www.fgks.org   »   [go: up one dir, main page]

Aller au contenu

« Michael E. Mann » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Christophe1946 (discuter | contributions)
mAucun résumé des modifications
 
(31 versions intermédiaires par 17 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Voir homonymes|Mann}}
{{Voir homonymes|Mann}}
{{Infobox Scientifique
{{Infobox Scientifique
| nom = Michael E. Mann
| nom = Michael E. Mann
| image = Michael E. Mann, 2010 (cropped).jpg
| image = Michael E. Mann, 2010 (cropped).jpg
| légende = Michael Mann en 2010
| légende = Michael Mann en 2010.
| nom de naissance =
| nom de naissance =
| date de naissance = {{date de naissance-|||1965|age=oui}}
| date de naissance = {{date de naissance-|||1965|age=oui}}
| lieu de naissance = [[Amherst (Massachusetts)]]
| lieu de naissance = [[Amherst (Massachusetts)]]
| date de décès =
| date de décès =
| lieu de décès =
| lieu de décès =
| nationalité = Américaine
| nationalité = [[États-Unis|américaine]]
| pays de naissance = {{États-Unis}}
| pays de naissance =
| pays de décès =
| pays de décès =
| actif = <!-- date ou période d'activité connue (par exemple en l'absence de date de naissance connue) -->
| actif = <!-- date ou période d'activité connue (par exemple en l'absence de date de naissance connue) -->
| domicile =
| domicile =
| domaines = [[Climatologie]]
| domaines = [[climatologie]]
| institutions = [[Université d'État de Pennsylvanie]]
| institutions = [[université d'État de Pennsylvanie]]
| diplôme = BSc. Physique et mathématique appliquée(1989), [[Master of Philosophy|M.Phil.]] Physique (1991), MSc. Physique (1991), MSc. Géologie (1993), PhD Géologie & Géophysique (1998)<ref name=cv/>
| diplôme = BSc. Physique et mathématique appliquée(1989), [[Master of Philosophy|M.Phil.]] Physique (1991), MSc. Physique (1991), MSc. Géologie (1993), PhD Géologie & Géophysique (1998)<ref name=cv/>
| formation = [[Université de Californie (Berkeley)]], [[université Yale]]
| formation = [[Université de Californie (Berkeley)]], [[université Yale]]
| directeur thèse = <!--(ou « directrice thèse » / « directeurs thèse » / « directrices thèse »)-->
| directeur thèse = <!--(ou « directrice thèse »/ « directeurs thèse »/ « directrices thèse »)-->
| étudiants thèse =
| étudiants thèse =
| influencé par =
| influencé par =
| a influencé =
| a influencé =
| renommé pour = Études des températures du dernier millénaire<br /> [[Graphique en crosse de hockey]]<br />Un des auteurs principaux du troisième rapport du [[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat|GIEC]]
| renommé pour = Études des températures du dernier millénaire<br> [[Graphique en crosse de hockey]]<br>Un des auteurs principaux du troisième rapport du [[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat|GIEC]]
| prix = Prix Philip M. Orville (1997)<br />Prix de publication scientifique exceptionnelle de la [[National Oceanic and Atmospheric Administration|NOAA]] (2002)<br />Prix John Russell Mather de la publication de l'année par l'[[Association of American Geographers|AAG]](2006)<br /> Fellow de l'[[Union américaine de géophysique]] (2012)<ref name="AGU Fellow">{{Lien web|langue=en| titre = Fellows Search Results| url = http://sites.agu.org/honors/fellows/?fellow_name=Michael+Mann&fellow_year=&fellow_section=0&fellow_institution=&fellow_country=0&run_search=1&x=53&y=20| publisher = American Geophysical Union| consulté le= 25 octobre 2012}}.</ref><br />Médaille Hans Oeschger Medal de 2012<ref name=cv/><br />Prix de la communication exceptionnelle Stephen H. Schneider de 2017<ref name="climateone.org">{{Lien web|langue=en|titre = 2017 Stephen H. Schneider Award bestowed upon Dr. Michael Mann | url = http://climateone.org/2017-stephen-h-schneider-award-bestowed-upon-dr-michael-mann | éditeur = Climate One | date = 19 juin 2017 | consulté le = 26 juin 2017}}.</ref><br />[[Tyler Prize for Environmental Achievement]] en 2019<ref name=Eurek2019/>
| prix = Prix Philip M. Orville (1997)<br>Prix de publication scientifique exceptionnelle de la [[National Oceanic and Atmospheric Administration|NOAA]] (2002)<br>Prix John Russell Mather de la publication de l'année par l'[[Association of American Geographers|AAG]](2006)<br> Fellow de l'[[Union américaine de géophysique]] (2012)<ref name="AGU Fellow">{{Lien web|langue=en| titre = Fellows Search Results| url = http://sites.agu.org/honors/fellows/?fellow_name=Michael+Mann&fellow_year=&fellow_section=0&fellow_institution=&fellow_country=0&run_search=1&x=53&y=20| éditeur = American Geophysical Union| consulté le= 25 octobre 2012}}.</ref><br>Médaille Hans Oeschger Medal de 2012<ref name=cv/><br>Prix de la communication exceptionnelle Stephen H. Schneider de 2017<ref name="climateone.org">{{Lien web|langue=en|titre = 2017 Stephen H. Schneider Award bestowed upon Dr. Michael Mann| url = http://climateone.org/2017-stephen-h-schneider-award-bestowed-upon-dr-michael-mann| éditeur = Climate One| date = 19 juin 2017 | consulté le = 26 juin 2017}}.</ref><br>[[Tyler Prize for Environmental Achievement]] en 2019<ref name=Eurek2019/>
| notes =
| notes =
| signature =
| signature =
| site = [http://www.meteo.psu.edu/~mann/Mann/index.html Mann à Penn State]<br/>[http://www.realclimate.org/ RealClimate]
| site = [http://www.meteo.psu.edu/~mann/Mann/index.html Mann à Penn State]<br>[http://www.realclimate.org/ RealClimate]
}}
}}
'''Michael E. Mann''' est un [[climatologue]] et [[géophysicien]] américain, actuellement directeur du ''Earth System Science Center'' de l'[[université d'État de Pennsylvanie]]<ref name=cv>{{Lien web|langue=en| auteur= Mann Michael E.| url = http://www.meteo.psu.edu/holocene/public_html/Mann/about/cv.php| titre = Curriculum Vitae| éditeur = Penn State, Dept. of Meteorology|site=meteo.psu.edu| date = 2013| consulté le=30 septembre 2017}}.</ref>. Il a contribué à la compréhension scientifique du [[changement climatique]] en fonction de l'évolution de la température au cours du dernier millénaire et mis au point des techniques pour filtrer le bruit des données climatiques afin d'isoler des tendances significatives<ref name="EGU hans-oeschger">{{Lien web| langue=en| titre = EGU - Awards & Medals - Hans Oeschger Medal - Michael Mann| url = http://www.egu.eu/awards-medals/hans-oeschger/2012/michael-mann/| éditeur = [[Union européenne des géosciences]]| site=egu.eu| année = 2012| consulté le= 30 septembre 2017}}.</ref>. Il est cofondateur et contributeur au blog en climatologie ''[[RealClimate]]''.


En 2012, l'Union européenne des géosciences décrit ses publications comme « exceptionnelles pour un scientifique si jeune ».
'''Michael E. Mann''' est un [[climatologue]] et [[géophysicien]] américain, actuellement directeur du ''Earth System Science Center'' de l'[[Université d'État de Pennsylvanie]]<ref name=cv>{{Lien web|langue=en | auteur= Mann Michael E. | url = http://www.meteo.psu.edu/holocene/public_html/Mann/about/cv.php | titre = Curriculum Vitae | éditeur = Penn State, Dept. of Meteorology | date = 2013 | consulté le=30 septembre 2017}}.</ref>. Il a contribué à la compréhension scientifique du [[changement climatique]] en fonction de l'évolution de la température au cours du dernier millénaire et mis au point des techniques pour filtrer le bruit des données climatiques afin d'isoler des tendances significatives<ref name="EGU hans-oeschger">{{Lien web | langue=en | titre = EGU - Awards & Medals - Hans Oeschger Medal - Michael Mann | url = http://www.egu.eu/awards-medals/hans-oeschger/2012/michael-mann/ | éditeur = [[Union européenne des géosciences]] | année = 2012 | consulté le= 30 septembre 2017}}.</ref>. En 2012, l'Union européenne des géosciences a décrit ses publications comme « exceptionnelles pour un scientifique si jeune ». Mann est également cofondateur et contributeur au blog en climatologie ''RealClimate''. Début 2019, il a été récompensé par le [[Tyler Prize for Environmental Achievement|''Tyler Prize for Environmental Achievement'']]<ref name=Eurek2019>EurekAlert (2019) [https://www.eurekalert.org/pub_releases/2019-02/ps-mma021319.php ''Michael Mann awarded the 2019 Tyler Prize for Environmental Achievement'' ], communiqué du 13 février 2019</ref>.


Début 2019, il est récompensé par le ''[[Tyler Prize for Environmental Achievement]]''<ref name=Eurek2019>EurekAlert (2019) [https://www.eurekalert.org/pub_releases/2019-02/ps-mma021319.php "''Michael Mann awarded the 2019 Tyler Prize for Environmental Achievement''"], communiqué du 13 février 2019.</ref>.
== Biographie ==


== Biographie ==
=== Jeunesse et éducation ===
=== Jeunesse et éducation ===
Né en 1965, Micheal E. Mann est élevé à Amherst, dans le Massachusetts, où son père est professeur de mathématiques à l'[[université du Massachusetts]]. À l'école, il s'intéresse aux mathématiques, à la science et à l'informatique. En {{date-|août 1984}}, il va à l'université de Californie, Berkeley où il étudie en physique et mathématiques appliquées. Durant sa deuxième année, il fait des recherches sur le comportement théorique des [[Cristal liquide|cristaux liquides]] et utilise la [[méthode de Monte-Carlo]] dans des simulations informatiques. À la fin de 1987, il rejoint une équipe de recherche sous Didier de Fontaine qui utilise une méthodologie similaire pour étudier les propriétés [[Supraconduction|supraconductrices]] de l'[[oxyde mixte de baryum, de cuivre et d'yttrium]] des transitions entre les phases ordonnées et désordonnées<ref>{{harvsp|Mann|2012|pp=5–6}}.</ref>. Il obtient un double [[Baccalauréat dans les systèmes universitaires anglo-saxons|baccalauréat]] (BSc) en 1989<ref name=cv/>.


