Puits
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Recent papers in Puits
Harchies est un village du Hainaut (Belgique) implanté contre la frontière française. Les auteurs dressent un inventaire exhaustif des sites et des nombreuses trouvailles qui y ont été effectuées depuis le XIXe siècle jusqu’à nos jours.... more
Harchies est un village du Hainaut (Belgique) implanté contre la frontière française. Les auteurs dressent un inventaire exhaustif des sites et des nombreuses trouvailles qui y ont été effectuées depuis le XIXe siècle jusqu’à nos jours. L’abondant matériel (céramique, monnaies, fibules, appliques et autres artefacts en alliage cuivreux, céramique), principalement issu de prospections et datant de la fin de l’époque gauloise jusqu’au Bas-Empire, a permis de mettre en évidence le déplacement de l’occupation humaine au cours de ces périodes. Une étude préalable avait déjà été consacrée aux nombreuses découvertes, principalement des fibules ansées symétriques mérovingiennes et carolingiennes, qui furent réalisées sur ce territoire ces dernières décénnies (DUFRASNES J. & LEBLOIS É., 2017. Fibules et autres artefacts du premier Moyen Âge découverts dans la basse vallée de la Haine et sur les territoires limitrophes (bas-plateau du Pays d’Ath et Hauts-Pays), Bruxelles (Amphora, 84, Travaux du Cercle d’Études numismatiques, 18).
La fouille réalisée sur la commune de Montévrain (Seine-et-Marne) « Le Clos Rose » a mis en évidence plusieurs ensembles de vestiges archéologiques. Faisant suite à des occupations de l'âge du Bronze final IIIb / Hallstatt ancien et de La... more
La fouille réalisée sur la commune de Montévrain (Seine-et-Marne) « Le Clos Rose » a mis en évidence plusieurs ensembles de vestiges archéologiques. Faisant suite à des occupations de l'âge du Bronze final IIIb / Hallstatt ancien et de La Tène ancienne / moyenne s'implante une implantation antérieure à l'époque gallo-romaine, comportant un bâtiment et plusieurs greniers sur poteaux insérés dans un double enclos quadrangulaire. Au cours des I er-III e s., l'établissement se structure autour de bâtiments à fonda-tion de pierre, puits, fours et foyers implantés dans un nouveau réseau de fossés. La dernière période d'occupation correspond à un habitat mérovingien des VII e s. / VIII e s. apr. J.-C. Parallè-lement à l'étude de la céramique et de la faune, une approche paléoenvironnementale pluridisciplinaire a pu être menée. Abstract The excavation at Montévrain (Seine-et-Marne) " Le Clos Rose " has brought to light vestiges dating to the Late Bronze Age / Early Iron Age and to the beginning of the La Tène period. Pre-Roman structures including a building and several post-holed granaries within a quadrangular enclosure surrounded by a double ditch were also discovered. During the 1 st-3 rd century AD, the settlement is structured around buildings with stone foundations , wells, and hearths enclosed in a new series of ditches. The most recent settlement dates to the Merovingian period (7 th-8 th century). In conjunction with the study of pottery and animal bone, palaeoenvironment studies have also been undertaken.
occupations diachroniques dans le bassin de Saint-Maximin
- by Maxime Remicourt and +6
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- Hallstatt, Puits, Néolithique, Bronze ancien
Mots-clés : fleuve, zone alluviale, Rhin, habitat, site de hauteur, puits, passage à gué River, floodplain, Rhine, settlement, hilltop, waterhole, ford Les observations archéologiques des rives du Rhin (Ried rhénan) sont restées lettres... more
Mots-clés : fleuve, zone alluviale, Rhin, habitat, site de hauteur, puits, passage à gué
River, floodplain, Rhine, settlement, hilltop, waterhole, ford
Les observations archéologiques des rives du Rhin (Ried rhénan) sont restées lettres mortes pendant de nombreuses décennies. Les raisons sont multiples mais il s’agit principalement de la conjugaison de plusieurs a priori liés à une vision erronée de cet espace du point de vue aussi bien environnemental qu’anthropique. L’article propose d’envisager le Rhin et sa rive sous un angle neuf, un espace ouvert à la circulation et aux passages du fleuve, enjeu à la fois de contrôles (site de hauteur) et d’expression des croyances cultuelles et religieuses mais aussi espace d’habitat et de ses activités. Les quelques découvertes récentes de l’archéologie préventive montrent des installations pérennes établies sur la très longue durée qui signale la présence de site littoraux même au bord du Rhin.
River, floodplain, Rhine, settlement, hilltop, waterhole, ford
Les observations archéologiques des rives du Rhin (Ried rhénan) sont restées lettres mortes pendant de nombreuses décennies. Les raisons sont multiples mais il s’agit principalement de la conjugaison de plusieurs a priori liés à une vision erronée de cet espace du point de vue aussi bien environnemental qu’anthropique. L’article propose d’envisager le Rhin et sa rive sous un angle neuf, un espace ouvert à la circulation et aux passages du fleuve, enjeu à la fois de contrôles (site de hauteur) et d’expression des croyances cultuelles et religieuses mais aussi espace d’habitat et de ses activités. Les quelques découvertes récentes de l’archéologie préventive montrent des installations pérennes établies sur la très longue durée qui signale la présence de site littoraux même au bord du Rhin.
L'"ensemble cultuel central" est à ce jour le sanctuaire le plus important découvert à Châteaubleau. La synthèse archéologique du monument n'a pas encore été réalisée, mais il est d'ores et déjà possible de présenter un premier phasage... more
L'"ensemble cultuel central" est à ce jour le sanctuaire le plus important découvert à Châteaubleau. La synthèse archéologique du monument n'a pas encore été réalisée, mais il est d'ores et déjà possible de présenter un premier phasage entre le début du IIe s. après J.-C. et la fin du IVe s., ainsi que sur sa réutilisation à l'époque médiévale.
- by Poilane David and +1
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- Roman Gaul, Antiquity, Epona, Puits
inventaire des puits à eau néolithiques du Sud de la France
- by Maxime Remicourt and +1
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- Puits, Néolithique
La fouille archéologique de Mouy-sur-Seine au lieu-dit Le Trou de la Demoiselle a été menée en amont d'une campagne d'extraction de granulats calcaires. Elle a permis de dégager un nombre conséquent de structures datant majoritairement de... more
La fouille archéologique de Mouy-sur-Seine au lieu-dit Le Trou de la Demoiselle a été menée en amont d'une campagne d'extraction de granulats calcaires. Elle a permis de dégager un nombre conséquent de structures datant majoritairement de la période antique du Haut-Empire. Pour la période protohistorique, quelques vestiges mobiliers attribués à la période du premier âge du Fer (Hallstatt C, étape 3 de la périodisation régionale) ont été mis au jour dans une dépression naturelle (noue) au nord-ouest de l'emprise. Concernant l'Antiquité romaine, les vestiges correspondent à un établissement rural antique matérialisé par un grand enclos rectangulaire composé de trois à quatre travées. Au sein de cet espace va se développer un ensemble de bâtiments sur poteaux et de puits entre le milieu du I er siècle de notre ère et le premier quart du II e siècle qui perdure probablement jusqu'au début du III e siècle de notre ère. Une vaste dépression, sûrement d'origine anthropique, va servir de dépotoir peu avant ou peu après l'abandon du site vers le milieu du III e siècle de notre ère.
Thierry LOGEL, Joanne DE LOS RIOS Le site de Marckolsheim Schlettstatterfeld (sud du Bas-Rhin) est localisé en centreAlsace à environ 15 km à l’est de Sélestat. Le site est implanté dans la zone alluviale historique du Rhin, dénommée le... more
Thierry LOGEL, Joanne DE LOS RIOS
Le site de Marckolsheim Schlettstatterfeld (sud du Bas-Rhin) est localisé en centreAlsace à environ 15 km à l’est de Sélestat. Le site est implanté dans la zone alluviale historique du Rhin, dénommée le ried rhénan (large de 3 à 5 km dans ce secteur), mais à proximité de la terrasse alluviale ; le Rhin actuel coule à environ 5 km à l’est du site. La rive droite du Rhin (Bade, Brisgau) présente au contraire un relief marqué avec les contreforts du massif volcanique du Kaiserstuhl. Ces reliefs ont servi de points d’appui pour l’édification de plusieurs sites de hauteur dominant le cours du fleuve dès le Néolithique final (Breisach, Burgberg, Limberg).
