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Arnaud Delbarre quitte l’Olympia, c’est une idée du music-hall qui s’en va

Une gueule, Arnaud Delbarre. Une histoire aussi : il est le fils de Raoul de Godewarselde, et ancien bassiste de Stocks. Et un destin : patron de l’Olympia. Mais depuis mardi, c’est fini : l’arrivée de Bolloré à la tête d’Universal coïncide avec son départ. Un nouveau départ.

Temps de lecture: 3 min

Il dit que depuis quelques mois, il se « posait des questions ». Les mêmes qu’il s’était posées il y a quatorze ans, quand Pascal Nègre, le président d’Universal Music France, était venu le débusquer au Zénith de Lille, dont il était le patron.

À l’époque, Arnaud Delbarre avait sauté le pas : PDG de l’Olympia, ça ne se refuse pas. Chaque fois qu’il en parle, on sent encore la passion du début qui secoue sa grande carcasse. « Quand je suis arrivé, il y avait deux cents spectacles par an, ça ronronnait. Aujourd’hui, c’est trois cents shows, et c’est très rentable. »

Des amitiés

L’émotion, aussi, quand il parle de ses amitiés : Dany Boon, « forcément », Eddy Mitchell, avec qui il partage « des moments d’une forte intimité » à Saint-Tropez. De ses souvenirs : « J’ai fait venir Bowie, à l’Olympia. Et en première partie, on a lancé un gamin : Raphaël. À sa sortie de scène, Bowie est venu le saluer en peignoir. Il n’est pas près de l’oublier, Raphaël… »

Et puis Bashung. « Avant de monter sur scène, pour son dernier Olympia, il m’avait dit  : Tu sais, c’est fini. Il a fait un show magnifique. » Un silence, les yeux dans sa bière : « Pendant Vertige de l’Amour, il m’a fait un clin d’œil… »

Donc, après quatorze ans, il se posait des questions. À cinquante-sept ans, bientôt. Et comme souvent, ce sont les événements qui ont accéléré le mouvement. La prise de contrôle du groupe Bolloré, en l’occurrence, la visite du patron lui-même et son projet de rediriger cette salle mythique vers la découverte des jeunes talents.

« Sang neuf »

Il a une moue un peu dubitative, puis un sourire en coin : « Et si l’Olympia avait besoin de sang neuf ? Avec toutes ces nouvelles technologies, n’est-ce pas ?… » Pourtant, il a accompagné des révolutions, dans ce métier en pleine révolution. Mais Bolloré peut bien faire ce qu’il veut, aujourd’hui, de l’Olympia. Ce sera sans le fils de Raoul. « C’est encore comme cela qu’on m’appelle, rigole-t-il. J’ai fait quelques tentatives, pour aller dans les soirées parisiennes, mais c’est pas mon affaire. »

Alors, il va rentrer dans le Nord. Garder un bureau à Paris, étudier les propositions, qui pointent déjà. « J’ai tout fait, dans ce métier », dit-il. Cela tombe bien : cette expérience-là pourrait bien profiter à un jeune producteur du Nord, qui se lance avec culot. Il s’appelle Jules Delbarre. C’est le petit-fils de Raoul.

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