Législatives : l'extrême confusion du programme économique du RN

Le Rassemblement National (RN) a dévoilé les grandes lignes de son programme économique fondé sur les baisses d'impôts et la préférence nationale. Sur les finances publiques, le pouvoir d'achat ou encore les retraites, le parti nationaliste peine toujours à convaincre de sa crédibilité.
Grégoire Normand
Le président du Rassemblement national Jordan Bardella.
Le président du Rassemblement national Jordan Bardella. (Crédits : Reuters)

La bataille des législatives est loin d'avoir levé tout le voile sur les mesures économiques des trois grands blocs (RN, Renaissance, Nouveau Front Populaire). En déclarant la dissolution de l'Assemblée nationale, le chef de l'Etat annonçait « une grande clarification », après les élections européennes. Mais après trois semaines de campagne au pas de charge, les électeurs sont toujours plongés dans un épais brouillard. Pour tenter de rassurer les milieux économiques et financiers, Jordan Bardella (RN) a présenté les grands axes de son programme lundi 25 juin. Après Renaissance et le Nouveau Front populaire (NFP), le parti nationaliste espère gagner la confiance des marchés avant sa possible arrivée à Matignon au lendemain du second tour des élections législatives.

En tête aux dernières élections européennes, le Rassemblement national a revu une grande partie de son programme économique sur l'Europe ou la zone euro. Défendant une sortie des traités européens en 2017, le parti de Marine Le Pen n'évoque plus du tout cette hypothèse dans ses prises de parole. Mais derrière ces discours, le flou autour du parti d'extrême droite est très loin de se dissiper. « Le programme du Rassemblement national est plus ou moins clair. Il oblige à faire plein d'hypothèses », confie le chef économiste d'une grande banque française, régulièrement interrogé par des clients étrangers. « Le programme économique pose plein de questions et de problèmes. Il y a la volonté d'augmenter le niveau de vie de la population française par différents soutiens. Le problème est que les mesures annoncées sont imprécises et on ne sait pas si elles seront mises en place. C'est difficile de s'y retrouver », explique Mathieu Plane économiste à l'OFCE.

L'audit des finances publiques : « un tour de passe passe »

Promettant un audit des finances publiques à son arrivée à Matignon, Jordan Bardella a estimé que compte tenu de la situation budgétaire de la France, il voulait se garder des marges de manoeuvre lors des auditions des candidats aux législatives devant le patronat français la semaine dernière. Mais cette stratégie peine à convaincre. Pour Mathieu Plane, cet audit financier « est un tour de passe passe car la situation budgétaire et financière est connue. On a déjà beaucoup d'éléments budgétaires. Dire maintenant que l'on ne peut pas faire certaines mesures en raison des questions budgétaires pose question ». Sur le chiffrage, l'institut Montaigne a évalué le programme du RN à 100 milliards d'euros mais en plein marasme des finances publiques, « le parti nationaliste a élagué beaucoup de mesures de son programme par rapport à 2022 », complète Mathieu Plane.

« Le RN sent le poids budgétaire de son programme croître sur ses épaules à mesure que le pouvoir se rapproche : en 2022 ils pouvaient proposer n'importe quoi, ils avaient peu de chances d'être élus. Aujourd'hui ils comprennent que leur programme est intenable budgétairement. D'où les multiples renoncements », explique à La Tribune Simon-Pierre Sengayrac, co-directeur de l'Observatoire de l'économie à la fondation Jean Jaurès. En procédure de déficit excessif, la France va devoir présenter une trajectoire budgétaire renouvelée pour respecter les nouvelles règles budgétaires de l'Union européenne. « L'enjeu de la France, est de retrouver une trajectoire d'équilibre. Ceci est contradictoire avec le programme du RN qui promet des recettes en moins et des dépenses en plus. Ils préparent l'opinion à un PLF 2025 explosif », avance l'économiste de la fondation.

Lire aussiDéficit excessif de la France : le coup de massue asséné par Bruxelles au gouvernement

Pouvoir d'achat : la difficile promesse de la baisse de TVA

Pilier du programme du RN, la baisse de la TVA sur les produits énergétiques est une mesure que le parti de Marine Le Pen veut rapidement mettre en place dans le cadre d'un budget rectificatif dès cet été. L'objectif est de faire passer le taux de cette taxe sur la consommation de 19,6% à 5,5% sur le fioul, le gaz, l'essence ou encore le gazole. Mais cette mesure pose déjà de nombreuses questions. D'abord, rien ne dit que cette baisse profite d'abord aux consommateurs. La diminution de la TVA dans la restauration décidée sous le mandat de Nicolas Sarkozy ne s'était pas forcément répercutée sur la facture des clients. « La baisse de la fiscalité sur l'énergie est une mauvaise idée », juge Mathieu Plane. « Cette mesure n'est pas du tout ciblée ». Cette baisse « bénéfice aussi bien à la classe moyenne et aux gros véhicules des personnes plus aisées. Or, ces personnes n'ont aucun problème de pouvoir d'achat », déclare l'économiste.