Le site de Marckolsheim Schlettstatterfeld (sud du Bas-Rhin) est localisé en centreAlsace à environ 15 km à l’est de Sélestat. Le site est implanté dans la zone alluviale historique du Rhin, dénommée le ried rhénan (large de 3 à 5 km dans ce secteur), mais à proximité de la terrasse alluviale ; le Rhin actuel coule à environ 5 km à l’est du site. La rive droite du Rhin (Bade, Brisgau) présente au contraire un relief marqué avec les contreforts du massif volcanique du Kaiserstuhl. Ces reliefs ont servi de points d’appui pour l’édification de plusieurs sites de hauteur dominant le cours du fleuve dès le Néolithique final (Breisach, Burgberg, Limberg).
Le site de Marckolsheim se situe dans le sud du Bas-Rhin, à 17 km au nord-est de la ville de Colmar et à 4 km à l’ouest du cours actuel du Rhin. Fouillé en 2015, il s’agit d’un site important pour comprendre l’évolution des habitats au... more
Le site de Marckolsheim se situe dans le sud du Bas-Rhin, à 17 km au
nord-est de la ville de Colmar et à 4 km à l’ouest du cours actuel du Rhin.
Fouillé en 2015, il s’agit d’un site important pour comprendre l’évolution
des habitats au cours de l’âge du Bronze dans la plaine rhénane. En effet, sur les quatre hectares explorés, plusieurs occupations s’échelonnant de la fin du Néolithique à la fin de la Protohistoire ont été mises en évidence. Le décapage a été divisé en quatre secteurs, ce qui laisse de vastes zones non explorées. Néanmoins, ce site qui semble avoir subi une érosion limitée, a livré plusieurs plans de bâtiments bien conservés associés à diverses structures domestiques, en particulier des puits, mais aussi des fosses à galets chauffés ou de très rares fosses de rejet. Il offre donc l’opportunité rare de suivre l’évolution d’un habitat sur près de deux millénaires. Au moins 36 plans de bâtiments sur poteaux ont pu être clairement identifiés sur les 4 ha décapés. Les plus grands sont caractérisés par un plan rectangulaire allongé (légèrement trapézoïdal) à deux nefs et le doublement des parois latérales par une rangée externe de poteaux. On en dénombre au moins cinq, mais seuls deux d’entre eux possèdent un plan complet (leur longueur s’échelonne entre 17,30 et 27,80 m). D’un point de vue spatial, ces édifices se répartissent sur au moins deux des secteurs fouillés, et se présentent tantôt distants de plusieurs dizaines de mètres (secteur 2), tantôt juxtaposés par ensembles de quatre (secteur 4). Par ailleurs, il est
intéressant de noter que tous présentent une orientation quasi similaire :
ouest-nord-ouest/est-sud-est. D’autres édifices présentent également un
plan rectangulaire, mais accusent des dimensions plus modestes (entre 40 et 64 m²) avec des parois simples, non doublées. Pour sept d’entre eux, on observe un plan à une seule nef, tandis que deux autres présentent une partition interne (deux nefs). Les axes de ces bâtiments sont régis par deux orientations principales : est-ouest d’une part et nord-ouest/sud-est d’autre part. Le plus important de ces édifices (bâtiment 10) présente, au niveau du pignon sud-est, une avancée correspondant probablement à des antes. Enfin, on observe une vingtaine de bâtiments de petits modules sur quatre, six et huit poteaux traditionnellement interprétés comme des dépendances de type grenier surélevé. D’un point de vue typologique, la plupart des édifices
parmi les plus imposants de Marckolsheim correspondent à la définition
du type « Eching » connu au Bronze ancien dans le sud de l’Allemagne,
notamment dans la plaine de Munich. Plusieurs analyses radiocarbones
effectuées dans les ensembles de Marckolsheim correspondent bien à
cette chronologie, ce qui tendrait à confirmer cette datation. Par ailleurs,
d’autres édifices plus modestes, indiquent toujours sur la base d’analyses radiocarbones, divers horizons chronologiques couvrant le Bronze moyen, ou encore le premier âge du Fer.
On dénombre 26 structures pouvant être considérées comme des puits ou des structures à eau. Il existe une certaine diversité dans les creusements, allant de simples structures circulaires étroites (profil cylindrique) à de grands creusements à profil en entonnoir présentant des ouvertures de plusieurs mètres de large. Parmi eux, cinq ensembles ont livré des restes de cuvelage en bois, plus ou moins bien conservés selon les cas. Pour trois d’entre eux, ils correspondent à un système de planches assemblées à mi-bois, formant un coffrage quadrangulaire. Deux autres cuvelages sont issus de demi-fûts (troncs) grossièrement évidés puis réassemblés dans le but de former un coffrage cylindrique. Les puits n’ont livré que très peu de mobilier, par conséquent, leur datation repose souvent sur des analyses radiocarbones et/ou dendrochronologiques. Deux cuvelages ont pu être datés de cette manière. Ainsi les planches du premier (ST.848) proviennent d’un même chêne abattu durant l’automne-hiver 1429-1428 av. J.-C (milieu du Bronze moyen). Le deuxième (ST.1022), présente un cuvelage de chêne monoxyle dont la date d’abattage a pu être estimée à l’automne-hiver 781-780 av. J.-C (transition Bronze final IIIb / Hallstatt C). D’un point de vue spatial, ces différents puits sont disposés de manière visiblement organisée, en « grappe » regroupant quatre à huit individus et sont implantés selon un axe approximativement nord-sud. Parmi les 26
puits recensés, 24 sont creusés dans les limons bordiers d’un chenal rhénan fossile, tandis que seuls deux sont creusés directement dans la terrasse de gravier. Leur chronologie montre un fait particulièrement intéressant : la plupart de ces « grappes » regroupent des puits d’âge très divers allant du Néolithique final (Campaniforme) jusqu’à la fin de la période laténienne. À partir de l’ensemble des données de Marckolsheim, une hypothèse de modèle d’occupation domestique étonnamment homogène sur au moins l’ensemble de l’âge du Bronze peut être proposée. Celui-ci pourrait ainsi être composé d’une ou plusieurs unités d’habitation associées à des espaces
qui leur sont propres. Les bâtiments d’habitation avec leur(s) dépendance(s) sont implantés préférentiellement en zone sèche (terrasse de gravier) tandis que le puits correspondant est implanté quant à lui, dans une zone hydromorphe située à proximité (quelques dizaines de mètres). Une fois qu’un puits a été abandonné, un autre lui succède, mais toujours dans un périmètre restreint et qui semble être déterminé et pérenne sur plusieurs siècles (contrainte topographique ? Parcellaire ?). Concernant les bâtiments, cette éventuelle « partition » peut également être envisagée bien que les indices allant dans ce sens soient plus ténus et donc plus sujets à débat.
Les fosses à galets chauffés, au nombre de 8, participent certainement aussi de cette organisation et semble être liées, pour la plupart d’entre elles, aux bâtiments les plus récents daté d’une période couvrant la fin du Bronze final et le début du premier âge du Fer. Quelques questions restent cependant en suspens, notamment celles concernant la rareté des fosses détritiques à proximité des bâtiments ou
encore la « durée de vie » de ces mêmes édifices. Une autre problématique concerne la pérennité des occupations sur le site : sommes-nous en présence d’une occupation réellement continue sans hiatus important ? L’indigence du mobilier archéologique ne nous permet pas de trancher cette question de manière ferme, bien que les résultats des analyses radiocarbones tendent à privilégier cette hypothèse.