Mann rejoint l'[[université Yale]] pour l'obtention d'un [[Doctorat dans les systèmes universitaires anglo-saxons|doctorat]] en physique. Il reçoit d'abord sa [[Maîtrise dans les systèmes universitaires anglo-saxons|maîtrise]], puis un [[Master of Philosophy]] en physique en 1991. Son centre d'intérêt est la physique théorique de la matière condensée, mais son directeur de thèse le pousse vers un travail détaillé sur les [[semi-conducteur]]s. Il évalue ses options et il est impressionné par les cours du docteur Barry Saltzman sur la modélisation climatique et la recherche. Mann passe l'été de 1991 à aider un chercheur postdoctoral à simuler la période de pointe de la chaleur du [[Crétacé]] lorsque les niveaux de [[dioxyde de carbone]] étaient élevés, les fossiles indiquant le réchauffement maximal aux pôles<ref name=cv/>.
Micheal E. Mann est né en 1965 et a été élevé à Amherst, dans le Massachusetts, où son père était professeur de mathématiques à l'[[Université du Massachusetts]]. À l'école, il s'intéressait aux mathématiques, à la science et à l'informatique. En {{date-|août 1984}}, il est allé à l'Université de Californie, Berkeley où il étudia en physique et mathématiques appliquées. Durant sa deuxième année, il fit des recherches sur le comportement théorique des [[Cristal liquide|cristaux liquides]] et utilisa la [[méthode de Monte-Carlo]] dans des simulations informatiques. À la fin de 1987, il rejoignit une équipe de recherche sous Didier de Fontaine qui utilisait une méthodologie similaire pour étudier les propriétés [[Supraconduction|supraconductrices]] de l'[[oxyde mixte de baryum, de cuivre et d'yttrium]] des transitions entre les phases ordonnées et désordonnées<ref>{{harvsp|Mann|2012|pp=5–6}}</ref>. Il a obtenu un double [[Baccalauréat dans les systèmes universitaires anglo-saxons|baccalauréat]] (BSc) en 1989<ref name=cv/>.


Mann rejoint le département de géologie et de géophysique de Yale, obtenant un second [[Master of Philosophy]] en géologie et géophysique en 1993<ref name=cv/>, sa thèse portant sur la variabilité naturelle et les oscillations climatiques. Il travaille avec le sismologue Jeffrey Park, et leur recherche conjointe adapte une méthode statistique pour identifier les oscillations sismologiques pour trouver diverses périodicités dans les données de température, la plus longue étant d'environ 60 à 80 ans. Le document Mann et Park, publié en {{date-|décembre 1994}}, a abouti à des conclusions similaires à une étude développée en parallèle en utilisant une méthodologie différente et publiée en janvier de cette année, qui a trouvé ce qui a été appelé l'[[oscillation atlantique multidécennale]]<ref>{{harvsp|Mann|2012|pp=1–2, 6–10, 28–30}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Mann|prénom1=M. E.|nom2=Park|prénom2=J.|année=1994|url=http://www.meteo.psu.edu/~mann/shared/articles/MannPark1994.pdf|format=pdf|titre=Global scale modes of surface temperature variability on interannual to century time scales|doi=10.1029/94JD02396|journal=Journal of Geophysical Research|volume=99|pages=25819–25833|bibcode=1994JGR....9925819M}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1 = Schlesinger| prénom1 = M. E.| nom2 = Ramankutty| prénom2 = N.| doi = 10.1038/367723a0| titre = An oscillation in the global climate system of period 65–70 years| journal = Nature| volume = 367| numéro = 6465| pages = 723–726| année = 1994| pmcid = }}.</ref>.
Mann rejoignit l'[[Université Yale]] pour l'obtention d'un [[Doctorat dans les systèmes universitaires anglo-saxons|doctorat]] en physique. Il reçut d'abord et sa [[Maîtrise dans les systèmes universitaires anglo-saxons|maîtrise]], puis un [[Master of Philosophy|M.Phil]] en physique en 1991. Son centre d'intérêt était la physique théorique de la matière condensée, mais son directeur de thèse le poussait vers un travail détaillé sur les [[semi-conducteur]]s. Il évalua ses options et fut impressionné par les cours du docteur Barry Saltzman sur la modélisation climatique et la recherche. Mann passait l'été de 1991 à aider un chercheur postdoctoral à simuler la période de pointe de la chaleur du [[Crétacé]] lorsque les niveaux de [[dioxyde de carbone]] étaient élevés, les fossiles indiquant le réchauffement maximal aux pôles<ref name=cv/>.


En 1994, Mann participe en tant qu'étudiant diplômé à l'atelier inaugural du Projet de statistiques géophysiques du ''[[National Center for Atmospheric Research]]'' visant à encourager une collaboration active entre statisticiens, climatologues et [[Sciences de l'atmosphère|scientifiques de l'atmosphère]]. Des statisticiens connus y participent, dont Grace Wahba et Arthur P. Dempster<ref>{{Article|langue=en|auteur= House Committee on Energy and Commerce|année=2006|titre= Questions surrounding the 'Hockey stick' temperature studes; implications for climate change assessments|éditeur= U.S. Government Printing Office|consulté le=2 octobre 2017|pages=765–766|périodique= Hearings before the Subcommittee on Oversight and Investigations of the Committee on Energy and Commerce, 109th Congress, Second session|url=http://www.gpo.gov/fdsys/pkg/CHRG-109hhrg31362/pdf/CHRG-109hhrg31362.pdf|format=pdf}}.</ref>.
Mann rejoignit le Département de géologie et de géophysique de Yale, obtenant un second M.Phil en géologie et géophysique en 1993<ref name=cv/>, sa thèse portant sur la variabilité naturelle et les oscillations climatiques. Il a travaillé avec le sismologue Jeffrey Park, et leur recherche conjointe a adapté une méthode statistique pour identifier les oscillations sismologiques pour trouver diverses périodicités dans les données de température, la plus longue étant d'environ 60 à 80 ans. Le document Mann et Park publié en {{date-|décembre 1994}} avait abouti à des conclusions similaires à une étude développée en parallèle en utilisant une méthodologie différente et publiée en janvier de cette année, qui a trouvé ce qui a été appelé l'[[oscillation atlantique multidécennale]]<ref>{{harvsp|Mann|2012|pp=1–2, 6–10, 28–30}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en |nom1=Mann |prénom1=M. E. |nom2=Park |prénom2=J. |année=1994 |url=http://www.meteo.psu.edu/~mann/shared/articles/MannPark1994.pdf |format=pdf |titre=Global scale modes of surface temperature variability on interannual to century time scales |doi=10.1029/94JD02396 |journal=Journal of Geophysical Research |volume=99 |pages=25819–25833 |bibcode=1994JGR....9925819M}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en |nom1 = Schlesinger | prénom1 = M. E. | nom2 = Ramankutty | prénom2 = N. | doi = 10.1038/367723a0 | titre = An oscillation in the global climate system of period 65–70 years | journal = Nature | volume = 367 | numéro = 6465 | pages = 723–726 | année = 1994 | pmid = | pmcid = }}.</ref>.


Tout en terminant sa recherche de doctorat, Mann rencontre Raymond S. Bradley, professeur de sciences du climat à l'[[université du Massachusetts]] et commence une collaboration avec lui et Park. Leurs recherches utilisent les données du [[paléoclimat]] des travaux antérieurs de Bradley et les méthodes que Mann a développées avec Park, pour trouver des oscillations de plus longue période dans les enregistrements. Les résultats montrant des oscillations mondiales de plusieurs décennies, voire centenaires, pendant les cinq derniers siècles sont publiés par ''[[Nature (revue)|Nature]]'' en {{date-|novembre 1995}}<ref>{{harvsp|Mann|2012|pp=30–34}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en| nom1 = Mann| prénom1 = Michael E.| nom2 = Park| prénom2 = Jeffrey| nom3 = Bradley| prénom3 = R. S.| doi = 10.1038/378266a0| titre = Global interdecadal and century-scale climate oscillations during the past five centuries| périodique = Nature| volume = 378| numéro = 6554| pages = 266–270| année = 1995| pmcid =|bibcode = 1995Natur.378..266M }}.</ref>.
En 1994, Mann participa en tant qu'étudiant diplômé à l'atelier inaugural du ''Projet de Statistiques géophysiques'' du [[National Center for Atmospheric Research|Centre National de Recherche Atmosphérique]] visant à encourager une collaboration active entre statisticiens, climatologues et [[Sciences de l'atmosphère|scientifiques de l'atmosphère]]. Des statisticiens connus y ont participé, dont Grace Wahba et Arthur P. Dempster<ref>{{Article|langue=en |auteur= House Committee on Energy and Commerce |année=2006 |titre= Questions surrounding the 'Hockey stick' temperature studes; implications for climate change assessments |éditeur= U.S. Government Printing Office |site= http://www.gpo.gov/fdsys/pkg/CHRG-109hhrg31362/html/CHRG-109hhrg31362.htm |consulté le=2 octobre 2017 |pages=765–766 |périodique= Hearings before the Subcommittee on Oversight and Investigations of the Committee on Energy and Commerce, 109th Congress, Second session |url=http://www.gpo.gov/fdsys/pkg/CHRG-109hhrg31362/pdf/CHRG-109hhrg31362.pdf|format=pdf}}.</ref>.


