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La France s'apprête à vivre un épisode de grèves majeur jeudi 19 janvier, mais il intervient dans un contexte général où les syndicats perdent en influence depuis plusieurs années. Le télétravail, lui, gagne du terrain (33 % des salariés l'année dernière, selon l'enquête JPG menée par l'institut Inkidata) depuis 2020 et la pandémie de Covid-19, qui avait forcé à déserter les bureaux. Une grève dans les transports a, par exemple, des conséquences aujourd'hui moins importantes qu'il y a quelques années lorsque tous les salariés étaient obligés de se déplacer jusqu'à leur lieu de travail chaque jour.
Enseignant chercheur à l'université de Lille en sciences politiques, et spécialiste des relations professionnelles, Tristan Haute revient, pour Le Point, sur les changements qui sont apparus da...
"Le télétravail, meilleur ennemi de la grève ? "
Visiblement oui puisque jupiter et 11 de ses bras cassés, sont partis télétravailler à Barcelone...
Pour compléter mon propos, je suis effectivement payé à ne pas faire grand chose. La secrétaire m'a quand même envoyé un message par Teams pour me demander si j'étais en télétravail à l'heure de début de la manifestation contre les retraites. Il y a quand même un certain contrôle, mais j'aurais pu répondre que j'étais en télétravail grâce à mon smartphone sur lequel est installé Teams. Niveau taux de syndicalisation, je ne sais pas vraiment. Il y a environ 5 personnes au moins sur 80 personnes qui sont virulentes sur cette réforme des retraites.
Le droit de grève en France est sanctuarisé.
Il est perçu comme l’arme la plus efficace pour la défense des salariés.
C’est vrai, mais pas de façon égalitaire.
Les salariés de la fonction publique ou ceux à statut protégé (SNCF, RATP, aiguilleurs du ciel…) peuvent y avoir recours sans craindre pour leur emploi, sans mettre en danger la vie de l’entreprise et avec un réel pouvoir de pression.
Il n’en va pas de même pour les salariés du privé surtout s’ils travaillent dans des entreprises petites ou moyennes.
Les mouvements d’une poignée de contrôleurs SNCF ou d’aiguilleurs du ciel auront d’immenses répercussions sur le plan national alors que l’arrêt d’une PME ou même d’une grande entreprise privée sera beaucoup moins perturbant.
Bien évidemment la pression et donc les résultats ne sont pas les mêmes.
Sans surprise, ce sont donc les personnes sous statuts, surtout si elles travaillent dans des secteurs en situation de monopole, qui ont le plus facilement recours à la grève et renforcent sur la durée leurs avantages par rapport au vulgum pecus.