AD HONOREM PER ARDOREM
Manuel de latin à l’usage des grands débutants
Alain Meurant et Anne-Marie Boxus
Éditions Safran
Langues et cultures anciennes, 18
Collection Langues et cultures anciennes, 18
Illustration de couverture :
Extrait du texte de la dixième étape (« Enfance et éducation des futurs fondateurs de Rome », d’après Liv., I, 4)
Toute reproduction, intégrale ou partielle, faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de
l’éditeur ou de ses ayants droit, est illicite.
© Première édition 2011 – ISBN 978-2-87457-041-4
© Deuxième édition 2012 – Éditions Safran | Rue des genévriers, 32 | B – 1020 Bruxelles, Belgique
editions@safran.be – www.safran.be
ISBN 978-2-87457-048-3
D/2012/9835/64
Imprimé en Belgique
Sommaire
9
Introduction
15
Première partie
Quelques cadres en guise de premiers jalons
29
Deuxième partie
Étapes 1 à 20
103
Troisième partie
Lexiques
207
Quatrième partie
Mémento grammatical
259
Bibliographie
265
Table des matières
Introduction
Ce manuel est issu d’un enseignement dispensé depuis plusieurs années aux étudiants de première année de bachelier de la Faculté de philosophie, arts et lettres (FIAL)
de l’Université catholique de Louvain par Alain Meurant. Il développe un support de cours
conçu par Anne-Marie Boxus et qui est toujours utilisé dans sa forme initiale aux Facultés
universitaires Saint-Louis à Bruxelles. De ce dernier proviennent le catalogue de textes,
l’organisation du Module grammatical et bon nombre d’exercices.
Son public, dès lors constitué de « grands débutants », comprend autant les apprenants n’ayant jamais fait de latin avant d’aborder les études supérieures que ceux qui en
ont arrêté l’apprentissage au cours de leurs humanités.
Cet angle d’attaque explique l’orientation résolument pédagogique de la démarche :
la découverte, l’acquisition et la fixation des différents faits de langue s’opèrent progressivement au prix de vérifications périodiques et approfondies des acquis programmés.
L’objectif visé est de faire découvrir et apprendre les notions essentielles du latin (lexique,
morphologie et syntaxe), nécessaires pour aborder, traduire et comprendre des textes
simples. D’autres, plus complexes, seront aussi proposés au fur et à mesure que s’affermira
la maîtrise des différents pans de matière. Par la suite, chacun pourra, en fonction de ses
besoins, de ses envies ou de son plaisir, poursuivre sa formation en fréquentant un cours
plus spécialisé ou en se servant d’un manuel d’un niveau supérieur.
La construction de celui-ci, dont l’utilisation ne suppose aucun prérequis, assemble
deux volets indissociables abordés conjointement : d’une part, l’enseignement de la morphologie régulière et des principales structures syntaxiques propres à la langue latine ; de
l’autre, l’application de ce bagage théorique à un large corpus de phrases latines doublée
par la lecture commentée de courts extraits d’auteurs classiques.
Avant de faire découvrir ou progressivement revoir les fondements de la langue latine (déclinaisons, conjugaisons, constructions grammaticales), une séquence d’ouverture retrace la situation de celle-ci dans le temps comme dans l’espace, synthétise les
cadres généraux de la syntaxe française et fixe les principaux mécanismes d’une langue
flexionnelle.