Une autre étude publiée en 1996 de Mann et Park soulève un problème technique mineur avec le modèle climatique de l'influence humaine sur le changement climatique utilisé. Dans le contexte de la controverse sur le [[deuxième rapport d'évaluation du GIEC]], une ambiguïté des résultats dans le document est saluée par ceux qui s'opposent à l'action contre le changement climatique, et l'organisation conservatrice ''Precision in Media'' affirme que cette ambiguïté n'a pas été relevée en raison du biais médiatique. Mann défend au printemps 1996 sa thèse de doctorat sur une étude de l'interaction océan-atmosphère et de la variabilité de basse fréquence du système climatique <ref>{{Lien web|langue=en| url=http://www.worldcat.org/title/study-of-ocean-atmosphere-interaction-and-low-frequency-variability-of-the-climate-system/oclc/54219996| titre=A study of ocean-atmosphere interaction and low-frequency variability of the climate system| année=1998| éditeur=[[Université Yale]]| consulté le=2 octobre 2017}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Mann|2012|pp=1–2, 41, 265–266}}.</ref>. Il reçoit le prix Phillip M. Orville pour sa conférence exceptionnelle dans les sciences de la Terre l'année suivante. Il obtint son [[Philosophiæ doctor|Phd]] en géologie et géophysique en 1998<ref name=cv/>.
Tout en terminant sa recherche de doctorat, Mann a rencontré Raymond S. Bradley, professeur de sciences du climat à l'[[Université du Massachusetts]] et a commencé une collaboration avec lui et Park. Leurs recherches ont utilisé les données du [[paléoclimat]] des travaux antérieurs de Bradley et les méthodes que Mann avait développées avec Park, pour trouver des oscillations de plus longue période dans les enregistrements. Les résultats montrant des oscillations mondiales de plusieurs décennies, voire centenaires, pendant les cinq derniers siècles furent publiés par [[Nature (revue)|Nature]] en {{date-|novembre 1995}}<ref>{{harvsp|Mann|2012|pp=30–34}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en | nom1 = Mann | prénom1 = Michael E. | nom2 = Park | prénom2 = Jeffrey | nom3 = Bradley | prénom3 = R. S. | doi = 10.1038/378266a0 | titre = Global interdecadal and century-scale climate oscillations during the past five centuries | périodique = Nature | volume = 378 | numéro = 6554 | pages = 266–270 | année = 1995 | pmid = | pmcid = |bibcode = 1995Natur.378..266M }}.</ref>.

Une autre étude publiée en 1996 de Mann et Park a soulevé un problème technique mineur avec un modèle climatique sur l'influence humaine sur le changement climatique. Dans le contexte de la controverse sur le deuxième rapport d'évaluation du GIEC, le document a été salué par ceux qui s'opposent à l'action sur le climat le changement<!-- pas clair, phrase interrompue -->, et l'organisation conservatrice ''Precision in Media'' a affirmé qu'elle n'avait pas été publiée en raison du biais médiatique. Mann a défendu au printemps 1996 sa thèse de doctorat sur une étude de l'interaction océan-atmosphère et de la variabilité de basse fréquence du système climatique <ref>{{Lien web|langue=en| url=http://www.worldcat.org/title/study-of-ocean-atmosphere-interaction-and-low-frequency-variability-of-the-climate-system/oclc/54219996 | titre=A study of ocean-atmosphere interaction and low-frequency variability of the climate system | année=1998 | éditeur=[[Université Yale]] | consulté le=2 octobre 2017}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Mann|2012|pp=1–2, 41, 265–266}}</ref>. Mann a reçu le prix Phillip M. Orville pour une dissertation exceptionnelle dans les sciences de la Terre l'année suivante. Il obtint son [[Philosophiæ doctor|Phd]] en géologie et géophysique en 1998<ref name=cv/>.


=== Carrière ===
=== Carrière ===
En 1999, Michael Mann obtient un poste de professeur adjoint au département des sciences de l'environnement de l'[[université de Virginie]]. Il quitte la Virginie en 2005 pour devenir [[Professeur (titre)|professeur agrégé]] au département de météorologie (conjointement avec dans le département des [[géoscience]]s et l'Institut de systèmes terrestres et environnementaux) à l'[[université d'État de Pennsylvanie]], où il est également nommé directeur du Centre des sciences terrestres. Il est promu [[professeur titulaire]] en 2009 et professeur distingué de météorologie en 2013<ref name=cv/>.


Mann s'intéresse à l'amélioration de la méthodologie des modèles de reconstructions des données paléoclimatiques à haute résolution : il est l'auteur principal avec Bradley et Hughes d'une étude de la variabilité à long terme dans les oscillations du sud d'[[El Niño]] et des [[Télécorrélation atmosphérique|télécorrélations]] connexes, publiée en 2000<ref>{{harvsp|Mann|Bradley|Hughes|2000}}.</ref>. Ses domaines de recherche incluent la détection du signal climatique, l'attribution du changement climatique et la modélisation du couple océan-atmosphère, l'élaboration et l'évaluation de méthodes d'analyse statistique et chronologique et la comparaison des résultats de la modélisation par rapport aux données<ref name=cv/>.
En 1999, Michael Mann obtint un poste de professeur adjoint au Département des sciences de l'environnement de l'[[Université de Virginie]]. Il a quitté la Virginie en 2005 pour devenir [[Professeur (titre)|professeur agrégé]] au Département de météorologie (conjointement avec dans le Département des [[géoscience]]s et l'Institut de systèmes terrestres et environnementaux) à l'[[Université d'État de Pennsylvanie]], où il a également été nommé directeur du Centre des sciences terrestres. Il a été promu [[professeur titulaire]] en 2009 et professeur distingué de météorologie en 2013<ref name=cv/>.


Avant la publication de l'article « ''Global-scale temperature patterns and climate forcing over the past six centuries'' »<ref name="M-B-H"/>, Mann est nommé en tant que rédacteur du troisième rapport d'évaluation du [[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat|GIEC]]. À la fin de 1998, il apprend qu'il a été choisi comme auteur principal du chapitre « Observations » du rapport du Groupe de travail I. Il travailla avec les nombreux auteurs contributeurs dans la préparation d'une évaluation de l'état des connaissances du dossier paléoclimatique, en commençant par solliciter les commentaires des principaux experts dans ce domaine<ref>{{harvsp|Mann|2012|p=53}}.</ref>. Mann est l'un des huit auteurs principaux du chapitre « Observation de la variabilité et du changement climatique » du rapport, travaillant avec les deux auteurs principaux de coordination pour le chapitre en 2001<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=J. R.|nom1=Christy|prénom2=R. A.|nom2=Clarke|prénom3=G. V.|nom3=Gruza|prénom4=J.|nom4=Jouzel|prénom5=M. E.|nom5=Mann|prénom6=J.|nom6=Oerlemans|prénom7=M. J.|nom7=Salinger|prénom8=S.-W.|nom8=Wang|titre=Climate Change 2001|sous-titre=The Scientific Basis|lieu=Cambridge|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=2001|pages totales=881|isbn=0-521-80767-0|lire en ligne=http://www.grida.no/publications/other/ipcc_tar/?src=/climate/ipcc_tar/wg1/048.htm|titre chapitre=Observed Climate Variability and Change}}.</ref>.
Mann s'intéresse à l'amélioration de la méthodologie des modèles de reconstructions des données paléoclimatiques à haute résolution : il a été l'auteur principal avec Bradley et Hughes d'une étude de la variabilité à long terme dans les oscillations du sud d'[[El Niño]] et des téléconnexions connexes, publiée en 2000<ref>{{harvsp|Mann|Bradley|Hughes|2000}}</ref>. Ses domaines de recherche ont inclus la détection du signal climatique, l'attribution du changement climatique et la modélisation du couple océan-atmosphère, l'élaboration et l'évaluation de méthodes d'analyse statistique et chronologique et la comparaison des résultats de la modélisation par rapport aux données<ref name=cv/>.


Plus récemment, ses domaines de recherche incluent les [[Cyclone tropical|ouragans]] et les changements climatiques, ainsi que la modélisation climatique<ref name="research findings">{{Lien web|langue=en| nom= Mann| prénom= Michael E.| titre = Research Findings| url = http://www.meteo.psu.edu/holocene/public_html/Mann/research/research_findings.php| éditeur = Université d'État de Pennsylvanie| consulté le= 2 octobre 2017}}.</ref>. Son travail comparant les résultats des modèles climatiques indique que le refroidissement des grands volcans n'a pas été pleinement démontré par la reconstruction de la variation du climat sur la croissance des cernes des arbres et il suggère que, dans les cas extrêmes, le refroidissement causé par des éruptions pourrait entraîner une croissance nulle et donc ne produire aucun cerne durant un an. Le résultat serait que les reconstructions des cernes des arbres pourraient sous-estimer la variabilité du climat. Il y a un débat scientifique sur la méthodologie et la validité de ces résultats<ref name="ars volcanoes">{{Lien web|langue=en| nom= Johnson| prénom = Scott K.| titre = Tree ring history spurs actual climate science debate| url = https://arstechnica.com/science/2013/02/tree-ring-records-spur-actual-climate-science-debate/| éditeur = [[Ars Technica]]| date = 4 février 2013| consulté le=2 octobre 2017}}.</ref>.
Avant la publication de l'article [http://www.meteo.psu.edu/holocene/public_html/shared/articles/mbh98.pdf MBH98] (Mann, Bradley & Hughes, 1998), Mann fut nommé comme un des auteurs dans le troisième rapport d'évaluation du [[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat|GIEC]]. À la fin de 1998, il a appris qu'il avait été sélectionné comme auteur principal du chapitre « observations » du rapport du Groupe de travail I. Il travailla avec les nombreux auteurs contributeurs dans la préparation d'une évaluation de l'état des connaissances du dossier paléoclimatique, en commençant par solliciter les commentaires des principaux experts dans ce domaine<ref>{{harvsp|Mann|2012|p=53}}</ref>. Mann fut l'un des huit auteurs principaux du chapitre « Observation de la variabilité et du changement climatique » du rapport, travaillant sous les deux auteurs principaux de coordination pour le chapitre en 2001<ref>{{Ouvrage|langue=en |année=2001 |titre=Climate Change 2001: The Scientific Basis | prénom1 = J. R. | nom1 = Christy | prénom2 = R. A. | nom2 = Clarke | prénom3 = G. V. | nom3 = Gruza | prénom4 = J. | nomt4 = Jouzel | prénom5 = M. E. | nom5 = Mann | prénom6 = J. | nom6 = Oerlemans | prénom7 = M. J. | nom7 = Salinger | prénom8 = S.-W. | nom8 = Wang | titre chapitre = Observed Climate Variability and Change | éditeur = Cambridge University Press | url = http://www.grida.no/publications/other/ipcc_tar/?src=/climate/ipcc_tar/wg1/048.htm | isbn = 0-521-80767-0 }}.</ref>.


