Temporary Disabled. :) please Go back Voir la source de Elkasaïtes — Wikipédia www.fgks.org » Address: [go: up one dir, main page] Include Form Remove Scripts Accept Cookies Show Images Show Referer Rotate13 Base64 Strip Meta Strip Title Session Cookies Aller au contenu Menu principal Menu principal déplacer vers la barre latérale masquer Navigation AccueilPortails thématiquesArticle au hasardContact Contribuer Débuter sur WikipédiaAideCommunautéModifications récentesFaire un don Rechercher Rechercher Apparence Créer un compte Se connecter Outils personnels Créer un compte Se connecter Pages pour les contributeurs déconnectés en savoir plus ContributionsDiscussion Voir la source de Elkasaïtes Ajouter des langues ArticleDiscussion français LireModifierModifier le codeVoir l’historique Outils Outils déplacer vers la barre latérale masquer Actions LireModifierModifier le codeVoir l’historique Général Pages liéesSuivi des pages liéesTéléverser un fichierPages spécialesInformations sur la pageObtenir l'URL raccourcieTélécharger le code QRÉlément Wikidata Apparence déplacer vers la barre latérale masquer ← Elkasaïtes Vous n’avez pas la permission de modifier cette page, pour la raison suivante : Votre adresse IP fait partie d’une plage qui a été bloquée sur tous les wikis de la Fondation Wikimédia. Le blocage a été effectué par Jon Kolbert. Le motif invoqué est Open proxy/Webhost: Visit the FAQ if you are affected . Début du blocage : 24 avril 2022 à 01:16 Expiration du blocage : 24 décembre 2024 à 01:16 Votre adresse IP actuelle est 132.148.121.6. La plage bloquée est 132.148.0.0/16. Veuillez inclure tous les détails ci-dessus dans toutes les demandes que vous effectuerez. Si vous pensez avoir été bloqué(e) par erreur, vous pouvez trouver plus d’informations et d’instructions dans la politique globale Pas de serveurs mandataires ouverts. Sinon, pour discuter du blocage, veuillez publier une demande de révision sur Méta-Wiki. Vous pouvez également envoyer un courriel à la file des coordinateurs VRT à stewards@wikimedia.org, en incluant tous les détails ci-dessus. Vous pouvez voir et copier le contenu de cette page. Les '''elkasaïtes''', '''elcésaïtes''' ou '''elcésaïens''' sont les membres d'un mouvement religieux [[judéo-christianisme|judéo-chrétien]] [[Mouvements baptistes antiques|baptiste]] et [[syncrétisme|syncrétique]] de tendance [[gnosticisme|gnostique]] qui relève aussi bien du [[judaïsme]] en général que, par certains aspects, du [[christianisme]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Simon Claude|nom1=Mimouni|lien auteur1=Simon Claude Mimouni|prénom2=Pierre|nom2=Maraval|lien auteur2=Pierre Maraval (historien)|titre=Le Christianisme des origines à Constantin|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=Nouvelle Clio|lieu=Paris|année=2007|pages totales=528|passage=297|isbn=978-2-13-052877-7}}</ref>. Ce nom vient de leur fondateur supposé, nommé « [[Elkasaï|Êlkhasaí]] » (Ἠλχασαΐ) par Hippolyte, « Elksai » (Ἠλξαί) par Épiphane, et « Elkesai » (Ἐλκεσαΐ) par Eusèbe et Théodoret. Ce mouvement est documenté de manière indirecte à partir du {{s|III}} et ce jusqu'au {{s|X}}, mais le caractère indirect, partial et parcellaire des sources rend difficile son approche<ref>{{Ouvrage|prénom1=Simon Claude|nom1=Mimouni|lien auteur1=Simon Claude Mimouni|prénom2=Pierre|nom2=Maraval|lien auteur2=Pierre Maraval (historien)|titre=Le Christianisme des origines à Constantin|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=Nouvelle Clio|lieu=Paris|année=2007|pages totales=528|passage=298|isbn=978-2-13-052877-7}}</ref>. Il s'agit apparemment d'un mouvement de chrétiens d'origine juive qui a émergé au {{s|II}} et a disparu après le {{s|X}}, à une date indéterminée. Ses origines sont très débattues par la recherche<ref name="Mimouni 2007, p. 300">{{Ouvrage|prénom1=Simon Claude|nom1=Mimouni|lien auteur1=Simon Claude Mimouni|prénom2=Pierre|nom2=Maraval|lien auteur2=Pierre Maraval (historien)|titre=Le Christianisme des origines à Constantin|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=Nouvelle Clio|lieu=Paris|année=2007|pages totales=528|passage=300|isbn=978-2-13-052877-7}}</ref>. Le mouvement est d'abord attesté en [[Mésopotamie]] du Nord où il semble naître vers le début du {{s|II}}, avant que certains [[Pères de l'Église]] ne dénoncent l'action de missionnaires elkasaïtes dans l'[[Empire romain]] au début du {{s|III|e}}<ref name="Mimouni 2007, p. 303">{{Ouvrage|prénom1=Simon Claude|nom1=Mimouni|lien auteur1=Simon Claude Mimouni|prénom2=Pierre|nom2=Maraval|lien auteur2=Pierre Maraval (historien)|titre=Le Christianisme des origines à Constantin|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=Nouvelle Clio|lieu=Paris|année=2007|pages totales=528|passage=303|isbn=978-2-13-052877-7}}</ref>. À la même époque, des groupes d'elkasaïtes existent dans l'[[Sassanides|Empire perse]] puis, au {{s|IV|e}}, sous l'appellation d'« osséens » (c'est-à-dire d'[[esséniens]]) ou de « sampséens », en [[Palestine (région)|Palestine]] au-delà du [[Jourdain]], en [[Nabatée]], en [[Iturée]], en [[Moabitide]], en [[Ariélitide]] et en [[Pérée (Palestine)|Pérée]]<ref name="Mimouni 2007, p. 303" />, sur les territoires à l'orient de la [[mer Morte]] et sur les rives de l'[[Arnon (Jordanie)|Arnon]]<ref name="Blanchetière_239">[[François Blanchetière]], ''Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien'', {{p.|239}}.</ref>. Le mouvement tire sa dénomination du personnage portant le nom symbolique d'« [[Elkasaï]] »<ref name="Mimouni 2007, p. 301">{{Ouvrage|prénom1=Simon Claude|nom1=Mimouni|lien auteur1=Simon Claude Mimouni|prénom2=Pierre|nom2=Maraval|lien auteur2=Pierre Maraval (historien)|titre=Le Christianisme des origines à Constantin|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=Nouvelle Clio|lieu=Paris|année=2007|pages totales=528|passage=301|isbn=978-2-13-052877-7}}</ref>, dont l'historicité est débattue<ref name="Mimouni 2007, p. 300" /> et dont le nom connaît de multiples graphies, notamment chez les [[hérésie|hérésiologues]] chrétiens écrivant en grec. Le [[Livre d'Elkasaï]] (ou Apocalypse d'Elkasaï), aujourd'hui disparu, n'est connu qu'à travers les hérésiologues qui racontent que, pour les [[disciple]]s d'Elkasaï, ce livre était descendu du ciel. Certains auteurs détectent aussi des passages de ce livre dans la « [[Vita Mani]] », livre de référence du [[Manichéisme (religion)|Manichéisme]]. Elkasaï pourrait initialement avoir été un [[nazôréens (secte)|nazôréen]]-[[Ébionisme|ébionite]]<ref group="N">Pour un pan de la recherche, « [[Ébionisme|ébionite]] » est un synonyme de « [[nazôréens (secte)|nazôréen]] » sous la plume des hérésiologues chrétiens, en particulier avant la venue de la mission elkasaïte à Rome dans les années 220.</ref> qui, en effectuant une prédication au sein des « osséens », aurait formé un nouveau mouvement se désignant sous le nom de « sampséens », mais que les auteurs chrétiens désignent sous le nom d'« elkasaïtes<ref name="Mimouni 2007, p. 302">{{Ouvrage|prénom1=Simon Claude|nom1=Mimouni|lien auteur1=Simon Claude Mimouni|prénom2=Pierre|nom2=Maraval|lien auteur2=Pierre Maraval (historien)|titre=Le Christianisme des origines à Constantin|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=Nouvelle Clio|lieu=Paris|année=2007|pages totales=528|passage=302|isbn=978-2-13-052877-7}}</ref> ». L'elkasaïsme a donné naissance au [[Manichéisme (religion)|Manichéisme]]. [[Mani (prophète)|Mani]], son fondateur, a été élevé à [[Characène|Mésène]] (sur le [[Chatt-el-Arab]]) dans une communauté baptiste probablement elkasaïte. Le mouvement elkasaïte semble aussi avoir influencé l'[[islam]], qui en est peut-être partiellement issu. Les [[Sabéens]] [[coran]]iques pourraient en être les héritiers. Il semble pour l'essentiel s'être fondu dans l'islam à sa création, bien que quelques groupes de ce mouvement survécussent encore au {{s|X}} dans le monde islamique. Certains spécialistes estiment que les [[mandéens]], mouvement baptiste [[gnosticisme|gnostique]] survivant encore de nos jours en [[Iran]] et en [[Irak]], pourraient être les derniers héritiers du mouvement<ref name="Mimouni228229">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, {{p.}}228-229.</ref>, ou tout au moins des baptistes qui n'ont pas reconnu [[Jésus de Nazareth|Jésus]] comme [[Messie]]. Ce point de vue ne fait toutefois pas consensus. == L'appellation « elkasaïte » == === Le nom « Elkasaï » === Le nom des elkasaïtes vient d'[[Elkasaï]], un personnage qui, bien que son historicité soit débattue par la recherche, est considéré comme le fondateur du mouvement<ref group="N">Les auteurs chrétiens, comme celui de l{{'}}''Elenchos'', [[Épiphane de Salamine]], [[Eusèbe de Césarée]] et [[Théodoret de Cyr]], rapportent tous que la secte tirait son nom de son fondateur.</ref> et comme l'auteur putatif d'un livre, aujourd'hui perdu, appelé par les chercheurs contemporains [[Livre d'Elkasaï]] ou Apocalypse d'Elkasaï (c'est-à-dire : « Révélation d'Elkasaï »). « Elkasaï » a été écrit de différentes façons<ref name="Mimouni207"/> : ''Ήλξαί'' (« ''Elxaï'' »), ''Ήλχασΐ'' (« ''Elkhasi'' »), ''Έλκεσαΐ'' (« ''Elkesaï'' », « ''Elcésaïe'' »)<ref name="Jewish Encyclopedia">[[Kaufmann Kohler]] & [[Louis Ginzberg]], ''[http://www.jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=124&letter=E&search=ELCESAITES « Elcesaites »]'', dans ''Jewish Encyclopedia'', 1901-1906.</ref>, « ''Elchasai'' »<ref name="Mimouni207"/>, « ''Eldzai'' »<ref>[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.}}207-208.</ref> dans les textes en grec, ou « ''al-Khasayh'' », « ''al-Hasayh'' »<ref name="Mimouni208">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.}}208.</ref> dans la littérature musulmane. « Dans la [[Vita Mani]], le nom du fondateur du mouvement est fourni sous la forme ''Alchasaiois'' : elle correspond à la forme ''Elchasai'' de l{{'}}''Elenchos'', mieux attestée et plus ancienne que celle d'[[Épiphane de Salamine|Épiphane]]<ref name="Mimouni208"/>. » Dans les notices du ''[[Kitab-al-Fihrist]]'' d'[[Ibn al-Nadim]], datant de la fin du {{s-|X|e}}, « le fondateur de la communauté est appelé ''al-Khasayh'' (ou ''al-Hasayh'' dans certains manuscrits)<ref name="Mimouni208"/> ». C'est un nom symbolique et, derrière ces différentes transcriptions, l'expression [[araméen]]ne « ''Chail Kasai'' » (« force cachée » ou « pouvoir caché ») se fait toujours entendre. [[Épiphane de Salamine]] indique d'ailleurs dans son ''[[Panarion]]'' que c'est le sens que veut rendre en grec le nom « ''Elxaï'' »<ref group="P">[[Épiphane de Salamine]], ''[[Panarion]]'' 19, 2 et 53, 1, 2.</ref>. C'est en effet ce qu'essaye de rendre la [[translittération]] grecque. « ''El'' » signifie « force/ pouvoir », et « ''Chai'' » ou « ''Dzai'' » signifie « caché »<ref name="Mimouni208"/>{{,}}<ref group="N">« Les différentes orthographes grecques peuvent aisément s'expliquer par la [[translittération]] grecque qui ne rend pas de façon uniforme le ''ch'' [[araméen]] pour des raisons de phonétique – la forme grecque ''Alchasaios'', transmise par la tradition [[Manichéisme (religion)|manichéenne]], est probablement la plus proche de la forme araméenne originale. » Cfr. Mimouni, {{p.}}208.</ref>. Pour Simon Claude Mimouni, l'absence d'arguments contradictoires permet d'envisager l'hypothèse de l'historicité d'un personnage présent au {{s-|II|e}} en [[Transeuphratène]], et auquel ses disciples auraient donné un tel nom<ref name="Mimouni208_209">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{pp.}}208-209.</ref>. La [[Vita Mani]] est la source la plus affirmative à ce sujet : [[Mani (prophète)|Mani]], cité par ses disciples les plus proches, y parle d'Elkasaï comme d'une personne réelle et d'un fondateur de mouvement religieux<ref name="Mimouni208_209"/>. On ignore si son nom était tout autre à l'origine ou si ce nom positif a été créé par ses partisans grâce à la proximité phonétique avec son nom véritable, ainsi que les juifs de l'époque le faisait très souvent à partir des noms de certains personnages, selon la « technique » [[midrash]]ique. D'après [[Simon Claude Mimouni]], {{citation|son nom est de toute évidence symbolique, il a cependant été porté par un personnage historique dont le patronyme véritable demeurera à jamais dans l'anonymat<ref>[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.