www.fgks.org   »   [go: up one dir, main page]

Aller au contenu

« Le Principe responsabilité » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Jean-Paul Corlin (discuter | contributions)
Ajout d'un lien externe Google livre
Jean-Paul Corlin (discuter | contributions)
Ligne 53 : Ligne 53 :
== Constat de la transformation de l'agir humain à l'époque moderne ==
== Constat de la transformation de l'agir humain à l'époque moderne ==
L'éthique traditionnelle présente les caractères suivants, selon Jonas :
L'éthique traditionnelle présente les caractères suivants, selon Jonas :
[[Fichier:Arne Næss, 2003 (cropped).jpg|vignette|100 px|Arne Næss]]
* Le rapport avec le monde non humain est un rapport technique, éthiquement neutre.
* Le rapport avec le monde non humain est un rapport technique, éthiquement neutre.
* C'est une éthique [[anthropocentrique]]. « Les possibilités apocalyptiques contenues dans la technologie moderne nous ont appris que l'exclusivisme anthropocentrique pourrait bien être un préjugé. »<ref>Page 99.</ref>
* C'est une éthique [[anthropocentrique]]. « Les possibilités apocalyptiques contenues dans la technologie moderne nous ont appris que l'exclusivisme anthropocentrique pourrait bien être un préjugé. »<ref>Page 99.</ref>
* L'homme n'y est pas lui-même un objet de la technologie.
* L'homme n'y est pas lui-même un objet de la technologie.
* L'horizon temporel et spatial de l'homme y est limité. Le sage est celui qui se résigne à l'inconnu. L'individu n'a affaire qu'avec les vivants actuels. La sphère de l'action est celle de la proximité.
* L'horizon temporel et spatial de l'homme y est limité. Le sage est celui qui se résigne à l'inconnu. L'individu n'a affaire qu'avec les vivants actuels. La sphère de l'action est celle de la proximité.

Il propose de la reconsidérer à l'aune de la nature, dans une vision holistique inspirée d'[[Arne Næss|Arne Naess]]. Il considère ainsi que « La nature ne pouvait pas prendre de risque plus grand que de laisser naître l’homme […] Dans l’homme, la nature s’est perturbée elle-même »<ref>{{Ouvrage|langue=|auteur1=|titre=Le principe responsabilité|lieu=|éditeur=|année=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=|passage=p. 189}}</ref>.
Il propose de la reconsidérer à l'aune de la nature, dans une vision holistique inspirée d'[[Arne Næss|Arne Naess]]. Il considère ainsi que « La nature ne pouvait pas prendre de risque plus grand que de laisser naître l’homme […] Dans l’homme, la nature s’est perturbée elle-même »<ref>{{Ouvrage|langue=|auteur1=|titre=Le principe responsabilité|lieu=|éditeur=|année=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=|passage=p. 189}}</ref>.



Version du 7 juin 2019 à 21:05

Le principe responsabilité
Auteur Hans Jonas
Version originale
Langue Allemand
Titre Das Prinzip Verantwortung
Date de parution 1979[1]
Version française
Date de parution 1991[1]

Le Principe responsabilité (en allemand Das Prinzip Verantwortung) est l'ouvrage le plus connu de Hans Jonas (1979). Notamment en Allemagne, il a connu une réception qui a dépassé le cercle philosophique et a même été cité au Bundestag allemand[2],[3].

Dans ce livre, Hans Jonas part de la question « pourquoi l'humanité doit exister ? » L'existence de l'humanité dont l'impératif semble aller de soi, n'est plus du tout un fait assuré de nos jours. Au contraire, par son énorme pouvoir qu'il a avant tout grâce à la technique moderne, l'homme a désormais les capacités de s'autodétruire en peu de temps — c'est pourquoi il y a ici une nouvelle question qui doit entrer dans le domaine des considérations éthiques.

En se référant à sa philosophie de la biologie, Hans Jonas fonde l'impératif que l'homme doit exister, vu qu'il a, comme tout être vivant, une valeur absolue qui lui est inhérente et qu'il s'agit par conséquent de protéger quoi qu'il en coûte.

