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Voir le livre coups de cœur des libraires de Grenoble : Le cycle des Contrées de Jacques Abeille
Je ne peux expliquer mon amour pour ce petit roman (et pour Brigitte Smadja également), tellement percutant, tellement juste, tellement tout.
Saïd est un petit garçon qui grandit en banlieue parisienne, il aime aller en cours de français, recopier les définitions des mots qu'il aime bien dans
le dictionnaire. Il aime Nadine sa maîtresse du CM2, Monsieur Théophile son professeur d'histoire géo, son copain Antoine qui l'invite parfois en Week-end à St Lô, sa grande sœur Samira qui a des beaux cheveux et son petit frère Mounir, qui es sourd et qui joue tranquillement.
Comme il a de la chance Mounir de ne rien entendre, d'être dans son monde, de ne pas entendre les parents qui se disputent, de ne pas se rendre compte que leur grand frère Abdelkrim file un mauvais coton.
Abdelkrim et Tarek le cousin, sont les deux terreurs du collège, ils rackettent, ils dealent, il font des trafiques en tout genre. Ils jouent aux voyous. Il font les loubards pour rigoler.
Saïd lui, regarde ça de loin. Il se sent même coupable d'avoir honte, d'avoir honte d'habiter dans un HLM où la télé tourne toute la journée, où on ne part pas en vacances, où les gens se disputent. Comme il aimerait être ailleurs Saïd.
Du haut de son petit âge, il questionne avec beaucoup de sincérité, de simplicité, de justesse, la notion de déterminisme social, d'origine et d'identité tout simplement..
C'est un grand classique, un essentiel pour moi !
A travers ses yeux d'enfants, Yevgeny nous raconte le quotidien d'un p'tit garçon qui grandit en Russie à l'époque soviétique. Il nous partage ses rêves, ses incompréhensions et se confronte à une vie "à la dure" : des perspectives d'avenir bouchées, la pauvreté, la peur constante de sa famille
juive, les espions du KGB etc... Malgré tout ça, son innocence et ses questionnements nous font sourire car Yevgeny reste avant tout un enfant..!
Et malgré la grisaille de ce pays, sa famille elle, est haute en couleurs, drôle, parfois loufoque !
Le seul moyen de s'en sortir pour lui, comme le dit sa maman, c'est d'avoir un don, un talent, devenir un virtuose ! Etre un grand sportif ou un grand musicien ?
Ce qu'il aime lui, c'est le dessin, écrire, griffonner son carnet, mais toujours sous la table du salon.
A un scénario western assez classique, Marion Mousse apporte une palette graphique sublimant les paysages grandioses des steppes montagneuses de l’ouest américain, une ambiance propre à la poésie de la violence de l’époque et des âmes qui la peuplent.
Surprenant, étourdissant, Pastorius
Grant c’est les Dalton en mode fauvisme, les légendes originelles en cubes et rondeurs.
L’art pictural au service de l’histoire.
C’est l’histoire d’un canard et d’une souris qui reviennent dans la ville de leur jeunesse...où rôdent un tueur en série flippant.
Un album au magnétisme dingue, une ambiance qui éveille les sens, un sens de la situation et du dialogue exaltant, un récit aussi touchant que troublant,
enivrant de par sa singularité et ses confidences.
En toute subjectivité : la meilleure BD de ce début d’année !
La talentueuse Jessie Burton nous (re)raconte le mythe de Méduse, cette femme injustement changée en « Monstre » par la puissante Athéna, à la tête recouverte de serpents de toutes les couleurs. Abusée des dieux avec comme seule excuse sa grande beauté, c’est le symbole intemporel de la
violence faite aux femmes et encore et toujours de l’instrumentalisation de leur corps.
Une histoire d’amour tragique entre piège fatal et libération de soi.
C’est un mythe fascinant et moderne, d’une grande richesse, qui traverse les époques.
Comme le dit si bien l’autrice « un mythe trouve toujours le moyen de ne pas se faire oublier. Il prend une nouvelle forme et renait de ses cendre dans toute sa gloire. »
Ingrédients pour un coup de cœur garanti :
- une petite souris sorcière et son araignée de compagnie Minouche qui fait "Miaou"
- l'ogre Jean-Luc à l'haleine de sac-poubelle plein
- des sorts ratés qui font pousser la moustache et provoque des pluies d'haricots verts…
- beaucoup de débrouillardises,
d'idées saugrenues, de répliques hilarantes et de détails croustillants !