}}209</ref>}}. === Elkasaïtes, sampséens, mughtasila, osséens, sabéens === [[Fichier:Nuremberg chronicles f 117v 1.png|vignette|[[Origène]]. Gravure extraite de ''Schedelsche Weltchronik'', 1493.]] Selon [[Simon Claude Mimouni]], le mot « elkasaïtes », tout comme le mot « [[ébionisme|ébionites]] », vient du [[latin]]<ref name="Mimouni207"/>. « ''Elcesaei'' » est une [[translittération]] latine du grec « ''elsesaei'' », forgé à partir du nom d'un personnage historique ou mythique, différemment orthographié selon les citateurs [[christianisme|chrétiens]], [[Manichéisme (religion)|manichéens]] et [[musulmans]]<ref name="Mimouni207"/>. {{citation|[[Origène]] ''via'' [[Eusèbe de Césarée]] est le premier à fournir la forme ''elkesaitai'' pour désigner les membres du mouvement<ref group="P">[[Eusèbe de Césarée]], ''Histoire ecclésiastique'', {{VI}}, 38.</ref>{{,}}<ref name="Mimouni207"/>}}. [[Méthode d'Olympe]] transmet également la forme « ''elchasaios'' »<ref group="P">[[Méthode d'Olympe]], ''Symposium'', {{VIII}}, 10.</ref>{{,}}<ref name="Mimouni207"/>. [[Épiphane de Salamine]] « parle des elkasaïtes (''elkesaioi''<ref name="Mimouni207"/>) à plusieurs reprises, en les désignant non seulement sous ce nom mais aussi sous celui d'« osséens<ref name="Panarion19" group="P">[[Épiphane de Salamine]], ''Panarion'', 19.</ref> » (c'est-à-dire des [[esséniens]]<ref name="Mimouni215">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'antiquité'', Ed. Albin Michel, Paris, 2004, {{p.|215}}.</ref>) et sous celui de « sampséens<ref name="Mimouni203">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|203}}.</ref>{{,}}<ref name="Panarion53" group="P">[[Épiphane de Salamine]], ''Panarion'', 53.</ref> », probablement du mot signifiant « soleil » en langue hébraïque ([[hébreu]], [[araméen]]). [[Elkasaï]], considéré comme le fondateur des elkasaïtes, a donné son nom au mouvement, bien qu'il semble que celui-ci se soit plutôt donné le nom de « sampséens »<ref group="P" name="Panarion, 19, 1, 2 et 2, 2">[[Épiphane de Salamine]], ''Panarion'', 19, 1, 2 et 2, 2.</ref>{{,}}<ref>[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.}}215.</ref>. « Elkasaïtes » est le nom que les [[Pères de l'Église]] et les [[Manichéisme (religion)|manichéens]] utilisaient pour désigner les membres de ce mouvement qui se donnaient probablement le nom de « sampséens »<ref name="Mimouni213"/>. Ils correspondent aux ''mughtasila'' (certains [[sabéisme|sabéens]]) de la tradition [[islam]]ique<ref name="Mimouni213"/>. Selon [[Simon Claude Mimouni]], [[Épiphane de Salamine]] tente de renvoyer les elkasaïtes plutôt du côté du [[judaïsme]] que du [[christianisme]]<ref name="Mimouni223">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|223}}.</ref>. Ainsi, il classe les elkasaïtes {{citation|sous le nom d'« osséens », parmi les groupes sectaires juifs, ce qui ne l'empêche nullement d'en reparler, sous le nom de « sampséens », lorsqu'il traite des groupes sectaires chrétiens<ref name="Mimouni223"/>}}. Le [[Livre d'Elkasaï]] contient en outre une dédicace à « [[Sabéens|Sobiai]] ». [[Hippolyte de Rome]] a supposé à tort que c'était le nom d'une personne<ref>[[Hippolyte de Rome]], ''Refutatio omnium hæresium'', 9, 13, 1-3, correspondant au fragment 1a.</ref>, mais c'est un mot araméen qui signifie « "baptiste", le nom par lequel les elkasaïtes se désignaient eux-mêmes<ref name="Irmscher686-687">{{Lien|fr=Johannes Irmscher|lang=de|trad=Johannes Irmscher|texte=Johannes Irmscher}} {{de}}, ''New Testament Apocrypha'', ''Volume II : Writing Related to the Apostles, Apocalypse and Related Subjects'', § « The Book of Elchasai », Cambridge, James Clarke and Co Ltd, 1993 {{ISBN|9780227679173}}, {{p.|686-687}}.</ref> ». ''Sobiai'' semble désigner les ''Masbuthéens'' ou les [[Sabéens]] que l'on trouve dans d'autres sources<ref name="Eisenman_22">{{harvsp|Eisenman 2012 vol. II|p=22}}.</ref>. === Elkasaïtes et ébionites === Certains auteurs ont émis l'hypothèse que l'appellation « [[ébionisme|ébionite]] » utilisée par les [[Pères de l'Église]] désigneraient parfois les elkasaïtes<ref name="Dorival_278">Gilles Dorival, « Le regard d'Origène sur les judéo-chrétiens », dans [[Simon Claude Mimouni]] (dir.), ''Le Judéo-christianisme dans tous ses états – Actes du colloque de Jérusalem – 6-10 juillet 1998'', Paris, Cerf, 2001, {{p.|278}}.</ref>{{,}}<ref name="Dorival_279">Gilles Dorival, « Le regard d'Origène sur les judéo-chrétiens », dans [[Simon Claude Mimouni]] (dir.), ''Le Judéo-christianisme dans tous ses états – Actes du colloque de Jérusalem – 6-10 juillet 1998'', Paris, Cerf, 2001, {{p.|279}}.</ref>. {{Article détaillé|contenu=Voir ci-dessous: [[#Les_deux_sortes_d.27.C3.A9bionites|Les deux sortes d'ébionites]]}} == Tentative de définition == Au regard de la documentation, le mouvement elkasaïte est marqué par de multiples facettes, ce qui fait de sa définition un exercice difficile et périlleux<ref name="Mimouni197-198">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|197-198}}.</ref>. Selon [[Simon Claude Mimouni]], {{citation|une définition du judéo-christianisme elkasaïte doit, en effet, envisager au moins trois aspects : le premier relève du [[judaïsme]] en général (en rapport avec les [[rituel (liturgie)|rituels]]) ; le deuxième du judaïsme [[Nazôréens (secte)|nazôréen]] (en rapport avec les croyances) ; le troisième relève à la fois du judaïsme général et du judaïsme nazôréen (il s'agit du phénomène [[Mouvements baptistes antiques|baptiste]] qui a traversé l'un et l'autre)<ref name="Mimouni198">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|198}}.</ref>.}} {{citation bloc|Le [[judéo-christianisme]] elkasaïte est une formulation plus ou moins récente désignant un mouvement religieux dont les traits caractéristiques de la doctrine et de la pratique paraissent originaires de certains groupes baptistes relevant aussi bien du [[judaïsme]] général que du judaïsme [[Nazôréens (secte)|nazôréen]], et dont les membres reconnaissent comme fondateur un personnage qu'ils nomment [[Elkasaï]]<ref name="Mimouni198"/>.|[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|198}}.}} Cette définition évite volontairement de se prononcer sur le caractère « prophétique » ou « messianique » de l'elkasaïsme<ref name="Mimouni198"/>. {{citation|Elle dispense aussi de se prononcer plus précisément sur les relations entre l'elkasaïsme d'une part, et le judaïsme général ainsi que le judaïsme [[Nazôréens (secte)|Nazôréen]], d'autre part<ref name="Mimouni198"/>.}} {{citation|Elle insiste uniquement, en revanche, sur la perspective éminemment [[Jean le Baptiste|baptiste]] de l'elkasaïsme, au sujet de laquelle tous les critiques sont d'ailleurs d'accord<ref name="Mimouni198"/>.}} Ce mouvement relève {{citation|dans une bien moindre mesure du [[mazdéisme]]<ref name="Mimouni199">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|199}}.</ref>.}} [[Mani (prophète)|Mani]], le fondateur du [[manichéisme (religion)|manichéisme]] en est issu. {{citation|Cette question touche donc directement ou indirectement d'assez nombreuses « religions »<ref name="Mimouni199"/>.}} L'importance philosophique et théosophique de ce mouvement religieux {{citation|semble avoir été fondamentale, surtout quand on songe que des religions comme le [[Manichéisme (religion)|Manichéisme]] et le [[mandéisme]]<ref name="Mimouni201">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|201}}.</ref>}}, sans parler de l'[[islam]] d'avant les [[Abbassides]] {{citation|en sont probablement issues ou en tout cas ont subi partiellement son influence<ref name="Mimouni201"/>}}. {{citation|Les ''Sampséens'' sont les Elkasaïtes des traditions chrétienne et manichéenne et les ''[[Sabéisme|mughtasila]]'' de la tradition islamique<ref name="Mimouni213">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|213}}.</ref>.}} == Histoire du mouvement elkasaïte == Le mouvement elkasaïte est apparemment un mouvement de chrétiens d'origine juive qui a émergé vraisemblablement au tout début du {{s-|II|e}}, vers [[100]]<ref name="Dorival_277">Gilles Dorival, « Le regard d'Origène sur les judéo-chrétiens », dans [[Simon Claude Mimouni]] (dir.), ''Le Judéo-christianisme dans tous ses états – Actes du colloque de Jérusalem – 6-10 juillet 1998'', Paris, Cerf, 2001, {{p.|277}}</ref>-[[101]]<ref name="Irmscher685-687">{{chapitre|lang=en|prénom1=Johannes|nom1=Irmscher|titre chapitre=The Book of Elchasai|auteurs ouvrage=Wilhelm Schneemecher (dir.)|titre ouvrage=New Testament Apocrypha|volume=II|sous-titre ouvrage=Writing Related to the Apostles, Apocalypse and Related Subjects|éditeur=James Clarke and Co|lieu=Louisville|année=2003|numéro d'édition=2|traducteur=R. McL. Wilson|isbn=0-664-22722-8|passage=685-687}}</ref> – la « troisième année du règne de [[Trajan]] » – si l'on accepte l'affirmation de l'auteur de l{{'}}''Elenchos''<ref group="N">L{{'}}''Elenchos'' ou ''Réfutation de toutes les hérésies'' est traditionnellement attribué à [[Hippolyte de Rome]], mais cette attribution est débattue par la recherche contemporaine {{cf.}} par exemple {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Aline|nom1=Pourkier|lien auteur1=Aline Pourkier|titre=L'Hérésiologie chez Épiphane de Salamine|éditeur=[[éditions Beauchesne|Beauchesne]]|lieu=Paris|année=1992|pages totales=539|isbn=2-7010-1252-X|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=d1sEeMgaK5AC&printsec=frontcover}}. Quel qu'en soit l'auteur, il s'agit de toute façon d'un littérateur chrétien du {{s|III}}.</ref>. Il a disparu après le {{s-|X|e}}, à une date indéterminée<ref name="Mimouni197">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|197}}.</ref>. === Origine du mouvement elkasaïte === Plusieurs critiques distinguent deux formes d'elkasaïsme : la plus ancienne s'est développée dans l'espace [[Perses|perse]] dès le début du {{s-|II|e}}, et l'autre dans l'[[Empire romain]] dès le {{s-|III|e}}<ref name="Mimouni206">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.}}206</ref>. Les deux formes semblent avoir divergé sur le plan des pratiques et des croyances<ref name="Mimouni206"/>. Dans la ''[[Vita Mani]]'', on trouve des renseignements sur la forme existant dans l'espace perse au {{s-|III|e}}. Dans l{{'}}''[[Elenchos]]'' et le ''[[Panarion]]'', on trouve des renseignements sur la forme romaine des {{s2-|II|e|III|e}} dans le premier, et du {{s-|IV|e}} dans le second<ref name="Mimouni206"/>. === Le fondateur du mouvement === {{Article détaillé|Elkasaï}} Le mouvement tire son nom du personnage appelé symboliquement « [[Elkasaï]] »<ref name="Mimouni 2007, p. 301" />, dont l'historicité est débattue<ref name="Mimouni 2007, p. 300" />. Suivant l{{'}}''Elenchos'', [[Elkasaï]] aurait proclamé, dans la troisième année du règne de [[Trajan]] (c'est-à-dire vers 100<ref name="Dorival_277"/> ), une nouvelle absolution des péchés sous la forme d'un baptême<ref name="2005_www.clio.fr" />. L’auteur de l{{'}}''Elenchos'' est toutefois un peu plus précis et parle d'Elkasaï le « [[Parthie|Parthe]] ». Dans une des versions de sa révélation, un ange lui aurait remis le [[Livre d'Elkasaï|livre qui porte son nom]] alors qu'il se trouvait à Serae dans l'[[parthie|Empire parthe]]<ref name="Luttikhuizen_10">Gerard P. Luttikhuizen, [https://books.google.fr/books?id=EvmQrG5MMIgC&lpg=PP1&hl=fr&pg=PA10#v=onepage&q&f=false ''The Revelation of Elchasai : Investigations into the Evidence for a Mesopotamian Jewish Apocalypse of the Second Century''], Mohr Siebeck, 1985, {{p.|10}}.</ref>. Ce qui est rapporté sur l'origine géographique d'Elkasaï est contradictoire<ref name="Irmscher685-687"/>. Selon Johannes Irmscher, le plus digne de crédit sont des références d'[[Épiphane de Salamine]]<ref group="P">[[Épiphane de Salamine]], ''[[Panarion]]'' 19, 2, 10 sv. ; 53, 1, 1 sv.