Sur le plan juridique, une baisse de la TVA sur le gazole ou l'essence n'est pas permise par le droit européen. Cette mesure « exigerait de renégocier la directive au Conseil et au Parlement européens, où le groupe parlementaire Identité et démocratie (ID), auquel est affilié le RN, ne dispose que de 58 sièges sur 720 à l'issue des élections européennes de juin 2024 », souligne une récente étude de la fondation Jean Jaurès.

Enfin, cette mesure pose aussi des questions sur le plan écologique. Face au péril climatique, la France s'est engagée à appuyer sur le frein des émissions carbone de 55% d'ici 2030 pour respecter l'accord de Paris de 2015. Or, cette promesse de baisse de la fiscalité sur les carburants risque de faire grimper la pollution des transports. « Je ne vois pas comment on peut soutenir cette mesure avec les objectifs climatiques de la France », s'interroge l'économiste de l'OFCE.

Lire aussiLégislatives : le RN peut-il vraiment baisser la TVA à 5,5% sur les prix des carburants et des énergies ?

Retraites : le RN entretient le trouble

Sur le volet retraites, le Rassemblement national navigue en eaux troubles. Le programme de Jordan Bardella promet d'abroger la réforme impopulaire d'Emmanuel Macron. Mais pour le reste rien n'est très clair. Pas de position tranchée sur l'âge légal de départ à la retraite ou de nombre d'années de cotisation pour toucher de retraites à taux plein. Sur le front budgétaire, « la réforme de Macron dégage 17 milliards d'économies d'ici 2030 donc il faut trouver des compensations quoi qu'on en pense », souligne Mathieu Plane.

Dans son programme, le RN propose juste « de mettre en place un système de retraites progressif, qui incite les jeunes à entrer de manière précoce sur le marché du travail et prend en compte la pénibilité réelle des emplois faiblement qualifiés». Lors de quelques interventions médiatiques, Jordan Bardella a ouvert la porte à la possibilité de départ en retraite à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler avant 20 ans et ayant cotisé 40 ans, une mesure qui serait mise en œuvre « à compter de l'automne ». Pour les autres salariés, le parti d'extrême droite semble maintenir sa promesse « d'un âge légal de 62 ans et un nombre d'annuités allant jusqu'à 42 années de cotisation ».

« Préférence nationale » : les entreprises dans le grand brouillard

Totem de la ligne politique du Rassemblement national depuis des décennies, l'application du principe « préférence nationale » risque de faire des vagues dans les entreprises. Confrontés à un manque criant de bras, de nombreux secteurs (hôtellerie, restauration, bâtiment, agriculture, services) font appel à de la main d'oeuvre étrangère pour répondre à leurs besoins. Sur ce point sensible, la position de Jordan Bardella est très loin de rassurer les milieux patronaux. Devant le Medef, la CPME et le Meti, Eric Ciotti a expliqué que « dans la restauration ou l'hôtellerie, la réponse doit être nationale». « Vous vivez dans un vieux monde », a-t-il asséné devant un parterre de dirigeants interloqués. La préférence nationale « pose question dans les métiers en tension. Par exemple dans les services à la personne, la part des travailleurs non natifs est importante. Quel est l'intérêt économique d'une telle mesure ? », s'interroge Mathieu Plane.  Dans le secteur public, l'exclusion des binationaux à certaines fonctions ou responsabilités comme l'a annoncé Jordan Bardella pourrait laisser sur le carreau des personnes très qualifiées. « Cette mesure crée une discrimination à l'embauche », pointe le directeur adjoint des prévisions à l'OFCE..

Etrangement absente du programme présentée par Jordan Bardella, la notion de «préférence nationale » risque également de faire des remous dans les services publics. « La préférence nationale est une rupture du principe d'égalité », a expliqué à La Tribune Arnaud Bontemps, porte-parole du collectif Nos services publics. Promettant de réserver certains droits aux Français, le RN continue de vouloir mener une politique économique et sociale basée sur des critères identitaires. « Le recul des droits sociaux risque de faire plonger un grand nombre de personnes dans la pauvreté », alerte le fonctionnaire. Une perspective qui ne semble pas effrayer le parti réactionnaire aux portes du pouvoir.

Lire aussiLégislatives : le RN à Matignon, un risque « majeur » de recul des services publics

Grégoire Normand
Commentaires 36
à écrit le 27/06/2024 à 18:23
Signaler
Rappelez vous a quoi a mené le programme "économique" de Macron et de Bruno , rien ne peut être pire ! Le bien tire ses dernières cartouches !