Un album à chapitres, à se faire lire ou à lire seul (pour les plus grands).
Qu'est-ce qu'il est drôle !
Le Loup en a vraiment marre de sa sale réputation de grand méchant loup...
De ses longues moustaches et jusqu'au bout des griffes, il dissèque ses failles et met en lumière ses petites qualités qui vous feront surement changer d'avis sur lui.
Des petites scènes et illustrations très amusantes
et un concept super original ! C'est un grand coup de cœur !
"Derrière chaque porte, un monde inconnu."
Des héros dans l'infinie mixité de Los Angeles, années 40, des histoires d'hommes et de femmes qui traînent leurs guêtres dans les pas du hasard, la mort du haut d'un immeuble, un cadavre dans un appartement, des maisons de disques prises dans les
flammes.
Dans ces nouvelles, il y a de la musique à tous les coins de page, comme un symbole, l'union des anges et des maudits, des gens biens et des gens mauvais, des vainqueurs et des losers.
La cité des anges vêtue de ses feux ordinaires, whisky et soda, ses boulots à quelques dollars la journée, entre l'errance et le regard toujours vierge face à cette immensité.
On se salue dans un bar, on se retrouve dans un club, on se croise sur les bancs des parcs.
Un peu de John Fante et beaucoup d'amour pour une ville peuplée d'ombre, de mystères et d'histoires.
Ry Cooder offre une musique légendaire, un jazz cool, hot et frelaté, un blues grenu et mangé par la solitude, une mélodie lancinante au gré des boulevards, des quartiers et des verres dans le dernier night-club ouvert.
De la poésie cosmopolite, du sens commun dans les veines, un flou de mélanco, des bribes de nostalgie, et toujours on vit des Grands Soirs.
Munissez-vous d'une seringue hypodermique de 270 pages, remplissez-là
d'une dose de légèreté,
d'inspirations contre le tragique du vieillir seul, d'un poquito de piment dans la poche à perfusion
de vapeurs de gaz d'échappement
de quelques grammes de sédatif
ajoutez quelques kilomètres
dans la pampa péruvienne,
des notes de whisky Old Parr, des films qu'il faut avoir vu dans sa vie avant de mourir,
de l'humour, noir de préférence
Et on obtient cette drôle d'histoire de sept mercenaires et une aide-soignante. Une tragicomédie humaine et joyeuse, une cumbia d'entre et avec les morts.
Lima. Pérou. Des vieux. Une aide-soignante. On ne badine pas avec l'amour mais avec la mort, on peut.
Tout est Jazz, c'est la fougue d'une jeunesse comme une poudrière, attendant l'explosion, vivant des lendemains sans hiers.
D'une langue exubérante, possédée, où les émotions débordent de partout, où les excès de sang transportent les corps dans des danses sans fin, Lili Grün explore l'âme
jeune et tourmentée d'une femme dans le Berlin des années 30. D'extase en profonde mélancolie, de fièvre en désespoir. De rêves en déceptions.
Tout est Jazz est un cabaret hurlant sa joie de se produire devant le public, chantant l'engagement total dans l'art, corps et âme, les yeux pleins de feux de la rampe. Une balade enthousiaste et impertinente.
Jouir de tout, jouer toujours, aimer aussi, aimer comme toutes les premières fois.
Elli devient alors le reflet d'une époque, une entre-guerre comme un souffle dont il faut à tout prix s'oxygéner, quelles qu'en soient les amertumes ou les délices.
Schwartzmann au scénar & Vallée au dessin, signent un album des plus réjouissants, irrévérencieux et sulfureux !
Polar où la brutalité et le comique jouent leur mélodie en orgue majeur tendu. Du noir pop-corn dans les neiges jurassiennes.
Sous la soutane, un flingue ; derrière la croix,
des kilos de shit ; au-delà des prêches, la vulgarité du voyou.
Jubilatoire !
Il y une saison pour l’exil, remonter du sud vers le nord, ces pays que l’on quitte dans l’espoir d’un monde meilleur, même si la réalité se fait souvent un malin plaisir à contrarier les plans.
Il y a une saison pour le métissage, mélanger les langues, les couleurs de peau, les
cultures. Métisser le présent pour ouvrir l’avenir.
Il y a une saison du partage, des émotions ensemble, des rites ensemble, des opportunités ensemble.
Il y a une saison des mères, une saison des filles, une saison des deuils et des naissance, des retrouvailles et des départs.