</ref>, qui pointent vers la région située à l'est du [[Jourdain]]<ref name="Irmscher685-687"/>. Au {{s-|IV|e}}, [[Épiphane de Salamine]] affirme que, sous [[Trajan]] ([[98]]-[[117]]), Elkasaï se serait affilié au groupe des « osséens », formant un nouveau mouvement se désignant sous le nom de « sampséens »<ref group="P" name="Panarion, 19, 1, 2 et 2, 2" />{{,}}<ref name="Mimouni215"/>. [[Simon Claude Mimouni]] avance l'hypothèse selon laquelle le mouvement elkasaite se forma « à partir d'un groupe juif déjà existant. [Celui-ci] se caractérisant essentiellement par des pratiques baptistes, pourrait être celui des "osséens" et aurait été établi vers la fin du {{s|I|er}} en [[Syrie]] sous domination parthe. […] Il est fort possible qu'Elkasaï, avant de fonder son propre groupe, ait été un [[judéo-christianisme|judéo-chrétien]] [[ébionite]]<ref name="Mimouni212">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.}}212.</ref> » ou [[Nazôréens (secte)|nazaréen]]<ref name="Nazôréens-ébionites" group="N">Pour autant que ces deux mouvements soient distincts, sujet sur lequel il n'y a pas de consensus.</ref>, c'est-à-dire des premiers adeptes de [[Jésus de Nazareth|Jésus]]. Le fondateur aurait ainsi créé un nouveau groupe religieux se désignant sous le nom de « sampséen ». Cette hypothèse est à rapprocher de celle de [[Jean Daniélou]], pour qui « l'elkasaïsme est un mouvement judéo-chrétien hétérodoxe, voisin de l'ébionisme, mais se rattachant à la Syrie de l'Est<ref>[[Jean Danielou]], ''Nouvelle Histoire de l'Église'', tome I, Paris, 1963, {{p.}}90, cité par S.C. Mimouni, 2004, {{p.}}213.</ref>, c'est-à-dire à l'[[Osroène]] et l'[[Adiabène]], régions de langue [[araméen]]ne de [[Transeuphratène]]<ref name="Mimouni213" />. D'après [[Épiphane de Salamine]], Elkasaï était un juif de naissance et de croyance, devenu fondateur d'un nouveau groupe après avoir rejeté le fondement culturel et social du [[judaïsme]], à savoir le sacrifice sanglant instauré par les patriarches et perpétué dans la [[Pessa'h|pratique pascale]], au cours de laquelle la victime animale est égorgée puis consumée par le feu sur l'[[Autel (religion)|autel]]. Ainsi, face au sang et au feu des sacrifices, Elkasaï oppose l'eau, qui devient ainsi l'instrument [[thaumaturge|thaumaturgique]] du mouvement<ref name="Mimouni209_210">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.}}209-210.</ref>. Elkasaï aurait reçu sa révélation vers [[114]]-[[117]]<ref name="Mimouni211">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|211}}.</ref>, c'est-à-dire en pleine révolte judéo-parthe contre l'invasion de la région par l'[[Empire romain]], alors dirigé par [[Trajan]]<ref name="Mimouni211"/>. C'est dans ce contexte qu'aurait été rédigé le [[Livre d'Elkasaï]]<ref name="Mimouni211"/>. D'après Épiphane, Elkasaï aurait eu un frère du nom de Iedzai<ref group="P">[[Épiphane de Salamine]], ''[[Panarion]]'', 43, 1, 3.</ref>{{,}}<ref name="Mimouni_210">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|210}}.</ref>. Pour [[Simon Claude Mimouni]], {{citation|il s'agit peut-être d'une référence implicite à une tradition elkasaïte concernant la gémellité d'Elkasaï, symbolique fort développée au [[Proche-Orient]] ancien<ref name="Mimouni_210"/>}}. === La genèse du mouvement === La recherche est très divisée sur les origines du mouvement, et certains chercheurs pensent qu'on peut même distinguer deux formes distinctes du mouvement selon qu'on l'observe dans l'Empire iranien ou dans l'Empire gréco-romain<ref name="Mimouni 2007, p. 300" />. La documentation chrétienne concernant les elkasaïtes est entièrement issue des hérésiologues, ce qui rend suspect leur témoignage. Ainsi, en 2007, Simon Claude Mimouni signale que les sources mazdéennes, manichéennes ou islamiques sont encore insuffisamment exploitées<ref name="Mimouni 2007, p. 302" />. S'il semble qu'à l'instar des autres ébionites, les elkasaïtes rejettent entièrement [[Paul de Tarse|saint Paul]]<ref name="Mimouni 2007, p. 300" />, la [[Vita Mani]] témoigne que la communauté dans laquelle a grandi [[Mani (prophète)|Mani]] utilisait les lettres de Paul. L{{'}}''Elenchos'', qui qualifie [[Elkasaï]] de « Parthe », semble attester de l'ancrage de la figure phare du mouvement en [[Parthie]], c'est-à-dire dans le [[judaïsme]] babylonien de son temps, d'ailleurs fort mal connu<ref name="Mimouni_210" />. [[Elkasaï]] aurait commencé sa prédication au tout début du {{s-|II|e}}<ref name="Dorival_277"/> ; le moment décisif de l'essor du mouvement semble se situer au cours de la guerre entre Rome et les Parthes<ref name="Mimouni213" /> ([[114]]-[[117]]). L{{'}}''Elenchos'' mentionne une prophétie énoncée à une époque où les Parthes vaincus ont été obligés de se soumettre à [[Trajan]]<ref>''Elenchos'', Fragment {{n°|7}}.</ref>. Elkasaï prophétise {{citation|un conflit universel flamboyant}} trois ans après la guerre contre les Parthes<ref name="Irmscher685-687"/>. Certains auteurs s'appuient sur cette information pour situer la naissance du Livre d'Elkasaï en [[116]]<ref>Gerard P. Luttikhuizen, ''The Revelation of Elchasai : Investigations into the Evidence for a Mesopotamian Jewish Apocalypse of the Second Century'', Mohr Siebeck, 1985 {{ISBN|3-16-144935-5}} [https://books.google.fr/books?id=EvmQrG5MMIgC&printsec=frontcover Aperçu Google Books]</ref>{{,}}<ref>Voir à ce sujet, [[Simon Claude Mimouni]], ''op. cit.'', {{p.|210-211}}.</ref>{{,}}<ref name="Irmscher685-687"/>. En effet, à ce moment de la guerre ([[114]]-[[117]]), les Parthes semblaient vaincus<ref name="Mimouni211"/>, avant que les révoltes juives, le retrait des forces de [[Trajan]] et l'abandon de la guerre par [[Hadrien]], son successeur, ne leur permettent de reprendre le pouvoir. Un groupe de chrétiens d'origine juive semble avoir constitué le mouvement elkasaïte, lors de la guerre entre [[empire romain|Rome]] et les [[Parthie|Parthes]], à la suite de la révélation faite par Elkasaï que ses disciples considéraient comme un [[prophète]]<ref name="Mimouni213" />. En se fondant sur l{{'}}''Elenchos'' attribué à Hippolyte, mais aussi sur le ''Panarion'' d'[[Épiphane de Salamine]], G.P. Luttikhuizen arrive à la conclusion que les « Révélations d'Elkasaï » auraient été « reçues », rédigées et diffusées dans un milieu proche de la cause [[Parthie|parthe]] sous influence juive<ref name="Luttikhuizen">{{en}} G.P. Luttikhuizen, ''The Revelation of Elchasai. Investigations into the Evidence for a Mesopotamian Jewish Apocalypse of the Second century and Its Reception by Judeo-Christian Propagandists'', Tübingen, 1985, cité par [[Simon Claude Mimouni]], ''op. cit.'', {{p.|211}}.</ref>. Selon lui, les insurrections successives montrent suffisamment l'engagement des communautés juives en faveur du pouvoir [[arsacide]]<ref name="Luttikhuizen"/>. {{citation|Les révoltes juives contre les romains, celles du temps de [[Trajan]] mais aussi celles du temps de [[Marc Aurèle]], attestent en effet d'un tel sentiment<ref name="Mimouni211" />}} des communautés juives de la [[diaspora]] babylonienne {{citation|en faveur des Parthes<ref name="Mimouni211"/>}}. Le consensus semble exister pour dire que le Livre d'Elkasaï apparaît comme un texte, voire le texte, de fondation du mouvement elkasaïte<ref name="Mimouni211-212">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|211-212}}.</ref>, alors que G.P. Luttikhuizen estime qu'il a d'abord été écrit par des juifs babyloniens puis, vers 116, {{citation|utilisé par des propagandiste judéo-chrétiens qui l'auraient christianisé<ref group="N">G.P. Luttikhuizen estime aussi que le Livre d'Elkasaï relèverait du [[Apocalyptique|genre apocalyptique]] et aurait été écrit par des juifs dans la mouvance des communautés de Babylonie. Elle aurait ensuite été {{citation|utilisée par des propagandiste judéo-chrétiens qui l'auraient christianisée.}} Pour lui, c'est ce qui explique que {{citation|la nature [[syncrétisme|syncrétique]] de cette œuvre, malgré nombre d'observances typiques, ne présente pas une doctrine juive "orthodoxe".}} Selon [[Simon Claude Mimouni]], {{citation|la thèse de G.P. Luttikhuizen a été sévèrement malmenée par les critiques de F.S. Jones et de L. Cirillo}}. Il estime qu'il est {{citation|difficile de considérer […] que l{{'}}''Apocalypse d'Elkasaï'' ait été à l'origine un texte issu du judaïsme babylonien, par la suite récupéré et christianisé par des communautés judéo-chrétiennes de Transeuphratène}}. Cfr. Simon Claude Mimouni, ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|211-212}}.</ref>}}<ref name="Mimouni211-212"/>. On perçoit dans le [[Livre d'Elkasaï]] {{citation|une position favorable aux [[Parthes]] orientaux et donc anti romaine, ce qui était courant à l'époque dans cette partie du [[Proche-Orient]]<ref name="2005_www.clio.fr" />}}. Selon [[Simon Claude Mimouni]], {{citation|le caractère judéo-chrétien du mouvement ne fait pas de doute<ref name="Mimouni213"/>}}. {{citation|Il s'agit d'un groupe de chrétiens d'origine juive qui semble s'être constitué, lors de la guerre entre Rome et les Parthes, à la suite d'une révélation reçue par un personnage appelé Elkasaï, considéré comme un [[prophète]] par ses disciples<ref name="Mimouni213"/>.}} Les elkasaïtes étant ceux – du moins selon les [[Pères de l'Église]] – qui ont reconnu en Elkasaï un prophète<ref name="Mimouni213"/>. === La localisation géographique du mouvement === ==== Dans l'espace perse ==== Le mouvement est d'abord attesté en [[Parthie]] – en [[Babylone (civilisation)|Babylonie]] ou en [[Mésopotamie]] du Nord –, où il semble naître vers le début du {{s-|II|e}}<ref name="Mimouni 2007, p. 303" />, où il s'épanouit<ref name="2005_www.clio.fr" />, avant qu'on n'atteste la présence de missionnaires elkasaïtes dans l'[[Empire romain]] au début du {{s-|III|e}}<ref name="Mimouni 2007, p. 303" />. À la même époque, il existe des attestations d'elkasaïtes dans l'[[Sassanides|Empire iranien]] puis, au {{s-|IV|e}}, sous l'appellation d'« osséens » ou de « sampséens », en [[Nabatée]], en [[Iturée]], en Moabitide, en Ariélitide et en [[Pérée (Palestine)|Pérée]]<ref name="Mimouni 2007, p. 303" />. Le mouvement débuta probablement aux alentours de la frontière syro-parthe sur le Haut-[[Euphrate]], dans la [[Mésopotamie]] du Nord<ref name="Mimouni217">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|217}}.</ref> (les régions de Babylonie ou d'Assyrie<ref name="Mimouni197" />) . {{citation|Il s'étendit ensuite vers l'ouest, jusqu'à Rome, et vers le sud dans le secteur méridional de la Transjordanie. Ces déploiements s'opérèrent aux {{s2|III|IV}}, croisant alors des courants chrétiens<ref name="2005_www.clio.fr" />.}} À une époque qui coïncide avec la chute de l'Empire parthe – les années 220 –, le mouvement elkasaïte semble s'être introduit, par l'intermédiaire de missionnaires, dans l'[[Empire romain]], en Orient puis en Occident<ref name="Mimouni217"/>. [[Origène]]<ref group="P" name="Origène HE,VI, 38">[[Origène]] est cité par [[Eusèbe de Césarée]], ''Histoire ecclésiastique'', {{VI}}, 38.</ref> mentionne également une mission elkasaïte à [[Césarée]] de [[Palestine (région)|Palestine]], durant le règne de [[Philippe l'Arabe]] ([[244]]-[[249]])<ref name="Mimouni217"/>. Toujours au {{s-|III|e}}, dans l'espace [[Perses|perse]], plusieurs communautés elkasaïtes sont attestées dans la ''Vita Mani'' du [[Codex Mani de Cologne|Codex manichéen de Cologne]]<ref name="Mimouni217"/>, notamment une communauté dans le sud de la Babylonie en [[Mésène]], celle où a vécu [[Mani (prophète)|Mani]] jusqu'à l'âge de vingt-quatre ans<ref name="Mimouni217"/> (entre [[220]] et [[244]]<ref name="Mimouni218">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|218}}.</ref>), selon les données fournies par l'[[hagiographie]] [[Manichéisme (religion)|manichéenne]]<ref name="Mimouni218"/>. La même source {{citation|signale d'autres communautés à ''Kokbé'', un des quartiers de [[Séleucie du Tigre|Séleucie]]-[[Ctésiphon]], à ''Naser'' qui se situerait entre Séleucie et ''Sippar'', ainsi qu'à ''Pherat'' au bord du [[Golfe Persique]]<ref name="Mimouni218"/>}}. {{citation|Des communautés elkasaïtes semblent avoir été implantées sur tout le pourtour du Golfe Persique<ref name="Mimouni218"/>.