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Accord politique/Crise

Ariel Henry tente difficilement de se rapprocher de la CRSHC et de « N ap mache pou lavi »

Publié le 2021-09-17 | lenouvelliste.com

Déjà une semaine depuis la signature de l’accord politique entre le Premier ministre, des organisations politiques de l’opposition et le PHTK. Les lignes n’ont pas encore bougé dans la mise en place d’un gouvernement de consensus qui, selon l’accord, installera une « gouvernance apaisée et efficace ». Pour donner plus de légitimité au document, Ariel Henry a tenté sans succès, cette semaine, de rallier à sa cause la Commission pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise (CRSHC) et « N ap mache pou lavi ».

Selon le Premier ministre Ariel Henry, « plus de 169 organisations politiques, populaires et de la société civile ont paraphé, le samedi 11 et le dimanche 12 septembre, l'accord politique pour une gouvernance apaisée et efficace de la période intérimaire. ». Visiblement cela ne suffit pas pour faire appliquer l’accord. Le neurologue veut plus d’organisations de la société dans ses rangs. Son objectif est de rallier la Commission pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise (CRSHC) et « N ap mache pou lavi ».

Notons qu'une rencontre tenue le 16 septembre avec des responsables de la Commission pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise n’a pas donné de résultats concluants. « Lors de cette rencontre, le Dr Ariel Henry nous a parlé de son accord, des difficultés liées à la gouvernance du pays. Il a tenu à nous rencontrer afin d’étendre le consensus », a rapporté au Nouvelliste Jacques Ted Saint-Dic, membre de la CRSHC.

« Nous lui avons parlé aussi de l’accord du 30 août, des différentes étapes et de la formation du bureau de suivi de l’accord. Nous lui avons demandé  d’intégrer l’accord de la commission. Il semblerait qu’il a plus de flexibilité dans son accord que dans le nôtre…Nous avions eu une conversation très intéressante avec le Dr Henry », a fait savoir M. Saint-Dic.

« Près de 50 partis politiques ont déjà délégué leurs représentants et ont choisi sur la base de critères définis par la Commission leurs trois représentants au bureau de suivi. Il s’agit de Leslie Voltaire, Nènè Mathurin et Baudelaire Noelsaint », a indiqué Jacques Ted Saint-Dic.

D’ici ce week-end, a-t-il annoncé, le bureau de suivi de l’accord du 30 août sera complété et opérationnel. Cette structure est composée des membres de la Commission pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise ; de trois représentants d’organisations de la société civile ne faisant pas déjà partie de la Commission ; de trois représentant.es des organisations politiques et de deux représentants du secteur populaire. Il assure la formation du Conseil national de la transition, de l’organe de contrôle de la transition. Il négocie aussi et organise avec les partis politiques, le pouvoir en place et les secteurs organisés de la société civile la passation des pouvoirs, entre autres.

Le Premier ministre a aussi rencontré le vendredi 17 septembre les membres de l'organisation de la société civile " N ap mache pou lavi".  " N ap mache pou lavi a félicité Monsieur Henry et lui a expliqué des limites de l’accord et la nécessité de poursuivre les discussions en vue d’arriver à un accord plus inclusif. Le Premier ministre a reconnu les faiblesses dudit accord et la nécessité de le renforcer", a rapporté au Nouvelliste Me Gédéon Jean, l'un des responsables de cette structure.
 
" N ap mache pou lavi a particulièrement mentionné la nécessité d’aller vers la Fédération des barreaux d’Haïti, le secteur syndical, le Parlement, les partis et regroupements politiques qui étaient en discutions mais qui ne l’ont pas signé. En outre, il faudra poursuivre les échanges avec le groupe de Montana. Monsieur Henry en a pris note et a souligné que certaines corrections pourront être apportées lors de son application", a souligné Me Jean.

Selon l’accord politique d’Ariel Henry, « dans l’attente du rétablissement de la présidence de la République, le Conseil des ministres, dirigé par le Premier ministre, exerce pleinement et effectivement le pouvoir exécutif, tel que défini par la Constitution. Le Premier ministre Ariel Henry est le chef du gouvernement et préside le Conseil des ministres jusqu’à la prise de fonction des nouveaux élus et la désignation d’un nouveau gouvernement », selon les articles 2 et 6 de l’accord.

Huit jours après la signature de cet accord politique, un gouvernement sera constitué par le Premier ministre en concertation avec les forces politiques et sociales signataires du document. Le document a été signé le samedi 11 septembre 2021.

L’accord du 30 août de la Commission plaide de son côté pour la formation d’un gouvernement à deux têtes, un président provisoire de la République et un Premier ministre. Le Conseil national de transition formé de 52 membres issus de la classe politique et des différents secteurs du pays éliront les chefs de l’exécutif.  

Tels sont entre autres les points de divergence entre l’accord du Premier ministre et celui de la Commission…



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