Et puis, il y a la saison des ouragans, qui tombent sur Galveston comme des semonces archaïques, qui balaient sur leur passage les maisons autant que les volontés, qui incitent à quitter ces lieux que l’on aimait tant.
Les dernières Karankawas, roman choral touchant, des mots et des gestes, autant de voix qui portent en elles des histoires d’ailleurs ou d’ici, d’hier ou de demain, d’accueil et de partage. Une symphonie métissée qui montre une société américaine dans sa totalité complexe.
Pony est très certainement ce genre de livre qui vous marque à jamais, par la beauté des paysages décrits et de cette histoire extraordinaire dans l'impitoyable Ohio de la fin des années 1860.
Silas Bird part à la recherche de son père enlevé par des malfrats, trafiquants de faux billets.
A dos de son cheval Pony, venu naturellement à lui, ils parcourront ensemble l'Amérique.
Entre l'animal et le jeune homme c'est comme une connexion divine, un cadeau tombé du ciel.
Une aventure palpitante, une amitié hors du commun et cette soif de justice, tout est réuni dans ce bon roman !
Far West. XIXème siècle.
Cinq filles et un garçon aveugle adoptés par un mystérieux français venu tenter sa chance en Amérique. Destin extraordinaire de cette famille pas comme les autres, des enfants qui savent lire, écrire, pratiquer les arts sans n'être jamais allés à l'école, mais
ils savent aussi se battre et manier les armes pour se protéger et vivre dans ce monde impitoyable qu'est le leur..
Le passé qui revient au galop, la peur aux trousses, une délicieuse vengeance mais aussi un amour lumineux et profond qui leur permettront de traverser toutes les épreuves... Une pépite !
Simon n'est pas bon à l'école, lui ce qu'il veut, c'est faire fortune, trouver un plan pour se carapater de son trou où il n'y a rien à faire. Ses parents eux, ne sont pas spécialement attachés à lui, s'il part cela fera une bouche de moins à nourrir !
Le court des dindes a chuté, Il en achète
mille, traverse l'ouest américain et part les livrer à l'autre bout du pays. Mais au fil du voyage, rien ne se passe comme prévu !
Portrait fidèle de L'Amérique du XIXème siècle, qui se dessine au fil de son périple et de ses nombreuses rencontres qui changeront sa vie !
Jingo est un petit garçon extrêmement touchant et courageux, abandonné à la naissance dans un horrible orphelinat corrompu de Boston (qui vendent les enfants comme main-d’œuvre à un ramoneur chercheur de trésor !), il attend avec impatience le retour de son père.
Un jour, un riche homme
très mystérieux se présente et réclame Jingo. Ce dernier y croit dur comme fer car il en a rêvé toute sa petite vie...
Vous ne serez sincèrement jamais au bout de vos surprises dans cette folle aventure au fin fond de l'Amerique du XIXème siècle, où les bandits règnent en maîtres ! Jingo réussira-t-il à recoller les morceaux de son histoire ?
Intime et universel, violent et sublime, ce récit de Selva Almada braque les projecteurs sur un phénomène terriblement mis dans les marges en Argentine : le féminicide.
Croisant l’histoire personnelle et l’histoire d’une société, Les jeunes mortes est aussi incisif que sensible, douloureux
et nécessaire.
C’est hantée par le spectre des femmes assassinées qu’Almada nous offre cette bouleversante lumière.
Russie. 1941. La traque aux espions, aux ennemis de la nation, à ceux de la vieille garde.
Roman comminatoire, sous forme d’interrogatoires, décrit avec effroi, humour noir et intelligence, ce qu’un système dictatorial met en place pour de sa grandeur et sa survie.
La guerre comme exutoire
à toutes les tendances égocentriques , de pouvoir, de domination.
Garde-à-vue du garde-à-vous, Kremulator brûle d’un feu narquois et caustique.
Kevlar d'argot, morale d'acier, poings ferrés dans les poches, direction la dézingue des fachos de tout crin, les extrémistes du bout de la croix, les politicards de la manif pour tous. Avec sa poésie en cocktail molotov, toujours épris de justice, le poulpe retour en zone, Franck Pavloff en maître d'autel. Toujours aussi jouissif !
L'envie de printemps, de soleil, de marché et de fraise m'a mené à ce shojo... absolument délicieux ! Une histoire d'amour drôle et sucrée entre cette étudiante joviale venue donner un coup de main à son grand-père producteur de fraises et l'employé de ce dernier, un jeune homme mystérieux
qui ne montre pas beaucoup ses émotions... mais qui cache une grande tendresse au fond de son cœur !