}} [[Simon Claude Mimouni]] relève que {{citation|c'est à l'époque où [[Alcibiade d'Apamée]] arrive à Rome que le père de Mani a intégré une communauté elkasaïte<ref name="Mimouni218"/> (vers 220<ref name="Mimouni218"/>)}} en [[Mésène]]. Il mentionne aussi les villes de [[Harran]] et de Hira qui ont servi de refuges aux judéo-chrétiens avant et après l'émergence de l'[[islam]]<ref name="Mimouni200">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|200}}.</ref>. ==== À l'est du Jourdain ==== {{citation|À plusieurs reprises, Épiphane rapporte qu'à son époque, sous le règne de l'empereur [[Constance II]] ([[337]]-[[361]]), deux femmes, ''Marthus'' et ''Marthana'', se prétendant de la descendance d'Elkaï, ont été vénérées « comme des déesses » dans les communautés elkasaites d'outre-[[Jourdain]]<ref group="P" name="Panarion, 19, 2, 4 et 53, 1, 5">[[Épiphane de Salamine]], ''[[Panarion]]'', 19, 2, 4 et 53, 1, 5.</ref>{{,}}<ref name="Mimouni216"/>.}} {{citation|Au {{s|IV}}, [[Épiphane de Salamine]] mentionne la présence de communautés Elkasaïtes, sous l'appellation d'''osséennes'' (c'est-à-dire des [[esséniens]]) et de ''sampséennes'', en [[Iturée]], en Moabite, en Auriélitide (sud-ouest de [[Damas]]), en [[Pérée (Palestine)|Pérée]] et en [[Nabatéens|Nabathée]]<ref group="P">[[Épiphane de Salamine]], ''Panarion'', 19, 1, 1 et 53, 1, 1.</ref>{{,}}<ref name="Mimouni218"/>}}, sur les territoires à l'orient de la [[mer Morte]] et sur les rives de l'[[Arnon (Jordanie)|Arnon]]<ref name="Blanchetière_239" />, territoires [[Palestine (région)|palestiniens]] situés à l'est du [[Jourdain]]. {{citation|Plusieurs critiques<ref name="Mimouni216"/>}} estiment que {{citation|les communautés baptistes du [[Jourdain]] ont presque partout été assimilées par l'elkasaïsme<ref name="Mimouni216">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|216}}.</ref>}}. Simon Claude Mimouni estime « suspecte » la filiation que suggère Épiphane de Salamine entre elkasaïtes et [[esséniens]], laquelle n'est attestée nulle part ailleurs<ref name="Mimouni216"/>. Selon [[Simon Claude Mimouni]], la plupart des membres de ce mouvement se sont très vite retrouvés dans l'espace parthe<ref name="Mimouni214">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|214}}.</ref>, à la suite d'à la fois la terrible répression de la « Révolte des exilés » connue sous le nom de [[guerre de Kitos|Guerre de Quietus]] (115-117) et du {{citation|retrait des troupes romaines [de l'Empire parthe] lors de l'accession au pouvoir d'[[Hadrien]]<ref name="Mimouni214"/>.}} C'est, d'après Mimouni, ce qui expliquerait qu'il {{citation|n'en est guère question dans les sources occidentales chrétiennes avant le début du {{s-|III}}, époque où des missionnaires elkasaïtes arrivent dans l'empire romain pour y fonder des communautés<ref name="Mimouni214"/>.}} === La prédication dans l'Empire romain === À une époque qui coïncide avec la chute de l'empire parthe (les années 220), le mouvement elkasaïte semble s'être introduit, par l'intermédiaire de missionnaires, dans l'[[Empire romain]] en Orient puis en Occident<ref name="Mimouni217"/>. L{{'}}''Elenchos'' attribué à Hippolyte rapporte l'existence d'une mission elkasaïte à [[Rome antique|Rome]] durant le règne de l'empereur [[Héliogabale]] (217-222)<ref name="Mimouni217" />. Il indique que lorsque [[Calixte Ier|Calixte {{Ier}}]] était [[évêque de Rome]] (217-222), un « fourbe » appelé Alcibiade, originaire d'[[Apamée]] en [[Syrie (province romaine)|Syrie]]<ref name="Mimouni217"/>, arriva à Rome porteur d'un livre dont il disait qu'il lui avait été remis au pays des [[Parthes]] par un homme juste appelé Elcesaïe ou Elkxaï. Ce livre n'est connu qu'indirectement notamment par les écrits des [[hérésie|hérésiologues]] [[chrétiens]], qui racontent que, pour ses [[disciple]]s, ce livre était descendu du ciel<ref name="Dorival_278"/>{{,}}<ref name="Mimouni224">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|224}}.</ref>. Selon l{{'}}''Elenchos'', le contenu de ce livre avait été révélé par un ange de très grande dimension<ref group="N">Selon l{{'}}''Elenchos'', le contenu de ce livre avait été révélé par un ange de quatre-vingt-seize miles de haut, seize miles de large et vingt-quatre miles d'une épaule à l'autre ; les empreintes de ses pas étaient longues de quatorze miles ({{unité|21|km}}) et larges de quatre miles ({{unité|6|km}}) avec deux miles de profondeur.</ref>, ou aurait été reçu par Elkxaï des « pères de la [[Parthes|Parthie]] »<ref name="Blanchetière_239" />. Alcibiade fit savoir qu'une nouvelle rémission des péchés avait été proclamée dans la troisième année de Trajan (A.D. 100<ref name="Dorival_277"/>) et il décrivit un baptême<ref name="2005_www.clio.fr" /> qui devrait communiquer ce pardon même aux pécheurs les plus corrompus<ref group="N">[[Adolf von Harnack]] estime qu'il s'agissait d'une année spéciale de rémission arrivée une fois pour toutes.</ref>. L{{'}}''Elenchos'' attribué à [[Hippolyte de Rome]] – qui semble considérer Alcibiade comme l'auteur du livre d'Elkasaï – indique qu'Alcibiade {{citation|intervint dans le débat sur la discipline pénitentielle et proposa le concept d'un « second baptême pour le pardon des péchés » au nom de la Trinité, en accord avec la pratique baptismale elkasaïte<ref name="2005_www.clio.fr" />.}} L'auteur de l{{'}}''Elenchos'' semble saisir cette proposition d'un « second baptême » pour alimenter sa polémique contre l'évêque de Rome [[Calixte Ier|Calixte]]<ref name="Luttikhuizen_2008_p338">Gerard P. Likutthuizen, ''Elchasaites and their book'', in ''A Companion to Second-Century Christian « Heretics »'', publié par Antti Marjanen, Petri Luomanen, Leiden, éd. Brill, 2008, {{p.|338}}.</ref>{{,}}<ref name="Luttikhuizen_Livingstone">{{ouvrage|présentation en ligne=http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=12421092<!--|lieu=Congrès International, Conference on Patristic Studies-->|année=1979, 1982|titre=Hippolytus' Polemic against Bishop Calixtus and Alcibiades of Apamea in Studia Patristica|volume=XVII in three parts|langue=en|nom1=Luttikhuizen|prénom1=Gerard P. |passage=807-812|lieu=Oxford and New York|éditeur=Pergamon Press|responsabilité1=auteur|nom2=Livingstone|prénom2=Elisabeth A.|responsabilité2=éditeur scientifique}}</ref>. Selon Gerard Luttikhuizen, dans sa réfutation d'Alcibiade, Hippolyte tente d'expliquer le fait que l'[[évêque]] [[catholicisme|catholique]] a beaucoup plus d'adeptes que sa propre communauté en accusant Calixte d'avoir admis des pécheurs dans son « école » en leur promettant la rémission de leurs péchés<ref name="Luttikhuizen_2008_p338"/>. Pour G. Likutthuizen, le récit de « l'hérésie » d'Alcibiade n'est rien de plus qu'un appendice de la vive polémique d'Hippolyte contre Calixte<ref name="Luttikhuizen_2008_p338"/>. [[Origène]], qui a écrit un peu plus tard (vers 239-242<ref name="Dorival_276">Gilles Dorival, « Le regard d'Origène sur les judéo-chrétiens », dans [[Simon Claude Mimouni]] (dir.), ''Le Judéo-christianisme dans tous ses états – Actes du colloque de Jérusalem – 6-10 juillet 1998'', Paris, Cerf, 2001, {{p.|276}}.</ref>), dit que cette hérésie est apparue « à présent » ou « récemment »<ref name="Dorival_276"/>. {{citation|Peut-être veut-il indiquer que les Elkasaïtes se sont manifestés de son vivant<ref name="Dorival_276"/> ?}} Cela recouperait les renseignements que donne l'auteur de l{{'}}''Elenchos'', qui attribue à « Alcibiade » la diffusion de la doctrine d'[[Elkasaï]], venue à [[Rome]] depuis [[Apamée]], {{citation|au moment où l'enseignement de [[Calixte Ier|Calixte]] (mort en 222) se répand dans tout l'univers (vraisemblablement les années 220-230)<ref name="Dorival_276"/>.}} Origène<ref group="P" name="Origène HE,VI, 38" /> mentionne également une mission elkasaïte à [[Césarée]] de [[Palestine (région)|Palestine]] durant le règne de [[Philippe l'Arabe]] ([[244]]-[[249]])<ref name="Mimouni217"/>. Origène met en valeur trois points de la doctrine elkasaïte : elle admet l'[[Ancien Testament|Ancien]] et le [[Nouveau Testament]], mais rejette une partie des Écritures et rejette [[Paul de Tarse|Paul]]<ref>{{citation|Tout comme les [[ébionisme|ébionites]], les Elkasaïtes paraissent avoir été antipauliniens – la seule information à ce sujet provient d'[[Origène]], ''via'' [[Eusèbe de Césarée]], qui affirme que ce groupe rejette entièrement l'apôtre Paul}}. Eusèbe de Césarée, ''Histoire ecclésiastique'', VI, 38). Cfr. [[Simon Claude Mimouni]], ''op. cit.'', 2004, {{p.|207}}.</ref> – ; elle permet l'[[apostasie]] en cas de [[Persécutions religieuses|persécution]] ; elle ajoute aux Écritures un livre, qui vaut à celui qui croit en lui une rémission des péchés différente de celle de [[Jésus-Christ]]<ref name="Dorival_277"/>. Un siècle et demi plus tard, [[Épiphane de Salamine]] a trouvé l'elkasaïsme en usage parmi les sampséens (synonyme d'elkasaïtes), et aussi parmi les osséens et un grand nombre d'autres communautés qualifiées par lui d'[[ébionisme|ébionites]]. === Naissance du manichéisme === {{Article détaillé|Manichéisme (religion)|Mani (prophète)}} L'elkasaïsme a donné naissance au [[Manichéisme (religion)|Manichéisme]]<ref>[[Simon Claude Mimouni]], ''Les chrétiens d'origine juive dans l'antiquité'', Paris, Albin michel, 2004, {{p.}}228.</ref>. [[Mani (prophète)|Mani]] (217-274<ref name="2005_www.clio.fr"/>), son fondateur, a été élevé à [[Mésène]] (près de [[Ctésiphon]]) dans une communauté baptiste probablement elkasaïte<ref name="Mimouni204_205"/>. Il est {{citation|le successeur le plus marquant d'[[Elkasaï]]<ref name="2005_www.clio.fr"/>}} et commence à prêcher dans les années [[240]]. Mani {{citation|fut contraint de quitter le mouvement après des tentatives infructueuses de le réformer. Il fonda le manichéisme<ref name="2005_www.clio.fr" />.}} Il semble avoir été influencé par le système elkasaïte, {{citation|notamment en ce qui concerne les missions qui seront une des dimensions majeures du manichéisme tout au long de son existence<ref name="Mimouni216"/>.}} Pour [[André Paul]], les deux mouvements sont clairement de tendance gnostique<ref name="2005_www.clio.fr" />. Le mouvement elkasaïte n'est pas complètement absorbé par le manichéisme et continue à exister de façon indépendante. Il semble aussi avoir influencé l'[[islam]], qui en est peut-être partiellement issu<ref name="Mimouni201"/>. Quelques groupes de ce mouvement survivaient encore au {{s-|X|e}} dans le monde islamique. Le ''[[Kitab-al-Fihrist]]'' d'[[Ibn al-Nadim]], l'auteur arabe de la fin du {{s-|X|e}}, nous décrit les « ''mogtasilah'' », une secte de [[Sabéisme|sabéens]] dans les marais du bas-pays [[mésopotamie]]n, en [[Mésène]], qui regardaient El-'Hasai'h comme leur fondateur<ref name="Mimouni208"/>. == Enseignements et pratiques selon les hérésiologues chrétiens == Au regard de la documentation, le mouvement elkasaïte est marqué par de multiples facettes, ce qui fait de sa définition un exercice difficile et périlleux<ref name="Mimouni197-198" />. Selon [[Simon Claude Mimouni]], {{citation|une définition du judéo-christianisme elkasaïte doit, en effet, envisager au moins trois aspects : le premier relève du [[judaïsme]] en général (en rapport avec les [[rituel (liturgie)|rituels]]) ; le deuxième du judaïsme [[Nazôréens (secte)|nazôréen]] (en rapport avec les croyances) ; le troisième relève à la fois du judaïsme général et du judaïsme nazôréen (il s'agit du phénomène [[Jean le Baptiste|baptiste]] qui a traversé l'un et l'autre)<ref name="Mimouni198" />.}} Pour traiter de ces questions, on peut exploiter essentiellement les éléments fournis par l{{'}}''Elenchos'' attribué à [[Hippolyte de Rome]] et par [[Épiphane de Salamine]], complétés par la ''Vita Mani'' du [[Codex Mani de Cologne|Codex manichéen de Cologne]]<ref name="Mimouni219">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|219}}.</ref>. === Les pratiques === ==== Respect de la Torah et observances ==== L'auteur de l{{'}}''Elenchos'' (début du {{s-|III|e}}) indique que les elkasaïtes vivent selon la Loi ([[Torah]]) et qu'ils reconnaissent la divinité et non la messianité de Jésus<ref name="Dorival_277"/>. Le caractère [[judaïsme|judaïque]] de l'elkasaïsme se manifeste parce {{citation|qu'ils respectent à la lettre<ref name="Mimouni220">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|220}}.