Un document publié en {{date-|avril 2014}} par Mann et ses co-auteurs met au point une nouvelle méthode de définition de l'[[oscillation atlantique multidécennale]] (OAM) à la place d'une méthode problématique basée sur la déconnexion du signal climatique. Ils constatent que, au cours des dernières décennies, l'OAM était en phase de refroidissement, plutôt que de réchauffement, comme le pensaient les chercheurs. Ce refroidissement a contribué à un hiatus récent du réchauffement climatique dans les températures de surface et évoluerait vers un réchauffement de la surface dans la phase suivante de l'oscillation<ref name="news.psu 7Apr14">{{Lien web|langue=en| nom = Messer| prénom = Andrea Elyse| titre = Slowdown of global warming fleeting| url = http://news.psu.edu/story/310769/2014/04/07/research/slowdown-global-warming-fleeting| éditeur = Université d'État de Pennsylvanie| date = 7 avril 2014 | consulté le=2 octobre 2017 }}{{,}}{{Article|langue=en| doi = 10.1002/2014GL059233| titre = On Forced Temperature Changes, Internal Variability and the AMO| journal = Geophysical Research Letters| pages = 3211–3219| année = 2014| nom1 = Mann| prénom1 = M. E.| nom2 = Steinman| prénom2 = B. A.| nom3 = Miller| prénom3 = S. K.| volume=41|url texte=http://www.meteo.psu.edu/holocene/public_html/Mann/articles/articles/MannEtAlGRLPreprint.pdf|format=pdf}}.</ref>.
Plus récemment, les domaines de recherche de Mann incluent les [[Cyclone tropical|ouragans]] et les changements climatiques, ainsi que la modélisation climatique<ref name="research findings">{{Lien web|langue=en| nom= Mann | prénom= Michael E. | titre = Research Findings | url = http://www.meteo.psu.edu/holocene/public_html/Mann/research/research_findings.php | éditeur = Université d'État de Pennsylvanie | consulté le= 2 octobre 2017}}.</ref>. Son travail comparant les résultats des modèles climatiques a indiqué que le refroidissement des grands volcans n'a pas été pleinement démontré par la reconstruction de la variation du climat sur la croissance des cernes des arbres et a suggéré que, dans les cas extrêmes, le refroidissement causé par des éruptions pourrait entraîner une croissance nulle et donc ne produire aucun cerne durant un an. Le résultat serait que les reconstructions des cernes des arbres pourraient sous-estimer la variabilité du climat. Il y a eu un débat scientifique sur la méthodologie et la validité de ces résultats<ref name="ars volcanoes">{{Lien web|langue=en| nom= Johnson | prénom = Scott K. | titre = Tree ring history spurs actual climate science debate | url = https://arstechnica.com/science/2013/02/tree-ring-records-spur-actual-climate-science-debate/ | éditeur = [[Ars Technica]] | date = 4 février 2013 | consulté le=2 octobre 2017}}.</ref>.

Un document publié en {{date-|avril 2014}} par Mann et ses co-auteurs a mis au point une nouvelle méthode de définition de l'oscillation atlantique multidécennale (OAM) à la place d'une méthode problématique basée sur la déconnexion du signal climatique. Ils ont constaté que, au cours des dernières décennies, l'OAM était en phase de refroidissement, plutôt que de réchauffement, comme le pensaient les chercheurs. Ce refroidissement a contribué à un hiatus récent du réchauffement climatique dans les températures de surface et évoluerait vers un réchauffement de la surface dans la phase suivante de l'oscillation<ref name="news.psu 7Apr14">{{Lien web|langue=en | nom = Messer | prénom = Andrea Elyse | titre = Slowdown of global warming fleeting | url = http://news.psu.edu/story/310769/2014/04/07/research/slowdown-global-warming-fleeting | éditeur = Université d'État de Pennsylvanie| date = 7 avril 2014 | consulté le=2 octobre 2017 }}{{,}}{{Article|langue=en | doi = 10.1002/2014GL059233| titre = On Forced Temperature Changes, Internal Variability and the AMO| journal = Geophysical Research Letters| pages = 3211–3219| année = 2014| nom1 = Mann | prénom1 = M. E. | nom2 = Steinman | prénom2 = B. A. | nom3 = Miller | prénom3 = S. K. | volume=41 |url texte=http://www.meteo.psu.edu/holocene/public_html/Mann/articles/articles/MannEtAlGRLPreprint.pdf |format=pdf}}.</ref>.


== Changements climatiques ==
== Changements climatiques ==

[[Fichier:GlobwarmNH.png|vignette|Courbe des températures dite en forme de « crosse de hockey ».]]
[[Fichier:GlobwarmNH.png|vignette|Courbe des températures dite en forme de « crosse de hockey ».]]
En tant qu'auteur principal de l'article [http://www.meteo.psu.edu/holocene/public_html/shared/articles/mbh98.pdf MBH98], produit en 1998, avec les co-auteurs Raymond S. Bradley et Malcolm K. Hughes, Mann a utilisé des techniques statistiques avancées pour trouver les variations régionales dans une reconstruction hémisphérique du climat au cours des 600 dernières années. En 1999, la même équipe a utilisé ces techniques pour produire une reconstruction au cours des {{formatnum:1000}} dernières années ([http://www.meteo.psu.edu/holocene/public_html/shared/research/ONLINE-PREPRINTS/Millennium/mbh99.pdf MBH99]) qui a été baptisée « [[graphique en crosse de hockey]] » en raison de sa forme<ref>{{Article|langue=en | nom1 = Mann | prénom1 = M. E. | nom2 = Bradley | prénom2 = R. S. | nom3 = Hughes | prénom3 = M. K. | doi = 10.1029/1999GL900070 | titre = Northern hemisphere temperatures during the past millennium: Inferences, uncertainties, and limitations | périodique = Geophysical Research Letters | volume = 26 | numéro = 6 | pages = 759–762 | année = 1999 | pmid = | pmcid =| bibcode=1999GeoRL..26..759M}}.</ref>. Il a été l'un des huit auteurs principaux du chapitre sur « le changement observé du climat et sa variabilité » du troisième rapport d'évaluation scientifique du [[Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat]] (GIEC) publié en 2001<ref name=cv />. Un graphique basé sur le document [http://www.meteo.psu.edu/holocene/public_html/shared/research/ONLINE-PREPRINTS/Millennium/mbh99.pdf MBH99] a été mis en évidence dans plusieurs parties du rapport et a reçu une large publicité. Le GIEC a reconnu que son travail, ainsi que celui des nombreux autres auteurs principaux et rédacteurs en chef, ont contribué à l'attribution du Prix Nobel de la Paix à l'organisme en 2007, conjointement avec [[Al Gore]].
En tant qu'auteur principal de l'article « ''Global-scale temperature patterns and climate forcing over the past six centuries'' », publié en 1998 avec les co-auteurs Raymond S. Bradley et Malcolm K. Hughes<ref name="M-B-H">{{Harvsp|Mann|Bradley|Hughes|1998}}.</ref>, Mann utilise des techniques statistiques avancées pour trouver les variations régionales dans une reconstruction hémisphérique du climat au cours des 600 dernières années. En 1999, la même équipe utilise ces techniques pour produire une reconstruction au cours des {{formatnum:1000}} dernières années qui est baptisée « [[graphique en crosse de hockey]] » en raison de sa forme<ref>{{Article|langue=en| nom1 = Mann| prénom1 = M. E.| nom2 = Bradley| prénom2 = R. S.| nom3 = Hughes| prénom3 = M. K.| doi = 10.1029/1999GL900070| titre = Northern hemisphere temperatures during the past millennium: Inferences, uncertainties, and limitations| périodique = Geophysical Research Letters| volume = 26| numéro = 6| pages = 759–762| année = 1999| pmcid =| bibcode=1999GeoRL..26..759M}}.</ref>. Il est l'un des huit auteurs principaux du chapitre sur « le changement observé du climat et sa variabilité » du troisième rapport d'évaluation scientifique du [[Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat]] (GIEC) publié en 2001<ref name=cv/>. Un graphique basé sur le document MBH99<ref>[http://www.meteo.psu.edu/holocene/public_html/shared/research/ONLINE-PREPRINTS/Millennium/mbh99.pdf Voir sur ''meteo.psu.edu''.]</ref> est mis en évidence dans plusieurs parties du rapport et connaît une large diffusion. Le GIEC reconnaît que son travail, ainsi que celui des nombreux autres auteurs principaux et rédacteurs en chef, a contribué à l'attribution du [[prix Nobel de la paix]] à l'organisme en 2007, conjointement avec [[Al Gore]].


