« Hachette Livre » : différence entre les versions

| date de création = [[1826]] (il y a {{ age âge|1826|1|1}} ans)

| collections = Hachette Tourisme , Hachette Littératures, Hachette Pratique, Hachette Education, Hachette Collection

| langue de publication = [[ Français français]]

| société mère = Lagardère Publishing ([[Lagardère (entreprise)|Lagardère]] SCA) , [[Vivendi]]

'''Hachette Livre''', ou simplement '''Hachette''', est un [[groupe d'édition]] [[France|français]] fondé en 1826 par [[Louis Hachette]]. Au fil de ses acquisitions, il est le premier éditeur en France depuis 2004, et le deuxième éditeur en [[Espagne]].

Avant 1850, Louis Hachette, s'inspirant du modèle britannique, fait installer dans chaque gare ferroviaire un point de vente de livres, qui non seulement propose sa production mais aussi celles de ses concurrents : la « Bibliothèques des Chemins de fer » est née. Il met au point un premier système de messagerie et d'[[Office (librairie)|office]]<ref>[http://www.imec-archives.com/fonds_archives_fiche.php?i=NMP Archives de l'Imec] : ''Les Nouvelles Messageries de la presse parisienne''.</ref>. En 1855, il lance le ''[[Journal pour tous (1855)|Journal pour tous]]'', périodique de [[Roman populaire|littérature populaire]] en [[Roman-feuilleton|feuilletons]] illustrés qui connaît un succès immédiat. Il lance également des guides de voyages, en rachetant le [[Guides Joanne|fonds Joanne]] (1850), qui accompagne le développement du réseau ferré, puis dans cette lignée, en 1860, le périodique ''[[Le Tour du monde]]''. En 1853, il signe un contrat d'exclusivité avec la [[comtesse de Ségur]] et fonde dans la foulée la [[Bibliothèque rose]]. En 1864, la librairie Louis Hachette devient le premier éditeur européen spécialisé dans l'ouvrage scolaire et les guides, mais l'édition de fictions commence à gagner du terrain.

Après la mort du fondateur, la « Librairie L. Hachette et Cie » est en situation de quasi-monopole pour les manuels scolaires, mais les [[lois Jules Ferry]] (1881-1882) l'obligent à se diversifier, ce qui permet à d'autres éditeurs scolaires d'émerger<ref>[http://books.openedition.org/pufr/1399?lang=fr « Réseau de bibliothèques de gare et du métropolitain, et messageries Hachette dans l’aire parisienne (1870-1914) »] par Karine Taveaux, In: [[Christian Delporte]] (dir.), ''Médias et villes ({{ s mini sp-|XVIII| e}}-{{s mini-|XX |e}} siècle)'', Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 1999, {{p.|73-86}}.</ref>.

Jusqu'en 1896, Hachette possédait {{nombre|1200|bibliothèques}} de gare, soit un quasi-monopole, mais là encore, le Gouvernement français, via [[Adolphe Turrel]], intervient et oblige les compagnies privées de chemin de fer à ne pas renouveler leurs contrats avec Hachette, qui décide alors de renforcer son pôle distribution, et fonde les [[Messageries Hachette]], devenant en quelques années, après avoir racheter racheté ses principaux concurrents, le plus gros distributeur français d'ouvrages<ref>[https://www.imec-archives.com/archives/collection/AR/FR_145875401_P044MHC Archives de l'Imec], notice en ligne.</ref>. En 1900, la maison reprend à [[Armand Colin]] ses collections scolaires. En 1902, c'est le lancement de ''[[La Vie heureuse (revue)|La Vie heureuse]]'', un magazine très inspiré des productions de l'éditeur [[Pierre Lafitte]], et qui va donner naissance au [[Prix Femina|prix littéraire du même nom]]<ref>[http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/communiq/donnedieu/histoirefemina.htm « Discours pour les {{nombre|100|ans}} du Femina »], sur ''Culture.gouv.fr''</ref>. En 1914, la maison de [[Pierre-Jules Hetzel]], l'éditeur de [[Jules Verne]], est intégrée au groupe. Le chiffre d'affaires atteint {{nombre|60|millions}} de [[Franc-or|francs-or]]. Les locaux s'étendent entre la rue Pierre-Sarrazin, les boulevards [[boulevard Saint-Germain|Saint-Germain]] et [[Boulevard Saint-Michel (Paris)|Saint-Michel]] (ces bâtiments existent toujours mais ont changé de propriétaires). En 1917, le rachat d'une partie des actifs des [[Éditions Pierre Lafitte]] est entériné : Hachette devient alors un acteur important de l'édition de journaux<ref>[[Pascal Fouché]] (dir.), [http://www.editionfrancaise.com/resultat.php?nbrep=40&rec=Lafitte&jourdeb=-1&moisdeb=-1&annedeb=-1&Valider.x=0&Valider.y=0 ''Chronologie de l'édition française''] (Kéo, 2023), moteur de recherche en ligne.</ref>.