</ref>}} les obligations de la Torah, notamment {{citation|l'observance rigoureuse du [[Chabbat|sabbat]], la [[circoncision]], la prière en direction de [[Jérusalem]], le recours à des règles matrimoniales<ref name="2005_www.clio.fr" />}} et les jeûnes<ref>''Elenchos'' IX, 14, 1 et IX, 16, 3 ; [[Épiphane de Salamine]], ''Panarion'' 19, 5, 1 et 30, 17, 5 ; cité par [[Simon Claude Mimouni]], {{opcit}}, {{p.|220}}.</ref>{{,}}<ref name="Mimouni220"/>{{,}}<ref name="2005_www.clio.fr" />. Ils observent aussi des prescriptions alimentaires très strictes<ref name="2005_www.clio.fr" />, refusant par exemple de consommer le pain grec ou pain de froment (''[[Vita Mani]]'', 90, 1) ; interdiction qui figure parmi les « [[Dix-huit mesures]] » édictées par les adeptes de [[Shammaï]] au début de la [[première guerre judéo-romaine|révolte contre les Romains]] (66)<ref name="Mimouni220"/>. Ils sont opposés aux sacrifices qui se pratiquent au [[Temple de Jérusalem]]<ref group="P">[[Épiphane de Salamine]], ''[[Panarion]]'', 19.</ref> et refusent par conséquent de consommer toute viande<ref group="P">[[Épiphane de Salamine]], ''[[Panarion]]'', 53, 1, 4.</ref> ; ce trait est antérieur à la destruction du [[Temple de Jérusalem]] ([[70]])<ref name="Mimouni220"/>. Selon Épiphane, les elkasaïtes sont invités de manière expresse au mariage<ref name="Mimouni221"/>, méprisant toutes les formes de continence en usage dans d'autres groupes chrétiens<ref name="Mimouni222">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|222}}.</ref>{{,}}<ref group="P">[[Épiphane de Salamine]], ''[[Panarion]]'', 19, 1, 7, cité par [[Simon Claude Mimouni]], {{opcit}}, {{p.|222}}.</ref>. On devait prier en se tournant non pas en direction de l'Orient mais toujours de [[Jérusalem]]<ref name="Mimouni220"/>. ==== Baptêmes, immersions et ablutions ==== Les elkasaïtes procèdent à de nombreuses immersions et ablutions ; ils sont ainsi catégorisés parmi les groupes baptistes judéo-chrétiens, au même titre que les [[ébionisme|ébionites]]<ref name="Mimouni220"/>, une appellation dans laquelle ils sont peut-être d'ailleurs inclus<ref name="Dorival_279"/>. {{citation|Tout comme [[Jean le Baptiste]] et ses disciples, ils affectent en effet à l'eau le pouvoir de pardonner les péchés, et non plus au sang et au feu des sacrifices, et vont jusqu'à manifester pour l'eau une vénération particulière, la considérant comme une divinité et la regardant comme un moyen par excellence de la propagation de la vie<ref group="P">[[Épiphane de Salamine]], ''[[Panarion]]'', 53, 1, 7.</ref>{{,}}<ref name="Mimouni221_222">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|221-222}}.</ref>.}} Ils pratiquaient d'ailleurs {{citation|plusieurs rituels d'immersion dont un pour la rémission des péchés et un autre pour la guérison des maladies notamment la [[rage (maladie)|rage]], la [[phtisie]] et la [[folie]]<ref name="Mimouni221">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|221}}.</ref>.}} Les officiants elkasaïtes ne pouvaient pas procéder aux [[lustration]]s les jours déclarés néfastes<ref group="P" name="Elenchos, IX, 16, 2-3">''Elenchos'' IX, 16, 2-3.</ref>{{,}}<ref name="Mimouni226">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|226}}.</ref>. {{citation|[[Épiphane de Salamine|Épiphane]] souligne le rejet des sacrifices et du sacerdoce, ce qui semble signifier une dimension [sinon] sacramentelle du moins magique du baptême<ref name="2005_www.clio.fr" />.}} {{citation|Un second baptême offrait aux pécheurs chrétiens également la « paix et une part au salut parmi les justes »<ref name="2005_www.clio.fr" />.}} Il était ordonné « au nom de Dieu très grand et très haut et au nom de Son Fils le grand Roi », avec une adjuration aux sept témoins cités dans le livre : le ciel, l'eau, les esprits saints, les Anges de la prière, l'huile, le sel et la terre<ref name="Luttikhuizen_70">Gerard P. Luttikhuizen, [https://books.google.fr/books?id=EvmQrG5MMIgC&lpg=PP1&hl=fr&pg=PA70#v=onepage&q&f=false ''The Revelation of Elchasai : Investigations into the Evidence for a Mesopotamian Jewish Apocalypse of the Second Century''], Mohr Siebeck, 1985, {{p.|70}}.</ref>. Celui qui avait été mordu par un chien enragé devait courir vers l'eau la plus proche et y sauter avec tous ses vêtements, en utilisant la formule précédente et en promettant aux sept témoins qu'il s'abstiendrait du péché<ref name="Luttikhuizen_75">Gerard P. Luttikhuizen, [https://books.google.fr/books?id=EvmQrG5MMIgC&lpg=PP1&hl=fr&pg=PA70#v=onepage&q&f=false ''The Revelation of Elchasai : Investigations into the Evidence for a Mesopotamian Jewish Apocalypse of the Second Century''], Mohr Siebeck, 1985, {{p.|75}}.</ref>. Le même traitement – quarante baptêmes consécutifs durant sept jours – était recommandé pour la [[phtisie]] et pour les possédés<ref name="Luttikhuizen_76">Gerard P. Luttikhuizen, [https://books.google.fr/books?id=EvmQrG5MMIgC&lpg=PP1&hl=fr&pg=PA70#v=onepage&q&f=false ''The Revelation of Elchasai : Investigations into the Evidence for a Mesopotamian Jewish Apocalypse of the Second Century''], Mohr Siebeck, 1985, {{p.|76}}.</ref>. L{{'}}''Elenchos'' raconte qu'une telle mention avait été faite dans le livre du frère d'[[Elchasaï]], appelé Iexai, et que celui-ci était un [[juif]] de l'époque de [[Trajan]]. Ce qui correspond à l'époque où son frère Elkasaï aurait fondé son mouvement. {{citation|Le rite du baptême proprement dit empruntait à la pratique chrétienne ; il réclamait un ministre ou témoin de l'acte. L'immersion réitérée, appelée elle-même ''baptisma'', prenait une forme nettement différente, sans l'intervention d'un quelconque agent<ref name="2005_www.clio.fr" />.}} ==== Ésotérisme ==== Les elkasaïtes peuvent être situés dans la catégorie des groupes [[ésotérisme|ésotériques]]<ref name="Mimouni215" />. Entre autres traits, on peut ainsi relever qu'ils ne transmettent les « mystères ineffables » qu'aux disciples qui en sont jugés dignes<ref name="Mimouni215"/>. Selon [[André Paul]], c'est aussi un mouvement [[syncrétisme|syncrétiste]]<ref name="2005_www.clio.fr"/>. Ils font usage de la divination et de l'[[astrologie]]<ref group="P">''Elenchos'' IX, 14, 2 ; 16, 1-4 ; X, 29, 3.</ref> qu'ils empruntent au [[polythéisme|paganisme]] selon leurs détracteurs<ref name="Mimouni221" />. Toutefois, selon [[Simon Claude Mimouni]], cette affirmation doit être nuancée {{citation|surtout quand on sait combien les juifs de l'[[Antiquité]] ont été très actifs, ou considérés comme tels, dans ces domaines<ref name="Mimouni221"/>.}} Ils pratiquent aussi des incantations et des formules magiques<ref name="Mimouni221"/>. Épiphane fournit d'ailleurs le texte d'une anagramme [[araméen]]ne, précédée d'une exhortation à ne pas en rechercher le sens, que les adeptes devaient répéter à l'endroit et à l'envers<ref name="Mimouni226"/>. ==== En cas de persécution ==== Selon [[Origène]], la doctrine elkasaïte permet l'[[apostasie]] en cas de persécution<ref name="Dorival_277"/>. Cette information est confirmée par Épiphane qui indique que {{citation|les membres du mouvement sont autorisés à renier leur foi extérieurement pourvu qu'ils la conservent intérieurement<ref group="P">[[Épiphane de Salamine]], ''[[Panarion]]'' 19, 1, 4.8 et 3, 1-3, cité par [[Simon Claude Mimouni]], {{opcit}}, {{p.|215}}.</ref>{{,}}<ref name="Mimouni215"/>}}. Il est possible qu'ils dérivaient cet enseignement de leur [[Livre d'Elkasaï|Livre]]<ref>Gerard P. Luttikhuizen, ''Elchasaites and their book'', in ''A Companion to Second-Century Christian « Heretics »'', publié par Antti Marjanen, Petri Luomanen, Leiden, éd. Brill, 2008, {{p.|335}}.</ref>. ==== Marthus et Marthana ==== Deux femmes, Marthus et Marthana, se prétendant de la descendance d'Iexai (ou Elkaï), ont vécu jusqu'aux jours d'Épiphane, sous le règne de l'empereur [[Constance II]] ([[337]]-[[361]])<ref name="Mimouni216"/>. Elles étaient vénérées « comme des déesses » dans les communautés elkasaites d'outre-[[Jourdain]]<ref group="P" name="Panarion, 19, 2, 4 et 53, 1, 5" />{{,}}<ref name="Mimouni216"/>. Leur salive et la poussière de leurs pieds étaient utilisées « comme remède contre les maladies »<ref group="P">[[Épiphane de Salamine]], ''[[Panarion]]'' 19, 2, 5 ; cfr. aussi [[évangile selon Marc]] ({{BFR|Mc|7|33}} et {{BFR|Mc|8|23}}) et [[évangile selon Jean]] ({{BFR|Jn|9|1-11}}).</ref> ou « dans des [[tefiline|phylactères]] et des amulettes »<ref group="P">[[Épiphane de Salamine]], ''[[Panarion]]'' 52, 1, 6.</ref>{{,}}<ref name="Mimouni216"/>. === Les croyances === Selon [[Simon Claude Mimouni]], {{citation|le mouvement elkasaïte apparaît plutôt comme un mouvement prophétique que comme un mouvement messianique ; c'est-à-dire qu'il met ses espoirs dans la médiation d'un [[prophète]]<ref name="Mimouni222"/>.}} [[Jésus de Nazareth|Jésus]] étant pour eux le dernier des prophètes, le « sceau des prophètes », c'est l'unique raison pour laquelle il est désigné comme « Christ »<ref name="Mimouni222"/>. Les spécialistes sont toutefois partagés ; certains affirmant que le mouvement était messianiste<ref name="Mimouni198"/>, notamment à ses débuts. Pour [[André Paul]], {{citation|l'influence du [[syncrétisme]] des sociétés ambiantes se devine dans le goût des Elkasaïtes pour l'[[astrologie]] et les croyances « [[superstition|superstitieuses]] ». Les tendances [[gnosticisme|gnostiques]] sont claires aussi, avec la doctrine de la révélation et la transformation du [[Logos]], le « Dieu très haut » et son « Envoyé », la doctrine des éléments et les [[anges]], et les astres démonisés. De plus, le rôle joué par l'elkasaïsme dans la naissance du [[Manichéisme (religion)|Manichéisme]] implique un lien manifeste avec la Gnose<ref name="2005_www.clio.fr" />.}} ==== Christologie ==== Pour les elkasaïtes, le « Christ » est un [[ange]] révélateur qu'ils désignent comme « Fils de Dieu »<ref group="P">''Elenchos'', IX, 13, 2.</ref>{{,}}<ref name="Mimouni222"/>. Ils décrivent cet ange {{citation|avec des dimensions gigantesques et de manière extrêmement précise, en le doublant d'un être féminin de même stature appelé [[Saint-Esprit]]<ref group="P">''Elenchos'', IX, 13, 2-3.</ref>{{,}}<ref name="Mimouni222"/>}}. Description fantastique, qui renvoie à l'[[Évangile de Pierre]] pour le corps de Jésus dont la tête dépasse le ciel après sa [[résurrection]], ou au ''{{lien|trad=Shi'ur Qomah|texte=Shi'our Qomah}}'' pour le corps de [[Dieu]]<ref name="Mimouni222"/>. {{citation|Aux dires des [[hérésie|hérésiologues]] chrétiens, dans l'elkasaïsme, s'il est question du Père, du Fils et de l'[[Esprit-Saint]], le Fils n'aurait jamais été identifié à [[Jésus de Nazareth|Jésus]] en tant que tel, pas plus d'ailleurs qu'à quelqu'un d'autre<ref name="Mimouni222"/>.}} Il semble toutefois {{citation|que l'emploi du titre « Christ » est une référence implicite à Jésus – du moins si l'on suit Épiphane, qui va même jusqu'à affirmer qu'il n'est pas certain que les elkasaïtes identifient en Jésus le « Christ »<ref group="P">[[Épiphane de Salamine]], ''[[Panarion]]'', 19, 3, 4.</ref>{{,}}<ref name="Mimouni222-223">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|222-223}}.</ref>.}} Selon [[Simon Claude Mimouni]], {{citation|ce trait hérésiologique [est] utilisé pour les renvoyer plutôt du côté du [[judaïsme]] que du [[christianisme]]<ref name="Mimouni223" />}}. Selon l{{'}}''Elenchos'', {{citation|Alcibiade dit que le Christ a été un homme comme les autres, mais que ce n'est pas aujourd'hui pour la première fois qu'il est né d'une vierge, mais auparavant<ref group="P" name="Elenchos Dorival, p.278">''Elenchos'' IX, 14, cité par Gilles Dorival, ''op. cit.'', {{p.|278}}.</ref>{{,}}<ref name="Dorival_278" />}}. L'auteur de l{{'}}''Elenchos'' indique que, pour les elkasaïtes, {{citation|si le Christ en haut est un, il a été transvasé dans des corps multiples souvent et aujourd'hui même en Jésus, que tantôt il est né de Dieu comme nous le disons, tantôt il a été esprit, tantôt il est né d'une vierge, tantôt non<ref group="P" name="Elenchos X Dorival, p.278" />{{,}}<ref name="Dorival_278"/>}}. Pour les elkasaïtes, le Christ a transmigré de corps en corps et, en dernier lieu, dans celui du Christ<ref group="P">''Elenchos'' IX, 14, 1 et X, 29, 2 ; ''Panarion'' 30, 3, 5 ; 53, 1, 8.