Le manuel proprement dit se découpe en vingt étapes articulées autour d’un texte
(la majeure partie de ceux-ci – sorte de fil rouge de l’itinéraire suivi – provient de la légende des origines de Rome dans la version qu’en propose Tite-Live) qu’accompagnent
un bloc de vocabulaire, un riche éventail d’explications grammaticales destinées à justifier
la traduction du texte et de riches batteries d’exercices. Celles-ci sont regroupées, avec
le vocabulaire associé à chaque étape, dans le cahier d’exercices (Collection Langues et
cultures anciennes, 19) qui accompagne ce manuel. Examiné plus en détail, le contenu de
cet équipement montre que :
a) Le vocabulaire est fourni par catégories grammaticales. À côté du lemme (accompagné, le cas échéant, du génitif ou des temps primitifs) et de sa traduction, une troisième
colonne permet de travailler intensivement l’étymologie, soit pour déterminer le terme
10 – Introduction
français auquel le mot latin a donné naissance, soit pour identifier les termes latins dont le
lemme est issu. Pour nourrir et développer une bonne maîtrise du lexique, on recommandera l’usage de CHR. MEYERSON-G. SCHOUPPE, Index. Vocabulaire de base et dictionnaire latin,
Bruxelles, 19974, 235 p. (Nouvelle collection Lavency).
b) Les explications grammaticales permettent de mieux comprendre, intégrer et fixer
les mécanismes de traduction les plus fondamentaux. Elles aident aussi à présenter les
structures fondamentales affichées par les principales et les subordonnées tout en précisant les rapports mutuels qui régissent ces deux types de proposition. On observera que,
là aussi, de nombreuses fenêtres ouvrent sur l’étymologie, notamment pour mettre en
valeur les éléments dont le français conserve le souvenir. L’utilisateur trouvera en fin de
manuel un Mémento grammatical (auquel renvoie régulièrement le signe MG dans l’exposé) où sont repris, développés et précisés les différents points de grammaire abordés
par ce commentaire distillé au fil du texte. Qui souhaiterait obtenir plus de précision sur
un point de morphologie ou sur une structure syntaxique précise consultera avantageusement la grammaire auquel ce répertoire synthétique renvoie lui-même régulièrement :
A.-M. BOXUS et M. LAVENCY, Clāuis. Grammaire latine pour la lecture des auteurs, Bruxelles,
20044, 253 p. (Nouvelle collection Lavency). On précisera en outre que les supports informatisés utilisés au cours magistral et où sont fournies, étape par étape, les constructions
des textes traduits et une présentation dynamique des différentes données grammaticales sont disponibles à l’adresse suivante : http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/itinera/enseignement/FLTR1760/default.htm.
c) Dans le cahier complémentaire, une large palette d’exercices au contenu très varié
permet à l’apprenant d’acquérir un niveau suffisant tant dans l’acquisition des morphologies nominale et verbale que dans la maîtrise des structures de base de la langue latine.
L’apprentissage ou le perfectionnement d’une langue, qu’elle soit ancienne ou moderne,
ne se conçoit que sur la longue durée et moyennant une pratique intensive. Il est donc
fortement conseillé aux utilisateurs de ce manuel de travailler régulièrement les différents
segments de son cahier d’exercices pour atteindre un bon niveau de compréhension des
différents faits de langue.
En fin de parcours, un corpus de phrases de révision et un large catalogue de versions
d’appoint offrent l’occasion d’approfondir ou de revoir les différentes notions acquises
chemin faisant ou encore d’affiner sa technique de traduction sur une série de petits
textes au contenu varié.
L’ensemble est complété par trois lexiques : le premier classe le vocabulaire par catégories grammaticales, le deuxième (axé sur la version) par ordre alphabétique, dans le
sens latin-français, le troisième (axé sur le thème), dans le sens français-latin.
On l’aura sûrement compris, l’intention de ce manuel est de (re)donner le goût du
latin à tous ceux qui ne l’auraient pas pratiqué dans l’enseignement secondaire ou qui en
auraient déserté l’apprentissage pour quelque raison que ce soit et, surtout – ce qui n’est
pas le moins important – de leur fournir les moyens de rencontrer cet objectif. Ce tremplin
espère rendre à toute personne intéressée par la découverte du latin un contact plus aisé,
X. Les cas et leurs emplois principaux – 25
On observe que ce dernier n’a pas d’existence autonome et qu’il peut s’associer à différents compléments du verbe pour faire varier, nuancer ou préciser, le sens de l’énoncé.