Le printemps est propice à ce genre de lecture mignonne, pleine de fraicheur et qui fait du bien. Je recommande cette nouvelle série, en plus le 3ème tome sort très prochainement !
A la lucarne de ses mirettes et ses mots de gamine qui fusent comme des lamelles de tranches de vie, Farida raconte son enfance et sa jeunesse, elle, fille d’immigrés algériens née dans un de ces grands blocs à l’orée des années 70 puis 80. Ce sera la Drôme et la cité Grangebelle, sortie
de nulle part, collée au bruits stridents de la nationale 7, celle là même que l’on regarde comme une grande scène du haut de sa piaule avec ses rumeurs et ses horizons comme autant de rêves inaccessibles, plus tard Marseille et l’hôtel de l’univers.
De ce texte magnifique et viscéral à plein d’égards, se libère un tas d’images, des virées mémorables, des sourires et des désillusions, des visages et des cicatrices invisibles, des bouffées d’humanités comme des fiertés avalées, des silences qui disent tout, des désirs qu’on chevauche quitte à se casser la gueule.
La vie dans ses travées sinueuses et brillantes, riche comme une jonquille entre deux blocs. La grâce et les fissures du béton. La honte qu'on recouvre d'une voilure qui fait claquer le quotidien.
Ce texte là, il est brut et sensible, railleur, tendre et poignant de lucidité, de spontanéité, d’élans frénétiques.Tout s’y découvre entre les lignes, dans la simplicité d’une langue et d’un détail, dans sa poésie qui s'ignore, gonflée d’évocations, d’une fraîcheur décapante de sociologies fines qui éclaboussent les cadres du tableau.
La plume d'Hédi Cherchour dévoile un texte plein comme un poumon qui déborde, de fragments d’une mémoire ouvrière et de l’exil, de portraits éclatants, de matrices où se dessinent les marges, et des existences, invisibles, un bout de France d’hier et d’aujourd’hui encore.
Avec l’acuité du chroniqueur policier, le souci du détail du journaliste en immersion, avec le talent du conteur inné, en 1961, Sciascia pénètre les arcanes de la mafia, explore avec doigté la corruption des élites, la violence des hommes et les doubles jeux des accusés.
Toute la maestria
d’un film en noir et blanc, l’implacabilité de celui qui veut faire état des choses, la mécanique parfaitement affinée du romancier !
Madagascar, un père part à la recherche de son fils qui ne l'a jamais appelé papa. Écriture au poing, serrée comme cœur tendu vers sa dernière aventure. Varenne ceint de colère, de rédemption et de folie, la joute de chacun, cahin-caha de la démerde, corruption et pauvreté en gangrène, dans
un pays tranché par un colonialisme présent-passé où toutes les raisons sont bonnes et les actions répréhensibles.
Polar pur, mortel, encre noire sur piste de sable rouge, La piste du vieil homme a la nervosité touchante et le geste fou de quêtes suffocantes. Varenne, un talent dingue, immersif, poignard poignant fiché dans un décor aussi dur que les muscles et les cœurs bandés de misère et de crasse.
Allemagne 1939, un terrible accident ferroviaire. Le contexte politique l’aura dissimulé aux yeux de l’histoire.
Gert Loschütz s’en fait le chroniqueur, ajoutant ça et là des histoires à l’épisode, inventant une vie à certains, des souvenirs à d’autres.
Dérivation élégante
au gré des hasards, errance magnétique dans les épaisseurs troubles de la mémoire. Un cheminement sinueux comme les courbes d’un train qui ondule.
Pétri de conflits intérieurs, dans une société libyenne où l'homme se doit de dominer sa femme, la cacher aux yeux des autres hommes, Milad lui, autorise, laisse faire, vaque à ses occupations dans la maison. Face aux injonctions, il résiste parce qu'il est comme ça, doux, attentionné, tolérant.
Il fait le pain comme lui a appris son père, il façonne ses patons, les hume, dans les odeurs de farine et de levure, il existe.
Enflée de sensualité des corps, de leurs odeurs et leurs chaloupées, l'histoire de Milad n'est pas un chemin tranquille. Mais il aime, sa femme et le corps de sa femme, sa femme et l'odeur de sa femme.