</ref>{{,}}<ref name="Mimouni223"/>. [[Simon Claude Mimouni]] fait remarquer que {{citation|ce thème de la [[métempsycose|métempsychose]] du Christ venu à plusieurs reprises au monde avec un corps différent s'apparente à celui du « Vrai Prophète » que l'on rencontre fréquemment dans la [[roman pseudo-clémentin|littérature pseudo-clémentine]] ébionite<ref name="Mimouni223"/>{{,}}<ref name="Filippini">{{article|prénom1=Alister|nom1=Filippini|langue=it|titre=Atti apocrifi petrini. Note per una lettura storico-sociale degli Actus Vercellenses e del romanzo pseudo-clementino tra IV e V secolo|url texte=https://www.academia.edu/2628670/Atti_apocrifi_petrini._Note_per_una_lettura_storico-sociale_degli_Actus_Vercellenses_e_del_romanzo_pseudo-clementino_tra_IV_e_V_secolo|page=17|périodique=Mediterraneo antico : economie, società, culture|éditeur={{lien|Fabrizio Serra|langue=it}} Editore|lieu=Pise, Istituti Editoriali e Poligrafici Internazionali, Rome|année=2008|volume=XI|numéro=1-2|issn=1824-8225}}</ref>. Ils croient ainsi que le Fils, qu'ils appellent « le Grand Roi »<ref group="P">''Elenchos'' IX, 15, 1 ; ''Panarion'' 19, 3, 4.</ref> peut bénéficier de plusieurs incarnations et apparitions, à commencer par [[Adam (Bible)|Adam]] et en se terminant par Jésus<ref name="Mimouni223"/>.}} Les elkasaïtes semblent tenir Jésus, qu'ils désignent {{citation|plutôt comme le « Christ », pour le dernier de la chaîne des messies issus d'Adam<ref name="Mimouni223"/>}}. == Les deux sortes d'ébionites == [[Origène]] mentionne l'existence de deux sortes d'ébionites<ref name="Dorival_273">Gilles Dorival, ''Le regard d'Origène sur les judéo-chrétiens'', dans [[Simon Claude Mimouni]] (dir.), ''Le Judéo-christianisme dans tous ses états – Actes du colloque de Jérusalem – 6-10 juillet 1998'', Paris, Cerf, 2001, {{p.|273}}.</ref>. Dans toute son œuvre, Origène ne mentionne explicitement les elkasaïtes qu'une seule fois. Gilles Dorival estime toutefois qu'on peut s'interroger : {{citation|les Elkasaïtes ne sont-ils pas une des deux formes des ébionites, dont il est question dans le ''Contre Celse''<ref name="Dorival_278" /> ?}} D'après Origène, ces deux groupes divergeaient {{citation|sur la question de la naissance virginale de Jésus : or si l'on suit l{{'}}''Elenchos'', il semble bien qu'Alcibiade ou les disciples d'[[Elkasaï]] affirmaient que Jésus était né d'une vierge<ref name="Dorival_278" />}}. Selon l{{'}}''Elenchos'', {{citation|Alcibiade dit que le Christ a été un homme comme les autres, mais que ce n'est pas aujourd'hui pour la première fois qu'il est né d'une vierge, mais auparavant<ref group="P" name="Elenchos Dorival, p.278" />{{,}}<ref name="Dorival_278"/>}} ; ou encore {{citation|[les elkasaïtes] reconnaissent comme nous que les principes de l'univers ont été faits par [[Dieu]], mais ne reconnaissent pas que le [[Jésus Christ|Christ]] est un, mais que si le Christ en haut est un, il a été transvasé dans des corps multiples souvent et aujourd'hui même en Jésus, que tantôt il est né de Dieu comme nous le disons, tantôt il a été esprit, tantôt il est né d'une vierge, tantôt non<ref group="P" name="Elenchos X Dorival, p.278">''Elenchos'' X, 29, cité par Gilles Dorival, ''op. cit.'', {{p.|278}}.</ref>{{,}}<ref name="Dorival_278"/>}}. Gilles Dorival y voit {{citation|un argument fort pour identifier [les elkasaïtes] à ceux des ébionites qui admettent la naissance virginale de Jésus<ref name="Dorival_279"/>}}. Il précise toutefois qu'il {{citation|faut se garder de conclure trop nettement<ref name="Dorival_279"/>}} car {{citation|pour confirmer cette identification, il faudrait que les Elkasaïtes aient partagé la même christologie que les Ébionites partisans de la naissance virginale<ref name="Dorival_279"/>}}. Or, les {{citation|sources ne disent rien de tel<ref name="Dorival_279"/>}}. == La littérature du mouvement == [[Fichier:Bartolomeo Montagna - Saint Paul - Google Art Project.jpg|vignette|180px|''[[Paul de Tarse|Saint Paul]]''. Tableau de [[Bartolomeo Montagna]], 1482. [[Museo Poldi Pezzoli]] (Milan).]] {{citation|On est assez mal informé quant aux ouvrages en usage dans le mouvement en dehors de maigres indices dont la fiabilité est parfois sujette à caution<ref name="Mimouni218"/>.}} Selon [[Origène]], les elkasaïte rejettent certains passage de la [[Tanakh|Bible]] ainsi que des [[évangiles]], et rejettent complètement les épîtres de [[Paul de Tarse|Paul]]<ref name="Mimouni218"/>{{,}}<ref name="Mimouni207">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|207}}.</ref>. Toutefois, cette attestation du caractère anti-paulinien du mouvement ne se retrouve pas dans l{{'}}''Elenchos'', ni chez [[Épiphane de Salamine]]<ref name="Mimouni 2007, p. 300" />. Suivant la ''Vita Mani'' du [[Codex Mani de Cologne|Codex de Cologne]], la communauté elkasaïte dont est originaire [[Mani (prophète)|Mani]] utilise la littérature néotestamentaire, y compris les [[épîtres de Paul]]<ref name="Mimouni219" />, ainsi que des [[apocryphes bibliques|apocryphes]] juifs comme l'[[Apocalypse d'Adam]] et celles de Seth, [[Livre d'Hénoch|d'Hénoch]] et [[Paraphrase de Sem|de Sem]], ou des apocryphes chrétiens comme l'[[Apocalypse de Paul]]<ref name="Mimouni219"/>. La doctrine elkasaïte était développée dans [[Roman pseudo-clémentin|les ''Homélies'' et les ''Récognitions'' pseudo-clémentines]], textes à tendance [[ébionite]]{{#tag:ref|{{article|périodique=Liber Annuus<ref name="Liber Annuus">{{article|périodique=Liber Annuus|url texte=http://www.christusrex.org/www1/ofm/sbf/LA.pdf|format=pdf|volume=XXXIX-LVI|année=1986-2006|titre=Studium Biblicum Franciscanum Jerusalem|langue=it|titre volume=Intro}}</ref>|éditeur=[[Studium Biblicum Franciscanum]], Edizioni Terra Santa|issn=0081-8933|titre=Les Pseudo-clémentines (Homélies et Reconnaissances). État de la question|consulté le=6 mai 2013|volume=53|lieu=Jérusalem|année=2003|pages=157-184|doi=10.1484/J.LA.2.303574|prénom1=Frédéric|nom=Manns|lien auteur1=Frédéric Manns|résumé=http://brepols.metapress.com/content/w8n0p89u38340p66/|url texte=http://misraim3.free.fr/divers2/LA53157Manns_Clementines.pdf|format=pdf}}|name="Manns"}}{{,}}<ref name="Fenton">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Paul Fenton et Roland Goetschel (éditeurs scientifiques)|titre=Expérience et écriture mystiques dans les religions du livre|tome=22|éditeur=[[éditions Brill]]|collection=Études sur le judaïsme médiéval|lieu=Leiden, Boston|année=2000|pages totales=245|format=actes d'un colloque international tenu par le Centre d'études juives à l'[[université Paris Sorbonne-Paris IV|université de Paris IV-Sorbonne]] les 10 et 11 mai 1994|isbn=90-04-11913-2|isbn2=9789004119130|issn=0169-815X|oclc=45764462|bnf=372049213|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=lFBg_QOtrh0C|lire en ligne=https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=lFBg_QOtrh0C&oi=fnd&pg=PR7}}</ref>. {{citation|Bousset trouve dans le ''[[Livre d'Elkasaï]]'', tout comme dans le « document de base » [l'« Écrit de base »] des ''Homélies'' et des ''Reconnaissances'' [les ''Récognitions''] de la littérature pseudo-clémentines des traces de contact et de polémiques contre la religion perse<ref name="Luttikhuizen_10"/>.}} Les Ascensions de Jacques – texte lui aussi transmis dans les ''Récognitions''<ref group="P">Ascensions de Jacques, [[Roman pseudo-clémentin|Littérature pseudo-clémentine]], [[Roman pseudo-clémentin#Les « reconnaissances »|Reconnaissances]] I, 70, 1-8 ; 71, 1.</ref> –, où Paul, désigné par l'expression « homme ennemi », joue un rôle important dans une agression contre [[Jacques le Juste]]<ref name="2012_Eisenman">{{harvsp|Eisenman 2012 vol. II}}.</ref>, était de provenance [[ébionites|ébionite]]<ref name="Mimouni_page137">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|137}}.</ref>. === Le Livre d'Elkasaï === {{Article détaillé|Livre d'Elkasaï}} Les elkasaïtes reconnaissent surtout un livre fondateur : il s'agit du [[Livre d'Elkasaï]]<ref name="Mimouni219"/>. {{citation|Ce qui nous est parvenu du ''Livre de la révélation d'Elkasaï'' comprend un ensemble de spéculations [[astrologie|astrologiques]], d'incantations, d'indications relatives à l'organisation communautaire et d'avertissements concernant des troubles [[eschatologie|eschatologiques]], le tout ne permettant guère de retrouver la logique de l'ouvrage. Toutefois, l'attachement à la Loi ([[Torah]]), l'affirmation du caractère purement humain de la naissance de Jésus, le rejet de [[Paul de tarse|Paul]] et de certaines parties de l'[[Peshitta|Écriture]] l'apparentent aux différents courants dits judéo-chrétiens et, dans certains de ses aspects, d'une part aux tendances baptistes, et d'autre part au courant qui s'exprime dans une partie de la [[Roman pseudo-clémentin|littérature pseudo-clémentine]]<ref name="Blanchetière_240">[[François Blanchetière]], ''Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien'', {{p.|240}}.</ref>.}} Dans l{{'}}''Elenchos'' attribué à [[Hippolyte de Rome]], le Livre d'Elkasaï paraît être cité d'après l'ordre des matières de l'ouvrage<ref name="Mimouni225">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|225}}.</ref>. Si tel était le cas, le texte de l{{'}}''Elenchos'' en IX, 15, 1-16, 4, redonnerait une section entière de l'œuvre, qui parlerait alors des rituels d'immersion et des conditions dans lesquelles ils sont effectués<ref name="Mimouni225-226">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|225-226}}.</ref>. On apprend, par exemple, que les officiants elkasaïtes ne pouvaient pas procéder aux [[lustration]]s les jours déclarés néfastes<ref group="P" name="Elenchos, IX, 16, 2-3" />{{,}}<ref name="Mimouni226" />. Le dernier fragment fourni par l{{'}}''Elenchos'', qui porte sur l'exhortation à cacher aux infidèles les « mystères ineffables » du livre, montre le caractère [[ésotérisme|ésotérique]] du mouvement<ref name="Mimouni215" />{{,}}<ref name="Mimouni226"/>. Il en est de même de l'anagramme [[araméen]]ne, précédée d'une exhortation à ne pas en rechercher le sens, et que les adeptes devaient répéter à l'endroit et à l'envers<ref name="Mimouni226"/>. Selon [[Simon Claude Mimouni]], {{citation|ces deux indications suggèrent que l{{'}}''Apocalypse d'Elkasaï'' a peut-être été un texte réservé seulement à un certain nombre d'elkasaïtes, à ceux en l'occurrence qui connaissaient la formule secrète<ref name="Mimouni226"/>.}} == État des sources == « La documentation sur le [[judéo-christianisme]] elkasaïte est presque uniquement indirecte. Elle provient principalement des traditions [[christianisme ancien|chrétienne]], [[Manichéisme (religion)|manichéenne]] et [[islam]]ique, mais aussi dans une bien moindre mesure des traditions [[judaïsme|judaïque]] et [[mazdéen]]ne<ref name="Mimouni201"/>. » Il existe une documentation directe, mais transmise de façon indirecte : il s'agit principalement du [[Livre d'Elkasaï]]<ref name="Mimouni201_202">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|201-202}}.</ref>. Selon [[Simon Claude Mimouni]], {{citation|le caractère indirect des attestations sur le judaïsme elkasaïte rend particulièrement ardue leur approche à cause de leur caractère partial et partiel. Par conséquent, il convient de se résoudre, faute de mieux, à ne pouvoir atteindre les elkasaïtes que par l'intermédiaire de leurs détracteurs [[christianisme|chrétiens]], [[Manichéisme (religion)|manichéens]], [[islam]]iques, voire [[mazdéen]]s et éventuellement [[juifs]]<ref name="Mimouni202">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|202}}.</ref>.