Enfin, le décapage a également mis en évidence, sur une grande partie
de l’emprise de fouille, un important paléochenal rhénan, dont la largeur
est estimée à 170 mètres. De nombreux troncs de pins subfossiles ont été mis au jour, préservés dans les argiles sableuses hydromorphes à la base du chenal. Ce dernier est colmaté par des limons jaune carbonatés et évolue, une fois déconnecté du lit actif, en une dépression humide où s’accumulent des limons noirs organiques (anmoor). Les datations radiocarbone obtenus sur ces bois ont permis de dater du Boréal la mise en eau du chenal. Il est rapidement abandonné par le fleuve mais la dépression humide perdure jusqu’à l’Atlantique ancien. Cet ancien milieu humide a été ensuite mis à profit en tant que zone de puisage, sur le temps long, du Campaniforme jusqu’à la Tène finale.
nord-est de la ville de Colmar et à 4 km à l’ouest du cours actuel du Rhin.
Fouillé en 2015, il s’agit d’un site important pour comprendre l’évolution
des habitats au cours de l’âge du Bronze dans la plaine rhénane. En effet, sur les quatre hectares explorés, plusieurs occupations s’échelonnant de la fin du Néolithique à la fin de la Protohistoire ont été mises en évidence. Le décapage a été divisé en quatre secteurs, ce qui laisse de vastes zones non explorées. Néanmoins, ce site qui semble avoir subi une érosion limitée, a livré plusieurs plans de bâtiments bien conservés associés à diverses structures domestiques, en particulier des puits, mais aussi des fosses à galets chauffés ou de très rares fosses de rejet. Il offre donc l’opportunité rare de suivre l’évolution d’un habitat sur près de deux millénaires. Au moins 36 plans de bâtiments sur poteaux ont pu être clairement identifiés sur les 4 ha décapés. Les plus grands sont caractérisés par un plan rectangulaire allongé (légèrement trapézoïdal) à deux nefs et le doublement des parois latérales par une rangée externe de poteaux. On en dénombre au moins cinq, mais seuls deux d’entre eux possèdent un plan complet (leur longueur s’échelonne entre 17,30 et 27,80 m). D’un point de vue spatial, ces édifices se répartissent sur au moins deux des secteurs fouillés, et se présentent tantôt distants de plusieurs dizaines de mètres (secteur 2), tantôt juxtaposés par ensembles de quatre (secteur 4). Par ailleurs, il est
intéressant de noter que tous présentent une orientation quasi similaire :
ouest-nord-ouest/est-sud-est. D’autres édifices présentent également un
plan rectangulaire, mais accusent des dimensions plus modestes (entre 40 et 64 m²) avec des parois simples, non doublées. Pour sept d’entre eux, on observe un plan à une seule nef, tandis que deux autres présentent une partition interne (deux nefs). Les axes de ces bâtiments sont régis par deux orientations principales : est-ouest d’une part et nord-ouest/sud-est d’autre part. Le plus important de ces édifices (bâtiment 10) présente, au niveau du pignon sud-est, une avancée correspondant probablement à des antes. Enfin, on observe une vingtaine de bâtiments de petits modules sur quatre, six et huit poteaux traditionnellement interprétés comme des dépendances de type grenier surélevé. D’un point de vue typologique, la plupart des édifices
parmi les plus imposants de Marckolsheim correspondent à la définition
du type « Eching » connu au Bronze ancien dans le sud de l’Allemagne,
notamment dans la plaine de Munich. Plusieurs analyses radiocarbones
effectuées dans les ensembles de Marckolsheim correspondent bien à
cette chronologie, ce qui tendrait à confirmer cette datation. Par ailleurs,
d’autres édifices plus modestes, indiquent toujours sur la base d’analyses radiocarbones, divers horizons chronologiques couvrant le Bronze moyen, ou encore le premier âge du Fer.
On dénombre 26 structures pouvant être considérées comme des puits ou des structures à eau. Il existe une certaine diversité dans les creusements, allant de simples structures circulaires étroites (profil cylindrique) à de grands creusements à profil en entonnoir présentant des ouvertures de plusieurs mètres de large. Parmi eux, cinq ensembles ont livré des restes de cuvelage en bois, plus ou moins bien conservés selon les cas. Pour trois d’entre eux, ils correspondent à un système de planches assemblées à mi-bois, formant un coffrage quadrangulaire. Deux autres cuvelages sont issus de demi-fûts (troncs) grossièrement évidés puis réassemblés dans le but de former un coffrage cylindrique. Les puits n’ont livré que très peu de mobilier, par conséquent, leur datation repose souvent sur des analyses radiocarbones et/ou dendrochronologiques. Deux cuvelages ont pu être datés de cette manière. Ainsi les planches du premier (ST.848) proviennent d’un même chêne abattu durant l’automne-hiver 1429-1428 av. J.-C (milieu du Bronze moyen). Le deuxième (ST.1022), présente un cuvelage de chêne monoxyle dont la date d’abattage a pu être estimée à l’automne-hiver 781-780 av. J.-C (transition Bronze final IIIb / Hallstatt C). D’un point de vue spatial, ces différents puits sont disposés de manière visiblement organisée, en « grappe » regroupant quatre à huit individus et sont implantés selon un axe approximativement nord-sud. Parmi les 26
puits recensés, 24 sont creusés dans les limons bordiers d’un chenal rhénan fossile, tandis que seuls deux sont creusés directement dans la terrasse de gravier. Leur chronologie montre un fait particulièrement intéressant : la plupart de ces « grappes » regroupent des puits d’âge très divers allant du Néolithique final (Campaniforme) jusqu’à la fin de la période laténienne. À partir de l’ensemble des données de Marckolsheim, une hypothèse de modèle d’occupation domestique étonnamment homogène sur au moins l’ensemble de l’âge du Bronze peut être proposée. Celui-ci pourrait ainsi être composé d’une ou plusieurs unités d’habitation associées à des espaces
qui leur sont propres. Les bâtiments d’habitation avec leur(s) dépendance(s) sont implantés préférentiellement en zone sèche (terrasse de gravier) tandis que le puits correspondant est implanté quant à lui, dans une zone hydromorphe située à proximité (quelques dizaines de mètres). Une fois qu’un puits a été abandonné, un autre lui succède, mais toujours dans un périmètre restreint et qui semble être déterminé et pérenne sur plusieurs siècles (contrainte topographique ? Parcellaire ?). Concernant les bâtiments, cette éventuelle « partition » peut également être envisagée bien que les indices allant dans ce sens soient plus ténus et donc plus sujets à débat.
Les fosses à galets chauffés, au nombre de 8, participent certainement aussi de cette organisation et semble être liées, pour la plupart d’entre elles, aux bâtiments les plus récents daté d’une période couvrant la fin du Bronze final et le début du premier âge du Fer. Quelques questions restent cependant en suspens, notamment celles concernant la rareté des fosses détritiques à proximité des bâtiments ou
encore la « durée de vie » de ces mêmes édifices. Une autre problématique concerne la pérennité des occupations sur le site : sommes-nous en présence d’une occupation réellement continue sans hiatus important ? L’indigence du mobilier archéologique ne nous permet pas de trancher cette question de manière ferme, bien que les résultats des analyses radiocarbones tendent à privilégier cette hypothèse.
Enfin, le décapage a également mis en évidence, sur une grande partie
de l’emprise de fouille, un important paléochenal rhénan, dont la largeur
est estimée à 170 mètres. De nombreux troncs de pins subfossiles ont été mis au jour, préservés dans les argiles sableuses hydromorphes à la base du chenal. Ce dernier est colmaté par des limons jaune carbonatés et évolue, une fois déconnecté du lit actif, en une dépression humide où s’accumulent des limons noirs organiques (anmoor). Les datations radiocarbone obtenus sur ces bois ont permis de dater du Boréal la mise en eau du chenal. Il est rapidement abandonné par le fleuve mais la dépression humide perdure jusqu’à l’Atlantique ancien. Cet ancien milieu humide a été ensuite mis à profit en tant que zone de puisage, sur le temps long, du Campaniforme jusqu’à la Tène finale.