Du pain sur la table de l'oncle Milad est autant une invitation au voyage - un voyage aux saveurs levées, aux formes pétries, un voyage aux témérités naturelles - qu'une réflexion sur la tolérance, l'être tel qu'il est et ce qu'on lui demande d'être.
Un roman à la douceur du bout des doigts, dans lequel la violence n'est jamais éteinte.
Charnel, magique, le roman de Mohamed Alnaas est un génie de l'enfance, une ode à la liberté, à l'amour du travail bien fait, à l'héritage et à la transmission.
Marie Spénale brosse le portrait original d’une femme qui aimât, fut aimée, aime toujours et aimera encore sans doute.
Retour sur histoire d’amour en planète exil. Sur une île. Loin du monde. Loin des lieux connus. Et des hommes fréquentés.
Une brèche parcourue par les flèches de l’étreinte
retrouvée, flash spécial des mémoires qui culbutent.
C’est étrange, c’est beau, c’est troublant.
Une magnifique bande dessinée de Dominique Monféry inspirée du roman du même nom de Jean-Laurent Del Socorro (un chef d'oeuvre, je vous invite à le lire) qu'il vous faut vous procurer absolument. C'est une nécessité.
Avez-vous déjà entendu parler de Julie de Maupin dite Julie D'Aubigny,
figure féministe du XVIIème siècle, sous le règne de Louis XIV ? Non?
C'est bien ce qu'il me semblait.
Femme intrépide aux mille aventures, elle pratiquait l'escrime (provoquait en duel les hommes) ainsi que de nombreux arts. Elle excellait dans son domaine et enchainait les victoires ainsi que les conquêtes amoureuses au gré de ses voyages, tantôt des hommes et tantôt des femmes. Libre et affranchie de tous les cadres de l'époque, elle n'obéissait finalement qu'à ses propres envies pour vivre son incroyable vie (ce qui lui valu beaucoup d'ennuis). Une figure féminine si inspirante...
La bande dessinée lui rend parfaitement hommage avec de sublimes scènes de combat et des vers d'une telle grâce ! C'est un énorme coup de coeur.
Pour les ados et les adultes, à partir de 14-15 ans.
Que dire de cette merveilleuse bande dessinée ? Il vous faut la lire absolument.
L'histoire vraie de la famille Veil et de cette petite Lise, "Lisou" qui grandit dans cette France de la seconde guerre mondiale. Juive, elle enchainera les cachettes, les rencontres, les peurs et sera séparée de
sa soeur chérie Mylaine... dont elle attend le retour avec impatience. L'histoire se passe dans la région grenobloise, nous y retrouvons des scènes dans la ville, et également à Sassenage et Sarcenas !
Le texte, les dessins, les archives et les photos qui racontent l'histoire de cette famille... Tout est extrêmement touchant, ça vise directement dans le coeur et les larmes coulent naturellement.
Papillon blanc est une boîte de striptease où s'effeuillent les flics véreux, les trompe-l'œil, les justiciers et les marginaux.
Ça sent le whisky qui te tire par les entrailles, la colère et la rage, la peine et la douceur. Ça sent la boxe sans les gants sur des rings d'asphalte et de linoléum.
Ça sent la haine de la discrimination raciale, les comptes jamais réglés, des notes en suspens qui alimentent les rancœurs. Ça sent l'odeur des bas-fonds et des parfums ordinaires, ça sent la sueur des amours tarifés. Le blues et la jazz.
Papillon blanc est un dogfight porté par une plume sauvage, élégante et brûlante. Une plume plantée dans le cul des entubés, soulevée par la fonte des bras qui démangent.
Iochka c’est une littérature comme l’expiration d’un ogre, roman herculéen, d’une profondeur humaine éblouissante, dans laquelle se glissent des pages d'amour d'une incroyable beauté
Et puis, c’est aussi l’histoire d’un pays, la Roumanie, de ses guerres, ses héros et ses monstres.
Ses révolutions salopées, et celles qui ont réussi.
Iochka est à la fois en prise avec son temps et complètement hors-sol, un livre impressionnant comme un fleuve en cru, comme un hiver glacial ; comme une relation amoureuse.
Thumps DreadfulWater, iconoclaste foutraque, fouineur inlassable, ancien flic qui ne peut s’empêcher de mettre les pieds dans le plat dès que l’affaire déborde du sang versé.
Quelque part entre un spin-off d’Arabesque et les enquêtes de Walt Longmire, un drôle de polar où, entre les
lignes s’ouvre une dimension sociale, politique et culturelle.