Comme l’allemand et bien des langues slaves, le latin repose sur un système différent.
Ce n’est plus l’ordre des mots qui donne sens à un énoncé mais la finale des substantifs
que mobilise sa structure :
Dominī seruōs uident.
(Les) esclaves voient (le[ur]s) maîtres.
(Les) maîtres voient (le[ur]s) esclaves.
EN
Seruī dominōs uident.
Puisque l’ordre des mots n’a pas de valeur proprement grammaticale, les deux premiers vocables de ces phrases latines peuvent être permutés sans changer fondamentalement le sens de l’énoncé :
Dominōs seruī uident.
(Les) maîtres voient (le[ur]s) esclaves.
IM
(Les) esclaves voient (le[ur]s) maîtres.
Seruōs dominī uident.
Un mot latin change donc de finale selon le rôle qu’il joue dans la phrase. C’est pourquoi le latin est une langue dite « flexionnelle » : les rapports grammaticaux, les fonctions des mots ou les liens qui les unissent sont marqués par des variations de leurs
finales.
2. Les six cas latins (ici illustrés par dominus, le modèle masc. de la 2e déclinaison) sont :
Cas
Fonctions
Exemples
Nominatif
Sujet ou attribut du sujet d’un
verbe à un mode personnel
Le maître (dominus) aide son intendant.
L’intendant n’est pas un maître (dominus)
Vocatif
Interpellation ou apostrophe
Maître (domine), aide ton intendant !
Accusatif
Complément d’objet (GCD) et
son attribut
L’intendant aide le maître (dominum).
Autrefois on considérait les intendants comme
des maîtres (dominōs).
Génitif
Complément du nom (GCN)
L’intendant visite l’atelier du maître (dominī)
Datif
Complément indirect (GCI)
Complément circonstanciel :
avantage ou désavantage
L’intendant donne un outil au maître (dominō).
L’intendant travaille pour le maître (dominō).
Ablatif
Compléments circonstanciels
(lieu, temps, moyen, agent,
cause…)
L’intendant est chassé par le maître (ā dominō)
SP
MG
[4651]
EC
Les variations qu’affichent les noms, adjectifs et pronoms s’appellent des cas. L’ensemble des variations ainsi fixées (selon le cas, le genre et le nombre qui sont mobilisés) s’appelle une déclinaison. Chacune d’elles comprend 6 cas, répartis en 12 formes
(6 au singulier et 6 au pluriel).
Deuxième étape | Dédale et Icare – 35
Deuxième étape
Morphologie nominale :
Ex. 15-25
– 3e déclinaison des noms
MG [1-2]
– Déclinaison des adjectifs de la 2 classe
e
Syntaxe :
EN
Objectifs
MG [4-5]
MG [42]
– Emploi des cas
MG [46-51]
Dédale et Icare
IM
– Notions d’analyse des fonctions dans la proposition
(d’après Hyg., Fab., 40)
EC
Descendant supposé d’un roi légendaire d’Athènes, Dédale (dont le nom signifie « brillant » ou « travaillé avec habileté ») est le prototype même de l’artiste universel, génial touche-à-tout, à la fois
inventeur, sculpteur et architecte. Condamné à l’exil pour avoir fait périr l’un de ses disciples (il le
jalousait parce que celui-ci avait eu l’idée d’inventer la scie), il gagna la Crète du fameux roi Minos
(« la créature de la lune »).
D’un taureau merveilleux envoyé dans l’île par Poséidon, Pasiphaé (« celle qui luit pour tous »),
l’épouse de ce grand monarque, avait conçu un être fantastique, à la fois homme et taureau : le
fabuleux Minotaure.
Le roi Minos invitera Dédale à devenir son architecte personnel.
SP
Tunc Daedalus Mīnōtaurō labyrinthum inextrīcābilī exitū fēcit, in quō est conclūsus.