- by Amandine Mauduit and +2
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- Habitat, Âge Du Fer, Âge du Bronze, Puits
Mots-clés. Bituriges Cubes, puits, rituels, bronzes antiques, 11f s. apr. J.-C. Résumé. La fouille de /'oppidum gaulois de Châteaumeillant/Mediolanum a livré en 2072 un remarquable dépôt au fond d'un puits gallo-romain. De la céramique,... more
Mots-clés. Bituriges Cubes, puits, rituels, bronzes antiques, 11f s. apr. J.-C.
Résumé. La fouille de /'oppidum gaulois de Châteaumeillant/Mediolanum a livré en 2072 un remarquable dépôt au fond d'un puits gallo-romain. De la céramique, de la faune, des tablettes de defixio et les restes d'une voiture à quatre roues composent cet ensemble associant près de 6 000 fragments divers. Parmi eux, ont été découverts quatre objets exceptionnels en bronze, une œnochoé à bec tréflé, une façade de coffre, une tête de cheval munie d'un long bec verseur et un lion en bronze massif aux yeux incrustés d'argent. Alors que les études archéologiques ne sont pas encore achevées, cet article propose une présentation préliminaire de ces quatre objets de bronze ainsi que les premières hypothèses de recherche.
Keywords. Bituriges Cubi, wells, rituals, ancient bronzes, third century.
Abstract. The excavation of the Ga/lie oppidum of Châteaumeillant/Mediolanum in 2012, yielded a remarkable deposit in the bottom of a Gallo-Roman we/1. lt included nearly 6 000 diverse fragments, including ceramics, animal bones, defixionum tabellae and the remains of a four-wheel cart. Amongst these, four exceptional bronze abjects were discovered an oinochoe (wine jug) with a trefoil spout, the front part of a chest, a horse's head featuring a long pouring spout and a solid bronze lion with silver-incrusted eyes. Although their archaeological studies aren't completed yet, this paper presents a preliminary examination of these four bronze abjects and our first hypotheses about them.
Résumé. La fouille de /'oppidum gaulois de Châteaumeillant/Mediolanum a livré en 2072 un remarquable dépôt au fond d'un puits gallo-romain. De la céramique, de la faune, des tablettes de defixio et les restes d'une voiture à quatre roues composent cet ensemble associant près de 6 000 fragments divers. Parmi eux, ont été découverts quatre objets exceptionnels en bronze, une œnochoé à bec tréflé, une façade de coffre, une tête de cheval munie d'un long bec verseur et un lion en bronze massif aux yeux incrustés d'argent. Alors que les études archéologiques ne sont pas encore achevées, cet article propose une présentation préliminaire de ces quatre objets de bronze ainsi que les premières hypothèses de recherche.
Keywords. Bituriges Cubi, wells, rituals, ancient bronzes, third century.
Abstract. The excavation of the Ga/lie oppidum of Châteaumeillant/Mediolanum in 2012, yielded a remarkable deposit in the bottom of a Gallo-Roman we/1. lt included nearly 6 000 diverse fragments, including ceramics, animal bones, defixionum tabellae and the remains of a four-wheel cart. Amongst these, four exceptional bronze abjects were discovered an oinochoe (wine jug) with a trefoil spout, the front part of a chest, a horse's head featuring a long pouring spout and a solid bronze lion with silver-incrusted eyes. Although their archaeological studies aren't completed yet, this paper presents a preliminary examination of these four bronze abjects and our first hypotheses about them.
La fouille d’archeologie preventive du gisement du Clos de Roque de 2011, a Saint-Maximin-la-Sainte-Baume dans le Var, a permis de mettre au jour sur une emprise de 11200 m2 des vestiges pre et protohistoriques. Ces dernieres annees, de... more
La fouille d’archeologie preventive du gisement du Clos de Roque de 2011, a Saint-Maximin-la-Sainte-Baume dans le Var, a permis de mettre au jour sur une emprise de 11200 m2 des vestiges pre et protohistoriques. Ces dernieres annees, de nombreuses fouilles ont ete realisees dans la partie meridionale du bassin de Saint-Maximin et l’operation du Clos de Roque appartient a cette dynamique. Elle a apporte une documentation variee qui permet d’envisager de completer et de complexifier les resultats obtenus pour cette micro zone geographique. Les occupations diachroniques mises au jour illustrent ainsi des continuites et des differences dans la gestion de l’espace des groupes successifs de population, dans leur mode d’implantation et d’exploitation de cette partie du bassin de la premiere moitie du Ve millenaire avant notre ere jusqu’au debut du premier âge du Fer. Ces decouvertes s’inserent egalement dans un contexte plus large en documentant des temps de « transitions » de la prehistoi...
La commune d’Oberschaeffolsheim est située à 7 km à l’ouest de l’agglomération de Strasbourg, sur le rebord sud du plateau du Kochersberg. La zone de fouille est localisée à la sortie ouest du village. Elle présente un léger pendage vers... more
La commune d’Oberschaeffolsheim est située à 7 km à l’ouest de
l’agglomération de Strasbourg, sur le rebord sud du plateau du Kochersberg. La zone de fouille est localisée à la sortie ouest du village. Elle présente un léger pendage vers le sud et domine d’environ 4 m la plaine de la Bruche qui s’écoule une soixantaine de mètres au sud du décapage. La fouille a livré 385 structures réparties sur une surface de 17455 m2. Elle a révélé l’existence de plusieurs occupations allant du Néolithique à la période romaine. Pour le Néolithique, les vestiges se rattachent principalement au début du Néolithique moyen, plus précisément à la culture de Grossgartach (4750-4660
av. J.-C.). Ces découvertes s’intègrent dans un environnement archéologique très riche qui semble en grande partie conditionné par la présence des terres fertiles du Kochersberg. Le site d’Oberschaeffoslsheim a livré 68 structures qui ont pu être rattachées à cette culture. Il s’agit de fosses que l’on retrouve habituellement sur les sites d’habitat Grossgartach, à savoir de grandes fosses polylobées et des structures circulaires ou ovales de dimensions plus
modestes. Malgré la présence de ces structures habituellement associées à un habitat et un abondant mobilier vraisemblablement détritique, aucune trace de bâtiment n’a été mise au jour. Une des originalités de ce site est la découverte de quatre inhumations et d’un
dépôt de restes humains dans le comblement de plusieurs fosses polylobées. Jusqu’alors, aucune inhumation n’avait été mise au jour en contexte d’habitat pour le Grossgartach. La position des défunts ne correspond pas non plus aux normes funéraires connues pour cette culture. Pour deux individus, il a été mis en évidence que leurs membres ont été contraints ce qui semble trahir un traitement violent du corps. Une des fosses polylobée a livré un dépôt humain très original. Il s’agit d’un amas d’ossements présentant des fracturations sur os frais associés à une exposition au feu. Le site est de nouveau occupé au Néolithique récent. Quatre structures de stockage ont été découvertes au sud de la fouille. Celles-ci ont livré un mobilier céramique caractéristique du Michelsberg récent (phase MK IV)
et près de 700 restes fauniques. Avec 82 structures, la protohistoire est aussi bien représentée sur le site. La première occupation de cette période se situe entre la fin du Bronze ancien et le début du Bronze moyen. Une seule structure a pu être rattachée à cette phase.
C’est au Bronze final que site se développe. Tout d’abord, au début du
Bronze final (I-IIa), où plusieurs structures ont été implantées au sud-ouest de la fouille. On retrouve quelques fosses, une fosse polylobée, un silo et un vase de stockage en pleine terre. Mais c’est à la fin du Bronze final (IIIa et IIIb) et au début du Hallstatt (C et D1) que l’occupation est la plus importante. Cette occupation a livré le plus grand nombre de structures et le plus grand volume de mobilier pour la protohistoire.