Thomas King dézingue notre société à coups de sage frivolité, de nonchalance et d’humour grimaçant !
Que le propos soit avec détresse notre impossibilité de changer le monde et ses infamies,
que l’on y parle de vieillesse et des corps qui se dégradent un peu...
En plus des saillies sincères et touchent-juste contre ceux qui de leur pouvoir assouvissent les autres
contre les instituts catholiques
qui licencièrent les feux, les croyances et les libertés indiennes
contre toutes les dominations…
Alors que Thomas King, Facteur X de la langue dialoguée, thaumaturge du trait d’union et d’esprit
où l’humour fait des pirouettes, la tendresse des bonds au cœur, ça sonne juste, tempo claque-des-doigts, une merveille !
des dialogues, désopilants ou graves, comme autant de prouesses
Au-delà des ces errances touristiques, un guide de voyage dans la main droite, la main de l'autre dans la main gauche
un vieux couple à la recherche d’un trésor familial : sac de médecine dont on suppose l’existence
Blackbird et Mimi comme l’apologie du vieillir ensemble
Prague et le monde entier sous leurs pieds, le reste du monde aussi…
En plus d'une lecture réjouissante et jouissive d'un roman qui gambade comme une marionnette déglinguée aux mains baladeuses des désirs toujours neufs, sur les lieux vagabonds de l’âge et les routes sinueuses des questionnements raciaux,
« Les indiens s'amusent » est, surtout, une BÊTE D'HISTOIRE D'AMOUR !
Les moutons électriques en mode digger de textes. Initialement chez Gandahar, ce texte de Christine Renard élabore du merveilleux - une manière d'envisager le glissement du merveilleux dans nos existences ordinaires - où se niche l'amour et la lumière. Des anges et des flots de lumière. Une quête
tenue par un idéal contradictoire : comment aimer sans faire de mal à celui qu'on aime ?
Un joli texte, magnifiquement désuet, tendrement suranné. Porté par une sensibilité touchante, par une plume délicatement piquée dans le cœur.
Une curiosité !
Cet album pour les plus grands est très surprenant (en fait pas si surprenant que ça venant de Catharina Valckx... L'autrice aux albums toujours drôles, intelligents, avec ce petit grain de folie qu'on aime tant !)
C'est une sorte de conte ? Loufoque ! Moderne ! Parfaitement triste et drôle,
elle nous fait passer par toutes les émotions.
Une petite pépite.
Album documentaire coréen absolument incroyable ! J'espère franchement qu'il sera primé (peut-être que je m'avance un peu trop) mais c'est un énorme coup de coeur.
La question de la "Frontière" sous toutes ses formes, bonne ou mauvaise, naturelle ou conflictuelle, traversable ou impénétrable.
Une autre façon de se questionner sur la géopolitique mondiale. Un thème tellement intéressant et lucide sur notre monde actuel et un message d'espoir à la fin. Magnifique !
Paul Sorensen a 51 ans, il vient de tirer deux balles sur le corps déjà mort de son père, dirige une entreprise de housses mortuaires et passe ses nuits de solitude à converser avec une intelligence artificielle. Sa peine? Une thérapie d’un an avec le docteur Guzman, psychiatre aux contours
atypiques. On est en 2031, les bagages sont bien chargés et pourtant.
Cette valse a deux où rodent des ombres et la mort mais qui réserve quelques moments d’une drôlerie intense et féroce, où l’on navigue dans les recoins sombres et les plaies d’une existence, où les souvenirs jaillissent peu à peu comme autant de larmes à sécher, de tourments à défaire, dessine en creux les sillons d’une comédie noire désenchantée assez jubilatoire. Et ça, c’est quand même tout un art.
Bourré de tendresse et d'amour étouffée qui s’échappent d’entre les vides et les manques qui se dessinent, de mélancolie qui sillonne les pages délicieusement cornées d’humour noir, Jean Paul Dubois est cet alchimiste génial de la langue qui en quelques mots, un sens irrésistible de la formule, vous transporte et vous chavire d’émotions, laissant entendre cette petite musique existentielle incomparablement attachante et diablement mordante.
Du grand œuvre. Noir, et bien serré.
Cette autrice lettone si talentueuse (qui nous avait déjà beaucoup séduits avec l'album "Kiosque") revient avec un album extrêmement drôle et singulier, à la fois dans son texte et dans son illustration.
