Il est recommandé que le Comité, tenant compte de l’importante signification culturelle du bâtiment du Mambo Msiige building et de son importante contribution à la VUE du bien, regrette vivement que la matrice et les directives approuvées par le Centre du patrimoine mondial, les Organisations consultatives et l’État partie pour des interventions sur le Mambo Msiige n’aient pas été respectées et que des travaux de construction aient été entrepris sans aucune considération pour les paramètres approuvés figurant dans ces documents. Il convient en particulier d’exprimer de la préoccupation concernant la hauteur excessive du nouvel hôtel de six étages (soit deux de plus que ce qui avait été convenu) dominant le Mambo Msiige et la mosquée Bushir (deux monuments historiques classés de niveau I), l’empiétement sur les espaces publics de la plage, et les altérations du bâtiment existant.
La mission consultative a jugé qu’il y avait d’importantes conséquences négatives pour l’intégrité et l’authenticité de ce bâtiment emblématique suite aux modifications de la construction, au rehaussement des parapets existants et à l’ajout d’une grande suite sur le toit. Le projet du Mambo Msiige tel qu’il se présente maintenant a un impact négatif sur la forme urbaine et la perspective du bien, ainsi qu’un impact négatif important sur sa VUE.
À partir de cette analyse, il est recommandé que le Comité du patrimoine mondial demande à l’État partie de stopper les travaux en cours et de mettre d’urgence en œuvre les mesures palliatives recommandées par la mission consultative.
Les travaux en cours s’écartent radicalement des exigences du plan de gestion, de l’EIP et de la réglementation en vigueur sur la construction, ainsi que des paramètres du projet qui avaient été approuvés dans le cadre de la matrice et des directives. Cette absence de conformité semble refléter une absence de bonne gestion et de contrôle du développement dans l’ensemble du bien. Le plan de gestion adopté n’a été que partiellement mis en œuvre et n’est pas utilisé pour orienter efficacement le prise de décision dans le bien. Il reste à élaborer une stratégie et un plan de travail avec des objectifs clairs et une hiérarchisation précise des priorités des interventions. Ce plan de travail devra constituer la base de l’élaboration d’outils et de mécanismes de planification intégrée destinés à garantir la protection efficace du bien, et entre autres le contrôle d’importantes pressions du développement, comme le montre l’exemple du projet Mambo Msiige.
Par suite de l’absence de ressources appropriées, du manque de gouvernance effective dû aux conflits au sein de la structure de gestion – reconnus par l’État partie – et de l’absence de mise en œuvre du plan de gestion, il est extrêmement préoccupant que l’état du bien ait été en grande partie négligé. Aucun avancement significatif n’a été noté pour contrer le délabrement de la plus grande partie du patrimoine bâti, malgré les recommandations du Comité à plusieurs sessions depuis 2007.
Le mauvais état général de conservation de l’ensemble du bâti, l’absence de mise en œuvre des plans de gestion et de conservation, ainsi que les problèmes de modalités de gouvernance constituent des dangers graves et précis pour la VUE du bien.
Il est fermement recommandé que le Comité du patrimoine mondial demande à l’État partie d’inviter une mission de suivi réactif à se rendre dans le bien dès que possible en 2014 pour étudier la mise en œuvre des mesures palliatives pour le Mambo Msiige et pour l’état général de conservation du bien.