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5,0 sur 5 étoilesLe Système D à l'épreuve de la planète Mars
ParSemper Victorle 22 octobre 2015
Avec « Seul sur Mars » Ridley Scott signe un nouveau film spectaculaire et haletant se déroulant dans l'espace. On ne peut pas vraiment parler de film d'anticipation à son sujet, plutôt simplement d'un film d'extrapolation, tant le futur qui y est décrit semble déjà à portée de main.
Le scénario n'est pas résolument original. Il combine en fait deux grands thèmes classiques du cinéma - celui du naufragé (« Robinson Crusoé » ou « Seul au monde ») et celui du sauvetage (« Apollo XIII » ou « Gravity », pour rester dans le domaine spatial) – mais cela un peu à la manière de « 127 heures », car au bout du compte c'est l'ingéniosité et la volonté de vivre du héros qui fait la différence et qui est mise en avant tout au long des de 2 heures 20 minutes du film. La question n'est pas ensuite vraiment de savoir si tous les détails de l'histoire sont parfaitement crédibles (du rendu de la gravité à la plausibilité des tempêtes martiennes.) mais plutôt de constater comment, grâce à une réalisation maîtrisée et à de effets spéciaux très discrets (le tournage en décors naturel apporte finalement beaucoup au film), le spectateur se voit happer par l'entreprise de sauvetage de Mark Watney (Matt Damon), en la vivant de l'intérieur.
Le film est vite hypnotisant, passionnant et haletant. « Seul sur Mars » prend tout sa saveur lorsqu'il met en parallèle les efforts du héros débrouillard qui fait pousser des pommes de terre sur mars dans un terreau constitué par ses propres excréments, avec la débauche de moyens et la mobilisation des plus grands esprits de la planète par la NASA. Mais, s'il y a grand projet d'une complexité extrême d'un côté et système D de l'autre, les hommes restent tous les mêmes, à la fois soucieux de sauver des vies de manière désintéressés et de mener à bien leur campagne de communication qui sauvera les lignes budgétaires dont ils bénéficient.
La partie Mars et la partie NASA du film sont particulièrement convaincantes. La mise en image et les dialogues jouent sur le réalisme et d'humour. Les scènes relatives aux 5 autres membres de l'équipage (Jessica Chastain, Kate Mara, Sebastian Stan, Michael Pena et Aksel Ennie) dans le vaisseau spatial, sont par contre bien plus faibles. Plus aseptisés, plus banals, plus prévisibles, ces passages souffrent de la comparaison avec le reste du film. On notera enfin la prestation intéressante de Jeff Daniels, Sean Bean, Chiwetell Ejiofor et Kristen Wiig dans les rôles des grands pontes de la NASA et un second rôle subtil et attachant en la personne de Mackenzie Davis dans le personnage de l'opératrice satellite Mindy Park.
La 3D a été l'autre petite déception du film lorsque je l’ai vu en salle, car elle n'apporte finalement pas grand-chose si ce n'est dans les quelques scènes dans le vide sidéral, ce qui explique aujourd’hui mon choix pour le Blu-ray classique.