Dans la pratique, cela signifie que doit être interdite toute technologie qui comporte le risque — aussi improbable soit-il — de détruire l'humanité ou la valeur particulière en l'homme qui fait qu'il doit exister. Hans Jonas désigne cet impératif par la formule in dubio pro malo. Cela veut dire que s'il y a plusieurs conséquences possibles de l'emploi d'une technologie, il faut décider en fonction de l'hypothèse la plus pessimiste.

Fondamentalement, Hans Jonas pense qu'il faut refonder l'éthique ancestrale, basée sur l'homme vivant en « cités », citadelles autonomes où l'homme crée son monde et sa morale, sans toucher vraiment à l'être du monde (la nature versus la cité grecque). Cette morale ancienne était morale du présent et du rapport interpersonnel. Elle est dépassée[4].

L'emprise technico-scientifique change la donne: l'homme et ses cités, mondialisées aujourd'hui, dominent le monde (la nature) et la changent sans cesse vers on ne sait où. L'éthique doit donc abandonner le présent et l'interpersonnel et se projeter sur l'avenir et le collectif, en particulier sur l'avenir de l'humain, être qui, ontologiquement, selon Jonas, doit continuer à exister..

Hans Jonas a souvent été accusé d'être hostile à la technique et à son progrès. Il a cependant refusé ce reproche. Il a même vu une nécessité de faire progresser la technique afin de pouvoir trouver des remèdes aux dégâts déjà causés par elle. Mais ce à condition que la technique et la recherche soient pratiquées dans un cadre bien défini et sous des conditions bien contrôlées : qu'elle ne puisse nuire à la permanence ontologique de l'homme.

L'ouvrage a connu un immense succès en Allemagne où il est devenu un best-seller philosophique[5].

Hans Jonas est le premier philosophe à avoir introduit le concept de responsabilité des générations présentes vis-à-vis des générations futures, concept qui est à la base des principes de développement durable.

Constat de la transformation de l'agir humain à l'époque moderne

L'éthique traditionnelle présente les caractères suivants, selon Jonas :

Arne Næss
  • Le rapport avec le monde non humain est un rapport technique, éthiquement neutre.
  • C'est une éthique anthropocentrique. « Les possibilités apocalyptiques contenues dans la technologie moderne nous ont appris que l'exclusivisme anthropocentrique pourrait bien être un préjugé. »[6]
  • L'homme n'y est pas lui-même un objet de la technologie.
  • L'horizon temporel et spatial de l'homme y est limité. Le sage est celui qui se résigne à l'inconnu. L'individu n'a affaire qu'avec les vivants actuels. La sphère de l'action est celle de la proximité.

Il propose de la reconsidérer à l'aune de la nature, dans une vision holistique inspirée d'Arne Naess. Il considère ainsi que « La nature ne pouvait pas prendre de risque plus grand que de laisser naître l’homme […] Dans l’homme, la nature s’est perturbée elle-même »[7].

Problème de la technique

  • Le développement technique et scientifique conduit à une « prolifération » de l'humanité en raison de son « succès biologique ».
  • Limite des ressources accessibles à l'homme.

Notes et références

  1. a et b Hervé Kempf, « Rétrolecture 1991 : « Le Principe responsabilité » », Le Monde, 16 août 2008 (page consultée le 15 août 2016).
  2. Google Livre "La planète des hommes: Réenchanter le risque" chapitre Heuristique de la peur, consulté le 7 juin 2019
  3. Hans Jonas, Le principe responsabilité, Champs Flammarion,
  4. Google livre "Le Principe Responsabilité d'Hans Jonas: Les Fiches de lecture d'Universalis", consulté le 7 juin 2019
  5. Catherine Halperne, « Hans Jonas et le Principe responsabilité », Sciences humaines, 21/05/2010, lire en ligne
  6. Page 99.
  7. Le principe responsabilité, p. 189

Voir aussi

Bibliographie

  • Hans Jonas (trad. Jean Greisch), Une éthique pour la civilisation technologique, Flammarion (ISBN 978-2081307698)
  • Jean-Christophe Mathias, Politique de Cassandre, Sang de la Terre, 2009.
  • Lucien Sève, Pour une critique de la raison bioéthique, Éditions Odile Jacob, 1994.

Articles connexes

Liens externes