à écrit le 27/06/2024 à 18:01
Signaler
Moi je suis extrêmement confus sur les 3100 milliards d'euros de dette de l'Etat.

à écrit le 27/06/2024 à 16:25
Signaler
aucune confusion, il faut juste savoir lire le russe. Le nouveau chef des armees sera poutine en fait.

le 27/06/2024 à 18:24
Signaler
On peut rever ,mais je n' y crois pas

à écrit le 27/06/2024 à 14:27
Signaler
Pourriez vous nous rappeler la cohérence de la politique budgétaire de Macron et nous expliquer comment ca se fait qu'au lieu d'avoir des déficits réduits et une dette inférieur on a exploser la dette depuis 2017... Désolé mais si le RN ne fera pas ...

à écrit le 27/06/2024 à 10:31
Signaler
Le Front National n’a ni programme économique ni programme social sérieux. Il surfe sur les aigreurs et rancœurs des haineux et rancuniers, des prolos, des ratés, des paumés, des misérables en leur désignant comme boucs émissaires les étrangers. Jama...

à écrit le 27/06/2024 à 9:57
Signaler
Si les politiques avaient une influence sur l’économie depuis le temps ce se saurait.Ils n’ont pas la main de toute façon ce donc pas le sujet.Le sujet c’est la sécurité et l’immigration non choisie.Le reste cela se gère.

le 27/06/2024 à 13:37
Signaler
parfois ! ( la cause de la crise du système de santé est bien la décision de privatiser le service public à suivre. ) mais les sujets du moment sont bien insécurité et pouvoir d achat

le 27/06/2024 à 14:22
Signaler
vous vous exprimez sur un eventuel desordre financier a venir mais il serait bien plus judicieux de juge celui en cours et de remettre en cause les auteurs du fiasco la ce n'est pas le peuple qui est responsable mais si vous etes consentant pou...

à écrit le 27/06/2024 à 9:51
Signaler
C'est pas clair ! Et la préférence nationale au pays des droits de l'homme çà fait tache !

le 27/06/2024 à 14:17
Signaler
On a l’habitude, entre la gerontocratie mode Macron, les régions mode Hollande, les ronds-points mode Sarkozy, qu’est-ce que vous voulez qu’on vous disent? Et puis, LFI, c’est quand même les adeptes des droits de l’homme, sauf pour certains en nouve...

à écrit le 27/06/2024 à 9:35
Signaler
Bien sûr le programme économique du RN n'est pas viable mais le bilan de Macron est une réelle catastrophique et la gauche a gouverné pdt 20 ans, le RN n'est pas une cause mais une conséquence. Les français veulent renverser la table pour se venger d...

à écrit le 27/06/2024 à 9:13
Signaler
Extrême confusion, c'est pas grave : ça passe même très bien la rampe auprès d'une population à qui on a appris à lire assidument Alternatives Economiques à l'école.

à écrit le 27/06/2024 à 8:54
Signaler
Ces législatives se résument à un triel : extrême-gauche trotskiste , extrême-droite (même si la patronne elle-même ne l'est pas forcément) et extrême-centre. La première est extrêmement dangereuse car le trotskisme est tout sauf démocratique. La se...

à écrit le 27/06/2024 à 8:53
Signaler
A la question économique, ils sont tous a se dire qu'il est inutile de faire des plans sur la comête, puisque la coalition bruxelloise est là pour distribuer le programme !

à écrit le 27/06/2024 à 8:34
Signaler
Ce qui est alarmant, est que ni le RN, ni le Front Populaire, qui prétendent représenter, plus ou moins sincèrement les classes populaires, ne proposent la suppression de la journée de travail gratuit du lundi de Pentecôte, imposée aux seuls salariés...

le 27/06/2024 à 9:10
Signaler
Ben dis donc il ne t'en faut pas beaucoup pour t'alarmer alors que 3000 milliards de dettes c'est alarmant, nos riches qui ne payent aucun impôt c'est alarmant, les accidents du travail qui ne font qu’augmenter c'est alarmant, l'évasion fiscale c'est...

à écrit le 27/06/2024 à 8:34
Signaler
Pourquoi avoir un doute sur le programme du RN ou d'ailleurs du NFP ou même d'Ensemble en politique et plus particulièrement en période de campagne les idées plus saugrenues les unes qur les autres sont foisons. La politique n'est pas une science loi...

à écrit le 27/06/2024 à 5:32
Signaler
Sarkozy, c’est la création de rond-point pour Bouygues. Hollande avait sa passion pour les fonctionnaires territoriaux. Macron a été élu par des personnes âgés et a gouverné pour des retraités, plus quelques startuper, monde dont il se sent proche. E...