En 1919, Hachette devient une [[société anonyme]], puis, en 1922, grâce à [[Paribas]], entre en bourse avec un capital émis de 33 millions. Durant les années 1920-1930, la production de livres triple, car Hachette investit la littérature générale et le secteur jeunesse, puis reprend la distribution en exclusive de [[Éditions Gallimard|Gallimard]] (1932) et de [[Éditions Fasquelle|Fasquelle]] (1935), à travers un département de plus en plus central, les [[Messageries Hachette]], qui comprend également des titres de presse. En 1934, l'éditeur s'associe à [[Paul Winkler (éditeur)|Paul Winkler]] pour le lancement du ''[[Le Journal de Mickey|Journal de Mickey]]''. Durant la Seconde Guerre mondiale, la famille Hachette perd le contrôle de ses filiales à l'étranger et de sa distribution, mais reprend la tête de son groupe en 1945, ainsi que du monopole de distribution, pourtant brisé par le [[Gouvernement provisoire de la République française|Gouvernement provisoire]] : avant 1950, les [[Presstalis|NMPP]] passe sous le contrôle du groupe Hachette<ref>[[Jean-Yves Mollier]], « Chapitre 9. La naissance des Nouvelles messageries de la presse parisienne », in: ''L'Âge d'or de la corruption parlementaire (1930-1980)'', Perrin, 2018, {{ pp p.|215-250}}.</ref>.

Surnommé « la pieuvre verte<ref>{{Lien web|url=http://www.cahiersdujournalisme.net/cdj/pdf/20/03_CHARON.pdf|titre=Stratégies pluri-médias des groupes de presse|série=Les Cahiers du journalisme n° 20|auteur=Jean-Marie Charon, sociologue, chercheur au CNRS, Centre d’Étude des Mouvements Sociaux (CNRS-EHESS)|date=automne 2009|page=65|citation=Dans les années 1950, puis 1960, un groupe comme Hachette – « la pieuvre verte », disait-on à l’époque [ ... …]|consulté le=8 avril 2010}}.</ref> », Hachette assume, depuis la fin du {{s-|XIX|e}}, la distribution des livres et de la presse en France. En 1953, en créant avec [[Henri Filipacchi]] la collection [[Le Livre de poche]] à travers sa filiale la Librairie générale française, elle fédère les fonds de plus de 37 maisons d'éditions jusqu'au début des années 1970. Elle finit par racheter [[Tallandier]], puis [[Éditions Grasset|Grasset]] (1954), [[Éditions Fayard|Fayard]] (1958), [[Éditions Fasquelle|Fasquelle]] (1959) et [[Éditions Stock|Stock]] (1961). En 1972, [[Éditions Gallimard|Gallimard]] décide d'assurer sa propre distribution et pocketisation. Dans les années qui suivent, le cours de l'action Hachette s'effrite. En novembre 1976, l'un des derniers héritiers de Louis Hachette, Ithier de Roquemaurel (1914-1996)<ref>[http://www.liberation.fr/medias/1996/11/07/deces-d-ithier-de-roquemaurel-ancien-pdg-d-hachette_189192 « Décès d'Ithier de Roquemaurel, ancien PDG d'Hachette »], In: ''Libération'', 7 novembre 1996.</ref>, quitte la présidence, et est remplacé par [[Jacques Marchandise-Franquet]] (1908-2002)<ref>[https://www.lesechos.fr/03/10/2002/LesEchos/18753-132-ECH_jacques-marchandise.htm# « Jacques Marchandise »], Nécrologie, In: ''Les Echos'', 3 octobre 2002.</ref>. Après une vague de licenciements, Hachette est racheté en {{date-|décembre 1980}} par un groupe industriel d'armement, [[Matra (entreprise)|Matra]], ce qui est une première en France, puis passe sous la direction de [[Jean-Luc Lagardère]] en 1981, qui baptise le nouveau groupe Matra-Hachette. En 1987, ce dernier crée l'entité Groupe Livre Hachette, et entame une reconversion de la [[holding]] en la spécialisant dans les médias<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Histoire d'Hachette|url=http://www.observatoire-omic.org/colloque-icic/pdf/Grandpierre1_3.pdf|site=observatoire-omic.org|date=}}.</ref>.