[[Fichier:Michael E. Mann talking at The Amazing Meeting 2013.jpg|vignette|gauche|Michael Mann à une conférence dénonçant la [[pseudo-science]] et les tactiques vexatoires des [[Controverse sur le réchauffement climatique#Financements et conflits d'intérêts|climato-sceptiques]] de la droite américaine.]]
[[Fichier:Michael E. Mann talking at The Amazing Meeting 2013.jpg|vignette|gauche|Michael Mann à une conférence dénonçant la [[pseudo-science]] et les tactiques vexatoires des [[Controverse sur le réchauffement climatique#Financements et conflits d'intérêts|climato-sceptiques]] de la droite américaine.]]
L'[[incident des e-mails du Climatic Research Unit|incident des e-mails du ''Climatic Research Uni''t]], une affaire résultant de la divulgation après un piratage d'un ensemble de courriels et de fichiers, datés entre 1996 et le {{date-|12 novembre 2009}}, attribués à des responsables du ''Climatic Research Unit'' (CRU) de l'[[Université d'East Anglia]] et à leurs correspondants, l'implique indirectement. Fin 2009, à la veille de la conférence [[Conférence de Copenhague de 2009 sur les changements climatiques|COP15]] de Copenhague sur le climat, ses courriels ainsi que ceux d'un certain nombre d'autres climatologues avaient aussi été piratés et publiés sur la Toile. La plupart des phrases, sorties de leur contexte, laissaient penser à des manipulations. Plusieurs enquêtes furent menées contre lui, notamment à l'instigation de [[Joe Barton]], sénateur républicain, de Ken Cuccinelli ([[Parti républicain (États-Unis)|républicain]], [[procureur général]] de l'État de Virginie de 2010 à 2014) et de l'Université Penn State où il est chercheur, mais elles l'auront lavé de tout soupçon. Lorsque les choses s'emballent, il est même menacé physiquement. D'après Michael Mann : {{Citation|Nier le changement climatique anthropique ou l'évolution est devenu un test de passage pour le Parti républicain […]. C'est quelque chose d'assez nouveau et de très effrayant.}}<ref name="Foucart">{{Article|prénom=Stéphane |nom=Foucart|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2011/12/23/le-climatologue-a-la-crosse-de-hockey_1621693_3244.html#ens_id=1622654 |titre= Michael Mann, le chercheur pourchassé |périodique= Le Monde Science et Techno|site= lemonde.fr |date= 23 décembre 2011}}.</ref>.
L'[[Incident des courriels du Climatic Research Unit|incident des courriels du ''Climatic Research Unit'']], une affaire résultant de la divulgation après un piratage d'un ensemble de courriels et de fichiers, datés entre 1996 et le {{date-|12 novembre 2009}}, attribués à des responsables du ''Climatic Research Unit'' (CRU) de l'[[université d'East Anglia]] et à leurs correspondants, l'implique indirectement. Fin 2009, à la veille de la conférence [[Conférence de Copenhague de 2009 sur les changements climatiques|COP15]] de Copenhague sur le climat, ses courriels ainsi que ceux d'un certain nombre d'autres climatologues ont aussi été piratés et publiés sur la Toile. La plupart des phrases, sorties de leur contexte, laissent penser à des manipulations. Plusieurs enquêtes sont menées contre lui, notamment à l'instigation de [[Joe Barton]], sénateur républicain, de Ken Cuccinelli ([[Parti républicain (États-Unis)|républicain]], [[procureur général]] de l'État de Virginie de 2010 à 2014) et de l'université Penn State où il est chercheur, mais elles le lavent de tout soupçon. Lorsque les choses s'emballent, il est même menacé physiquement.
D'après Michael Mann : {{Citation bloc|Nier le changement climatique anthropique ou l'évolution est devenu un test de passage pour le Parti républicain […]. C'est quelque chose d'assez nouveau et de très effrayant<ref name="Foucart">{{Article|prénom=Stéphane|nom=Foucart|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2011/12/23/le-climatologue-a-la-crosse-de-hockey_1621693_3244.html#ens_id=1622654|titre= Michael Mann, le chercheur pourchassé|périodique= Le Monde Science et Techno|date= 23 décembre 2011}}.</ref>.}}

{{clr}}
En 2012, un groupe de réflexion [[libertarien]] et des [[blogueur]]s climatosceptiques, comme Rand Simberg et [[Mark Steyn]], l'ont accusé d'avoir manipulé les données et comparé à un [[pédophile]]. Il leur a intenté une poursuite en [[diffamation]]. En février 2024, la [[Cour supérieure du district de Columbia]] a condamné les auteurs à lui verser un million de dollars en dommages<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Valérie Boisclair |titre=Des commentateurs de droite condamnés à verser 1 M$ à un climatologue pour diffamation |périodique=ICI Radio-Canada |date=2024-02-10 |lire en ligne=https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2048286/michael-mann-climatologue-diffamation |consulté le=10 février 2024}}.</ref>.


== Notoriété ==
== Notoriété ==
Mann fut président du comité d'organisation du colloque Frontières de la science de l'[[Académie nationale des sciences]] des États-Unis en 2003 ; il a reçu plusieurs honneurs et récompenses, dont la sélection par le ''[[Scientific American]]'' comme l'un des cinquante leaders de la science et de la technologie en 2002.


En 2012, il est intronisé ''Fellow'' de l'[[Union américaine de géophysique]]<ref name="AGU Fellow"/> et reçoit la médaille Hans-Oeschger de l'[[Union européenne des géosciences]]<ref name="EGU hans-oeschger"/>. En 2013, il est élu membre de la [[American Meteorological Society|Société météorologique américaine]]. La même année, il devient professeur distingué au Collège des sciences de la Terre et des minéraux de l'[[université d'État de Pennsylvanie]].
Mann fut président du comité d'organisation du colloque ''Frontières de la science'' de l'[[Académie nationale des sciences (États-Unis)|Académie nationale des sciences de États-Unis]] en 2003 et a reçu plusieurs honneurs et récompenses, dont la sélection par le [[Scientific American]] comme l'un des cinquante leaders de la science et de la technologie en 2002.


Mann est l'auteur de plus de 200 publications dans des revues à comité de lecture. Il a également publié trois livres : ''Dire Predictions: Understanding Global Warming''<ref>{{Harvsp|Mann|Kump|2008}}.</ref> (« Prévisions sombres : comprendre le réchauffement climatique », 2008), ''[[The Hockey Stick and the Climate Wars|The Hockey Stick and the Climate Wars: Dispatches from the Front Lines]]''<ref>{{Harvsp|Mann|2012}}.</ref> (« La crosse de hockey et les guerres du climat : dépêches de la ligne de front », 2012) et, avec le co-auteur Tom Toles, ''The Madhouse Effect: How Climate Change Denial is Threatening Our Planet, Destroying Our Politics, and Driving Us Crazy''<ref>{{Harvsp|Mann|Toles|2016}}.</ref> (« La maison de fous : comment le refus du changement climatique menace notre planète, détruit notre politique et nous conduit vers la folie », 2016).
En 2012, il a été intronisé ''Fellow'' de l'[[Union américaine de géophysique]]<ref name="AGU Fellow"/> et a reçu la médaille Hans Oeschger de l'[[Union européenne des géosciences]]<ref name="EGU hans-oeschger"/>. En 2013, il a été élu membre de la [[American Meteorological Society|Société météorologique américaine]]. La même année, il est devenu professeur distingué au Collège des sciences de la Terre et des minéraux de l'[[Université d'État de Pennsylvanie]].


Début 2019, il reçoit le ''[[Tyler Prize for Environmental Achievement]]''<ref name=Eurek2019/>, souvent présenté comme l'équivalent d'un prix Nobel de l'environnement, organisé par l'[[université de Californie du Sud]], créé en 1973 par John et Alice Tyler pour récompenser les apports en [[science de l'environnement]], en [[santé-environnement]] ou les progrès dans le domaine des énergies renouvelables et sûres<ref>Prix doté d'une récompense de plusieurs centaines de milliers d'USD et d'une médaille en or.</ref>.
Mann est l'auteur de plus de 200 publications dans des revues à comité de lecture. Il a également publié trois livres: ''Dire Predictions: Understanding Global Warming''<ref>{{Harvsp|Mann|Kump|2008}}.</ref> (Prévisions sombres : comprendre le réchauffement climatique) (2008), ''The Hockey Stick and the Climate Wars: Dispatches from the Front Lines''<ref>{{Harvsp|Mann|2012}}.</ref> (La crosse de hockey et les guerres du climat : dépêches de la ligne de front) (2012) et, avec le co-auteur Tom Toles, ''The Madhouse Effect: How Climate Change Denial is Threatening Our Planet, Destroying Our Politics, and Driving Us Crazy''<ref>{{Harvsp|Mann|Toles|2016}}.</ref> (La maison de fous : comment le refus du changement climatique menace notre planète, détruit notre politique et nous conduit vers la folie) (2016).


En 2021, le film [[Don't Look Up : Déni cosmique|''Don't Look Up'']], métaphore de l'incapacité des responsables politiques et du grand public à réagir face aux enjeux climatiques, s'inspire de lui pour le personnage principal joué par [[Leonardo DiCaprio]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le film ''Don’t Look Up'' est une métaphore puissante de la crise climatique en cours|périodique=Le Monde.fr|date=2022-01-04|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/04/le-film-don-t-look-up-est-une-metaphore-puissante-de-la-crise-climatique-en-cours_6108090_3244.html|consulté le=2022-01-10}}.</ref>.
Début 2019, il reçoit le ''[[Tyler Prize for Environmental Achievement]]''<ref name=Eurek2019/>, souvent présenté comme équivalent d'un "Prix Nobel de l'Environnement", organisé par l'[[Université de Californie du Sud]], créé en 1973 par John et Alice Tyler pour récompenser les apports en [[science de l'environnement]], en [[Santé-Environnement]] ou les progrès dans le domaine des énergies renouvelables et sûres (doté d'une récompense de plusieurs centaines de milliers d'USD et d'une médaille en or).