Mīnōs, rē cognitā, Daedalum in custōdiam coniēcit, at Pāsiphaa eum ā uinculīs līberāuit ;
itaque Daedalus pennās sibi et Īcarō fīliō suō fēcit et accommodāuit, et inde āuolāuērunt.
Īcarus altius uolāns, ā Sōle cērā calefactā, dēcidit in mare, quod ex eō Īcarium pelagus est
appellātum.
Daedalus peruolāuit ad rēgem Cōcalum in īnsulam Siciliam.
Aliī dīcunt : postquam Thēseūs Mīnōtaurum occīdit, Daedalum Athēnās in patriam suam
redūxit.
1)
Tunc
Alors
Daedalus
Dédale
Mīnōtaurō
pour le Minotaure
labyrinthum
un labyrinthe
46 – Deuxième partie | Étapes 1 à 20
Observations grammaticales
Les acquis grammaticaux dont cette étape vise l’intégration, soit MG [1-5] [35] [37].
Observations syntaxiques
a) In pugnā : expression du lieu (syntaxe des cas) :
Question
Réponse
ubi ? =
« où ? » (situation)
quō ? =
« vers où ? »
(direction, mouvement)
unde ? = « d’où ? » (origine, sortie)
EN
MG
[51]
[74]
in + abl. =
« dans », « en »
in + acc. =
« dans » = « vers »
(pour y entrer)
ad + acc. =
« vers, près de »
(pour s’en approcher)
ā/ab + abl. = « (loin) de »
IM
ē/ex + abl. = « hors de », « à la suite de »
Quelques expressions françaises héritées de ce contexte :
in abstrāctō
in fīne
in extrēmīs
in spīritū
au dernier moment
en esprit
en entier
in uīuō
dans le vivant
in uitrō
dans le verre
in sitū
sur place
terminus ā quō,
terminus ad quem
la limite à partir de laquelle,
la limite jusqu’à laquelle
b) L’accusatif après préposition : souvenons-nous de in Macedoniam, in Siciliam, ad Laurentum agrum, praeter arma et nāuēs, inter ducēs, apud Latīnum, apud Penātēs.
SP
MG
[48]
à la fin
EC
in extēnsō
dans l’abstrait
Le plus grand nombre de prépositions latines régissent l’accusatif pour marquer le but
à atteindre, la direction (ante, post, ad, inter, per, apud), la cause (ob, propter) ou le mouvement (in, sub) :
Cīuis ad praetōrem accurrit.
Un citoyen accourt près du préteur.
Plusieurs expressions françaises sont héritées de ce contexte :
ad hoc
(fait) pour cela
Neuvième étape | Phèdre, Thésée et Hippolyte – 63
c) En vertu de ce principe, les verbes latins possèdent deux séries de formes bien distinctes, construites sur des radicaux différents (radical de l’infectum ou du perfectum).
Les formes de ces radicaux sont fournies par les TP.
Infectum
action en cours de
déroulement au moment de
l’énoncé dont on parle
action qui sera en cours de
déroulement au moment de
l’avenir dont on parle
Imparfait
Présent
Futur
EN
action en cours de
déroulement au moment du
passé dont on parle
Ave nir
Plus-que-parfait
Parfait
action déjà terminée
au moment du passé
dont on parle
IM
Pas sé
action qui sera achevée
au moment de l’avenir
dont on parle
EC
action achevée
au moment
de l’énoncé dont on parle
Futur antérieur
Perfectum
Transposé dans le registre de l’infinitif, ce système distributif s’établit comme suit :
– l’infinitif parfait exprime l’antériorité ;
– l’infinitif présent exprime la simultanéité ;
– l’infinitif futur exprime la postériorité.
SP
Remarques :
– L’infinitif futur peut toujours être remplacé par la périphrase :
fore (futūrum esse) ut + suivi du subjonctif présent ou imparfait
C’est toujours le cas pour les verbes dépourvus d’infinitif futur.
