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Les libéraux « déçus », mais pas abattus, après leur défaite dans Toronto–St. Paul’s

Une femme passant devant un bureau fermé placardé d'affiches appelant à voter en faveur de Leslie Church.

Un bureau de la candidate libérale Leslie Church était fermé au lendemain de sa défaite dans la circonscription de Toronto-St Paul's.

Photo : Radio-Canada / Christian Noël

« Déçus », mais pas vaincus. C’est le message qu’ont répété mardi plusieurs responsables du Parti libéral du Canada (PLC) après leur débâcle à l'élection partielle dans la circonscription de Toronto–St. Paul's, en Ontario, une forteresse libérale depuis plus de 30 ans.

Contre toute attente, c’est le candidat conservateur Don Stewart qui a remporté cette élection avec un peu moins de 600 voix d'avance sur sa plus proche rivale, la libérale Leslie Church, une ancienne cheffe de cabinet de la vice-première ministre Chrystia Freeland.

La partielle visait à remplacer l'ancienne ministre Carolyn Bennett, qui a pris sa retraite.

Alors que plusieurs analystes présentaient ce scrutin comme un référendum sur le leadership de Justin Trudeau, le premier ministre n’a pas caché sa déception, mardi, tout en affichant sa détermination à rester à la tête du Parti libéral du Canada.

Justin Trudeau en gros plan.

Justin Trudeau s'apprête à prononcer un discours à Vancouver le 25 juin 2024.

Photo : La Presse canadienne / ETHAN CAIRNS

Ce n'est évidemment pas le résultat que nous souhaitions, mais je tiens à dire clairement que j'entends vos préoccupations et vos frustrations, a indiqué M. Trudeau, tout en félicitant M. Stewart, un spécialiste en finance, pour sa victoire.

La situation actuelle n'est pas facile. Et il est clair que moi et toute mon équipe libérale avons encore beaucoup de travail à faire pour réaliser des progrès tangibles et réels que les Canadiens peuvent voir et ressentir.

Une citation de Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Le reportage de Laurence Martin

« On appuie le premier ministre »

Un peu plus tôt, la vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, avait fait part du même message. Nous savions que l’élection n’allait pas être facile, a-t-elle dit lors d’un point de presse.

Nous savons que les Canadiens passent par des moments difficiles partout dans le pays et nous devons travailler fort pour gagner leur confiance, a-t-elle ajouté.

Non, [Justin Trudeau] ne doit pas quitter le leadership du Parti libéral, a-t-elle déclaré en réponse à une question d’un journaliste sur place. On appuie le premier ministre, a encore affirmé Mme Freeland. Il est très clair qu'il va être notre leader à la prochaine élection.

La candidate libérale Leslie Church prononce un discours.

La candidate libérale Leslie Church prononçant un discours.

Photo : Radio-Canada / Evan Mitsui

Même son de cloche du côté de Soraya Martinez Ferrada, ministre fédérale du Tourisme, qui a affirmé que son parti devra tirer des leçons de cette élection. Elle a également tenu à défendre le leadership de Justin Trudeau.

Je l'ai toujours dit et je le répète : le meilleur campaigner que je connaisse, c'est Justin [Trudeau]. Le premier ministre va rester et va se présenter à la prochaine campagne [à l’automne prochain].

Une citation de Soraya Martinez Ferrada, ministre du Tourisme

Le premier ministre fait un travail impeccable depuis de nombreuses années, a déclaré pour sa part Ryan Turnbull, secrétaire parlementaire de Mme Freeland.

Il a toutefois laissé entendre que M. Trudeau devra réévaluer et examiner les résultats de l'élection partielle dans Toronto–St. Paul’s et réfléchir. Mais c'est à lui de décider, a-t-il précisé.

Une défaite « renversante »

Dans un message publié sur la plateforme X, le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, qui a qualifié la défaite libérale de renversante, a appelé au déclenchement d’élections anticipées.