Une petite occupation antique, répartie irrégulièrement sur l’ensemble de
l’emprise, a aussi été mise au jour sur le site. Les 46 structures découvertes témoignent de la présence de plusieurs habitats dispersés, signalés par la présence de deux caves, d’un fond de cabane et de structures d’équipements (puits, latrines, celliers et silos). L’analyse du mobilier découvert dans les structures a permis de mettre en évidence une occupation continue de ce secteur implanté en limite sud-est du plateau du Kochersberg entre la fin de La Tène finale et le début du IVe s.
l’agglomération de Strasbourg, sur le rebord sud du plateau du Kochersberg. La zone de fouille est localisée à la sortie ouest du village. Elle présente un léger pendage vers le sud et domine d’environ 4 m la plaine de la Bruche qui s’écoule une soixantaine de mètres au sud du décapage. La fouille a livré 385 structures réparties sur une surface de 17455 m2. Elle a révélé l’existence de plusieurs occupations allant du Néolithique à la période romaine. Pour le Néolithique, les vestiges se rattachent principalement au début du Néolithique moyen, plus précisément à la culture de Grossgartach (4750-4660
av. J.-C.). Ces découvertes s’intègrent dans un environnement archéologique très riche qui semble en grande partie conditionné par la présence des terres fertiles du Kochersberg. Le site d’Oberschaeffoslsheim a livré 68 structures qui ont pu être rattachées à cette culture. Il s’agit de fosses que l’on retrouve habituellement sur les sites d’habitat Grossgartach, à savoir de grandes fosses polylobées et des structures circulaires ou ovales de dimensions plus
modestes. Malgré la présence de ces structures habituellement associées à un habitat et un abondant mobilier vraisemblablement détritique, aucune trace de bâtiment n’a été mise au jour. Une des originalités de ce site est la découverte de quatre inhumations et d’un
dépôt de restes humains dans le comblement de plusieurs fosses polylobées. Jusqu’alors, aucune inhumation n’avait été mise au jour en contexte d’habitat pour le Grossgartach. La position des défunts ne correspond pas non plus aux normes funéraires connues pour cette culture. Pour deux individus, il a été mis en évidence que leurs membres ont été contraints ce qui semble trahir un traitement violent du corps. Une des fosses polylobée a livré un dépôt humain très original. Il s’agit d’un amas d’ossements présentant des fracturations sur os frais associés à une exposition au feu. Le site est de nouveau occupé au Néolithique récent. Quatre structures de stockage ont été découvertes au sud de la fouille. Celles-ci ont livré un mobilier céramique caractéristique du Michelsberg récent (phase MK IV)
et près de 700 restes fauniques. Avec 82 structures, la protohistoire est aussi bien représentée sur le site. La première occupation de cette période se situe entre la fin du Bronze ancien et le début du Bronze moyen. Une seule structure a pu être rattachée à cette phase.
C’est au Bronze final que site se développe. Tout d’abord, au début du
Bronze final (I-IIa), où plusieurs structures ont été implantées au sud-ouest de la fouille. On retrouve quelques fosses, une fosse polylobée, un silo et un vase de stockage en pleine terre. Mais c’est à la fin du Bronze final (IIIa et IIIb) et au début du Hallstatt (C et D1) que l’occupation est la plus importante. Cette occupation a livré le plus grand nombre de structures et le plus grand volume de mobilier pour la protohistoire.
Une petite occupation antique, répartie irrégulièrement sur l’ensemble de
l’emprise, a aussi été mise au jour sur le site. Les 46 structures découvertes témoignent de la présence de plusieurs habitats dispersés, signalés par la présence de deux caves, d’un fond de cabane et de structures d’équipements (puits, latrines, celliers et silos). L’analyse du mobilier découvert dans les structures a permis de mettre en évidence une occupation continue de ce secteur implanté en limite sud-est du plateau du Kochersberg entre la fin de La Tène finale et le début du IVe s.
- by Clara Ceciliot and +2
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- Habitat, Âge Du Fer, Âge du Bronze, Puits
Le village de Logelheim est situé au sud-est de Colmar, dans la plaine alluviale de l’Ill. Malgré des gisements archéologiques reconnus sur les communes voisines, le territoire de Logelheim même reste largement inexploré en termes de... more
Le village de Logelheim est situé au sud-est de Colmar, dans la plaine
alluviale de l’Ill. Malgré des gisements archéologiques reconnus sur les
communes voisines, le territoire de Logelheim même reste largement
inexploré en termes de vestiges (seuls ce contexte et quelques prospections au sol permettent de pressentir son potentiel archéologique, en particulier pour la période gallo-romaine).
La prescription d’une intervention archéologique préventive sur le site du
lieu-dit Les Pâturages 2 (commune de Logelheim, Haut-Rhin) répond au
projet d’aménagement d’un lotissement éponyme par la Sarl SOVIA. Au
total, environ 8000 m² de terrain ont été décapés et fouillés, dans la partie est du projet d’aménagement, au cours des mois d’octobre et novembre 2016. Cette opération confirme, pour les périodes protohistorique et gallo-romaine, le potentiel archéologique déjà pressenti. Ainsi, les vestiges observés sur le site des Pâturages 2 s’échelonnent de La Tène B-C jusqu’au Bas-Empire. Il convient cependant de modérer cette assertion, eu égard à la faible quantité de mobilier mis au jour sur le site. Ces occupations humaines sont précédées d’un certain nombre de témoins
de paysages anciens. Si un vaste terrier de blaireau est stratigraphiquement positionné comme antérieur à la période gallo-romaine, sans plus de précision, en revanche les écofacts situés au sud de l’emprise ont permis, par l’application des protocoles de documentation et d’analyse développés dans le domaine de l’écologie forestière, de dater les épisodes de chablis du Néolithique moyen. Les dimensions imposantes de ces chablis militent en faveur d’arbres de forte taille, probables témoins d’un paysage de forêt ancienne au sud de l’emprise du site. Toutefois, seule l’antériorité de cette
forêt à l’époque gallo-romaine est acquise, et il ne nous est pas possible
d’établir avec certitude qu’elle ait subsisté jusque-là (du fait par exemple
d’éventuels défrichements antérieurs). L’occupation humaine la plus ancienne du site Les Pâturages 2 est constituée de trois ensembles de vestiges attribuables à un intervalle fin de La Tène ancienne/La Tène moyenne, jusqu’à La Tène finale : un puits, un ensemble
de trous de poteaux dessinant soit un bâtiment à abside soit deux greniers juxtaposés, et une sépulture « monumentale » composée de deux inhumations circonscrites dans un enclos quadrangulaire, aménagement funéraire inédit en Alsace pour cette période, et qu’il convient de rapprocher des concentrations de cercles funéraires protohistoriques des communes avoisinantes (forêt de Kastenwald, village de Sainte-Croix-en-Plaine). Si ces différentes structures sont spatialement déconnectées les unes des autres, il est revanche intéressant de noter leur relative concentration dans
le tiers nord de l’emprise. Les deux tiers sud de l’emprise sont quant à eux marqués par un ensemble palissadé qui se développe au sud et à l’est, en dehors de l’emprise prescrite. Les vestiges fouillés (partitions palissadées internes, puits, concentrations désorganisées de trous de poteaux et de fosses) indique que nous nous trouvons dans les espaces et aménagements extérieurs (probablement dédiés
en partie à l’élevage) d’un site plus vaste, dont les ensembles résidentiels et productifs/artisanaux restent à explorer (sud et/ou est de l’emprise). L’étude du mobilier et les datations radiocarbones caractérisent conjointement une occupation a priori continue du Ier siècle de notre ère, jusqu’au dernier tiers du IIIe siècle, au plus tard à la première moitié du IVe siècle. Du fait même
de sa continuité, cette occupation a sans aucun doute subi des mutations organisationnelles dont il sera nécessaire de tenir compte lors d’éventuelles fouilles ultérieures du site. Le glissement spatial vers le sud des deux occupations repérées, autant que leur stricte séparation planimétrique, soulèvent des interrogations :
--ces modalités spatiales peuvent être mises en relation avec les vestiges
de paysage ancien observés. En effet, il n’est pas exclu que le paysage de
forêt ancienne ait subsisté à l’époque laténienne et constitué un obstacle
naturel au développement de l’occupation vers le sud. Il faudrait alors
admettre que la romanisation du site ait été réalisée par un défrichage
massif et soudain, ce dont nous n’avons, en l’état, aucune preuve ;
--il n’est pas pour autant exclu que l’occupation laténienne se soit
développée dans les deux tiers sud de l’emprise. Il est alors possible que
les aménagements gallo-romains aient en quelque sorte « oblitéré » les
vestiges laténiens antérieurs ;
--les structures datées de La Tène finale posent la question des modalités de transition entre cette période et l’époque gallo-romaine. S’il est tentant d’y rechercher l’indice d’une occupation continue, la faiblesse quantitative des éléments datants nous incite sur ce point à la plus grande prudence. En l’état de nos connaissances sur le site, ces remarques demeurent toutefois à l’état d’hypothèses, avec toutes les réserves qui s’imposent.