– Posse peut parfois servir d’auxiliaire rendant la notion de futur :
Arbitrātus id bellum celeriter cōnficī posse eō
exercitum adduxit.
Ayant pensé que ce conflit pouvait être rapidement achevé, il (César) conduisit son armée
à cet endroit.
94 – Deuxième partie | Étapes 1 à 20
Objectifs
Syntaxe :
EN
Vingtième étape
Ex.
149-151
– révision d’ensemble de la syntaxe des cas et des propositions
Mort d’Archimède
IM
(d’après Val. Max., VIII, 7, 7)
Parmi toutes les nombreuses figures importantes qui brillèrent, en Grèce comme à Rome, par leur
carrière intellectuelle, l’auteur, dans cet extrait, s’intéresse plus précisément à celle d’Archimède
(287-212 a.C.n.), ce Syracusain resté célèbre pour son apport dans le domaine de la géométrie. Il
périt lors de la prise de sa ville (214-212 a.C.n.) opérée par Marcellus au cours de la seconde guerre
punique (218-201 a.C.n.).
EC
Archimēdis quoque frūctuōsam industriam fuisse dīcerem, nisī eadem illī et dedisset uītam
et abstulisset.
Captīs enim Syrācūsīs, Marcellus, etsī māchinātiōnibus eius multum ac diū uictōriam suam
inhibitam sēnserat, eximiā tamen hominis prūdentiā dēlectātus, ut capitī illīus parcerētur
ēdīxit, paene tantum glōriae in Archimēde seruātō quantum in oppressīs Syrācūsīs repōnēns.
SP
At is, dum animō et oculīs in terrā dēfīxīs fōrmās dēscrībit, mīlitī quī, praedandī grātiā, domum irrūperat strictōque super caput gladiō quisnam esset interrogābat, propter nimiam
cupiditātem inuestīgandī quod requīrēbat, nōmen suum indicāre nōn potuit, sed, prōtectō
manibus puluere,
« Nōlī », inquit, « obsecrō, istum disturbāre ! ».
Ac perinde quasī neglegēns imperiī uictōris, obtruncātus sanguine suō artis suae līneāmenta
cōnfūdit.
Quō accidit ut propter idem studium modō dōnārētur uīta, modō spoliārētur.
104 – Troisième partie | I. Lexique par catégories grammaticales
I. Lexique par catégories grammaticales
EN
Substantifs de la 1re déclinaison
voisin
Aenēās, Aenēae (masc.)
Énée
Alba Longa, Albae Longae (fém.)
Albe-la-Longue
amīcitia, amīcitie (fém.)
amitié
ancilla, ancillae (fém.)
servante
anima, animae (fém.)
âme
aqua, aquae (fém.)
eau
āra, ārae (fém.)
IM
accola, accolae (masc.)
autel
Athēnae, Athēnārum (fém. plur.)
Athènes
beneuolentia, beneuolentiae (fém.)
bienveillance, affection
Cassandra, Cassandrae (fém.)
Cassandre (fille de Priam, prophétesse)
cauea, caueae (fém.)
cage
dîner ; souper
EC
cēna, cēnae (fém.)
cēnsūra, cēnsūrae (fém.)
censure (magistrature)
cēra, cērae (fém.)
(tablettes de) cire
collēga, collēgae (masc.)
collègue
colōnia, colōniae (fém.)
colonie
copia, copiae (fém.)
abondance, quantité
cōpiae, cōpiārum (fém. plur.)
richesses ; forces armées, troupes
SP
culpa, culpae (fém.)
faute
cūra, cūrae (fém.)
souci, soin
Cūria, Cūriae (fém.)
Curie (lieu de réunion du Sénat)
custōdia, custōdiae (fém.)
garde, prison
dēspōnsa, dēspōnsae (fém.)
fiancée
Dīa, Dīae (fém.)