== Publications (sélection) ==
== Bibliographie ==
=== Articles choisis ===
=== Articles ===
*{{Article|langue=en |auteur1=Mann M.E. |auteur2=Lees J.M. |titre=Robust estimation of background noise and signal detection in climatic time series |périodique=Climatic Change |volume=33 |numéro=3 |pages=409–445 |année=1996 |url=http://holocene.meteo.psu.edu/shared/research/ONLINE-PREPRINTS/RedNoise-MTM/Rednoise_ClmChng96.ps |format=PS |doi=10.1007/BF00142586 |bibcode=1996ClCh...33..409M}}.
*{{Article|langue=en|auteur1=Mann M.E.|auteur2=Lees J.M.|titre=Robust estimation of background noise and signal detection in climatic time series|périodique=Climatic Change|volume=33|numéro=3|pages=409–445|année=1996|url=http://holocene.meteo.psu.edu/shared/research/ONLINE-PREPRINTS/RedNoise-MTM/Rednoise_ClmChng96.ps|format=PS|doi=10.1007/BF00142586|bibcode=1996ClCh...33..409M}}.
*{{Article|langue=en |auteur1=Mann M.E. |auteur2=Bradley R.S. |auteur3=Hughes M.K. |titre=Global-scale temperature patterns and climate forcing over the past six centuries |périodique=Nature |volume=392 |numéro=6678 |pages=779–787 |année=1998 |url=http://www.cfa.harvard.edu/~wsoon/DaveLegates03-d/Mannetal98Nature.pdf |format=PDF |doi=10.1038/33859 |bibcode=1998Natur.392..779M }}.
*{{Article|langue=en|nom1=Mann|prénom1=M. E.|nom2=Bradley|prénom2=R. S.|nom3=Hughes|prénom3=M. K.|titre=Global-scale temperature patterns and climate forcing over the past six centuries|périodique=Nature|volume=392|numéro=6678|pages=779–787|année=1998|url=http://www.meteo.psu.edu/holocene/public_html/shared/articles/mbh98.pdf|format=PDF|doi=10.1038/33859|bibcode=1998Natur.392..779M }}.
*{{Article|langue=en |nom=Mann |prénom=M.E. |nom2=Bradley |prénom2=R.S. |nom3=Hughes |prénom3=M.K. |titre=Northern hemisphere temperatures during the past millennium: inferences, uncertainties, and limitations |périodique=Geophysical Research Letters |volume=26 |numéro=6 |pages=759–762 |année=1999 |url=http://www.ltrr.arizona.edu/webhome/aprilc/data/my%20stuff/MBH1999.pdf |format=PDF |doi=10.1029/1999GL900070 |bibcode=1999GeoRL..26..759M }}.
*{{Article|langue=en|nom=Mann|prénom=M.E.|nom2=Bradley|prénom2=R.S.|nom3=Hughes|prénom3=M.K.|titre=Northern hemisphere temperatures during the past millennium: inferences, uncertainties, and limitations|périodique=Geophysical Research Letters|volume=26|numéro=6|pages=759–762|année=1999|url=http://www.ltrr.arizona.edu/webhome/aprilc/data/my%20stuff/MBH1999.pdf|format=PDF|doi=10.1029/1999GL900070|bibcode=1999GeoRL..26..759M }}.
*{{Article|langue=en |auteur=Shindell D.T. |auteur2=Schmidt G.A. |auteur3=Mann M.E. |auteur4=Rind D. |auteur5=Waple A. |titre=Solar forcing of regional climate change during the Maunder Minimum |périodique=Science |volume=294 |numéro=5549 |pages=2149–52 |année=2001 |url=http://www.meteo.psu.edu/~mann/shared/articles/Shindelletal01.pdf |format=PDF |doi=10.1126/science.1064363 |pmid=11739952 |bibcode=2001Sci...294.2149S }}.
*{{Article|langue=en|auteur=Shindell D.T.|auteur2=Schmidt G.A.|auteur3=Mann M.E.|auteur4=Rind D.|auteur5=Waple A.|titre=Solar forcing of regional climate change during the Maunder Minimum|périodique=Science|volume=294|numéro=5549|pages=2149–52|année=2001|url=http://www.meteo.psu.edu/~mann/shared/articles/Shindelletal01.pdf|format=PDF|doi=10.1126/science.1064363|pmid=11739952|bibcode=2001Sci...294.2149S }}.
*{{Article|langue=en |nom=Mann |prénom=M.E. |nom2=Jones |prénom2=P.D. |titre=Global surface temperatures over the past two millennia |périodique=Geophysical Research Letters |volume=30 |numéro=15 |pages=1820–23 |année=2003 |url=http://www.meteo.psu.edu/~mann/shared/articles/mannjones03.pdf |format=PDF |doi=10.1029/2003GL017814 |bibcode=2003GeoRL..30oCLM5M }}.
*{{Article|langue=en|nom=Mann|prénom=M. E.|nom2=Jones|prénom2=P. D.|lien auteur2=Philip Douglas Jones|titre=Global surface temperatures over the past two millennia|périodique=Geophysical Research Letters|volume=30|numéro=15|pages=1820–23|année=2003|url=http://www.meteo.psu.edu/~mann/shared/articles/mannjones03.pdf|format=PDF|doi=10.1029/2003GL017814|bibcode=2003GeoRL..30oCLM5M }}.
*{{Article|langue=en |auteur=Mann M.E. |titre=Defining Dangerous Anthropogenic Interference |périodique=Proc. Natl. Acad. Sci. |volume=106 |pages=4065–6 |année=2009 |doi=10.1073/pnas.0901303106 |pmid=19276105 |numéro=11 |pmcid=2657409 |bibcode = 2009PNAS..106.4065M }}.
*{{Article|langue=en|auteur=Mann M.E.|titre=Defining Dangerous Anthropogenic Interference|périodique=Proc. Natl. Acad. Sci.|volume=106|pages=4065–6|année=2009|doi=10.1073/pnas.0901303106|pmid=19276105|numéro=11|pmcid=2657409|bibcode = 2009PNAS..106.4065M }}.
* {{Article|langue=en | nom=Mann | prénom=M. E. | titre=The Serengeti strategy: How special interests try to intimidate scientists, and how best to fight back | périodique=Bulletin of the Atomic Scientists | éditeur=SAGE | volume=71 | numéro=1 | année=2015 | pages=33–45 | url=https://dx.doi.org/10.1177/0096340214563674 | doi=10.1177/0096340214563674 | consulté le= 9 janvier 2015}}.
* {{Article|langue=en| nom=Mann| prénom=M. E. | titre=The Serengeti strategy: How special interests try to intimidate scientists, and how best to fight back| périodique=Bulletin of the Atomic Scientists| éditeur=SAGE| volume=71| numéro=1| année=2015| pages=33–45| url=https://dx.doi.org/10.1177/0096340214563674| doi=10.1177/0096340214563674| consulté le= 9 janvier 2015}}.
* {{Article|langue=en |nom=Mann |prénom=Michael E. |nom2=Rahmstorf|prénom2=Stefan|titre=Influence of Anthropogenic Climate Change on Planetary Wave Resonance and Extreme Weather Events |périodique=Scientific Reports |éditeur=[[Springer Science+Business Media|Springer]] Nature |url=https://www.nature.com/articles/srep45242 |volume=7 |numéro= |page= 45242|date=27 March 2017 |doi=10.1038/srep45242 |consulté le= 9 avril 2017}}.
* {{Article|langue=en|nom=Mann|prénom=Michael E.|auteur2=[[Stefan Rahmstorf]]|titre=Influence of Anthropogenic Climate Change on Planetary Wave Resonance and Extreme Weather Events|périodique=Scientific Reports|éditeur=[[Springer Science+Business Media|Springer]] Nature|url=https://www.nature.com/articles/srep45242|volume=7|page= 45242|date=27 March 2017|doi=10.1038/srep45242|consulté le= 9 avril 2017}}.


=== Livres choisis ===
=== Ouvrages ===
*{{Chapitre|langue=en | auteurs ouvrage = Henry F. Diaz et Vera Markgraf | nom1 = Mann |prénom=M. E. | nom2 = Bradley | prénom2 = R. S. | nom3 = Hughes | prénom3 = M. K. | titre ouvrage = El Niño and the southern oscillation : multiscale variability and global and regional impact | année = 2000 | éditeur = NY Cambridge University Press | lieu = Cambridge ; New York | isbn = 978-0-521-62138-0 | titre chapitre = Long-term variability in the El Niño/Southern Oscillation and associated teleconnections | url = http://www.meteo.psu.edu/holocene/public_html/Mann/articles/articles/chapter-diaz.pdf | pages = 357–413 }}.
*{{Chapitre|langue=en| auteurs ouvrage = Henry F. Diaz et Vera Markgraf| nom1 = Mann|prénom=M. E.| nom2 = Bradley| prénom2 = R. S.| nom3 = Hughes| prénom3 = M. K.| titre ouvrage = El Niño and the southern oscillation : multiscale variability and global and regional impact| année = 2000| éditeur = NY Cambridge University Press| lieu = Cambridge ; New York| isbn = 978-0-521-62138-0 | titre chapitre = Long-term variability in the El Niño/Southern Oscillation and associated teleconnections| url = http://www.meteo.psu.edu/holocene/public_html/Mann/articles/articles/chapter-diaz.pdf| pages = 357–413 }}.
*{{Ouvrage|langue=en |nom2=Kump |prénom2=Lee R. |nom1=Mann |prénom1=Michael |titre=Dire predictions: understanding global warming |éditeur=DK |année=2008 |isbn=0-7566-3995-6}}.
*{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Michael|nom1=Mann|prénom2=Lee R.|nom2=Kump|titre=Dire predictions|sous-titre=understanding global warming|éditeur=[[Dorling Kindersley|DK]]|année=2008|pages totales=208|isbn=978-0-7566-3995-2|isbn2=0-7566-3995-6}}.
*{{Ouvrage|langue=en |nom1=Mann |prénom1=Michael |titre=The Hockey Stick and the Climate Wars: Dispatches from the Front Lines |éditeur=[[Columbia University Press]] |année=2012 |isbn=978-0-231-15254-9 }}.
*{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Michael|nom1=Mann|titre=The Hockey Stick and the Climate Wars|sous-titre=Dispatches from the Front Lines|éditeur=[[Columbia University Press]]|année=2012|pages totales=395|isbn=978-0-231-15254-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=7SeVAQAAQBAJ&printsec=frontcover}}.
*{{Ouvrage|langue=en |nom2=Kump |prénom2=Lee R. |nom1=Mann |prénom1=Michael |titre=Dire predictions: understanding global warming |numéro édition=2nd |éditeur=DK |année=2015 |isbn=978-1-4654-3364-0}}.
*{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Michael|nom1=Mann|prénom2=Lee R.|nom2=Kump|titre=Dire predictions|sous-titre=understanding global warming|éditeur=[[Dorling Kindersley|DK]]|année=2015|numéro d'édition=2|pages totales=224|isbn=978-1-4654-3364-0}}.
* {{Ouvrage|langue=en |nom2=Toles |prénom2=Tom | nom1=Mann | prénom1=Michael | titre=The Madhouse Effect : How Climate Change Denial Is Threatening Our Planet, Destroying Our Politics, and Driving Us Crazy | éditeur=Columbia University Press | lieu=New York | année=2016 | isbn=978-0-231-17786-3 }}. ({{Lien web|langue=en | titre=A preview of The Madhouse Effect | éditeur=[[National Center for Science Education]] | url=https://ncse.com/news/2016/08/preview-madhouse-effect-0018345 | consulté le=30 septembre 2017}}.)
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Michael|nom1=Mann|prénom2=Tom|nom2=Toles|titre=The Madhouse Effect : How Climate Change Denial Is Threatening Our Planet, Destroying Our Politics, and Driving Us Crazy|lieu=New York|éditeur=[[Columbia University Press]]|année=2016|pages totales=186|isbn=978-0-231-17786-3}}. ({{Lien web|langue=en| titre=A preview of The Madhouse Effect| éditeur=[[National Center for Science Education]]| url=https://ncse.com/news/2016/08/preview-madhouse-effect-0018345| consulté le=30 septembre 2017}}.)