Au cours du Bas-Empire, l’occupation humaine du site prend fin. Elle fait
place, au plus tard à l’époque moderne (comme en témoignent les quelques vestiges documentés), à des espaces agricoles qui perdurent jusqu’à nos jours. Les résultats de cette opération permettent ainsi d’esquisser d’une part une occupation à la fois domestique et funéraire de l’époque laténienne, et d’autre part un établissement rural de la période gallo-romaine. Toutefois, des explorations archéologiques futures demeurent indispensables à leurs délimitations spatiales autant qu’à leur compréhension.
alluviale de l’Ill. Malgré des gisements archéologiques reconnus sur les
communes voisines, le territoire de Logelheim même reste largement
inexploré en termes de vestiges (seuls ce contexte et quelques prospections au sol permettent de pressentir son potentiel archéologique, en particulier pour la période gallo-romaine).
La prescription d’une intervention archéologique préventive sur le site du
lieu-dit Les Pâturages 2 (commune de Logelheim, Haut-Rhin) répond au
projet d’aménagement d’un lotissement éponyme par la Sarl SOVIA. Au
total, environ 8000 m² de terrain ont été décapés et fouillés, dans la partie est du projet d’aménagement, au cours des mois d’octobre et novembre 2016. Cette opération confirme, pour les périodes protohistorique et gallo-romaine, le potentiel archéologique déjà pressenti. Ainsi, les vestiges observés sur le site des Pâturages 2 s’échelonnent de La Tène B-C jusqu’au Bas-Empire. Il convient cependant de modérer cette assertion, eu égard à la faible quantité de mobilier mis au jour sur le site. Ces occupations humaines sont précédées d’un certain nombre de témoins
de paysages anciens. Si un vaste terrier de blaireau est stratigraphiquement positionné comme antérieur à la période gallo-romaine, sans plus de précision, en revanche les écofacts situés au sud de l’emprise ont permis, par l’application des protocoles de documentation et d’analyse développés dans le domaine de l’écologie forestière, de dater les épisodes de chablis du Néolithique moyen. Les dimensions imposantes de ces chablis militent en faveur d’arbres de forte taille, probables témoins d’un paysage de forêt ancienne au sud de l’emprise du site. Toutefois, seule l’antériorité de cette
forêt à l’époque gallo-romaine est acquise, et il ne nous est pas possible
d’établir avec certitude qu’elle ait subsisté jusque-là (du fait par exemple
d’éventuels défrichements antérieurs). L’occupation humaine la plus ancienne du site Les Pâturages 2 est constituée de trois ensembles de vestiges attribuables à un intervalle fin de La Tène ancienne/La Tène moyenne, jusqu’à La Tène finale : un puits, un ensemble
de trous de poteaux dessinant soit un bâtiment à abside soit deux greniers juxtaposés, et une sépulture « monumentale » composée de deux inhumations circonscrites dans un enclos quadrangulaire, aménagement funéraire inédit en Alsace pour cette période, et qu’il convient de rapprocher des concentrations de cercles funéraires protohistoriques des communes avoisinantes (forêt de Kastenwald, village de Sainte-Croix-en-Plaine). Si ces différentes structures sont spatialement déconnectées les unes des autres, il est revanche intéressant de noter leur relative concentration dans
le tiers nord de l’emprise. Les deux tiers sud de l’emprise sont quant à eux marqués par un ensemble palissadé qui se développe au sud et à l’est, en dehors de l’emprise prescrite. Les vestiges fouillés (partitions palissadées internes, puits, concentrations désorganisées de trous de poteaux et de fosses) indique que nous nous trouvons dans les espaces et aménagements extérieurs (probablement dédiés
en partie à l’élevage) d’un site plus vaste, dont les ensembles résidentiels et productifs/artisanaux restent à explorer (sud et/ou est de l’emprise). L’étude du mobilier et les datations radiocarbones caractérisent conjointement une occupation a priori continue du Ier siècle de notre ère, jusqu’au dernier tiers du IIIe siècle, au plus tard à la première moitié du IVe siècle. Du fait même
de sa continuité, cette occupation a sans aucun doute subi des mutations organisationnelles dont il sera nécessaire de tenir compte lors d’éventuelles fouilles ultérieures du site. Le glissement spatial vers le sud des deux occupations repérées, autant que leur stricte séparation planimétrique, soulèvent des interrogations :
--ces modalités spatiales peuvent être mises en relation avec les vestiges
de paysage ancien observés. En effet, il n’est pas exclu que le paysage de
forêt ancienne ait subsisté à l’époque laténienne et constitué un obstacle
naturel au développement de l’occupation vers le sud. Il faudrait alors
admettre que la romanisation du site ait été réalisée par un défrichage
massif et soudain, ce dont nous n’avons, en l’état, aucune preuve ;
--il n’est pas pour autant exclu que l’occupation laténienne se soit
développée dans les deux tiers sud de l’emprise. Il est alors possible que
les aménagements gallo-romains aient en quelque sorte « oblitéré » les
vestiges laténiens antérieurs ;
--les structures datées de La Tène finale posent la question des modalités de transition entre cette période et l’époque gallo-romaine. S’il est tentant d’y rechercher l’indice d’une occupation continue, la faiblesse quantitative des éléments datants nous incite sur ce point à la plus grande prudence. En l’état de nos connaissances sur le site, ces remarques demeurent toutefois à l’état d’hypothèses, avec toutes les réserves qui s’imposent.
Au cours du Bas-Empire, l’occupation humaine du site prend fin. Elle fait
place, au plus tard à l’époque moderne (comme en témoignent les quelques vestiges documentés), à des espaces agricoles qui perdurent jusqu’à nos jours. Les résultats de cette opération permettent ainsi d’esquisser d’une part une occupation à la fois domestique et funéraire de l’époque laténienne, et d’autre part un établissement rural de la période gallo-romaine. Toutefois, des explorations archéologiques futures demeurent indispensables à leurs délimitations spatiales autant qu’à leur compréhension.
- by Amandine Mauduit and +2
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- Habitat, Âge Du Fer, Puits, Antiquité
Le site de Strasbourg Hôpital Civil a fait l’objet d’une campagne de fouille réalisée entre août 2012 et mars 2013 ; la surface d’ouverture de la fouille était de 7650 m² pour une amplitude stratigraphique maximale de 4,50 m. Cette... more
Le site de Strasbourg Hôpital Civil a fait l’objet d’une campagne de fouille
réalisée entre août 2012 et mars 2013 ; la surface d’ouverture de la fouille était de 7650 m² pour une amplitude stratigraphique maximale de 4,50 m. Cette opération a permis de mettre au jour les vestiges d’un quartier antique encore inédit dans un secteur fortement perturbé par les fluctuations hydrographiques de la Bruche et de l’Ill durant les premiers siècles de notre ère. Ce quartier, alliant structures d’habitat et d’artisanat s’organisait de part et d’autre d’une barre naturelle en gravier, traversant le site du nord vers le sud, héritage des divagations rhénanes de l’ère Quaternaire. L’organisation orthonormée des vestiges par rapport à cet axe, ainsi que la mise en évidence d’entailles dans les flancs et le sommet de celui-ci ont montré qu’il avait été utilisé comme un axe de circulation par les autochtones. La fouille a montré que ce secteur au sud de l’élipse élienne et du camp de la Légion VIII Auguste avait été occupé sans interruption entre le milieu du ier et le ive siècle, avant d’être recouvert par l’épais niveau de terres noires, déjà observé sur Strasbourg en maints endroits. Un hiatus a pu être observé entre la fin de l’Antiquité et le début du Moyen Âge. La fouille a en effet montré que la réoccupation des lieux intervient entre le milieu du xe et le milieu du xiiie siècle, sous forme d’un habitat comme le suggère la découverte de quelques fosses, d’une latrine et de trous de poteaux attribuables à des bâtiments en bois et terre au nord de la fouille.