Dia (île proche de la Crète ; Naxos)
epulae, epulārum (fém.)
mets, aliment ; festin
Eurōpa, Eurōpae (fém.)
Europe (nymphe aimée de Jupiter)
fābella, fābellae (fém.)
petite fable
fācundia, fācundiae (fém.)
éloquence
fāma, fāmae (fém.)
réputation, tradition
fera, ferae (fém.)
bête sauvage
132 – Troisième partie | II. Lexique alphabétique (latin-français)
II. Lexique alphabétique (latin-français)
EN
A
ab/ā (prép. + abl.) (agent animé)
par
ab (prép. + abl.) (éloignement, origine)
de, de la part de, depuis
buffet, crédence, table
abdūcere, ō, abdūxī, abductum
emmener ; éloigner
aberrāre, ō, -āuī, -ātum
se tromper
abhinc triebus diēbus
il y a trois jours d’ici
abicere, iō, abiēcī, abiectum
jeter
IM
abacus, abacī (masc.)
Aborīginēs, Aborīginum (masc.)
Aborigènes
absoluere, ō, absoluī, absolūtum
absoudre
abundāre, ō, -āuī, -ātum
être abondant
ac (conj. de coord.)
et
s’avancer ; s’approcher
accidere, ō, accidī
arriver ; se produire
EC
accēdere, ō, accessī, accessum
accola, accolae (masc.)
voisin
accommodāre, ō, -āuī, -ātum
arranger, ajuster, adapter
accūsāre, ō, -āuī, -ātum
accuser
dureté, cruauté
aciēs, aciēī (fém.)
pointe ; armée ; ligne de bataille
ad (prép. + acc.)
vers, près de, jusqu’à, en vue de
adamāre, ō, -āuī, -ātum
aimer passionnément, s’éprendre de
SP
acerbitās, acerbitātis (fém.)
addere, ō, addidī, additum
ajouter
adeō (adv.)
tellement
adfectus, a, um
pourvu de ; affecté ; atteint
adferre, ō, adtulī, adlātum
apporter
adficere, iō, adfēci, adfectum
pourvoir, affecter, toucher
adfirmāre, ō, -āuī, -ātum
affermir, consolider
adhortārī, or, adhortātus sum
encourager
adimere, ō, adēmī, ademptum
enlever, supprimer
adīre, adeō, adiī, aditum (v. irr.)
aller vers, (s’)approcher
adiuuāre, ō, adiuuī, adiutum
aider, porter secours à
admīrārī, or, admīrātus sum
s’étonner ; admirer
Français-latin | A – 161
III. Lexique alphabétique (français-latin)
A
iūre (adv.)
à cause de, devant, en face de
ob (prép. + acc.)
à cause de, pour, en vue de
propter (+ acc.)
EN
à bon droit, à juste titre
à ce moment-là, alors
tum (adv.)
à juste titre, à bon droit
iūre (adv.)
à l’écart ; en secret
sēcrētō (adv.)
à l’égard de ; envers
ergā (prép. + acc.)
à l’extérieur, dehors
forīs (adv.)
ex īnspērātō (locution adverbiale)
intus (adv.)
à la suite, ensuite
deinceps (adv.)
à peu près, presque
à travers, par, par suite de
(a)baissé
abandonner ; se séparer de
abandonner, laisser
fermē (adv.)
per (prép. + acc.)
submissus, a, um
dēserere, ō, dēseruī, dēsertum
relinquere, ō, relīquī, relictum
EC
abandonner, livrer ; s’adonner
IM
à l’improviste, de façon inattendue
à l’intérieur
dēdere, ō, dēdidī, dēditum
abandonner, placer à part
dēstituere, ō, dēstituī, dēstitūtum
abattre ; frapper
caedere, ō, cecīdī, caesum
abattre, couper, tuer
occīdere, ō, occīdī, occīsum
abondant
cōpiōsus, a, um
Aborigènes
Aborīginēs, Aborīginum (masc.)
