Il fait partie d’une communauté tongienne américaine forte de plus de 50 000 membres et qui exerce une influence surprenante sur le football américain, l’un des sports les plus populaires du pays.

Si beaucoup d’Américains d’ascendance tongienne, tels que Vita Vea et le joueur Haloti Ngata, sélectionné à 5 reprises pour participer au Pro Bowl, se sont illustrés au sommet de leur sport, la communauté est également très présente sur les terrains de football américain des lycées et des universités.

L’impact des Tongiens sur le football américain

Troy Polamalu faisant tournoyer une serviette au-dessus de sa tête (© Justin Berl/AP)
Le défenseur Troy Polamalu reçoit un hommage à Pittsburgh le 17 octobre 2021. (© Justin Berl/AP)

Le cinéaste tongien Tony Vainuku retrace l’importance du football américain pour la communauté tongienne et polynésienne de Salt Lake City (Utah), dans un documentaire intitulé « In Football We Trust » (jeu de mots sur la devise américaine, In God We Trust), sorti en 2015.

Le film suit plusieurs jeunes athlètes polynésiens qui se font un nom dans ce sport. « On était plus grands, on était rapides pour notre taille, alors, c’était facile de dominer en Little League [ligue pour les jeunes] », résume Tony Vainuku lors d’un entretien avec l’American Film Institute.

Troy Polamalu, joueur de football américain professionnel d’origine samoane qui a remporté deux Super Bowls avec les Pittsburgh Steelers, explique que certains aspects de la culture polynésienne s’appliquent bien à un sport aussi physique. « On vient d’une lignée de guerriers ; notre culture incarne ce qu’est le football américain », souligne-t-il dans le documentaire*.

Les Trojans d’Euless Trinity partagent ce point de vue. L’équipe de football de ce lycée situé à Dallas, au Texas, exécute une danse de guerre tongienne, appelée Sipi Tau, avant chaque match. Cette tradition, qui remonte à 2004, réunit des coéquipiers d’origines diverses dans un spectacle qui les rapproche les uns des autres et des spectateurs. Selon la presse locale*, environ 40 % des joueurs de l’équipe sont originaires des Tonga ou d’une autre île de Polynésie.

« Faire preuve de gentillesse et d’humilité »

Les sportifs d’ascendance tongienne se distinguent dans d’autres disciplines. C’est le cas du basketteur Jabari Parker, ex-attaquant de la NBA, du baseballeur Sam Tuivailala, ex-lanceur de la Major League Baseball, et de Tony Finau, actuellement 11e au classement mondial des golfeurs professionnels.

Comme Vea, Finau reconnaît que son héritage lui a inculqué des traits de caractère qui l’aident à réussir. « Je suis content d’être polynésien, a-t-il déclaré au Samoa Observer*. Nous sommes un peuple optimiste et plein de gentillesse, a-t-il ajouté. Faire preuve de gentillesse et d’humilité, c’est comme ça que je me suis toujours comporté dans ma carrière, et j’en suis fier. »

Photo de gauche : Sam Tuivailala lançant une balle de baseball (© Moises Castillo/AP). Photo de droite : Tony Finau brandissant un trophée (© Moises Castillo/AP)
À gauche : Le lanceur Sam Tuivailala joue pour les Mariners de Seattle le 4 août 2019. (© Moises Castillo/AP) À droite : Tony Finau soulève le trophée du championnat du tournoi de golf Mexico Open le 30 avril à Puerto Vallarta, au Mexique. (© Moises Castillo/AP)

Atonio Mafi, ancien défenseur de l’équipe de football américain des Bruins de l’Université de Californie à Los Angeles, forme la lettre « T » avec ses bras à chaque fois que son équipe marque un but. Récemment recruté par les Patriots de la Nouvelle-Angleterre, en NFL, il dit avoir hâte de représenter son héritage tongien sur un terrain de la NFL.

« Mon héritage tongien compte plus que tout pour moi, a-t-il affirmé au Los Angeles Times.* On vient d’une petite nation insulaire située à des milliers de kilomètres d’ici, mais on se fait remarquer. »

Le 10 mai, le gouvernement américain a ouvert une ambassade à Nuku’Alofa, capitale du Royaume des Tonga, afin de faire avancer des priorités communes, telles que la lutte contre le changement climatique et le développement économique, et d’encourager les liens culturels déjà riches. L’histoire commune des États-Unis et des Tonga remonte au moins au Traité d’amitié, de commerce et de navigation signé par les deux pays en 1886.

 

*en anglais