}} === Les témoignages chrétiens === La documentation sur l'elkasaïsme relève surtout de la tradition chrétienne, qui lui est bien évidemment hostile étant donné son caractère presque exclusivement hérésiologique<ref name="Mimouni203"/>. L{{'}}''Elenchos'', attribué à [[Hippolyte de Rome|saint Hippolyte]] qui l'aurait rédigé vers 235 à [[Rome antique|Rome]]<ref name="Mimouni203"/>, rapporte l'existence d'une mission elkasaïte dans cette ville durant le règne de l'empereur [[Héliogabale]] (217-222)<ref name="Mimouni217" />. {{citation|L'hérésiologue donne même le nom du missionnaire : Alcibiade d'[[Apamée]]<ref name="Mimouni217"/> ([[Syrie (province romaine)|Syrie]]).}} [[Origène]], qui a écrit un peu plus tard (vers [[239]]-[[242]]<ref name="Dorival_276"/>), semble dire que cette [[hérésie]] est apparue de son temps, tout au moins dans l'[[Empire romain]]<ref name="Dorival_276"/>. Origène<ref group="P" name="Origène HE,VI, 38" /> mentionne également une mission elkasaïte à [[Césarée]] de [[Palestine (région)|Palestine]] durant le règne de [[Philippe l'Arabe]] ([[244]]-[[249]])<ref name="Mimouni217"/>. « [[Épiphane de Salamine]], dans son [[Panarion]] composé en [[Palestine (région)|Palestine]] de [[374]] à [[376]], parle des elkasaïtes à plusieurs reprises, en les désignant non seulement sous ce nom mais aussi sous celui d'« osséens<ref name="Panarion19" group="P"/> » et sous celui de « sampséens<ref name="Panarion53" group="P"/> ». Il indique aussi que le [[Livre d'Elkasaï]] a été adopté par les osséens, les nasaréens, les [[Nazôréens (secte)|nazôréens]] et les [[ébionites]]<ref group="P">[[Épiphane de Salamine]], ''Panarion'', 19, 5, 5 et 53, 1, 3.</ref>. Il est également question des elkasaïtes dans deux passages de la notice consacrée aux ébionites<ref group="P">[[Épiphane de Salamine]], ''Panarion'', 30, 3, 1-6 et 17, 4-8.</ref> »<ref name="Mimouni203"/>. Il faut compter aussi les sommaires de l{{'}}''Hypommesticon'' de [[Joseph de Tibériade]] et, en aval, ceux de l{{'}}''Anaképhalaiosis'' d'un auteur inconnu (à moins qu'il faille considérer Épiphane de Salamine comme son auteur)<ref name="Mimouni203"/>. Une autre liste hérésiologique figure aussi dans l{{'}}''Ancoratus'', une autre œuvre d'Épiphane présentant l'intérêt d'être antérieure au ''Panarion''<ref name="Mimouni204">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|204}}.</ref>. Tous les témoignages chrétiens postérieurs à la fin du {{s-|IV|e}} dépendent directement ou indirectement d'Épiphane<ref name="Mimouni203"/>. La doctrine elkasaïte était évoquée dans le [[roman pseudo-clémentin]] : dans les ''Homélies'' et, dans une moindre mesure, dans les ''Récognitions''. === Les témoignages manichéens === {{Article détaillé|Codex Mani de Cologne}} La documentation sur le [[judéo-christianisme]] elkasaïte relève aussi de la tradition [[Manichéisme (religion)|manichéenne]] avec la ''[[Vita Mani]]'', retrouvée dans le [[Codex Mani de Cologne|Codex manichéen de Cologne]] et, avec quelques autres attestations, en [[copte]] et en [[Parthie|parthe]] – pour la tradition directe –, en [[syriaque]] et en [[arabe]] – pour la tradition indirecte<ref name="Mimouni204"/>. La tradition manichéenne directe fournit un certain nombre de témoignages sur les elkasaïtes, désignés sous les termes de « ''baptisés'' », de « ''purifiés'' » et « d{{'}}''observants'' »<ref name="Mimouni_conf-Elkasaïtes_1993_255">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les judéo-chrétiens elkasaïtes dans la tradition manichéenne'', 1993, Annuaire de l'EPHE, Tome 102, {{p.|255}}.</ref>. Dans les textes en copte dits du [[Oasis du Fayoum|Fayoum]], on rencontre trois ou quatre allusions aux elkasaïtes<ref name="Mimouni_conf-Elkasaïtes_1993_255"/>. Dans les textes en Parthe, dits du « Tourfan », on trouve aussi deux allusions probables à ce mouvement<ref name="Mimouni_conf-Elkasaïtes_1993_256">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les judéo-chrétiens elkasaïtes dans la tradition manichéenne'', § ''Les témoignages dans la tradition manichéenne directe'', 1993, Annuaire de l'EPHE, Tome 102, {{p.|256}}.</ref>. La ''Vita Mani'', intitulée « Sur l'origine de son corps », relate les premières années de [[Mani (prophète)|Mani]] au sein d'une communauté baptiste de [[Mésène]]<ref name="Mimouni204_205">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.|204-205}}.</ref>. Le texte fragmentaire conservé dans le [[codex]] de [[Cologne]] traite de la jeunesse de Mani et des débuts de son activité missionnaire. Cependant, à cause de l'étendue des dégâts dans les feuillets, en particulier dans les dernières sections, les connexions logiques les plus élémentaires font souvent défaut<ref name="Iranica">[http://www.iranicaonline.org/articles/cologne-mani-codex-parchment « Cologne Mani-Codex »] dans ''Encyclopædia Iranica''.</ref>. Le récit de l'intronisation de Mani à la secte baptiste [[elkasaïte]] ({{p.|11}}) fournit la première date vérifiable de sa vie<ref name="Iranica"/>. Toutefois, {{citation|les chercheurs ne sont pas d'accord sur l'identification elkasaïte ou non de cette communauté, au point de parler de « complexité des formes religieuses du baptisme elkasaïte »<ref name="Mimouni204"/>.}} [[Simon Claude Mimouni]] estime toutefois qu'il {{citation|paraît préférable de considérer, du moins dans l'état actuel de la recherche, le caractère elkasaïte de la communauté baptiste dans laquelle Mani a passé ses vingt-quatre premières années, tout en reconnaissant la diversité sans doute extrême et doctrinale du mouvement elkasaïte<ref>[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.}}204-205</ref>.}} === Les sources juives === Les sources juives babyloniennes sont quasiment silencieuses sur les elkasaïtes. Il est peut-être possible d'identifier des elkasaïtes dans certains passages du [[Talmud de Babylone]], comme en TB ''Kidushin'' 71b, où il est question de l'inimité entre deux communautés juives, l'une vivant en Babylonie et l'autre, qui pourrait être elkasaïte, vivant à Mésène (« Babel la solitaire est en santé, la Mésène est à la mort »)<ref name="Mimouni202"/>. Ce silence ne doit pas étonner, car les sources juives babyloniennes sont en général très discrètes au sujet des groupes étrangers au judaïsme, contrairement d'ailleurs à leurs homologues palestiniennes<ref name="Mimouni202"/>. === Les témoignages islamiques === {{citation|En [[arabe]], selon T. Fahd dans la notice « Sabi'a » de l{{'}}''Encyclopédie de l'Islam'', ''natsoraye''/ observants désigne l'une des deux branches de la secte [[musulman]]e des ''Sabi'un'' ou [[Sabéens]], des baptistes apparentés aux Elkasaïtes au {{s|VII}} et considérés dans le [[Coran]] comme faisant partie des Gens du livre/ ''ahl al-kitab''<ref name="Blanchetière_240" />.}} Le ''[[Kitab-al-Fihrist]]'' (« Catalogue des sciences », appelé aussi « ''Fihrist al-'Ulum'' ») d'[[Ibn al-Nadim]], l'auteur arabe de la fin du {{s-|X|e}}, contient une notice hérésiologique sur le [[Manichéisme (religion)|Manichéisme]]. Nous y apprenons des informations précieuses sur le milieu d'origine de [[Mani (prophète)|Mani]] et de ses parents dans la ville de [[Mésène]], proche de [[Ctésiphon]]. Dans le livre d'Ibn al-Nadim, qui est une véritable encyclopédie sur la culture islamique, on peut lire trois passages sur la communauté de baptistes – désignée par le mot [[arabe]] ''mughtasila'' – de [[Mésène]]<ref name="Mimouni205">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.}}205.</ref>. Le mot arabe « ''mughtasila'' » signifie littéralement « ceux qui se lavent », ce qui correspond au mot [[grec (langue)|grec]] « ''baptistai'' » (« baptistes »), mais le terme arabe connote la pratique des ablutions, et non celle de l'immersion comme c'est le cas pour le terme grec<ref>Voir G. Flügel, ''Mani, seine Lehre und seine Schriften'', Leipzig, 1862, {{p.}}328, 340, 341, cité par [[Simon Claude Mimouni]], ''Op. cit.''</ref>{{,}}<ref name="Mimouni204"/>. Plusieurs auteurs assimilent cette communauté de ''mughtasila'' qui portent des vêtements blancs<ref>[[Frédéric Lenoir]], « « Mani » avec François Favre », émission ''Les Racines du ciel'' de [[France Culture]], 16 septembre 2012.</ref> à des elkasaïtes. Toutefois, il n'y a pas de consensus à ce sujet. Les informations rapportées par Ibn al-Nadim sont compatibles et confirment celles de la ''[[Vita Mani]]'' : la communauté de ''mughtasila'' dont il parle correspond à celle des « baptistes » établie dans les environs de [[Ctésiphon|Séleucie-Ctésiphon]]<ref name="Mimouni205"/>. Il appelle leur chef « al-Khasayh », une forme arabe d'« Elkasaï »<ref name="Mimouni205"/>. === Les témoignages mazdéens === Il y a quelques rares mentions des elkasaïtes dans la tradition mazdéenne. Une des quatre inscriptions de [[Kartir]], qui exerce alors les fonctions de ''mōwbedan'' (sorte de prêtre suprême) et qui remonte au règne de [[Vahram II]] (277-293), est en général considérée comme faisant référence à eux, alors qu'elle mentionne les [[Nazôréens (secte)|nazôréens]]<ref name="Mimouni206"/>. == Après le {{s-|IV}} == On trouve des traces très éparses au sujet des elkasaïtes dans la documentation postérieure au {{s|IV}} : toutes reposent sur la tradition littéraire chrétienne, à l'exception peut-être de la dernière<ref name="Mimouni228">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.}}228.</ref>. Concernant les groupes d'« osséens » mentionnés par [[Eusèbe de Césarée]] à l'est du [[Jourdain]] et au nord du [[lac de Tibériade]], l'archéologie semble montrer que tous les groupes judéo-chrétiens de la région disparaissent au cours du {{s|V}}<ref name="Blanchetière_122">[[François Blanchetière]], ''Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien'', {{p.}}122.</ref>. Le site d'Er-Rahmaniyye était lui aussi habité, semble-t-il, par des judéo-chrétiens<ref>[[Claudine Dauphin]], 1984 et 1993a.</ref>. Plusieurs critiques estiment que les elkasaïtes ont influencé l'[[islam]] d'avant les [[Abbassides]] de manière directe ou indirecte<ref name="Mimouni201"/>. [[Simon Claude Mimouni]] indique qu'il {{citation|s'agit évidemment d'une hypothèse acceptée par certains, contestée par d'autres<ref name="Mimouni201"/>.}} À l'origine de la création de l'islam, il semble que ce soit plutôt l'[[ébionisme]]<ref name="Mimouni201"/> – ou le [[Nazôréens (secte)|nazaréisme]] pour ceux qui estiment que les deux dénominations sont synonymes – qui ait {{citation|exercé une certaine influence, pour ne pas dire plus en la matière<ref name="Mimouni201"/>}}, mais pour Mimouni, il {{citation|n'est nullement exclu que l'elkasaïsme ait aussi exercé une certaine influence, notamment après l'arrivée de l'islam en [[Babylone (civilisation)|Babylonie]] et en [[Assyrie]]<ref name="Mimouni201"/>.}} La dernière mention des elkasaïtes<ref name="Mimouni228"/> se trouve dans le ''[[Kitab-al-Fihrist]]'' d'[[Ibn al-Nadim]], {{citation|qui semble attester la présence d'elkasaïtes dans les marais du bas-pays [[mésopotamie]]n, en [[Mésène]], sous le nom de ''mughtasila''}} que l'auteur arabe du {{s|X}} aurait connus et qui regardaient « al-Khasayh » (ou « al-Hasayh » dans certains manuscrits) comme leur fondateur<ref name="Mimouni208"/>{{,}}<ref name="Fahd">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Toufic|nom1=Fahd|titre=L'Arabie préislamique et son environnement historique et culturel|sous-titre=actes|volume=10|éditeur=[[éditions Brill|Brill Archive]]|lieu=Leiden|année=1989|pages totales=584|format=actes du Colloque de Strasbourg du 24 au 27 juin 1987 : travaux du Centre de recherche sur le Proche-Orient et la Grèce antiques de l'[[université Strasbourg II|université es sciences humaines de Strasbourg]]|passage=3, 6, 158, 161, 163, 165, 166|isbn=90-04-09115-7|isbn2=9789004091153|issn=0167-7551|oclc=24908368|bnf=36638167b|présentation en ligne=https://books.google.ch/books?id=PuYUAAAAIAAJ|lire en ligne=https://books.google.ch/books?id=PuYUAAAAIAAJ&pg=PA3}}</ref>. Au {{s|XII}} le voyageur juif médiéval [[Benjamin de Tudèle]], inclut encore une synagogue Elkasaïte dans sa liste de synagogues juives qu'il a rencontré au nord de la [[Mésopotamie]] ou de la Syrie<ref name="Eisenman_II_p23">{{harvsp|Eisenman 2012 vol. II|p=23}}.</ref>. Pour [[Simon Claude Mimouni]], l'elkasaïsme a donné naissance au [[mandéisme]] en fin de parcours<ref name="Mimouni228"/>. == Les mandéens, baptistes d’Iran et d’Irak == {{Article détaillé|Mandéisme|Sabéisme}} [[Image:Yarden 034PAN2.JPG|vignette|320px|Le fleuve [[Jourdain]] où certains [[hadiths]] racontent que [[Jésus]] rencontra Yahya ibn Zakariya ([[Jean le Baptiste|Jean]] fils de [[Zacharie (père de Jean le Baptiste)|Zacharie]])<ref>« Yahya ben Zakariyya », dans ''[[Encyclopædia of Islam]]''.