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Centre des médias

Tuberculose

Aide-mémoire N°104
Mars 2012

Principaux faits


  • La tuberculose est l’une des maladies dues à un agent infectieux unique les plus meurtrières au monde; elle se situe en seconde position juste après le VIH/sida.
  • En 2010, 8,8 millions de personnes ont développé la tuberculose et 1,4 million en sont mortes.
  • Plus de 95% des décès par tuberculose se produisent dans les pays à revenu faible et intermédiaire, et la maladie est l’une des trois principales causes de décès chez les femmes âgées de 15 à 44 ans.
  • En 2009, on comptait environ 10 millions d’enfants orphelins dont les parents étaient décédés de la tuberculose.
  • La tuberculose est une cause majeure de décès chez les personnes vivant avec le VIH et est responsable d’un quart de tous les décès.
  • La tuberculose multirésistante (tuberculose MR) est présente dans pratiquement tous les pays étudiés.
  • Le nombre de personnes développant la tuberculose chaque année est, selon les estimations, en diminution – bien que très lente – ce qui signifie que le monde est sur la bonne voie pour atteindre l’objectif du Millénaire pour le développement consistant à inverser la tendance de la maladie d’ici à 2015.
  • Le taux de mortalité par tuberculose a chuté de 40% entre 1990 et 2010.

La tuberculose est causée par une bactérie (Mycobacterium tuberculosis) qui touche le plus souvent les poumons. La tuberculose peut être soignée et évitée.

La tuberculose se propage d’une personne à l’autre par voie aérienne. Lorsque les personnes atteintes de tuberculose pulmonaire toussent, éternuent ou crachent, elles projettent les germes de la tuberculose dans l’air. Il suffit d’en inhaler seulement quelques-uns pour être infecté.

Près d’un tiers de la population mondiale est actuellement atteinte de tuberculose latente, ce qui signifie que les personnes ont été infectées par la bactérie de la tuberculose mais n’ont pas (encore) développé la maladie et ne peuvent donc pas la transmettre.

Chez les personnes infectées par le bacille tuberculeux, le risque de développer la maladie au cours de l’existence est de 10%. Toutefois, les personnes dont le système immunitaire est affaibli, telles que les personnes vivant avec le VIH, les personnes souffrant de malnutrition ou de diabète, ou encore les fumeurs, courent un risque beaucoup plus élevé de développer la maladie.

Lorsqu’une personne développe une tuberculose active (maladie), les symptômes (toux, fièvre, sueurs nocturnes, perte de poids, etc.) peuvent rester modérés pendant de nombreux mois. Cela peut inciter le malade à repousser le moment de consulter, et se traduire par la transmission de la bactérie à d’autres personnes. Les personnes atteintes de tuberculose évolutive peuvent infecter jusqu’à 10 à 15 autres personnes avec lesquelles elles sont en contact étroit en l’espace d’une année. Sans un traitement approprié, jusqu’à deux tiers des personnes atteintes de tuberculose évolutive en mourront.

Qui court les plus grands risques?

La tuberculose touche essentiellement de jeunes adultes, au cours des années où ils sont le plus productifs. Toutefois, tous les groupes d’âge sont à risque. Plus de 95% des cas et des décès surviennent dans les pays en développement.

Les personnes qui sont infectées à la fois par le VIH et par la tuberculose ont 21 à 34 fois plus de risques de développer la tuberculose (voir la partie co-infection tuberculose-VIH). Le risque de développer une tuberculose active est également plus grand chez les personnes qui souffrent d’autres affections qui affaiblissent leur système immunitaire.

En 2010, près d’un demi-million d’enfants (0-14 an(s)) ont développé la tuberculose, et 64 000 (entre 58 000 et 71 000) sont morts de la maladie.

Le tabagisme accroît fortement le risque de tuberculose et de décès. Plus de 20% des cas de tuberculose dans le monde peuvent être attribués au tabagisme.