absoudre
absoluere, ō, absoluī, absolūtum
iānua, iānuae (fém.)
cāsus, cāsūs (masc.)
accidentel, irréfléchi
temerārius, a, um
accomplir, achever
efficere, iō, effēcī, effectum
accomplir, perpétrer
perpetrāre, ō, -āuī, -ātum
accomplir, s’acquitter de
dēfungī, or, dēfūnctus sum (+ abl.)
accord ; traité, pacte
foedus, foederis (neutre)
accourir ensemble
concurrere, ō, concurrī, concursum
accueillir ; laisser aller
admittere, ō, admīsī, admissum
accuser
accūsāre, ō, -āuī, -ātum
accuser quelqu’un
crīminī alicuī dare
SP
accès ; porte d’entrée
accident, chute, hasard
208 – Quatrième partie | Mémento grammatical
Chapitre premier. La morphologie
nominale et pronominale
EN
A. Le nom
1. Tableau des cinq déclinaisons des noms
[1]
Singulier
II
Nom. sing. :
-a
Gén. sing. :
-ae
Nom. sing. :
-us / -um
Gén. sing. :
-ī
Masc.
aqu a
domin us
aqu a
domin e
Acc.
aqu am
domin um
Gén.
aqu ae
domin ī
IV
Nom. sing. :
divers
Gén. sing. :
-is
Neutre
Masc./Fém.
V
Nom. sing. : Nom. sing. :
-us
-ēs
Gén. sing. : Gén. sing. :
-ūs
-eī
Neutre
templ um
homō
nōmen
exercit us
templ um
homō
nōmen
exercit us
r ēs
templ um
homin em
nōmen
exercit um
r em
templ ī
homin is
nōmin is
exercit ūs
r eī
EC
Nom.
Voc.
III
IM
I
r ēs
Dat.
aqu ae
domin ō
templ ō
homin ī
nōmin ī
exercit uī
r eī
Abl.
aqu ā
domin ō
templ ō
homin e
nōmin e
exercit ū
rē
Pluriel
Masc.
Masc./Fém.
Neutre
Nom.
aqu ae
domin ī
templ a
homin ēs
nōmin a
exercit ūs
r ēs
Voc.
aqu ae
domin ī
templ a
homin ēs
nōmin a
exercit ūs
r ēs
Acc.
aqu ās
domin ōs
templ a
homin ēs
nōmin a
exercit ūs
r ēs
Gén.
aqu ārum
domin ōrum
templ ōrum homin um
nōmin um
exercit uum
r ērum
Dat.
aqu īs
domin īs
templ īs
homin ibus
nōmin ibus
exercit ibus
r ēbus
Abl.
aqu īs
domin īs
templ īs
homin ibus
nōmin ibus
exercit ibus
r ēbus
SP
[2]
Neutre
2. Quelques observations sur les cinq déclinaisons
a) Première déclinaison
(Clāuis, n. 26-27)
On y trouve les noms féminins en -a, -ae :
aqu a, aqu ae (fém.)
l’eau
La syntaxe | Modes impersonnels du verbe – 241
C. Modes impersonnels du verbe
[52]
1. Le gérondif
(Clāuis, n. 203)
Le gérondif, forme nominale, invariable et de sens actif, permet de décliner l’infinitif. Il
peut remplir diverses fonctions :
– au génitif :
la passion de nager
cupidus proficīscendī (complément d'adjectif )
désireux de partir
speculandī causā (dépendant de causā)
pour espionner
EN
studium natandī (complément du nom)
– à l’accusatif, précédé de la proposition ad, il marque le but :
opportūnus locus ad conueniendum
un lieu approprié pour se réunir
– à l’ablatif, seul ou après les propositions in et ex :
In legendō carpsī quaedam mīrābilia.
2. L'infinitif
[53] a) L’infinitif seul
C’est en forgeant qu’on devient forgeron.