== Références ==
== Références ==
{{Références}}


== Voir aussi ==
{{Références|taille=35}}
{{Autres projets|commons=Category:Michael E. Mann}}
{{Autres projets|commons=Category:Michael E. Mann}}
=== Liens externes ===
{{liens}}



{{Palette|Changement climatique et énergie}}
{{Palette|Changement climatique et énergie}}
{{Portail|météorologie|États-Unis|Environnement|Sciences de la Terre et de l'Univers}}
{{Portail|météorologie|États-Unis|sciences de la Terre et de l'Univers|réchauffement climatique}}


{{DEFAULTSORT:Mann, Michael E.}}
{{DEFAULTSORT:Mann, Michael E.}}
Ligne 108 : Ligne 115 :
[[Catégorie:Physicien américain]]
[[Catégorie:Physicien américain]]
[[Catégorie:Naissance en 1965]]
[[Catégorie:Naissance en 1965]]
[[Catégorie:Controverses sur le réchauffement climatique]]
[[Catégorie:Étudiant de l'université de Californie à Berkeley]]
[[Catégorie:Étudiant de l'université de Californie à Berkeley]]
[[Catégorie:Étudiant de l'université Yale]]
[[Catégorie:Étudiant de l'université Yale]]
[[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université catholique de Louvain]]
[[Catégorie:Professeur à l'université d'État de Pennsylvanie]]
[[Catégorie:Professeur à l'université d'État de Pennsylvanie]]
[[Catégorie:Professeur à l'université du Massachusetts à Amherst]]
[[Catégorie:Professeur à l'université du Massachusetts à Amherst]]
[[Catégorie:Membre de l'Union américaine de géophysique]]
[[Catégorie:Membre de l'Union américaine de géophysique]]
[[Catégorie:Membre du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat]]
[[Catégorie:Auteur du GIEC]]
[[Catégorie:Membre de l'American Meteorological Society]]

Dernière version du 16 février 2024 à 21:53

Michael E. Mann
Description de cette image, également commentée ci-après
Michael Mann en 2010.

Naissance
Amherst (Massachusetts)
Nationalité américaine
Domaines climatologie
Institutions université d'État de Pennsylvanie
Diplôme BSc. Physique et mathématique appliquée(1989), M.Phil. Physique (1991), MSc. Physique (1991), MSc. Géologie (1993), PhD Géologie & Géophysique (1998)[1]
Formation Université de Californie (Berkeley), université Yale
Renommé pour Études des températures du dernier millénaire
Graphique en crosse de hockey
Un des auteurs principaux du troisième rapport du GIEC
Distinctions Prix Philip M. Orville (1997)
Prix de publication scientifique exceptionnelle de la NOAA (2002)
Prix John Russell Mather de la publication de l'année par l'AAG(2006)
Fellow de l'Union américaine de géophysique (2012)[2]
Médaille Hans Oeschger Medal de 2012[1]
Prix de la communication exceptionnelle Stephen H. Schneider de 2017[3]
Tyler Prize for Environmental Achievement en 2019[4]
Site Mann à Penn State
RealClimate

Michael E. Mann est un climatologue et géophysicien américain, actuellement directeur du Earth System Science Center de l'université d'État de Pennsylvanie[1]. Il a contribué à la compréhension scientifique du changement climatique en fonction de l'évolution de la température au cours du dernier millénaire et mis au point des techniques pour filtrer le bruit des données climatiques afin d'isoler des tendances significatives[5]. Il est cofondateur et contributeur au blog en climatologie RealClimate.

En 2012, l'Union européenne des géosciences décrit ses publications comme « exceptionnelles pour un scientifique si jeune ».

Début 2019, il est récompensé par le Tyler Prize for Environmental Achievement[4].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et éducation[modifier | modifier le code]

Né en 1965, Micheal E. Mann est élevé à Amherst, dans le Massachusetts, où son père est professeur de mathématiques à l'université du Massachusetts. À l'école, il s'intéresse aux mathématiques, à la science et à l'informatique. En , il va à l'université de Californie, Berkeley où il étudie en physique et mathématiques appliquées. Durant sa deuxième année, il fait des recherches sur le comportement théorique des cristaux liquides et utilise la méthode de Monte-Carlo dans des simulations informatiques. À la fin de 1987, il rejoint une équipe de recherche sous Didier de Fontaine qui utilise une méthodologie similaire pour étudier les propriétés supraconductrices de l'oxyde mixte de baryum, de cuivre et d'yttrium des transitions entre les phases ordonnées et désordonnées[6]. Il obtient un double baccalauréat (BSc) en 1989[1].

Mann rejoint l'université Yale pour l'obtention d'un doctorat en physique. Il reçoit d'abord sa maîtrise, puis un Master of Philosophy en physique en 1991. Son centre d'intérêt est la physique théorique de la matière condensée, mais son directeur de thèse le pousse vers un travail détaillé sur les semi-conducteurs. Il évalue ses options et il est impressionné par les cours du docteur Barry Saltzman sur la modélisation climatique et la recherche. Mann passe l'été de 1991 à aider un chercheur postdoctoral à simuler la période de pointe de la chaleur du Crétacé lorsque les niveaux de dioxyde de carbone étaient élevés, les fossiles indiquant le réchauffement maximal aux pôles[1].

Mann rejoint le département de géologie et de géophysique de Yale, obtenant un second Master of Philosophy en géologie et géophysique en 1993[1], sa thèse portant sur la variabilité naturelle et les oscillations climatiques. Il travaille avec le sismologue Jeffrey Park, et leur recherche conjointe adapte une méthode statistique pour identifier les oscillations sismologiques pour trouver diverses périodicités dans les données de température, la plus longue étant d'environ 60 à 80 ans. Le document Mann et Park, publié en , a abouti à des conclusions similaires à une étude développée en parallèle en utilisant une méthodologie différente et publiée en janvier de cette année, qui a trouvé ce qui a été appelé l'oscillation atlantique multidécennale[7],[8],[9].

En 1994, Mann participe en tant qu'étudiant diplômé à l'atelier inaugural du Projet de statistiques géophysiques du National Center for Atmospheric Research visant à encourager une collaboration active entre statisticiens, climatologues et scientifiques de l'atmosphère. Des statisticiens connus y participent, dont Grace Wahba et Arthur P. Dempster[10].

Tout en terminant sa recherche de doctorat, Mann rencontre Raymond S. Bradley, professeur de sciences du climat à l'université du Massachusetts et commence une collaboration avec lui et Park. Leurs recherches utilisent les données du paléoclimat des travaux antérieurs de Bradley et les méthodes que Mann a développées avec Park, pour trouver des oscillations de plus longue période dans les enregistrements. Les résultats montrant des oscillations mondiales de plusieurs décennies, voire centenaires, pendant les cinq derniers siècles sont publiés par Nature en [11],[12].

Une autre étude publiée en 1996 de Mann et Park soulève un problème technique mineur avec le modèle climatique de l'influence humaine sur le changement climatique utilisé. Dans le contexte de la controverse sur le deuxième rapport d'évaluation du GIEC, une ambiguïté des résultats dans le document est saluée par ceux qui s'opposent à l'action contre le changement climatique, et l'organisation conservatrice Precision in Media affirme que cette ambiguïté n'a pas été relevée en raison du biais médiatique. Mann défend au printemps 1996 sa thèse de doctorat sur une étude de l'interaction océan-atmosphère et de la variabilité de basse fréquence du système climatique [13],[14]. Il reçoit le prix Phillip M. Orville pour sa conférence exceptionnelle dans les sciences de la Terre l'année suivante. Il obtint son Phd en géologie et géophysique en 1998[1].

Carrière[modifier | modifier le code]

En 1999, Michael Mann obtient un poste de professeur adjoint au département des sciences de l'environnement de l'université de Virginie. Il quitte la Virginie en 2005 pour devenir professeur agrégé au département de météorologie (conjointement avec dans le département des géosciences et l'Institut de systèmes terrestres et environnementaux) à l'université d'État de Pennsylvanie, où il est également nommé directeur du Centre des sciences terrestres. Il est promu professeur titulaire en 2009 et professeur distingué de météorologie en 2013[1].

Mann s'intéresse à l'amélioration de la méthodologie des modèles de reconstructions des données paléoclimatiques à haute résolution : il est l'auteur principal avec Bradley et Hughes d'une étude de la variabilité à long terme dans les oscillations du sud d'El Niño et des télécorrélations connexes, publiée en 2000[15]. Ses domaines de recherche incluent la détection du signal climatique, l'attribution du changement climatique et la modélisation du couple océan-atmosphère, l'élaboration et l'évaluation de méthodes d'analyse statistique et chronologique et la comparaison des résultats de la modélisation par rapport aux données[1].

Avant la publication de l'article « Global-scale temperature patterns and climate forcing over the past six centuries »[16], Mann est nommé en tant que rédacteur du troisième rapport d'évaluation du GIEC. À la fin de 1998, il apprend qu'il a été choisi comme auteur principal du chapitre « Observations » du rapport du Groupe de travail I. Il travailla avec les nombreux auteurs contributeurs dans la préparation d'une évaluation de l'état des connaissances du dossier paléoclimatique, en commençant par solliciter les commentaires des principaux experts dans ce domaine[17]. Mann est l'un des huit auteurs principaux du chapitre « Observation de la variabilité et du changement climatique » du rapport, travaillant avec les deux auteurs principaux de coordination pour le chapitre en 2001[18].