Impact mondial de la tuberculose

La tuberculose est présente partout dans le monde. En 2010, le plus grand nombre de nouveaux cas de tuberculose a été enregistré en Asie, qui totalise 60% des nouveaux cas à l’échelle mondiale. Toutefois, l’Afrique subsaharienne compte la plus grande proportion de nouveaux cas par habitant, avec plus de 270 cas pour 100 000 habitants en 2010.

En 2010, environ 80% des cas signalés de tuberculose sont survenus dans 22 pays. Dans certains pays, le déclin dans le nombre des cas est important, tandis que dans d’autres, le nombre de cas ne diminue que très lentement. Le Brésil et la Chine figurent par exemple parmi les 22 pays ayant enregistré un déclin notable du nombre de cas de tuberculose au cours des 20 dernières années. La Chine en particulier a fait des progrès énormes dans la lutte contre la tuberculose. Entre 1990 et 2010, le taux de mortalité par tuberculose dans le pays a chuté de près de 80% et le nombre total de personnes développant la maladie a été divisé par deux.

Symptômes et diagnostic

Les symptômes courants de la tuberculose pulmonaire évolutive sont une toux accompagnée d’expectorations parfois teintées de sang, des douleurs dans la poitrine, une faiblesse générale, une perte de poids, de la fièvre et des sueurs nocturnes.

De nombreux pays ont toujours recours à une méthode utilisée de longue date consistant en un examen microscopique des frottis d’expectoration pour diagnostiquer la tuberculose. Des techniciens de laboratoire qualifiés examinent les échantillons de crachat au microscope afin de détecter la présence du bacille tuberculeux. Moyennant trois de ces tests, le diagnostic peut être fait en une journée, mais le test ne permet pas de détecter les nombreux cas de formes de tuberculose moins infectieuses.

Il peut être plus complexe de diagnostiquer la tuberculose multirésistante (voir la partie consacrée à la tuberculose multirésistante ci après) et la tuberculose associée au VIH. Un nouveau test dont les résultats sont disponibles en moins de deux heures et qui s’est avéré hautement efficace pour diagnostiquer la tuberculose ainsi que la présence d’une résistance aux médicaments, est désormais mis en place dans de nombreux pays.

La tuberculose est particulièrement difficile à diagnostiquer chez les enfants.

Traitement

La tuberculose est une maladie qui peut être soignée et guérie. Le traitement de la tuberculose évolutive sensible aux médicaments consiste en un schéma thérapeutique standard de six mois associant quatre antimicrobiens qui sont fournis aux patients sous la supervision d’un agent de santé ou d’un bénévole qualifié qui apportera information et soutien. Sans cette supervision et ce soutien, l’observance du traitement peut être difficile et la maladie peut se propager. La grande majorité des cas de tuberculose peuvent être guéris à condition que les médicaments soient fournis et pris correctement.

Depuis 1995, plus de 46 millions de personnes ont été traitées avec succès et on estime à 7 millions le nombre de vies sauvées grâce à l’utilisation des stratégies DOTS et Halte à la tuberculose qui sont recommandées par l’OMS et décrites ci-dessous.

Tuberculose et VIH

Au moins un tiers des 34 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde sont infectées par le bacille tuberculeux bien qu’elles n’aient pas toutes encore développé une tuberculose évolutive. Les personnes vivant avec le VIH et infectées par la tuberculose courent de 21 à 34 fois plus de risques de développer une tuberculose évolutive que les personnes qui ne sont pas infectées par le VIH.

La tuberculose et le VIH, qui accélèrent mutuellement leur progression, forment une association meurtrière. Une personne positive pour le VIH qui est aussi infectée par le bacille a beaucoup plus de risques de développer une tuberculose évolutive. En 2010, environ 350 000 personnes sont décédées d’une tuberculose associée au VIH. Près de 25% des décès parmi les personnes vivant avec le VIH sont dus à la tuberculose. En 2010, on estimait à 1,1 million le nombre de nouveaux cas de tuberculose chez des personnes positives pour le VIH, 82% d’entre elles vivant en Afrique.

Comme il est indiqué ci-dessous, l’OMS recommande une approche composée de 12 éléments pour parvenir à des services intégrés tuberculose-VIH, comprenant des interventions de prévention et de traitement de l’infection et de la maladie, afin de réduire la mortalité.