à écrit le 27/06/2024 à 0:14
Signaler
C'est cocasse d'entendre ce genre de critique alors qu'on a presque dix ans de "en même temps" économique au compteur. On arrête le nucléaire, on le redémarre ... Et tant d'autres. Les girouettes macronistes n'ont aucune crédibilité et aucune leçon à...

à écrit le 26/06/2024 à 21:54
Signaler
C'est certain qu'avec le macronisme, c'est beaucoup plus clair ! Pour le marché macroniste, c'est pile je gagne, face tu perds...

le 26/06/2024 à 22:38
Signaler
Macron c est pas terrible surtout son 2 eme mandat a coup de 49.3 mais au moins il ´ est pas vérolé par les russes comme le Rn: Melle volokova et Peskova filles de responsables politique s proche de Poutine .. que font elles au sein du rassembleme...

le 26/06/2024 à 22:38
Signaler
Macron c est pas terrible surtout son 2 eme mandat a coup de 49.3 mais au moins il ´ est pas vérolé par les russes comme le Rn: Melle volokova et Peskova filles de responsables politique s proche de Poutine .. que font elles au sein du rassembleme...

le 27/06/2024 à 8:02
Signaler
@Amateurisme Bardella vous dérange? Alors que pensez-vous des conditions qui ont amené Mr Attal au poste de premier ministre? Qui peut croire qu’un premier de la classe de 34 ans fait réellement le travail? La réalité est simple, il y a une forme d...

à écrit le 26/06/2024 à 20:54
Signaler
Franchement, vous êtes lourds. Les 3100 milliards de dette de la France, c'est le RN ou ceux que vous avez encensés depuis 50 ans ? Allez hop, on supprime les 380 millions d'euros d'aide à la presse. Soit vous êtes bons, soit vous allez devoir le dev...

à écrit le 26/06/2024 à 20:24
Signaler
Bonjour, certe le programme économique du RN n'est pas claire... Mais leurs objectifs est de favoriser la souveraineté... Et aussi de mettre les français au travail... Un peux moins de travailleurs détachés (500 000 ) et un peux moins de travailleu...

le 26/06/2024 à 20:43
Signaler
Laissez Macron là où il est. Loin. Favoriser la souveraineté dites vous ? 15 milliards pour réduire le prix de l’essence, un chèque aux saoudiens. Supprimer la Zan, ou comment détruire nos surfaces agricoles pour construire du lotissement et de la gr...

le 26/06/2024 à 21:17
Signaler
"Et aussi de mettre les français au travail..." aux 39h (pour produire plus) ? Un chômeur dont la qualification intéresse aucun employeur, il fera caissier dans une GS (interdisons les caisses automatique sans personnel ! On va avoir quantité de cais...

à écrit le 26/06/2024 à 19:58
Signaler
L' HÉRITAGE est déjà suffisamment LOURD ... Ils ne peuvent pas faire pire sauf à ce qu' " ON " leur mette de gros bâtons dans les roues et d' ailleurs leurs partisans ne votent pas pour leur programme économique, tout comme ceux de L.F.I. d' ailleu...

à écrit le 26/06/2024 à 19:09
Signaler
non seulement ca n'a aucune importance vu que les gens ne votent pas sur un programme, ils votent parce qu'ils n'en peuvent plus des multiOQTF multirecidivistes a ne pas stigmatiser non expulsables qui ont tous les droits et aucun devoir, grace a la ...

à écrit le 26/06/2024 à 18:48
Signaler
Je suis obligé de les défendre mais à la télé les inquisiteurs médiatiques exigent d'eux qu'ils obéissent à toutes les règles de l'UE, dans ces conditions toute politique économique autre que néolibérale est "d'extrême confusion" ce qui ne laisse auc...

le 27/06/2024 à 10:09
Signaler
@ dossier 51 - Dans le Monde tel qu'il est vous proposez quoi qui pourrait être accepté par tous les autres hors UE.? L'UE edicte ses propres règles pour se protéger. Il faut évidemment qu'elles soient plus strictes et contraignantes si l'intention...

le 27/06/2024 à 10:24
Signaler
" Dans le Monde tel qu'il est vous proposez quoi qui pourrait être accepté par tous les autres hors UE.? " Déjà, commençons par là, pour toi la référence c'est l'UE, pour moi la référence c'est la France sachant que le peuple français a refusé cette ...

à écrit le 26/06/2024 à 18:07
Signaler
C'est pas pour le programme économique que les gens votent R.N.

le 26/06/2024 à 20:26
Signaler
Exactes, s'est surtout pour l'insécurité, et la réduction de l'immigration.... Certe, se ne sera pas simple, mais nous pouvons passé une immigration de peuplement a une immigration choisie...

le 27/06/2024 à 13:15
Signaler
Sans doute mais ce sont eux qui en paieront les conséquences !

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.