Voici le verdict : Trudeau ne peut pas continuer ainsi. Il doit déclencher des élections dès maintenant sur la taxe carbone, a-t-il écrit.

Don Stewart serre une femme dans ses bras à Toronto, le 24 juin 2024.

Le conservateur Don Stewart a été élu dans la circonscription fédérale de Toronto–St. Paul's, en Ontario, en obtenant 590 voix de plus que sa plus proche rivale, la libérale Leslie Church.

Photo : Radio-Canada / Patrick Morrell/CBC News

Parker Lund, le directeur des communications du Parti libéral du Canada, a pour sa part minimisé la portée des résultats de ce scrutin, affirmant que les élections partielles sont rarement favorables au parti au pouvoir.

Ce n’est qu’un début, pas une fin, avait clamé plus tôt ce matin la candidate libérale défaite, Leslie Church.

Les électeurs de Toronto-St Paul’s nous ont envoyé un message clair : ils veulent que nous regagnions leur confiance. J’entends ce message haut et fort, et c’est exactement ce que nous prévoyons de faire, a-t-elle écrit sur X.

Il nous reste 16 mois avant les prochaines élections et j’ai l’intention d’être la candidate libérale à St Paul’s, a-t-elle encore promis.

Son adversaire conservateur, Don Stewart, a, de son côté, interprété ce message clair différemment.

Les résultats ont envoyé à Justin Trudeau un message fort et clair : il n’en vaut pas la peine. Le plan de Pierre Poilievre trouve un écho partout au pays, y compris ici même, au cœur de Toronto, a-t-il soutenu.

La « polarisation » de l'électorat

Pour la professeure en science politique à l'Université d'Ottawa, Geneviève Tellier, rappelle que la circonscription de Toronto–St. Paul's n’est pas la banlieue. Les libéraux ont besoin de Toronto aux prochaines élections fédérales, a-t-elle dit au micro de l'émission Tout un matin.

La professeure à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa, Geneviève Tellier.

Geneviève Tellier, professeure en science politique à l'Université d'Ottawa.

Photo : Radio-Canada

Selon elle, plusieurs députés et ministres libéraux de la région de Toronto doivent se demander si leur avenir politique est en jeu après la défaite de Leslie Church.

Elle souligne par ailleurs la polarisation de l’électorat, soulignant que les votes ont été principalement répartis entre conservateurs et libéraux et moindrement pour les autres partis, notamment le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Parti vert.

Il y a un changement dans l’électorat. Les partisans traditionnels des partis plus à gauche s’en vont à droite. [...] L’insatisfaction envers les libéraux ne se transfère pas vers le NPD.

Une citation de Geneviève Tellier, professeure en science politique à l'Université d'Ottawa

La candidate néo-démocrate Amrit Parhar a recueilli environ 11 % des voix, alors que le candidat des verts, Christian Cullis, a obtenu environ 3 % des votes.

Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh, qui faisait campagne mardi dans LaSalle-Émard-Verdun, où une élection partielle doit être déclenchée au plus tard le 30 juillet, a estimé que son parti demeure une alternative pour les Canadiens.

Il y a une frustration contre le gouvernement libéral et contre Justin Trudeau. Cela montre que les gens ont besoin d’un changement, a dit M. Singh lors d’un point de presse.

Sur le terrain, les électeurs de Toronto–St. Paul’s étaient divisés. Ceux qui ont voté en faveur du candidat conservateur n’ont pas caché leur joie, appelant au départ de Justin Trudeau.

Ceux qui ont voté pour le Parti libéral se sont quant à eux montrés déçus, certains n’hésitant pas à remettre en question le leadership du premier ministre.

Je suis fâchée, je n’aime pas Pierre Poilievre, a affirmé une électrice libérale à Radio-Canada. Le Parti [libéral] doit changer, nous avons besoin d’un nouveau chef, a rétorqué une autre.

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