Plus récemment, ses domaines de recherche incluent les ouragans et les changements climatiques, ainsi que la modélisation climatique[19]. Son travail comparant les résultats des modèles climatiques indique que le refroidissement des grands volcans n'a pas été pleinement démontré par la reconstruction de la variation du climat sur la croissance des cernes des arbres et il suggère que, dans les cas extrêmes, le refroidissement causé par des éruptions pourrait entraîner une croissance nulle et donc ne produire aucun cerne durant un an. Le résultat serait que les reconstructions des cernes des arbres pourraient sous-estimer la variabilité du climat. Il y a un débat scientifique sur la méthodologie et la validité de ces résultats[20].

Un document publié en par Mann et ses co-auteurs met au point une nouvelle méthode de définition de l'oscillation atlantique multidécennale (OAM) à la place d'une méthode problématique basée sur la déconnexion du signal climatique. Ils constatent que, au cours des dernières décennies, l'OAM était en phase de refroidissement, plutôt que de réchauffement, comme le pensaient les chercheurs. Ce refroidissement a contribué à un hiatus récent du réchauffement climatique dans les températures de surface et évoluerait vers un réchauffement de la surface dans la phase suivante de l'oscillation[21].

Changements climatiques[modifier | modifier le code]

Courbe des températures dite en forme de « crosse de hockey ».

En tant qu'auteur principal de l'article « Global-scale temperature patterns and climate forcing over the past six centuries », publié en 1998 avec les co-auteurs Raymond S. Bradley et Malcolm K. Hughes[16], Mann utilise des techniques statistiques avancées pour trouver les variations régionales dans une reconstruction hémisphérique du climat au cours des 600 dernières années. En 1999, la même équipe utilise ces techniques pour produire une reconstruction au cours des 1 000 dernières années qui est baptisée « graphique en crosse de hockey » en raison de sa forme[22]. Il est l'un des huit auteurs principaux du chapitre sur « le changement observé du climat et sa variabilité » du troisième rapport d'évaluation scientifique du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) publié en 2001[1]. Un graphique basé sur le document MBH99[23] est mis en évidence dans plusieurs parties du rapport et connaît une large diffusion. Le GIEC reconnaît que son travail, ainsi que celui des nombreux autres auteurs principaux et rédacteurs en chef, a contribué à l'attribution du prix Nobel de la paix à l'organisme en 2007, conjointement avec Al Gore.

Michael Mann à une conférence dénonçant la pseudo-science et les tactiques vexatoires des climato-sceptiques de la droite américaine.

L'incident des courriels du Climatic Research Unit, une affaire résultant de la divulgation après un piratage d'un ensemble de courriels et de fichiers, datés entre 1996 et le , attribués à des responsables du Climatic Research Unit (CRU) de l'université d'East Anglia et à leurs correspondants, l'implique indirectement. Fin 2009, à la veille de la conférence COP15 de Copenhague sur le climat, ses courriels ainsi que ceux d'un certain nombre d'autres climatologues ont aussi été piratés et publiés sur la Toile. La plupart des phrases, sorties de leur contexte, laissent penser à des manipulations. Plusieurs enquêtes sont menées contre lui, notamment à l'instigation de Joe Barton, sénateur républicain, de Ken Cuccinelli (républicain, procureur général de l'État de Virginie de 2010 à 2014) et de l'université Penn State où il est chercheur, mais elles le lavent de tout soupçon. Lorsque les choses s'emballent, il est même menacé physiquement.

D'après Michael Mann :

« Nier le changement climatique anthropique ou l'évolution est devenu un test de passage pour le Parti républicain […]. C'est quelque chose d'assez nouveau et de très effrayant[24]. »

En 2012, un groupe de réflexion libertarien et des blogueurs climatosceptiques, comme Rand Simberg et Mark Steyn, l'ont accusé d'avoir manipulé les données et comparé à un pédophile. Il leur a intenté une poursuite en diffamation. En février 2024, la Cour supérieure du district de Columbia a condamné les auteurs à lui verser un million de dollars en dommages[25].

Notoriété[modifier | modifier le code]

Mann fut président du comité d'organisation du colloque Frontières de la science de l'Académie nationale des sciences des États-Unis en 2003 ; il a reçu plusieurs honneurs et récompenses, dont la sélection par le Scientific American comme l'un des cinquante leaders de la science et de la technologie en 2002.

En 2012, il est intronisé Fellow de l'Union américaine de géophysique[2] et reçoit la médaille Hans-Oeschger de l'Union européenne des géosciences[5]. En 2013, il est élu membre de la Société météorologique américaine. La même année, il devient professeur distingué au Collège des sciences de la Terre et des minéraux de l'université d'État de Pennsylvanie.

Mann est l'auteur de plus de 200 publications dans des revues à comité de lecture. Il a également publié trois livres : Dire Predictions: Understanding Global Warming[26] (« Prévisions sombres : comprendre le réchauffement climatique », 2008), The Hockey Stick and the Climate Wars: Dispatches from the Front Lines[27] (« La crosse de hockey et les guerres du climat : dépêches de la ligne de front », 2012) et, avec le co-auteur Tom Toles, The Madhouse Effect: How Climate Change Denial is Threatening Our Planet, Destroying Our Politics, and Driving Us Crazy[28] (« La maison de fous : comment le refus du changement climatique menace notre planète, détruit notre politique et nous conduit vers la folie », 2016).

Début 2019, il reçoit le Tyler Prize for Environmental Achievement[4], souvent présenté comme l'équivalent d'un prix Nobel de l'environnement, organisé par l'université de Californie du Sud, créé en 1973 par John et Alice Tyler pour récompenser les apports en science de l'environnement, en santé-environnement ou les progrès dans le domaine des énergies renouvelables et sûres[29].

En 2021, le film Don't Look Up, métaphore de l'incapacité des responsables politiques et du grand public à réagir face aux enjeux climatiques, s'inspire de lui pour le personnage principal joué par Leonardo DiCaprio[30].

Publications (sélection)[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j (en) Mann Michael E., « Curriculum Vitae », sur meteo.psu.edu, Penn State, Dept. of Meteorology, (consulté le ).
  2. a et b (en) « Fellows Search Results », American Geophysical Union (consulté le ).
  3. (en) « 2017 Stephen H. Schneider Award bestowed upon Dr. Michael Mann », Climate One, (consulté le ).
  4. a b et c EurekAlert (2019) "Michael Mann awarded the 2019 Tyler Prize for Environmental Achievement", communiqué du 13 février 2019.
  5. a et b (en) « EGU - Awards & Medals - Hans Oeschger Medal - Michael Mann », sur egu.eu, Union européenne des géosciences, (consulté le ).
  6. Mann 2012, p. 5–6.
  7. Mann 2012, p. 1–2, 6–10, 28–30.
  8. (en) M. E. Mann et J. Park, « Global scale modes of surface temperature variability on interannual to century time scales », Journal of Geophysical Research, vol. 99,‎ , p. 25819–25833 (DOI 10.1029/94JD02396, Bibcode 1994JGR....9925819M, lire en ligne [PDF]).
  9. (en) M. E. Schlesinger et N. Ramankutty, « An oscillation in the global climate system of period 65–70 years », Nature, vol. 367, no 6465,‎ , p. 723–726 (DOI 10.1038/367723a0).
  10. (en) House Committee on Energy and Commerce, « Questions surrounding the 'Hockey stick' temperature studes; implications for climate change assessments », Hearings before the Subcommittee on Oversight and Investigations of the Committee on Energy and Commerce, 109th Congress, Second session, U.S. Government Printing Office,‎ , p. 765–766 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  11. Mann 2012, p. 30–34.
  12. (en) Michael E. Mann, Jeffrey Park et R. S. Bradley, « Global interdecadal and century-scale climate oscillations during the past five centuries », Nature, vol. 378, no 6554,‎ , p. 266–270 (DOI 10.1038/378266a0, Bibcode 1995Natur.378..266M).
  13. (en) « A study of ocean-atmosphere interaction and low-frequency variability of the climate system », Université Yale, (consulté le ).
  14. Mann 2012, p. 1–2, 41, 265–266.
  15. Mann, Bradley et Hughes 2000.
  16. a et b Mann, Bradley et Hughes 1998.
  17. Mann 2012, p. 53.
  18. (en) J. R. Christy, R. A. Clarke, G. V. Gruza, J. Jouzel, M. E. Mann, J. Oerlemans, M. J. Salinger et S.-W. Wang, Climate Change 2001 : The Scientific Basis, Cambridge, Cambridge University Press, , 881 p. (ISBN 0-521-80767-0, lire en ligne), « Observed Climate Variability and Change ».
  19. (en) Michael E. Mann, « Research Findings », Université d'État de Pennsylvanie (consulté le ).
  20. (en) Scott K. Johnson, « Tree ring history spurs actual climate science debate », Ars Technica, (consulté le ).
  21. (en) Andrea Elyse Messer, « Slowdown of global warming fleeting », Université d'État de Pennsylvanie, (consulté le ),(en) M. E. Mann, B. A. Steinman et S. K. Miller, « On Forced Temperature Changes, Internal Variability and the AMO », Geophysical Research Letters, vol. 41,‎ , p. 3211–3219 (DOI 10.1002/2014GL059233, lire en ligne [PDF]).
  22. (en) M. E. Mann, R. S. Bradley et M. K. Hughes, « Northern hemisphere temperatures during the past millennium: Inferences, uncertainties, and limitations », Geophysical Research Letters, vol. 26, no 6,‎ , p. 759–762 (DOI 10.1029/1999GL900070, Bibcode 1999GeoRL..26..759M).
  23. Voir sur meteo.psu.edu.
  24. Stéphane Foucart, « Michael Mann, le chercheur pourchassé », Le Monde Science et Techno,‎ (lire en ligne).
  25. Valérie Boisclair, « Des commentateurs de droite condamnés à verser 1 M$ à un climatologue pour diffamation », ICI Radio-Canada,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. Mann et Kump 2008.
  27. Mann 2012.
  28. Mann et Toles 2016.
  29. Prix doté d'une récompense de plusieurs centaines de milliers d'USD et d'une médaille en or.
  30. « Le film Don’t Look Up est une métaphore puissante de la crise climatique en cours », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes[modifier | modifier le code]