre au contraire besoins financiers supplémentaires et mal de vivre. Pierre Rabhi, l’essayiste, agriculteur et créateur du mouvement Colibris, est convaincu que limiter les biens matériels
ralentira la destruction des ressources naturelles, libérera du temps de travail pour aller vers le bien-être, le repos, l’échange social, rechercher la sobriété heureuse ou la simplicité volontaire.
Carole et Éric vivent en tiny house depuis le printemps 2018. Ils l’ont posée près de Montauban : « Nous avons pris conscience que le monde consumériste ne nous convenait plus et que nous travaillions pour payer les traites d’une maison dans laquelle nous étions très peu. Nous éprouvions le besoin d’une vie plus naturelle… La tiny a été une évidence. »
Aujourd’hui de nombreuses initiatives individuelles et collectives s’inscrivent dans cette voie, mises en lumière dans le documentaire Demain de Cyril Dion9 et Mélanie Laurent (2015).
Vivre dans une tiny house est-il l’un des moyens d’atteindre cette simplicité volontaire ?
Les pages qui suivent dressent une liste des bienfaits de la vie dans ce type d’habitat.
8. Article dans Le Monde diplomatique, nov. 2003.
9. Réalisateur et cofondateur de Colibris.
14 • Le concept tiny house
Réduire ses biens de consommation
Selon une étude de l’INSEE publiée en 2013, la surface moyenne d’un foyer est de 110 m2 pour une maison et de 60 m2 pour un appartement. L’enjeu à relever lorsqu’on décide de vivre en tiny est de caser tous ses trésors dans 13 m2 ! Il faut trier, conserver l’indispensable, le multifonctionnel, choisir consciemment chaque objet. Chaque achat est réfléchi, à l’image du contenu d’un sac à dos de randonneur à pied. Trancher entre le robot de cuisine et le batteur à œufs manuel, la cafetière électrique et celle à piston…
Christine vit dans sa tiny depuis le mois de février 2017. Lorsqu’on lui demande comment elle a fait le choix des objets à conserver, elle répond : « Ne garder que l’essentiel a été un exutoire. »
Limiter sa consommation énergétique
Un petit espace de vie induit la limitation des dépenses énergétiques en gaz et électricité. Le soleil réchauffe vite l’intérieur de la tiny house.
« L’été, je change la bouteille de gaz une fois par mois pour chauffer l’eau et cuisiner. L’hiver, avec le chauffage, j’en compte une tous les quinze jours. »
Christine.
16 • Le concept tiny house
À GAUCHE :
• Une tiny tout en rondeur, recouverte en partie de bardeaux.
À DROITE :
• Une tiny huttopie dans un champ de lavande.
Diminuer l’impact environnemental
La tiny se faufile dans le décor, limite son bouleversement : pas de fondations à creuser, d’arbres à couper, d’engins à faire circuler et plus de traces après son départ. Seules ses quatre petites « pattes », c’est-à-dire les chandelles déployées pour ménager les roues, reposent sur le sol. Elle est bâtie à partir de matériaux écoresponsables, recyclés ou recyclables. Des matériaux de qualité, pérennes, qui réduisent les déchets.
Laurent, 27 ans, est élagueur : « Quand on construit une maison, on détruit 200 m2 de terrain. Avec ma tiny, je respecte le lieu, je me glisse dans le paysage, je passe inaperçu. »
Aller à la rencontre des autres
La tiny house nomade permet d’aller à la découverte des gens, de lieux, et pour les travailleurs intérimaires de se déplacer au fil des affectations, chantiers, ou saisons.
Laurent se déplace dans le sud-ouest de la France : « Ma tiny aiguise la curiosité et la sympathie. Les gens viennent me parler, un dialogue s’instaure, et parfois ils me proposent spontanément de m’accueillir sur leur terrain. »
La réduction de l’impact financier sur le budget domestique, due à l’économie des frais fixes, à la limitation des impôts locaux, à la réduction
Le concept tiny house • 17
Tiny houses
Les tiny houses, littéralement « minuscules maisons », séduisent de plus en plus de Français : offrant liberté et autonomie, elles sont l’incarnation d’un nouveau mode de vie, profondément ancré dans une réflexion écologique. Nomadisme et minimalisme sont les maîtres mots de cet habitat roulant qui a su s’adapter pour offrir un maximum de confort dans un espace réduit.
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