Selon la police, au moins trois personnes ont été tuées, lundi 9 novembre, dans un attentat-suicide visant des policiers à Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan, pays en proie à une vague sans précédent d'attaques de ce type perpétrées par les talibans liés à Al-Qaida. Il s'agit du deuxième attentat-suicide en deux jours à Peshawar, le chef-lieu du nord-ouest et la ville la plus fréquemment touchée par ces attentats, qui ont fait plus de 2 450 morts dans tout le pays en un peu plus de deux ans.
Selon les premiers rapports de police, le kamikaze est descendu d'un rickshaw, tricycle-taxi, et a fait exploser la bombe qu'il portait sur lui à un poste de contrôle de la police situé sur le périphérique de Peshawar. "C'était un attentat-suicide", a déclaré aux journalistes sur place le chef de la police de la ville, qui a précisé qu'un policier et deux civils ont été tués et cinq autres personnes blessées, bilan confirmé par un responsable des services hospitaliers locaux.
BASTION DU MOUVEMENT DES TALIBANS DU PAKISTAN
Dimanche, un kamikaze à pied avait tué quatorze personnes, dont un responsable politique qui était sa cible, dans un marché à bétail de Peshawar. Le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), principal responsable de la vague qui ensanglante le pays depuis plus de deux ans, avait revendiqué cet attentat qui visait un maire ayant levé une milice locale pour combattre les insurgés islamistes.
Non loin de Peshawar, les zones tribales frontalières avec l'Afghanistan sont devenues le bastion du TTP, qui a permis à Al-Qaida d'y reconstituer ses forces et aux talibans afghans d'y implanter des bases arrière, depuis la chute de leur régime à Kaboul fin 2001. A l'unisson d'Oussama Ben Laden, le TTP avait décrété à l'été 2007 le djihad, la "guerre sainte", aux forces de sécurité d'Islamabad, reprochant au Pakistan de s'être allié à Washington dans sa "guerre contre le terrorisme" depuis fin 2001.
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