Une vague d'acquisition a lieu à l'international en 1988 : c'est d'abord le groupe espagnol Salvat, puis l' américain Américain [[Grolier (maison d'édition)|Grolier]], et enfin les britanniques Britanniques Orion, Cassell, et Octopus.

En 2004, à la suite de l'éclatement de la holding [[Vivendi]], Hachette acquiert les [[Éditions Larousse]], [[éditions Dunod|Dunod]], [[Dalloz]], [[Armand Colin]], le britannique Britannique Hodder Headline, puis en 2006, l'activité d'édition papier de [[Time Warner]].

En {{date-|août 2014}}, le projet d'achat de l'éditeur américain indépendant The [[Perseus Books Group ]] est suspendu<ref>[https://www.wsj.com/articles/hachette-calls-off-perseus-book-purchase-1407446685 « Hachette Calls Off Perseus Book Purchase »], In: ''The Wall Street Journal'', 7 août 2014.</ref>.

Hachette, parmi d'autres éditeurs de [[livre numérique|livres numériques]], est accusé de s'être entendu avec [[Apple]] pour « pouvoir fixer eux-mêmes les prix des livres numériques, par le biais du "contrat d'agence" » imposé à d'autres distributeurs comme [[Amazon.com]] augmentant le prix de chaque livre de 1 à {{nombre|3|dollars}} pour l'acheteur. Le {{date-|11 avril 2012}}, Hachette trouve un accord avec le [[ Département département de la Justice des États-Unis]], permettant aux distributeurs de choisir leurs prix et imposant aux éditeurs de cesser leur accord avec Apple.

Le {{Date|28|juin|2013}}, [[Disney Publishing Worldwide|Disney]] revend le catalogue de titres adultes et hors fiction de [[Hyperion (maison d'édition)|Hyperion]] à [[Hachette Book Group USA|Hachette Book Group]] et reprend les franchises et publications internes<ref>[http://www.mediabistro.com/galleycat/hachette-book-group-buys-disneys-hyperion-imprint_b73325 Hachette To Buy Disney’s Hyperion Adult Trade Imprint].</ref>.

En {{date-|juin 2014}}, Hachette annonce l'acquisition de l'activité édition de [[Perseus Books Group|Perseus Books]], le sixième éditeur généraliste américain<ref>{{lien web|url=http://www.actualitte.com/economie/perseus-books-entrera-dans-le-giron-du-groupe-hachette-51020.htm|titre=Perseus Books entrera dans le giron du groupe Hachette|auteur=Clément Solym|site=Actualitté|date=25 juin 2014}}.</ref>, éditant 700 livres par an pour un montant inconnu<ref>[https://www.reuters.com/article/2014/06/24/us-hachette-perseusbook-deals-idUSKBN0EZ2X620140624 « Hachette Books to buy Perseus Books »], Reuters, 24 juin 2014.</ref>. En {{date-|août 2014}}, Hachette abandonne l'acquisition de Perseus Books, dans un contexte de grande tension avec [[Amazon.com]]<ref>[https://www.reuters.com/article/2014/08/08/us-hachette-perseusbook-deals-idUSKBN0G816320140808 Hachette Book Group drops plan to buy Perseus], Andrew Callus et Supantha Mukherjee, Reuters, 8 août 2014.</ref>. En {{date-|mars 2016}}, une seconde tentative d'acquisition de cette entreprise réussit<ref>[https://www.lemonde.fr/economie/article/2016/03/01/hachette-se-renforce-sur-le-marche-americain-de-l-edition-grace-a-l-acquisition-de-perseus_4874705_3234.html#eAwIJQgYMSQmiPHb.99 Hachette se renforce sur le marché américain de l’édition grâce à l’acquisition de Perseus], lemonde.fr, {{1er}} mars 2016.</ref>.

