Compagnie de Guinée
Créé en 1685 par Louis XIV[1], la Compagnie de Guinée est l'une des plus importantes sociétés de la traite négrière et du commerce triangulaire entre Nantes et l'île de Saint-Domingue et fusionnera en 1748 avec la société Grou et Michel des négociants nantais.
Sa création en 1685 et sa réforme en 1701 traduisent l'impatience de Louis XIV devant les résistances des colons de Saint-Domingue, pour la plupart des flibustiers ou des petits planteurs de tabac, à se lancer dans le commerce d'esclaves et la culture du sucre.
Louis XIV réduit en 1685 la concession territoriale de la Compagnie du Sénégal fondée en 1674, pour établir la Compagnie de Guinée, dont il choisit les membres. Elle est chargée de faire pendant vingt ans, "le commerce des nègres, de la poudre d’or et de toutes les autres marchandises" sur les côtes d’Afrique, de la rivière Sierra-Leone jusqu’au Cap de Bonne-Espérance.
En échange de l’exemption de la moitié des droits d’entrée sur les marchandises importées de sa concession et "des îles d’Amérique", la compagnie doit transporter au moins "mille nègres chaque année aux îles françaises de l’Amérique" et ramener des côtes africaines "1000 marcs de poudre d’or les deux premières années et 1200 marcs les années suivantes". Elle reçoit 13 livres "par tête de nègre apporté aux îles et 20 livres par marc de poudre d’or".
En 1701, la compagnie n’a pas satisfait aux conditions imposées par l’édit de 1685, selon Louis XIV, qui renouvelle ses membres, parmi lesquels on retrouve le banquier Antoine Crozat et l’amiral Du Casse, gouverneur de Saint-Domingue, et lui impose de passer à la vitesse supérieure. Elle doit amener désormais "3000 nègres pour chaque an aux îles françaises de l’Amérique".
Devenue la compagnie de l’Assiento jusqu’en 1713, elle disparaît en 1720 au profit de la deuxième compagnie des Indes puis réapparait en 1748 pour fusionner la société Grou et Michel de deux familles de négociants nantais.