L’occupation se densifie ensuite et s’étend sur l’ensemble du site ; elle se
matérialise par des habitats fondés en dur, des fosses et des puits ; répartis en bordure d’un probable axe antérieur à l’ancienne rue du Bouc, menant vers l’extérieur de l’enceinte épiscopale datée du xiiie siècle et englobant la rive droite de l’Ill. C’est à partir de la fin du xive siècle, d’après les archives de la ville de Strasbourg, que l’hôpital de la ville, dont la date de création n’est pas attestée précisément, est déplacé et définitivement implanté à cet emplacement ; son installation semble aller de pair avec la mise en place de la nouvelle enceinte maçonnée qui agrandit le périmètre initialement circonscrit, ainsi qu’avec la mise en place d’une voirie pérenne, la rue du Bouc, observée lors de la fouille, desservant la Bündethor, au sud de l’enceinte. Les décapages successifs réalisés sur le terrain d’assiette du futur PAPS/ PSI ont montré que c’est à partir de cette période que vont se succéder les vestiges qu’il a été possible de rattacher aux différents états des hôpitaux consignés dans les archives jusqu’au xixe siècle.
réalisée entre août 2012 et mars 2013 ; la surface d’ouverture de la fouille était de 7650 m² pour une amplitude stratigraphique maximale de 4,50 m. Cette opération a permis de mettre au jour les vestiges d’un quartier antique encore inédit dans un secteur fortement perturbé par les fluctuations hydrographiques de la Bruche et de l’Ill durant les premiers siècles de notre ère. Ce quartier, alliant structures d’habitat et d’artisanat s’organisait de part et d’autre d’une barre naturelle en gravier, traversant le site du nord vers le sud, héritage des divagations rhénanes de l’ère Quaternaire. L’organisation orthonormée des vestiges par rapport à cet axe, ainsi que la mise en évidence d’entailles dans les flancs et le sommet de celui-ci ont montré qu’il avait été utilisé comme un axe de circulation par les autochtones. La fouille a montré que ce secteur au sud de l’élipse élienne et du camp de la Légion VIII Auguste avait été occupé sans interruption entre le milieu du ier et le ive siècle, avant d’être recouvert par l’épais niveau de terres noires, déjà observé sur Strasbourg en maints endroits. Un hiatus a pu être observé entre la fin de l’Antiquité et le début du Moyen Âge. La fouille a en effet montré que la réoccupation des lieux intervient entre le milieu du xe et le milieu du xiiie siècle, sous forme d’un habitat comme le suggère la découverte de quelques fosses, d’une latrine et de trous de poteaux attribuables à des bâtiments en bois et terre au nord de la fouille.
L’occupation se densifie ensuite et s’étend sur l’ensemble du site ; elle se
matérialise par des habitats fondés en dur, des fosses et des puits ; répartis en bordure d’un probable axe antérieur à l’ancienne rue du Bouc, menant vers l’extérieur de l’enceinte épiscopale datée du xiiie siècle et englobant la rive droite de l’Ill. C’est à partir de la fin du xive siècle, d’après les archives de la ville de Strasbourg, que l’hôpital de la ville, dont la date de création n’est pas attestée précisément, est déplacé et définitivement implanté à cet emplacement ; son installation semble aller de pair avec la mise en place de la nouvelle enceinte maçonnée qui agrandit le périmètre initialement circonscrit, ainsi qu’avec la mise en place d’une voirie pérenne, la rue du Bouc, observée lors de la fouille, desservant la Bündethor, au sud de l’enceinte. Les décapages successifs réalisés sur le terrain d’assiette du futur PAPS/ PSI ont montré que c’est à partir de cette période que vont se succéder les vestiges qu’il a été possible de rattacher aux différents états des hôpitaux consignés dans les archives jusqu’au xixe siècle.
- by Amandine Mauduit and +4
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- Roman Forts and Camps, Moyen Age, Puits, Antiquité
Le village d’Éguisheim est situé à 6 km au sud-ouest de Colmar. Il s’appuie sur le versant est du Schlossberg précédé d’une zone de collines à faible pente dite sous-vosgiennes. Les alentours de la commune sont riches en vestiges... more
Le village d’Éguisheim est situé à 6 km au sud-ouest de Colmar. Il s’appuie sur le versant est du Schlossberg précédé d’une zone de collines à faible pente dite sous-vosgiennes. Les alentours de la commune sont riches en vestiges archéologiques comme en témoignent les nombreuses découvertes anciennes réalisées à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, principalement par Karl Sebastian Gutmann mais également par les exploitants de la glaisière
des anciennes tuileries mécaniques situées à quelques dizaines de mètres au nord du terrain investigué en 2015.
Les opérations d’archéologie préventive ayant eu lieu sur le site d’Éguisheim ont été motivées par l’important potentiel archéologique, pour les périodes protohistoriques et gallo-romaines, des terrains concernés par la création d’un projet de lotissement (Lotissement Herrenweg). Au total, environ 9220 m² ont été décapés puis fouillés. Les périodes mises au jour sont de diverses natures mais elles semblent être chronologiquement déconnectées les unes des autres : le Paléolithique, le Néolithique récent et final, le premier âge du Fer et enfin la période romaine.
La période paléolithique est représentée par deux ensembles stratigraphiquement distincts. Si le croisement des observations
géomorphologiques et archéologiques permet de confirmer la probable
existence d’un niveau d’occupation non remanié attribuable au Paléolithique moyen, les autres vestiges semblent, quant à eux, avoir été découverts en position secondaire. L’étude stratigraphique a mis en évidence une succession de paléosols, attribuables à l’Eémien, au Début glaciaire et probablement au Pléniglaciaire moyen. Ces phases de pédogénèses sont suivies d’épisodes d’instabilité sédimentaire, qui entrainent des ravinements sableux conséquents à partir de la fin du Pléniglaciaire moyen. Le bilan sédimentaire du Pléniglaciaire supérieur est peu développé : les dépôts loessiques de la fin du weichsélien sont épais de moins de deux mètres. Cette étude confirme le bon potentiel d’enregistrement du signal archéologique et paléontologique sur la colline du Buhl, qui présage pour le secteur d’une d’occupation humaine longue, à partir d’une phase indéterminée du Saalien.
Par ailleurs, le site est fréquenté à trois reprises au cours du Néolithique.
Ces occupations assez lâches sont matérialisées par une série de structures de type fente datées de la seconde partie du cinquième millénaire, dont deux ont livré des restes de faunes en connexion. Quelques siècles plus tard, quatre silos ont été creusés au cours du Néolithique récent. Dans deux d’entre eux, des inhumations simples ont été installées sur des niveaux de comblement intermédiaires. Il s’agit d’individus adultes de sexe féminin.
Sur l’un des défunts alors non complètement décomposé, d’importants
segments anatomiques ont été prélevés, ce qui n’est pas exceptionnel
dans le Néolithique récent régional. Environ un millénaire plus tard, une
sépulture individuelle isolée a été installée au cours du Néolithique final.
Les pratiques funéraires reconnues plaideraient pour la culture du Cordé,
mais la datation radiocarbone obtenue sur ce défunt est un peu haute pour cette culture. Le mobilier est extrêmement rare au sein de ces ensembles, tandis qu’un lot de quelques pièces de mobilier lithique poli a été recueilli dans des contextes plus récents, en position résiduelle. La réutilisation de certaines de ces pièces n’est pas exclue.
