Francine DAVID,
Nelly CONNET,
Michel GIRARD,
Vincent LHOMME,
lean-ClaudeMISKOVSKY
et Annie ROBLIN-JOUVE
Le Châtelperronien de la grotte du Renne à Arcy-sur-Cure (Yonne). Données sédimentologiques et chronostratigraphiques
Située le long de la Cure, la grotte du Renne fait partie d'un ensemble de cavités creusées par la rivière dans son dernier méandre à la sortie du Morvan. Celle-ci traverse alors la barrière corallienne du Rauracien qui borde à cet endroit le Bassin parisien (fig. 1). La plupart des grottes qu'elle a creusées ont gardé des traces d'occupations humaines qui se sont succédé jusqu'à des temps récents.
Découverte par Pierre Poulain en 1939, la grotte du Renne (fig. 2) a été fouillée et étudiée par André Leroi- Gourhan de 1949 à 1963. Elle est actuellement constituée d'une partie profonde encore fermée, appelée Galerie Schoepfiin, et d'une partie antérieure, le porche, dont la voûte s'est effondrée au cours du temps sur une quinzaine de mètres de longueur. C'est cette partie antérieure de la grotte qui est ici concernée.
Les dépôts les plus profonds du remplissage du porche sont constitués par des alluvions sableuses (niveau XV) surmontées par des accumulations détritiques argilo- calcaires, dans lesquelles ont été reconnus 1 1 horizons culturels distincts.
La grotte conserve, en effet, plusieurs niveaux mous- tériens (XIV : Moustérien typique ; XIII : Moustérien de transition ; XII et XI : Moustérien à denticulés (Girard, 1980) auxquels succèdent 3 horizons châtel- perroniens, stratigraphiquement et sédimentologique- ment bien différenciés sur plus d'un mètre d'épaisseur (X, IX et VIII), puis un niveau aurignacien (VII) et deux niveaux de Gravettien (VI, V) ; enfin, un dernier niveau, pauvre en matériel et peu caractéristique mais antérieur au Solutréen (IV), est surmonté de trois dépôts archéologiquement stériles (cailloutis du III et
Bulletin de la Société Préhistorique Française
2001. tome 98. n° 2. p. 207-230