Déficit public : le gouvernement passe à côté de son objectif
L'Etat avait prévu 3,3% de déficit public. Il s'élèvera en fait à 3,4% du PIB en 2016 selon le rapport publié ce vendredi par l'Insee.
C’est bien, sans être bien. Certes, le déficit public de la France recule en 2016, mais dans des proportions moindres que prévu par le ministère de l’Economie. A 3,4% du PIB, le déficit entre recettes et dépenses des trois entités que sont l’Etat, les collectivités locales et la Sécu s’élève à 75,9 milliards d’euros en 2016 – selon le rapport de l’Insee publié ce vendredi. Dans ses prévisions annuelles, Bercy s’était engagé à ramener le déficit public à 3,3% en 2016. La faute à une croissance molle et à des rentrées fiscales moins importantes qu’attendu dans les caisses de l’Etat.
Malgré cette déconvenue, le ministre de l’Economie et des Finances, Michel Sapin, a préféré, ce vendredi, voir le verre à moitié plein. «Pour la troisième année consécutive, la France a scrupuleusement tenu ses engagements européens. Toutes les conditions sont réunies pour que, en 2017, le déficit public revienne sous les 3%.»
«Faible inflation»
Si cette règle européenne des 3% – imposée par le traité de Maastricht – n’est toujours pas respectée, la France s’en rapproche toutefois d’année en année. Le solde négatif était de 4% en 2013, 3,9% en 2014 et 3,6% en 2015.
Pour Ronan Mahieu, responsable du département des comptes nationaux à l’Insee, la réduction du déficit en 2016 s’explique avant tout par une hausse des recettes (+1,4%). «Depuis 2015, la croissance économique a été un peu plus soutenue que par le passé, sans néanmoins être forte. De fait, les rentrées de TVA ont été plus importantes.»
Côté dépenses, «la charge des prestations sociales a moins augmenté grâce à une très faible inflation en 2015 et en 2016. Les revalorisations des prestations sociales ont donc été minimes. Cela a permis une certaine maîtrise des comptes.»
Par ailleurs, le poids de la dette publique a été moins lourd que prévu. «La charge d’intérêt a continué de baisser d’un peu plus de 5% par rapport à 2015, du fait de taux d’intérêt exceptionnellement bas l’année dernière.» Enfin, l’investissement public a été moins fort en 2016 par rapport à 2015, «du fait de la diminution des dotations de l’Etat aux collectivités locales».
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