Après un hiatus de près de 2 millénaires, le site est réinvesti de façon
importante lors de la période du premier âge du Fer. Cette occupation se
limite au sud de l’emprise de fouille et la vision de son étendue est tronquée : le site se poursuit certainement au sud et à l’ouest des parcelles fouillées. Les vestiges de cette période s’articulent autour d’un ensemble fossoyé axé nord-ouest/sud-est. Ce fossé, probablement d’origine anthropique, a subi
un ruissellement plus ou moins important ce qui en a modifié son profil
(érosion). Plusieurs creusements correspondant à autant de réactivations successives ont pu être proposés avant un colmatage rapide et complet de l’ensemble par un apport volontaire de sédiments riche en mobilier archéologique. Au sud de ce fossé se développent de nombreuses fosses de tailles diverses dont certaines contenaient dans leur comblement un très riche mobilier céramique associé dans certains cas à des objets de parure en alliage cuivreux. Bien que l’emprise semble être limitée par ce fossé, quelques structures sont néanmoins encore présentes au nord de celui-ci. Cette occupation correspond sans doute à une zone d’habitat privilégié dont la chronologie, d’après l’étude du mobilier céramique, s’étend sur une phase comprenant la fin du Hallstatt C et le Hallstatt D1. La dernière occupation reconnue sur le site correspond à la période galloromaine. Elle a livré des restes de structures d’équipement maçonnées (silos, cave, puits), de bâtiments en architecture légère, de structures de chauffe et de structures fossoyées diverses organisés selon deux orientations ; dont l’une d’elle a pu été mise en relation avec la voie du piémont dont le tracé a été découvert à la fin du XIXe s. Ces éléments sont caractéristiques d’une
occupation de fond de parcelles d’habitats en bandes, telles qu’on les retrouve généralement en bordure de voies au sein des vici. Le mobilier céramique mis au jour dans le comblement des vestiges atteste d’une occupation continue durant cette période entre la fin du Ier s. et le début du Ve s. au plus tard avec une période d’activité plus dense au IIe s.
Enfin, d’importantes perturbations contemporaines sont à signaler sur le site, après un hiatus durant les périodes médiévales et modernes. Il s’agit, d’une part de grandes fosses d’extraction de matériaux (loess) dont l’exploitation démarre a priori au XIXe siècle (peut-être en lien avec la tuilerie située à quelques centaines de mètres au nord) d’autre part, des perturbations liées à l’activité vinicole sur le secteur (fosses d’ancrage de vigne).
des anciennes tuileries mécaniques situées à quelques dizaines de mètres au nord du terrain investigué en 2015.
Les opérations d’archéologie préventive ayant eu lieu sur le site d’Éguisheim ont été motivées par l’important potentiel archéologique, pour les périodes protohistoriques et gallo-romaines, des terrains concernés par la création d’un projet de lotissement (Lotissement Herrenweg). Au total, environ 9220 m² ont été décapés puis fouillés. Les périodes mises au jour sont de diverses natures mais elles semblent être chronologiquement déconnectées les unes des autres : le Paléolithique, le Néolithique récent et final, le premier âge du Fer et enfin la période romaine.
La période paléolithique est représentée par deux ensembles stratigraphiquement distincts. Si le croisement des observations
géomorphologiques et archéologiques permet de confirmer la probable
existence d’un niveau d’occupation non remanié attribuable au Paléolithique moyen, les autres vestiges semblent, quant à eux, avoir été découverts en position secondaire. L’étude stratigraphique a mis en évidence une succession de paléosols, attribuables à l’Eémien, au Début glaciaire et probablement au Pléniglaciaire moyen. Ces phases de pédogénèses sont suivies d’épisodes d’instabilité sédimentaire, qui entrainent des ravinements sableux conséquents à partir de la fin du Pléniglaciaire moyen. Le bilan sédimentaire du Pléniglaciaire supérieur est peu développé : les dépôts loessiques de la fin du weichsélien sont épais de moins de deux mètres. Cette étude confirme le bon potentiel d’enregistrement du signal archéologique et paléontologique sur la colline du Buhl, qui présage pour le secteur d’une d’occupation humaine longue, à partir d’une phase indéterminée du Saalien.
Par ailleurs, le site est fréquenté à trois reprises au cours du Néolithique.
Ces occupations assez lâches sont matérialisées par une série de structures de type fente datées de la seconde partie du cinquième millénaire, dont deux ont livré des restes de faunes en connexion. Quelques siècles plus tard, quatre silos ont été creusés au cours du Néolithique récent. Dans deux d’entre eux, des inhumations simples ont été installées sur des niveaux de comblement intermédiaires. Il s’agit d’individus adultes de sexe féminin.
Sur l’un des défunts alors non complètement décomposé, d’importants
segments anatomiques ont été prélevés, ce qui n’est pas exceptionnel
dans le Néolithique récent régional. Environ un millénaire plus tard, une
sépulture individuelle isolée a été installée au cours du Néolithique final.
Les pratiques funéraires reconnues plaideraient pour la culture du Cordé,
mais la datation radiocarbone obtenue sur ce défunt est un peu haute pour cette culture. Le mobilier est extrêmement rare au sein de ces ensembles, tandis qu’un lot de quelques pièces de mobilier lithique poli a été recueilli dans des contextes plus récents, en position résiduelle. La réutilisation de certaines de ces pièces n’est pas exclue.
Après un hiatus de près de 2 millénaires, le site est réinvesti de façon
importante lors de la période du premier âge du Fer. Cette occupation se
limite au sud de l’emprise de fouille et la vision de son étendue est tronquée : le site se poursuit certainement au sud et à l’ouest des parcelles fouillées. Les vestiges de cette période s’articulent autour d’un ensemble fossoyé axé nord-ouest/sud-est. Ce fossé, probablement d’origine anthropique, a subi
un ruissellement plus ou moins important ce qui en a modifié son profil
(érosion). Plusieurs creusements correspondant à autant de réactivations successives ont pu être proposés avant un colmatage rapide et complet de l’ensemble par un apport volontaire de sédiments riche en mobilier archéologique. Au sud de ce fossé se développent de nombreuses fosses de tailles diverses dont certaines contenaient dans leur comblement un très riche mobilier céramique associé dans certains cas à des objets de parure en alliage cuivreux. Bien que l’emprise semble être limitée par ce fossé, quelques structures sont néanmoins encore présentes au nord de celui-ci. Cette occupation correspond sans doute à une zone d’habitat privilégié dont la chronologie, d’après l’étude du mobilier céramique, s’étend sur une phase comprenant la fin du Hallstatt C et le Hallstatt D1. La dernière occupation reconnue sur le site correspond à la période galloromaine. Elle a livré des restes de structures d’équipement maçonnées (silos, cave, puits), de bâtiments en architecture légère, de structures de chauffe et de structures fossoyées diverses organisés selon deux orientations ; dont l’une d’elle a pu été mise en relation avec la voie du piémont dont le tracé a été découvert à la fin du XIXe s. Ces éléments sont caractéristiques d’une
occupation de fond de parcelles d’habitats en bandes, telles qu’on les retrouve généralement en bordure de voies au sein des vici. Le mobilier céramique mis au jour dans le comblement des vestiges atteste d’une occupation continue durant cette période entre la fin du Ier s. et le début du Ve s. au plus tard avec une période d’activité plus dense au IIe s.
Enfin, d’importantes perturbations contemporaines sont à signaler sur le site, après un hiatus durant les périodes médiévales et modernes. Il s’agit, d’une part de grandes fosses d’extraction de matériaux (loess) dont l’exploitation démarre a priori au XIXe siècle (peut-être en lien avec la tuilerie située à quelques centaines de mètres au nord) d’autre part, des perturbations liées à l’activité vinicole sur le secteur (fosses d’ancrage de vigne).
- by Loic Boury and +3
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- Hallstatt, Habitat, Puits, Antiquité
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