Tuberculose multirésistante

Les médicaments antituberculeux standard sont utilisés depuis des décennies, et la résistance à ces médicaments s’accroît. Dans tous les pays étudiés, on a constaté l’existence de souches qui résistent à un médicament antituberculeux utilisé seul.

La tuberculose multirésistante (TB-MR) est une forme de tuberculose causée par un bacille qui résiste à au moins l’isionazide et la rifampicine, les deux médicaments antituberculeux de première intention (ou standard) les plus efficaces.

La tuberculose multirésistante résulte avant tout d’un traitement inadapté. L’utilisation inappropriée ou incorrecte des antituberculeux, ou l’utilisation de médicaments de médiocre qualité, peuvent entraîner une résistance aux médicaments.

La maladie due à des bacilles résistants ne réagit pas au traitement conventionnel de première intention. La tuberculose multirésistante peut être soignée et guérie en ayant recours à des médicaments de seconde intention. Toutefois, les possibilités de traitement de seconde intention sont limitées et les médicaments recommandés ne sont pas toujours disponibles. La chimiothérapie requise est longue (jusqu’à deux ans de traitement), plus coûteuse et peut entraîner de graves effets indésirables chez les patients.

Dans certains cas, une résistance encore plus grave aux médicaments peut se développer. La tuberculose ultrarésistante, TB-UR, est une forme de tuberculose multirésistante qui répond à un nombre encore plus restreint de médicaments disponibles, y compris les médicaments antituberculeux de seconde intention les plus efficaces.

On a recensé environ 650 000 cas de tuberculose multirésistante dans le monde en 2010. On estime qu’environ 9% de ces cas étaient des cas de tuberculose ultrarésistante. Chaque année, près de 440 000 personnes contractent une tuberculose multirésistante et 150 000 personnes décèdent de cette forme de la maladie.

L’action de l’OMS

L’OMS assure six fonctions essentielles dans sa lutte contre la tuberculose.

  • Jouer un rôle directeur au niveau mondial sur les questions essentielles concernant la tuberculose.
  • Mettre au point des politiques, des stratégies et des normes reposant sur des données factuelles pour la prévention, les soins et la lutte contre la tuberculose, et suivre leur mise en œuvre.
  • Fournir un soutien technique aux États Membres, jouer le rôle de catalyseur du changement, et mettre en place des capacités durables.
  • Suivre la situation mondiale en matière de tuberculose et évaluer les progrès accomplis dans les soins de la maladie, la lutte contre celle-ci et son financement.
  • Concevoir le programme de recherche contre la tuberculose et stimuler la production, la traduction et la diffusion des connaissances dignes d’intérêt.
  • Faciliter la constitution de partenariats pour agir contre la tuberculose et participer à ceux-ci.

La Stratégie Halte à la tuberculose de l’OMS, dont la mise en œuvre est recommandée par tous les pays et partenaires, vise à réduire de manière drastique la tuberculose moyennant des actions publiques et privées aux niveaux national et local consistant à :

  • poursuivre l’extension et le renforcement d’une stratégie DOTS de qualité. La stratégie DOTS se compose de cinq éléments:
    • obtenir un engagement politique, accompagné d’un financement adapté et durable;
    • assurer le dépistage précoce des cas, et le diagnostic par un examen bactériologique de qualité garantie;
    • fournir un traitement normalisé, accompagné d’une surveillance et d’un soutien au patient;
    • mettre en place un système efficace d’approvisionnement et de gestion des médicaments;
    • suivre et évaluer les résultats et l’impact;
  • prendre en charge la co-infection tuberculose-VIH, la tuberculose multirésistante et répondre aux besoins des populations pauvres et vulnérables;
  • contribuer au renforcement des systèmes de santé sur la base des soins de santé primaires;
  • impliquer tous les soignants;
  • par des partenariats, donner les moyens d’agir aux malades de la tuberculose et aux communautés;
  • favoriser et promouvoir la recherche.