</ref>.]] Les [[mandéisme|mandéens]] d'[[Irak]] sont désignés sous le nom de « sabéens », « sabiens » ou « sabaya » (صابئة : « [[Mouvements baptistes antiques|baptistes]] »), par la population environnante. Ce nom souligne l’importance prise dans cette secte par les rites du [[baptême]]. C’est aussi de cette troisième appellation que les auteurs musulmans se servent de préférence, alors que les membres de ce groupe religieux se désignent eux-mêmes sous les noms de « nasaréens » ou « mandéens », et affirment qu'ils trouvent leur origine à [[Jérusalem]], d'où leurs lointains ancêtres se seraient enfuis. Selon leurs [[tradition]]s, leur communauté se serait formée autour de [[Jean le Baptiste]], qu'ils reconnaissent comme seul prophète ; ils considèrent en effet [[Jésus de Nazareth|Jésus]], puis [[Mahomet]], comme des usurpateurs. Ils pourraient être issus du mouvement de Jean et de ceux qui ne se sont pas ralliés à Jésus. Leur départ de [[Palestine (région)|Palestine]] pourrait résulter de la destruction de [[Jérusalem]] par les [[empire romain|Romains]] en [[135]], après la défaite de la [[Révolte de Bar Kokhba]]. Toutefois, si [[André Paul]] estime « qu'ils avaient des liens idéologiques avec les mouvements évoluant en marge du [[judaïsme]] de [[Palestine (région)|Palestine]], en [[Transjordanie (région)|Transjordanie]] exactement<ref name="2005_www.clio.fr" /> ». Cela ne « peut nous mener [que] jusqu'au {{s|II}} chrétien, mais guère plus haut<ref name="2005_www.clio.fr" />. » Il estime donc « très improbable » la [[tradition]] mandéenne qui fait remonter leur existence à Jean le Baptiste (mort vers [[35]]). Toutefois, nombre d'autres spécialistes ne sont pas aussi catégoriques. Cette religion a pour obligation de vivre auprès des fleuves pour pouvoir baptiser les fidèles. Ce serait en partie à cause de cette particularité qu'elle est restée confidentielle, et qu'elle ne subsiste que dans quelques régions d'[[Iran]] et d'[[Irak]]. La secte mandéenne a été révélée en 1652 par un missionnaire carme, qui décrivait ses membres sous le nom de « chrétiens de saint Jean »<ref name="EU_Mandéisme">[http://www.universalis.fr/encyclopedie/mandeisme/ « Mandéisme »], dans [[Encyclopædia Universalis]].</ref>. Ce terme est aussi utilisé préalablement dans un rapport daté de [[1555]] écrit par les moines portugais d'[[Ormuz]]. C'est une religion [[gnosticisme|gnostique]] et baptiste. Le terme « mandéen » a un rapport avec la [[gnose]] (''manda'', en [[araméen]]). Les mandéens sont nommés « ''mandaiuta'' » en [[mandéen]] (un dialecte de l'araméen), et en arabe « ''mandā'iyya'' » (مندائية). D’après l’étymologie, les « mandéens » (« ''mandaya'' ») seraient les hommes de la connaissance (« ''manda'' »), mais ils se désignent eux-mêmes d’un autre nom, celui de « ''nasoraia'' » (« nasoréens »)<ref name="EU_Mandéisme"/>. D'après [[André Paul]], « la secte gnostique des mandéens, dans ses Écritures rédigées dans un dialecte araméen oriental, se nommait indistinctement mandayya ou nasôrayya<ref>[[André Paul]], [http://www.universalis.fr/encyclopedie/nazareens-religion/#i_33852 « Nazaréens, religion »], dans ''[[Encyclopædia Universalis]]''.</ref>. » [[Image:Shat_Al-Arab-Basra.jpg|vignette|280px|Le [[Chatt-el-Arab]] où vivaient, jusqu'en [[2003]], l'essentiel des [[mandéens]] et où [[Mani (prophète)|Mani]] a fondé sa première communauté. C'est aussi là qu'au {{s|X}}, [[Ibn al-Nadim]] décrit des baptistes, sous le nom de « ''mughtasila'' », qui regardaient « al-Khasayh » (ou « al-Hasayh » dans certains manuscrits) comme leur fondateur.]] [[André Paul]] et [[Simon Claude Mimouni]] estiment que les [[mandéens]] sont membres du seul courant vraiment baptiste qui a persisté jusqu'à nos jours<ref name="2005_www.clio.fr" />. Tous deux mentionnent la possibilité que ce courant soit un héritier du mouvement [[elkasaïte]]<ref name="Mimouni228_229">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, {{p.}}228,229.</ref>{{,}}<ref name="2005_www.clio.fr" />. Ils ne semblent donc pas issus des [[Nazôréens (secte)|nazôréens]] qui, comme Paul ({{BFR|Ac|24|5}})<ref>Thomas Hale ''Commentaire Sur Le Nouveau Testament'', 1999, {{p.}}521. « Tertulle reprocha ensuite à Paul d'être un dirigeant de la secte des Nazaréens (verset 5). »</ref>, ont reconnu Jésus comme [[Messie]], mais justement de ceux qui ont refusé cette reconnaissance. Les [[Exégèse|spécialistes de l'analyse]] des premiers textes chrétiens – [[évangiles]] et [[Nouveau Testament]] – détectent d'ailleurs dans ces textes le fait que tous les partisans de Jean le Baptiste ne se sont pas ralliés à Jésus. [[François Blanchetière]] et [[André Paul]] font remarquer qu'[[Épiphane de Salamine]] parle de « nasaréens » distincts des « [[Nazôréens (secte)|nazôréens]] » qui « existaient avant Jésus et n'ont pas (re)connu Jésus »<ref name="A_Paul_EU_Nazaréens">[[André Paul]], [http://www.universalis.fr/encyclopedie/nazareens-religion/#i_33852 « Nazaréens, religion »], dans, [[Encyclopædia Universalis]].</ref>. Il est difficile de dire si la différence entre « nasôréens » (« ''nasôrayya'' ») et le nom que nous connaissons depuis le grec « ''nazoraios'' » (« nazôréens ») est significative. Jusqu'au déclenchement de la [[guerre d'Irak]] ([[2003]]), l’immense majorité des mandéens vivait en [[Irak]], particulièrement le long des cours inférieurs du [[Tigre (fleuve)|Tigre]] et de l’[[Euphrate]] et près du [[Chatt-el-Arab]], avec une minorité notable en [[Iran]] dans le [[Khuzestan]]. La plupart se sont depuis dispersés, en particulier en direction de l’[[Iran]], mais aussi de la [[Syrie]], de la [[Jordanie]] et de pays occidentaux. En [[2007]], il ne restait que {{formatnum:5000}} d'entre eux en Irak et ils sont menacés de disparition totale de ce pays<ref name="DEUTSCH">Nathaniel Deutsch, [https://www.nytimes.com/2007/10/06/opinion/06deutsch.html « Save the Gnostics »], dans ''New York Times'', 6 octobre 2007.</ref>. La plupart des {{formatnum:50000}} mandéens existant dans le monde sont extrêmement dispersés. == Bibliographie == === Texte === * « Livre de la révélation d'Elkasaï » (trad. Luigi Cirillo), dans ''Écrits apocryphes chrétiens'', Paris, Gallimard, coll. « La Pléiade », 1997, {{p.|843-872}}. * [[George Robert Stow Mead]], ''The Book of Elxai'', Kessinger Publishing, 2005 {{ISBN|978-1-4179-8873-0}}. === Études === * [[Marcel Simon (historien)|Marcel Simon]], « Le judéo-christianisme », dans M. Simon et A. Benoit, ''Le Judaïsme et le christianisme antique'', Paris, 1968, {{p.}}258-254. *{{de}} [[Wilhelm Brandt]], ''Elchasai, ein Religionsstifter und sein Werk : Beiträge zur jüdischen, christlichen und allgemeinen Religionsgeschichte in späthellenistischer Zeit mit Berücksichtigung der Sekten der syrischen Sampsäer und der arabischen Mughtasila mit Wort-, Personen- und Sachregistern'', Amsterdam, Philo Press, 1971 {{ISBN|90-6022-269-5}}. * [[Jean Daniélou]], ''[https://books.google.fr/books?id=ofsPAQAAIAAJ&q=L%27%C3%89glise+des+premiers+temps:+des+origines+%C3%A0+la+fin+du+IIIe+si%C3%A8cle&dq=L%27%C3%89glise+des+premiers+temps:+des+origines+%C3%A0+la+fin+du+IIIe+si%C3%A8cle&hl=fr&ei=Xlt7TsrPEsGe-wbN75lP&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CC0Q6AEwAA L'Église des premiers temps : des origines à la fin du {{s-|III|e}}]'', Paris, Seuil, 1985 {{ISBN|2020087464}}. *{{en}} [[Gerard P. Luttikhuizen]], ''The Revelation of Elchasai : Investigations into the Evidence for a Mesopotamian Jewish Apocalypse of the Second Century'', Mohr Siebeck, 1985 {{ISBN|3-16-144935-5}} [https://books.google.fr/books?id=EvmQrG5MMIgC&printsec=frontcover Aperçu Google Books]. * Luigi Cirillo, « L'Apocalypse d'Elchasaï : son rôle et son importance pour l'histoire du judaïsme », dans ''Apocrypha. Le champ des apocryphes'', t. I, 1990, {{p.|167-179}}. * [[Simon Claude Mimouni]], ''Le Judéo-christianisme ancien : Essais historiques'', Paris, Cerf, coll. « Patrimoines », 1998, 547 p. {{ISBN|2-204-05937-4}}. * [[François Blanchetière]], ''Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien'', Paris, Cerf, 2001 {{ISBN|978-2-204-06215-2}}. * Gilles Dorival, ''Le regard d'Origène sur les judéo-chrétiens'', dans [[Simon Claude Mimouni]] (dir.), ''Le Judéo-christianisme dans tous ses états – Actes du colloque de Jérusalem – 6-10 juillet 1998'', Paris, Cerf, 2001, {{p.}}257-288 {{ISBN|2-204-064459}}. * {{chapitre|prénom1=Simon Claude|nom1=Mimouni|lien auteur1=Simon Claude Mimouni|titre chapitre=Les elkasaïtes|sous-titre chapitre=État des questions et des recherches|titre ouvrage=The Image of the Judaeo-Christians in Ancient Jewish and Christian Literature|auteurs ouvrage=Peter J. Tomson et Doris Lambers-Petry (dir.)|lieu= Tübingen |éditeur=Mohr Siebeck|année=2003|page début chapitre=209 |passage=225-228 |pages totales=209-229|isbn=9783161480942}}, [https://books.google.fr/books?id=9bbWbMGekWoC&lpg=PP1&dq=%22The%20image%20of%20the%20Judaeo-Christians%20in%20ancient%20Jewish%20and%20Christian%20literature%22&hl=fr&pg=PA209#v=onepage&q=%22The%20image%20of%20the%20Judaeo-Christians%20in%20ancient%20Jewish%20and%20Christian%20literature%22&f=false extraits] * [[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, 261 p. {{ISBN|2-226-15441-8}}. === Documents anciens === * Attribué traditionnellement à [[Hippolyte de Rome]], ''Réfutation de toutes les hérésies'' ou ''Elenchos'' (trad. A. Siouville), 1928. * [[Eusèbe de Césarée]], ''Histoire ecclésiastique'' (trad. G. Bardy), Paris, Cerf, coll. « Sources chrétiennes », 1955. * [[Théodoret de Cyr]], ''Histoire ecclésiastique''. {{Ve siècle}}. * ''The Cologne Mani Codex "Concerning the Origin of his Body"'', Missoula, 1979. * A. F. J. Klijn, G. J. Reinink, ''Patristic Evidence for Jewish-Christian Sects'', Leyde, 1973. Traduction des textes hérésiographiques sur Elkasaï. == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Elkasaï]] * [[Ébionisme]] * [[Christianisme]] * [[Minim]] * [[Esséniens]] * [[Sabéisme]] * [[Gnosticisme]] * [[Manichéisme (religion)|Manichéisme]] * [[Mani (prophète)]] * [[Vita Mani]] * [[Christologies pré-chalcédoniennes]] * [[judéo-christianisme]] * [[Cérinthe (hérétique)]] === Liens externes === * {{en}} [[Pseudo-Hippolyte]], [http://www.newadvent.org/fathers/050109.htm ''Refutation of All Heresies'' (Book IX)], (les § 8 à 12 traitent des Elchasaïtes ; * {{article |langue=en |url texte=http://www.jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=124&letter=E&search=ELCESAITES |titre=Elcesaites |périodique=[[Jewish Encyclopedia]] |éditeur={{Lien|langue=en|fr=Funk & Wagnalls}} |lieu=[[West Conshohocken (Pennsylvanie)|West Conshohocken]], [[Pennsylvanie]] |année=2002-2011 |consulté le=3 mai 2013}} {{commentaire biblio|{{citation|JewishEncyclopedia.com : the unedited full-text of the 1906 Jewish Encyclopedia.}}}} == Notes et références == === Notes === {{références|colonnes = 2|groupe = N}} === Sources primaires === {{références|colonnes = 2|groupe = P}} === Sources secondaires === {{Références|colonnes=2 | références= <ref name="2005_www.clio.fr">{{ lien web | auteur=[[André Paul]] | url=http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/les_mouvements_baptistes.asp | titre=''Les mouvements baptistes'' | date=2005 | site=www.clio.fr}}.</ref> }} {{Palette|Courants du judaïsme}} {{Portail|judaïsme|christianisme}} {{DEFAULTSORT:Elkasaistes}} [[Catégorie:Mystique juive]] [[Catégorie:Paléochristianisme]] [[Catégorie:Thèmes judéo-chrétiens]] [[Catégorie:Histoire du christianisme]] [[Catégorie:Hérésie dans le christianisme ancien]] Modèles utilisés par cette page : Modèle:' (voir la source) (semi-protection étendue)Modèle:, (voir la source) (protégé)Modèle:Abréviation discrète (voir la source) (protégé)Modèle:Article (voir la source) (protégé)Modèle:Article détaillé (voir la source) (protégé)Modèle:BFR (modifier) Modèle:Catégorisation badges (voir la source) (protégé)Modèle:Cf. 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