C'est l'histoire de cette petite fille Stella qui ne voulait pas aller dormir et qui voulait
toujours plus d'histoires (mais son papa en a déjà raconté 9, il n'en peux plus...) alors la brigade du sommeil (des doudous trop mignons et rigolos) débarquent et se mettent à la recherche de ce fameux sommeil dans les différentes pièces de la maison ! Mais qui a bien pu le voler ?
Le coupable va vous étonner !
Si vous aimez comme moi les albums sur l'Afrique, cet album est fait pour vous! De la brousse en passant jusqu'à la ville de Lagos au Nigeria, l'album fourmille de détails, de gens, de klaxons, de fruits, d'épices, et de tant de choses encore et c'est tout simplement magnifique !
Nous sommes plongés
dans l'ambiance si particulière dans ce pays et cette ville qui fait tourner la tête.
Je vous conseille également pour les plus petits "Bébé va au marché" de la même autrice, c'est un petit bijou.
Premier chapitre. Quatre pages. Une masterclass. Pur maestria de la mise en bouche. Une ambiance, une poésie, un sens de la phrase. Quatre pages qui en annoncent 230 autres, tout aussi léchées, poilantes, désobligeantes.
Marc Behm se fout du monde qui peuple son livre, il joue des codes avec
les coudes, fait du noir de la confiture de tueur en série. De l'enquête, une farce et attrape-moi si tu veux.
A côté de la plaque, c'est de la roublardise déjantée, du poil à gratter insolent, du roman noir pop-corn et champagne. Un plaisir de lecture immense, une galvanisation du lobe frontal, toujours le sourire aux lèvres et le doigt qui piétine d'impatience de tourner la page.
Une masterclass, définitivement.
(Dans les rues de Los Angeles rôde un tueur en série et personne n'en a rien à cirer. Et Marc Behm est l'homme qui valait trois milliards qui tombent à pic. Merci François Guérif.)
Palpitant, tendre, drôle et caustique, des détours qu’elle esquissent, des facettes et des genres qui s’entremêlent à merveille, cette "Fantastique histoire d’amour "est un roman ensorcelant de ressorts et de questionnements, un jeu de poupées russes incroyable pour un thriller amoureux
iconoclaste de haute voltige.
Sophie Divry est une merveilleuse romancière, qui sonde avec une inventivité malicieuse et réjouissante nos solitudes contemporaines et les angles morts de nos sociétés.
Une lecture littéralement addictive qui fait de la littérature cet incroyable et mystérieux terrain de jeu, qui regarde notre monde avec les élans fous de la fiction et ses rameaux formidables d’imaginaires et de mordant.
500 pages et cette impression de lire un grand et beau roman.
Dilué dans l’encre des solitudes et des bas-côté de l’existence, deux petits textes intenses et tendres, comme un hommage au noble art, écrits aux cordeaux dans la sueur des brumes intimes, l’humanité dans les cordes tendues d’un ring, entre mirage et rédemption.
Les cœurs rouillés
ont toujours, chez Incardona, l’épaisseur saisissante de pages à déguster sans modération.
Irrésistible, Stella vend ses charmes et les miracles fleurissent comme autant de mystères.
Stella et l’Amérique, c’est un ballon poussiéreux gonflé de proto'd’azote et de tendresse abrasive au pays des rednecks, ça voltige et ça claque, des images plein la caboche, des gueules et des
secousses, l’écume pimenté d’un shaker brillamment dosé.
Un de ces roadtrips déjantés mitonnés aux néons du Pulp & du Noir, aux humanités saltimbanques qui craquent le vernis.
Diablement jouissif, délicieusement excessif et malicieux, Joseph ncardona bouffe les cadre fantasmés de l’oncle Sam et c’est un petit miracle aussi grinçant que jubilatoire.
Le Roitelet comme une béquille pour conjurer les écorchures de l’existence,
Un texte formidable sur ce qui nous lie, malgré tout, la maladie d’un frère et ses chimères, sur les contrés sensibles à préserver.
Une de ces petites poches d’amour et de liberté peuplée d’ombres, de songes
et de rivages imaginaires, où le réel croise les mondes invisibles de l’enfance et de la différence.
Un petit texte tapissé de grâce et de beauté, à attraper en chemin parce que c’est doux, grave et léger à la fois, fragile et pétri d’éclats d’une infime poésie.
Entre la France et Israël, la cartographie intime, sensible et profonde d’une femme, Mathilde dans les remous d’une quête aux accents existentiels, l’histoire d’une fuite, errance magnifique et inquiète où plane l’ombre des mots de Léonard Cohen.