IM
Fabricandō fit faber.
En lisant, j’ai découvert des choses étonnantes.
(Clāuis, n. 197)
EC
Lorsqu’il joue le rôle de nom verbal (équivalent à un nominatif ou à un accusatif neutre
singulier), l’infinitif peut, tout comme en français, remplir les fonctions d’un substantif :
Errāre hūmānum est, perseuērāre diabolicum.
Se tromper est le propre de l'homme,
persister dans l’erreur est le propre du diable.
Hoc flūmen ipse trānsīre in animō nōn habēbat.
Lui-même n’entendait pas traverser ce fleuve.
[54] b) La proposition infinitive
(Clāuis, n. 239)
SP
Il s’agit d’une proposition subordonnée (ou P2) dont le sujet se met à l’accusatif et le prédicat à l’infinitif. Le français en conserve des vestiges assez substantiels :
– « Je vois les enfants jouer »,
– « Nous les avions entendus quitter la place forte »,
– « Les ennemis sentaient la défaite arriver ».
Elle remplit diverses fonctions :
i) Sujet d’expressions ou de verbes impersonnels :
Venditōrem oportet vitia dīcere.
Il faut que le vendeur déclare les défauts.
248 – Quatrième partie | Mémento grammatical
Verbe introducteur
Verbe subordonné au subjonctif
Forme attendue,
non marquée
hoc facit / faciet
(il fait / fera cela)
nē poenās det
(pour ne pas être puni)
suādet mihi
(il me persuade)
ut ueniam
(de venir)
accūsātur
(Il est accusé)
EN
Contexte non passé
Simultanéité par défaut
Antériorité
Simultanéité
Parfait
Présent
quod iuuenēs corrūperit
(d’avoir corrompu la jeunesse)
quod iuuenēs corrumpat
(de corrompre la jeunesse)
ii) Cas particulier : concordance dans l’interrogation indirecte
(Clāuis, n. 236)
IM
L’interrogation indirecte respecte la règle générale de la concordance des temps au prix
d’une particularité : comme le subjonctif futur n’existe pas, la postériorité se marque par
l’association du participe futur et de l’auxiliaire esse au subjonctif présent ou imparfait (à
l’actif seulement). On parle aussi parfois de futur périphrastique.
Verbe subordonné au subjonctif
Verbe principal
Antériorité
Simultanéité
Postériorité
Plus-que-parfait
Imparfait
-ūrus, -ūra, -ūrum / essem
dīcēbam / dīxī
(je disais / j’ai dit)
quid ēgissēs
(ce que tu avais fait)
quid agerēs
(ce que tu faisais)
quid āctūrus essēs
(ce que tu ferais)
Contexte non passé
Parfait
Présent
-ūrus, -ūra, -ūrum / sim
dīco / dīcam
(je dis / je dirai)
quid ēgeris
(ce que tu as fait)
quid agās
(ce que tu fais)
quid āctūrus sīs
(ce que tu feras)
EC
Contexte passé
3. Quelques subordonnées parmi les plus fréquentes
SP
[63] a) Propositions en cum
i) Cum + subjonctif
(Clāuis, n. 252)
Une proposition subordonnée (complément de phrase) en cum + subjonctif décrit le
cadre dans lequel vient s’inscrire le fait relaté dans la proposition principale.
Le temps du subjonctif se règle en fonction de la concordance des temps. Dans les récits,
on rencontre surtout l’imparfait et le plus-que-parfait (on parle alors de cum historique).
Germānī, cum suōs interficī uidērent, sē ex castrīs
ēiēcērunt.
Alors qu’ils voyaient qu’on massacrait les leurs,
les Germains se ruèrent hors du camp.
Cum Trōiānī praedam agerent, Aborīginēs ex urbe Comme les Troyens emportaient du butin, les
concurrērunt.
Aborigènes accoururent de la ville.