En février 2021, Hachette annonce avoir acquis la société française d'édition de jeux de société ''Sorry we are French''. Cette acquisition confirme la volonté du groupe d'édition d'investir dans le monde des jeux de société<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Isabel Contreras|titre=Hachette rachète Sorry we are French|url=https://www.livreshebdo.fr/article/hachette-rachete-sorry-we-are-french|site=Livres Hebdo|date=04-02-2021|consulté le=2021-02-09}}.</ref>. En août 2021, Hachette annonce l'acquisition de [[Workman Publishing]] pour 240 millions de dollars<ref>{{Lien web |auteur=Nicolas Madelaine |titre=Hachette Livre acquiert l'américain Workman Publishing pour 240 millions de dollars |url=https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/hachette-livre-acquiert-lamericain-workman-publishing-pour-240-millions-de-dollars-1339077 |site=Les Echos Échos |date=16 août 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Elizabeth A. Harris |auteur2=Alexandra Alter |titre=Hachette to Buy Workman for $240 Million as Publishing Continues Consolidation |url=https://www.nytimes.com/2021/08/16/books/hachette-workman-publishing.html |site=The New York Times |date=16 août 2021}}.</ref>.

En février 2022, le Groupe Hachette absorbe l'éditeur [[Bragelonne]], spécialiste de la science-fiction et de la littérature fantasy<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Hachette Livre absorbe l'éditeur Bragelonne, spécialiste de la fantasy et de la science-fiction |url=https://www.lefigaro.fr/medias/hachette-livre-absorbe-l-editeur-bragelonne-specialiste-de-la-fantasy-et-de-la-science-fiction-20220201 |site= LEFIGARO lefigaro.fr|date=2022-02-01 |consulté le=2022-02-02}}</ref>.

[[Jean-Luc Lagardère]] contrôle Hachette depuis 1980 ; il en est le [[président-directeur général]] de 1981 à 1992. Par Hachette, il entre en {{date-|mars 1990}} au capital de [[La Cinq]] et en prend le contrôle total. L’opération se termine par la liquidation de la chaîne, qui engloutit tous les fonds propres du groupe<ref>[https://www.lesechos.fr/1992/11/la-cinq-une-faillite-hors-du-droit-commun-936334 « La Cinq, une faillite hors du droit commun »] sur ''lesechos.fr''.</ref>. La facture totale pour Hachette s'élève à plus de 3,5 milliards de francs<ref name="HachMatra">[https://www.lesoir.be/art/hachette-se-restructure-apres-enorme-revers-de-chaine-t_t-19920506-Z05A3L.html « Hachette se restructure après un énorme revers de sa chaîne La Cinq »] sur ''lesoir.be''.</ref> . J.-L. Lagardère est convaincu que la solution pour éviter la faillite et le dépeçage d'Hachette passe par la fusion avec [[Matra (entreprise)|Matra]]<ref name="HachMatra"/>. Il parvient à ses fins et Matra-Hachette, qui deviendra plus tard [[Lagardère (entreprise)|Lagardère]] SCA, est créé. Pour bénéficier d’une réduction d’impôt considérable sur ses bénéfices futurs, c’est Hachette qui absorbe juridiquement Matra. Grâce au statut de [[société en commandite par actions]], Jean-Luc Lagardère conserve le contrôle de la gestion avec quelque 10 à 13 % des actions<ref>Comme associé gérant à titre personnel, il est responsable du passif sur ses biens propres.</ref>.

[[Arnaud Nourry]] est remplacé à la tête de Lagardère Publishing par le secrétaire général et cogérant du [[Lagardère (entreprise)|groupe Lagardère]], [[Pierre Leroy (homme d'affaires)|Pierre Leroy]]<ref name="LeM1"/>, un proche d’[[Arnaud Lagardère]]<ref name="LeM2"/>{{,}}<ref>{{en}} [https://www.zonebourse.com/barons-bourse/Pierre-Leroy-05WTB8-E/biographie/ « Les Barons de la Bourse : Pierre Leroy »], sur ''Zone Bourse''.</ref>.

* [[Bragelonne]] (2000 - rachat 2022<ref>{{Lien web|url=https://actualitte.com/article/104530/economie/hachette-livre-absorbe-bragelonne-editeur-de-fantasy-et-sf|titre=Hachette Livre absorbe Bragelonne, éditeur de fantasy et SF|auteur=Nicolas Gary|date= 1 février 01-02-2022|consulté le= 1 février 01-02-2022}}</ref>)