Un texte traversé de souvenirs et de
fragments, des échos de l’histoire et des fracas du présent.
Toujours sur le qui-vive, à l’affût des bruissements qui nous entourent et nous chamboulent, Valérie Zenatti nous offre un texte sublime aux contours poreux de grâce et de poésie, percé d’intelligence, tremblant d’interrogations sur le monde que l’on traverse, sur celui qu'on laisse.
Manifeste oisif tout à la fois poétique, philosophique et politique, Lydie Salvayre fait de la paresse la plus belle des vertus.
Un petit texte délicieusement mordant, plein d'esprit qui chevauche les pages et les dogmes du temps, avec l'acuité vivace d'une plume soufflée de liberté.
« La
paresse est jazzy », nous dit-elle.
On adhère et on plonge dans cet éloge savoureux comme pétri de littérature et de détours des plus réjouissants.
Entre la France et le Cameroun,
Le rêve du pêcheur est un récit formidable et poignant d’intelligence qui sonde l’exil dans les recoins les plus infimes d’une mémoire trouée, dans les plis de géographie intimes et physiques qui se dévoilent et s'entrecroisent sur trois générations,
dans les paysages et les échos qui les traversent.
Hemley Boum construit un texte saisissant de poésie, tressé d’images comme d’évocations, d’amour et de déchirures, de beauté arrachée aux douleurs de l’existence, aux plaies féroces et silencieuses de l’histoire coloniale.
Magnifique.
14 est un petit chef d’œuvre de concision, il y résonne tous les échos de la grande guerre, la scène et ses contours, les paysages et les anonymes, pris dans l’engrenage des brumes de l’histoire.
Echenoz y trempe sa plume merveilleuse, pour un intense plaisir de lecture, le détail travaillé
à l’os, sec et subtil, tranchant comme la focale grossissante d’un boîtier photo qui joue de tout ses ses angles avec une acuité folle, implacable d’intelligence et d’ironie.
Une Masterclass d’écriture, concentré minimaliste et malicieux, ciselé d’élégance et de détours sidérant de justesse et d'empathie.
Du grand art, en somme.
« Suzanne » c’est un halo de douceur cogné de violence, sociale, intime, le portrait d'une jeune fille devenue femme, d'une mère, dans les lueurs et les embruns cinglants de l’existence. Elle, c'est la mère de Denis Belloc.
L’histoire de la Suz’, de son Lulu, de ses démons qui l’enferment
dans des nuits sans fin.
La Rochelle et sa banlieue, l'après-guerre et les années 40 et ses éclats qui vous sautent à la gueule.
Il y a dans ce roman l’épaisseur sidérante et la nudité crue des vies qu’on espérait tout autre, ces horizons cendrés qui tapissent les destinés.
Un texte arraché à la misère ouvrière, brut et gouailleur, tendre et serré d’intensité, déchirant d’amour qui s’accroche comme un filet de pêche qui se démaille inexorablement, furieusement beau dans les fatalités qu’il traverse, dans le souffle sec et les échos brumeux d’un monde hurlé intensément, viscéralement.
Mais comment fait Claire Lebourg pour nous sortir toujours des pépites comme celle-ci ?
Chaque page est une scène quotidienne toute simple et sans texte, on y retrouve la librairie, le marché, le cinéma, le café etc... avec des petits chats trop mignons !
On y retrouve le style adorable et
si singulier de l'autrice. Tous ces petits détails, la poésie du quotidien, tout est magnifique. Il nous fait l'effet d'un bisous sur le coeur.
Cet album est à regarder minutieusement, on peut raconter sa propre histoire, compter les petits chats etc... Le lecteur est totalement libre et charmé.
Petit plus, vous avez dedans un petit marque-page chat avec le nom de tous les personnages ainsi qu'une dédicace touchante à la fin (vous verrez) !
Une ode aux animaux et à la nature !
Nous sommes dans un parc pour enfants déserté par les humains en plein hiver, les animaux reprennent leurs droits et viennent s'amuser eux aussi comme des petits fous jusqu'au moment où le printemps revient..
C'est un album sans texte (j'adore) aux illustrations
à l'aquarelle incroyablement belles, avec beaucoup de petits détails adorables qui raviront les enfants !
Une petite ressemblance avec mon album favori "La nuit de la fête foraine" de Mariachiaria Di Giorgio que je vous conseille aussi.